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#Яou; je veux aller chez vous; & non, venir. Nous irons de main dîner chez vous; & non, nous viendrons. Cependant celui qui invite dit très-bien, venez demain dîner, &c.; & les priés, nous viendrons quand vous l'ordonnerez. Attendez-moi, j'irai avec vous à la promenade; & non, je viendrai. Fáou pa q'ana é vëni; je ne fais qu'aller & revenir. Vén dë vëni; il ne fait que d'arriver; & non, il vient de venit. Prënë aco de la par që ven; je prends cela de la part d'où il vient. Fa vëni; amener. On dit, Mlle, nous eft venu voir; & Mlle. eft venue nous voir.

Les Languedociens difent communément venir, pour devenir. Il vient maigre en été, au lieu de, il devient, &c. Vëndra pa gran; il ne deviendra pas grand, ou il ne grandira pas; & non, il ne viendra pas grand.

VËNI. v. 1. Lazer vêi fora; (Lazare veni foras.) Lo filh de l'omë no venc që fos sërvit à lui, mái që ël fervits. Venghero efsëms; (convenerunt.)

VËNJHAIRË, Vengeur; (vindex.)

VËNIZO. Serviêto à la vënizo; ferviette ouvrée, ferviette damaflée. Poutrouncan dë Vënîzo; emplâtre de Venife. Voy. Poutrouncan.

VËNJHA, fignifie quelquefois; venir, à bour.

VËNO. Gna pa vëno de moun cor që li founjhë; il n'y a pas veine, de mon corps qui y tende. VENRES. v. 1. Voy. Vëndrës. VËNTA; Venter, ou éventer le bled, le jeter en l'air avec la pelle, ou avec la fourche à éventer: opération qu'on fait à l'aire lorfque le vent fouffle. On fépare par ce moyen le grain d'avec la balle & la menue paille, que le vent emporte au-delà du tas de bled. On dégroffit l'ouvrage de cette façon, plus expéditive que celle du van, on l'acheve avec le crible.

Cette féparation fe fait en Angoumois indépendamment du vent, par la maniere de jeter le grain mêlé avec la balle. On le jette avec force au-delà du tas, par une direction oblique & on le fait éparpiller en l'air en un demi-cercle, avec un tour de main qu'on donne à la pelle; par cette manœuvre, la menue pierraille plus pefante, va au-delà du grain; la balle plus légere tombe en deçà & le grain de meure net entre-deux.

VENTADOUIRO; Fourche à éventer, ou à éventer le bled, un éventoir à bled. en lat. ventilabrum; différent de la machine appelée, ventilateur; nom qu'on pourroit donner au manouvrier qui fe fert de la fourche à éventer.

Notre ventadoûiro répond exactement au ventilabrum de l'Écriture-Sainte & des Auteurs latins des pays méridionaux chez qui cet inftrument d'agriculture eft auffi répandu qu'il eft expéditif, pour féparer dans les aires de ces pays le grain d'avec fa balle, & où l'on profite du plus petit fouffle de vent des nuits d'Été, lorfqu'on n'en rencontre que peu ou point pendant le jour.

Cet ufage du ventilabrum, ou de notre pelle à éventer ne pouvoit avoir fon application dans les parties feptentrionales de la France où l'on bat en grange en hiver; & où l'on ne nettoie le bled qu'au moyen du van: auffi les traducteurs François prefque tous de la Capitale, qui donne le ton, & aux environs de laquelle on ne connoît pas d'autre inftrument, ont tous unanimement traduit le latin ventilabrum, par le françois, van; & ventilare par, vanner; en accommodant fur cela, comme fur bien d'autres chofes, à leur langage & à leurs ufages, les pratiques très-différentes des autres pays.

VËNTO-BRËN; Un fanfa

ron. Y y ij

VENTOULËS; Zéphir, ou fouffle léger.

VENTRALIO; Les entrailles. Ce terme fe prend ici pour tous les vifceres, ou toutes les parties enfermées dans les cavités de la poitrine & du bas-ventre du corps de l'homme & des ani

maux.

VENTRE. Tou fâi ventre; on fait ventre de tout. Ana dë vënre; aller du ventre; & non, de ventre. Il eft mieux encore de dire, aller à la garde robe, ou à la felle; & non, à felle. di lou vëntrë cura; j'ai le ventre plat, Qu vide. A

VENTRESCO; De la poitrine de porc, ou la partie d'un lard où le trouve l'entrelardé qu'on met dans une purée aux pois. au figure; panfe, bedaine.

VEOU, ou bêou; Voile, ou mouchoir de tête.

VËOUZË, vêouzo, ou bêoûzo; Veuf, veuve; & non, vef, veve, ou vuve. Vëousë; privé, dépourvu, vide.

VEOUZO; Scabieuse des jardins : fleur d'un cramoifi foncé. VER; Du fourrage vert. Douna lou ver; mettre un cheval au fourrage vert.

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VER, ou vergne; L'aune, le verne, le vergne arbre qui fe plaît auprès de l'eau. On écrit aune; arbre ? comme aune mefure de trois pieds fept pouces; & l'un & l'autre fe prononce comme one; mais l'o, ou l'au eft long dans le premier, qu'on écrivoit autrefois aulne. Le terme vergne n'eft pas ufité. C'eft de ver que dérivent les n. pr. Verneuil, Vernon, la Vergne. en b. br. guerne.

L'écorce de l'aune fert pour les teintures en noir. On fait avec fon bois des fabots de réfiftance. VERAMËN VERAMËN, dic vos; v. 1. Amen-amen dico vobis; en vérité, en vérité, je vous le dis.

VERBQÛISSË, ọu brez gou;

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VERDE; Du verdet, moins ufité que vert de-gris. VEKDEJHA; Paroître vert être verdoyant, qui eft plus de la poefie que de la profe. Soun vi fajhë vërdëjho; il a le teint verdatre.

VERDELIAN, ou vërdëlhan ; v. 1. & n. pr. verdoyant.

VERDIÉ. v. 1. & n. pr. Un verger. Un garde-bois.

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Le Martin, ou Martinet-pêcheur, VERDIE, vërdë, ou arnié; ou Pic vert-d'eau: oifeau de la taille du merle, qui vit de poitfon & fent la marée. Le plumage du dos & du croupion est d'un bleu vif, luifant, tirant fur le vert de-gris. La tête & le haut des ailes font tiquetées de la même couleur fur un bleu foncé. Le delfous du corps bai, ou alesan. brûlé. Les jambes plus courtes fafran. que les pieds & couleur de

defféché parmi les hardes pour On met le mattinet-pêcheur les préserver des Teignes par fon odeur. De là le nom d'arnié; dérivé d'arno; teigne.

VERDUN, vërdou, ou vër• doun, & vërdaoulo; le Breant ou bruan, le verdier, le ferant : oifeau de chant, efpece de Pinçon, il en a la taille : fon plumage eft d'un vert d'herbe; il a le bec conique plus gros, plus Court que celui du pinçon. La femelle a le ventre & la poitrine jonquille. Le mâle a au ventre des nuances de rouille, en lat,

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anthus, florus, ou embërifa. VËRË, ou věrou ; Un verrat; cochon måle & entier. Vere, ♦ vërës; v. l. vénin, Voyez Vëri.

VERËNOUS. Voy. Verinous. VERGA; Bariolé de différen tes couleurs.

VËRGADO; Le fouet d'un fléau à battre le bled: il tient au manche par le nœud fait d'un bout de nerf de bœuf.

VERGADO; Raie, bande. La grélo tombo për vërgados; la grêle d'orage fuit en tombant une bande ou file de terrain d'une longueur confidérable fans endommager ce qui eft à droite ou à gauche de la bande.

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VERGONHA. v. 1. Honte, confufion. La vergonha dë tua nudeza; la honte de ta nudité,

VERGONHAR. v. 1. Rougir, avoir honte, avoir du refpect. Fo vergonhats de peffa; ( mente confufa eft.) No tëmia Deu, në omë no vengognava; il ne craignoit point Dieu; & il ne fe foucioit point des hommes.

VËRGO; Gaule; & non verge, Les gaules des taillis de châtaigner fervent à faire des on fouette les écocerceaux, liers avec des verges. VERGOUGNO. Fa vërgoûgno; faire honte. A piffa vergoûgno; il a bu toute honte. Aco's uno vergoûgno c'est une chofe honteufe! Deourias avë vërgoûgno! vous devriez rougit de honte. Aco's pa quë dë vërgoûgno; ce n'eft que par mauvaise honte.

VERGOUGNOUS ; Timide 2 honteux qui a une certaine pudeur naturelle. Ero tou vergougnous; il étoit tout honteux. on v. fr. vergogne. en lat. verecundia.

VËRI; Venin. = Poison; le venin des bêtes vénimeufes, le poifon qu'on tire des plantes & des minéraux. au figuré, fa dë vëri, fac à malice.

VERI, ou vërë dë nôzë; Le

brou, ou écale de la noix, qu'on ôte de deffus la coquille, quand on l'écale. On confit les noix tendres avec le brou. La décoction de ce dernier jetée à terre en fait fortir les vers lorsqu'on en frotte un cheval, on le garantie pour ce jour-là des piquûres des mouches.

VERIÊNC. v. 1. De verre ; (vitreus.) E vi co mar vëriënca; je vis comme une mer de verre. VERINADOS ; Les élevures des levres & du vifage: gales Qu puftules qui s'y forment & qu'on guérit en les oignant de pommade ordinaire. Aqel vêirë i-a fa vëni dë vërinâdos; ce verre qui n'étoit pas net lui a fair enlever les levres. On attribue le

plus fouvent ces gâles à des causes imaginaires.

VERINEJHA. Voy. Ëspira. VERINOUS, ou vërënous ; Vénimeux, vénéneux. On dit d'un infecte ou d'un reptile qu'ils font vénimeux; & d'une plante, qu'elle eft vénéneufe.

VÊRJHË. v. 1. Vierge. Së la Verjhë nocëiara, no pêca; (fi pupferit Virgo, non peccavit.) Las Verjhës fâdas; les Vierges folles.

VERKIÊIRO, ou vërghiêiro; La dot d'une fille : ce terme défiguré dans bien des endroits pourroit bien être en derniere analyse, vërghiero, comme on le prononce dans d'autres : or vërghiero n'eft pas bien loin de virguiére, qui le rapproche du lat. virgo; fille, d'où on auroit fait dans la b. lat. virgueria, pour fignifier ce qui appartient à une fille fon apanage, > dot.

fa

Mais il eft plus fimple de prendre vërkiêiro dans l'acception de la b. lat. vercheria; terme qui dans un ancien titre cité par Ducange fignifie une portion de champ, ou d'héritage, ou un fonds de terre. (Volumus quod qui habent vineas, hortos, vel Vercherias, &c.) Voy. Bërkiêiro,

C'eft auffi du lat. vercheria que dérive le . pr. la Verchere le même que la Berchere.

VERMA, ou abërma; Diminuer, retrancher, amoindrir, raccourcir, raperiffer. L'aigo vermo; Feau de la riviere baiffe, la riviere décroft. Lous jhours vermou; Les jours décroiffent après le folftice d'été. Une corde mouillée s'accourcit en groffitfant. Verma lous gajhës; retrancher des gages. Verma pëlifo; maigrir.

VERMA; Ébouillir, ou diminuer à force de bouillir. Lou toupi à tro verma; le pot eft trop ébouilli, il faut le remplir (l'alounga. Ne faites pas tant ébouillir cette fauce.

VERMA eft formé de vêrmë; ver de terre infecte qui s'accourcit dans un inftant des trois quarts de fa longueur; ce qu'il fait pour amener fa queue vers fa tête, qui de ce point d'appui s'élance en avant & reprend toute fa longueur. en v. fr. amermer. VERME. Le ver qui perçe le bois eft appelé artifon. La plupart des vers qui fe nourriffent de fruits, de la fubftance des plantes, de la chair corrompue des animaux, fe changent en chryfalides, & de là en différentes efpeces de mouches ou de fcarabées.

Le ver de terre, peu connu fous le nom de Lombric, & que les Pêcheurs appellent de Achée, demeure toujours fous la même forme: c'eft le même qui s'engendre dans le corps humain; il eft hermaphrodite, & de plus, il ne meurt pas pour avoir été coupé en deux : on ne fait par là que le multiplier comme le Polype d'eau douce, pourvu cependant que la faifon foit chaude, & que les bouts coupés trouvent une bonne terre pour fe cacher & s'y nourrir.

Le célebre Linné a obfervé une Afcaride terreftre & aquatique dont les œufs avalés font Porigine du ver solitaire, appelé

auffi le ruban, en lat. tania, aud quel les Brebis & les Chiens, qui boivent par-tout, font trèsfujets.

Nus coum'un vêrmë ; nu comme la main. Tuia lou vêrmë; faire le premier déjeûner; ouvrir de bon matin l'appétit : cette façon de parler femble faire allufion au ver folitaire.

VERMENO. Voy. Bërbéno. VERMENOUS, ou vërmëna verreux, rongé ou piqué des vers. Chi bregous a las dourelios vërmenoûzos; chien bargneux a les oreilles déchirées.

VËRMÎLIO. v. 1. Couleur d'écarlate; (coccineus.)

VERMILIOU; Le Kermés, ou graine d'écarlate galle-infecte qu'on cueille fur un arbuste qui croît dans nos landes; ce qui fait un objet de commerce propre à notre Province. Voy. Agooufsës.

VERNE. Masculin de vërnedo, L'un & l'autre n. pr. & vërnedo en v. 1. eft en fr. une aunale: lieu où croiffent les Aunes. De là le n. pr. de l'Aunaie.

VERNISSEN. v. 1. Printanier. Son feminin, vërnissënco eft le nom d'une figue hâtive. Voy. Dougkiêiro.

VERO, au vero-prîmo, ou la primo; le Printemps.

VËRO, ou viro. v.1. dard, flêche, matras.

VËRTADER. v. l. ou vërtadié; véritable, qui ne ment pas; (verax.).

VËRTËL, ou bërtël ; un pefon de fufeau: bouton de verre ou de bois qui fert de volant au fufeau, pour le faire tourner plus long-temps. en v. fr. vertillon. du lat. verticulum.

VËRTËLËT, ou bërtëlët; v. 1. & n. pr. une Trouble. Voy. Bignou.

VËRTËLIA; Se former en un bouton.

VERT-ESPERO; Faux espoir. douras uno ráoubo dë vert-espëro dit-on à un enfant ; tu auras ung

robe de, je t'en fouhaite, ou bien une robe à Pâques, ou Mardi, s'il fait beau; c'est-àdire, rien du tout.

VERTURIOUS, ou bertu rious; robufte ou vigoureux. Le premier se dit des animaux, le dernier s'applique plus particuliérement aux plantes.

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VERVENOS; Verteveles anneaux de fer qui retiennent un

verrou.

de.

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VÉS. v. 1. Coutume, habitu Ves. Voy. Vegado. VÉS, ou Dious; vers. Ves agël ëndrë; vers cet endroit. VESC. v. 1. Voy. Envis. VËSCOMTË. v. 1. Proconful. Vicomte.

VESPIE; Un Guépier: nid de Guêpes, formé de plufieurs rayons horizontaux l'un fur l'autre, & liés entr'eux par le milieu. Le plus haut eft le plus large, & met les rayons inférieurs à couvert de la pluie ils font faits de carton fort mince dont les Guêpes prennent la matiere fur l'écorce intérieure, ou le liber pourri des arbres & fur le papier des vitres. Ces rayons n'ont de cellules qu'en en bas.

Les Guépiers de Cayenne font enfermés dans de grandes boîtes de carton de la fabrique des Guêpes de ce pays-là, & trèsbien faites ils font fufpendus à une branche d'arbre; ce qui met ces mouches industrieufes à l'abri de tout autre infulte que de celle des Naturaliftes: elles ne laillent qu'un petit trou au bas de la boîte, par où elles communiquent au dehors,& qu'il eft facile de garder.

On dit au figure, boulega lou vefpié; réveiller le chien qui dort, c'est-à dire, exciter im prudemment une querelle.

VÊSPO; la Guêpe: elle eft carnaffiere & frugivore: la variété des mets dont elle s'accommode, & qu'elle trouve en toute faifon, la difpenfe de faire, comme la mouche à miel, des provifions

dans la belle faifon pour les temps fâcheux : elle vit au jour la journée, ou fans fouci du lendemain. Vefpo, au figuré; maligne. en lat. vespa.

VESPRE, ou bréfpë; le foir. Dë veprë; ce foir. Ier âou vëspre; hier au foir; & non, hier foir, ni hier à foir. Diou vou don bon vêfprë; bon foir : on le dir fur le déclin du jour, comme dans la nuit de même qu'on dit, bon jour, pour toute la journée, avant, comme après midi; ce qui eft contraire à l'ufage languedocien, où l'heure de midi fépare ftrictement à la minute le bon jour du bon foir. en v. fr. bon vefpre.

VÊSPROS, où Brêfpos; les Vêpres. Aller à Vêpres, & non aux Vêpres; à moins qu'on ne détermine quelle forte de Vêpres, auquel cas on dit, aux Vêpres de la Paroiffe, aux premieres Vêpres d'une Fête.

Le terme Vêpres, ou l'Office de Vêpres au pluriel, vient du lat. vefpera, où l'on fous-entend, hora, ou hora vefpertina. C'étoit à fix heures du foir qu'on les difoit anciennement.

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VESSA; Se répandre par les bords. Une liqueur fe répand d'elle-même d'un vaiffeau trop plein. Lou toupi vêsso; le bouil lon, ou l'eau du pot fe répand; & non le bouillon ni le pot verfe, (car verfer éft toujours actif) ni le pot fuit; ce qui fupa poferoit que le pot fut fêlé, & que le bouillon fuiroit par là; ce qui ne feroit pas le cas du, toupž vello.

On verfe une liqueur en épan chant ou en inclinant le vafe qui la contient : c'eft ainfi qu'on verfe à boire, & que les Chimiftes difent, verfer, par inclination; & noh, par inclinaison : de plus, on verfe une liqueur à deffein, on la répand ordinairement par hazard " par mala adreffe; & elle ne fe répand, que lorsque le vafe qui la con

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