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Rois livroient dans certaines fo-
Lemnités aux Seigneurs de leur
Cour ces robes étoient mi-par-
ties, ou faites d'étoffes de deux
couleursi; en forte que fi la partie
qui couvroit, par ex. le côté droit
de la perfonne étoit jaune ou
celle du côté gauche étoit
rouge ou bleue; ce qui faifoit
apparemment un habit fort ga-
lant dont s'honoroient les Sei-
gneurs de ces temps.

verte,

L'ufage en eft paffé d'eux aux bédaux, aux fonneurs des églifes de Paris, & aux valets de ville de certains endroits, qui dans les fonctions publiques fe couvrent de pareilles robes mi-parties, ou bigarrées de même; & l'on peut ajouter que c'est l'origine des couleurs des gens de livrée: couleurs qui répondoient autrefois à celles que portoient leurs maîtres fur leurs habits & dans l'écution de leurs armoiries. On en voit des représentations dans les perfonnages des anciens vitraux des églifes, & des veftiges dans les figures des cartes à jouer.

LIPË, ou likët; friand, & non gourmand. Celui ci mange avec avidité & avec excès; le friand recherche les morceaux délicats. La friandife eft un défaut la gourmandife un vice.

=

LÎRGO; Le glayeul. L'iris, ou flambe: plantes con

nues.

LIRË. Voy. Eli.

LIROUN. v. 1. & n. pr. le le Loir, le rat des Alpes. en lat. glis.

LIROUN-LIRO;

bagatelles.

Fadaifes

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iis, lifo; poli, liffe. Une colonne liffe, ou fans ornemens ; un marbre poli. Bago-lifo; un jonc, ou l'anneau d'une mariée, ou bague fans pierre & fans chaton. Peffo lizo; piece de monnoie ufée, effacée. Lorfque c'eft une médaille, on l'appelle frufCoifo lizo; coifle unie & fans dentelle. Soupo lizo; potage

te.=

fans garniture, potage de ma
lade qui n'eft affaifonné d'aucun
légume.

LIS, lisë; luifant. Fa lous
pots lifsës; s'engraiffer les levres
en mangeant de la viande, ou
d'un ragoût.

LIS, ou linjhë; mince, fluet. On dit dans un autre fens de lis, paffa-lis; paffer fans faluer ou fans s'arrêter, & que les mar chandifes paffent debout ou fans s'arrêter (paffou-lis) dans une ville, lorfqu'elles n'y font ni débitées, ni même déchargéos. Voy. Paffo-lis.

Lisco. Voy. Lësco. LISSA. v. I. Lice, ou barricade, retranchement.

LISTEL; Une tringle de bois : telles que celles où l'on fufpend de la tapifferie. Toute forte de regle de bois mince & étroite, employée à divers ufages en menuiferie. Liteau eft un barbarifme. Linteau, terme impropre. Voy. Lëndas.

Lorfqu'on dit une tringle fans rien ajouter, on l'entend d'une verge de fer qui fert à fufpendre des rideaux.

Un liftel en fr. terme d'architecture: moulure carrée, ou efpece de plein entre les canelures d'une colonne.

LISTO, ou liftro; bande de toile fine, telle que de la moufle. line ou de la batifte, dont on garnit les coiffes, les chemifes. On dit la bande ou le tour d'une cornette, d'un bonnet, un tour de gorge; & jamais liste, qui fe prend toujours pour un catalogue qui comprend le nom de plufieurs perfonnes. en anglois, lift; bande, lifiere. C'est de l2ftro que dérive le mot fr. la litre, ou la bande noire, dont un Seigneur haut-jufticier d'une paroiffe a le trifte droit d'en falir le dedans de l'église, & d'y plaquer fes armoiries.

LÎSTRO; Tranche. Langue

de terre.

LITE. Sen lite é qitë; nous fommes

Lommes quittes, ou quittes de procès. du lat. lis, litis.

LIUEN. De liuén-ën-liuén ; de loin à loin.

LOC, luec, ou lioc; lieu. de là les n. pr. Bel-loc; Beau-lieu. Loc-Diou; Lieu-Dieu, Abbaye de l'Ordre de Cîteaux au Diocefe de Rodez, appelé LocDieu.

On voit par ce dernier exem ple que dans le v. fr. on omettoit l'article poffeffif, de, à Pexemple du latin dont on venoit de quitter l'ufage; & qu'on difoit, Loc-Dieu, de même, qu'Hôtel-Dieu, Chafe, ou Chele-Dieu, Fils-Dieu, Fête-Dieu, Char-lieu, ou Charles-lieu, &c. comme on dit en lat, locus Dei, domus Dei, &c.

Mais le latin marque les cas différens par une différente terminaifon; ce que ne font pas les langues modernes, formées des débris du latin, auxquelles pour cette raifon les articles font néceffaires; au furplus, les termes Loc-Dieu, Hôtel-Dieu, & femblables, font devenus des noms propres, qui pour cette raifon ne changent pas; & ce feroit une faute de dire, loc, ou lieu de Dieu, Hôtel de Dieu, &c.' LOCAIO (Sento); Ste Léocadie.

LOCO; La Loche: poiffon de tiviere, d'un quart d'once, très délicat & remarquable par deux filers charnus qui lui pendent des narines il a de même quarie bar billons rouges qui lui pendent de la mâchoire fupérieure, & un autre à chaque coin de la bouche. Il eft fans écailles.

LÔCOU; Un innocent, un benêt. en ital. loco; imbécile. LOFIO, ou alofi. Voy. Befsino.

LOGADIER. v. 1. Locataire. Artifan, journalier. LOGAT; Caffé, accablé de fatigue.

LOGHIER, ou loguier; v. 1. Loueur, ou propriétaire d'une Tome II.

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Le jour & la place où ces journaliers s'attroupent pour le louer à des particuliers. La logo ës duberto; on commence à louer les moiffonneurs & à régler le falaire.

LOGOFETAT; Ardeur, em preffement.

LOGUER, ou logher; v. 1. loyer, prix, récompenfe. Calxqë donara u calit d'aiga frëia solamëntë nom de defcipol, no perdra fo logher. (Quicumque potum dederit calicem aqua frigida in nomine difcipuli non perdet mercedem fuam.)

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LOJHER. v. 1. ou lougâjhë; Loyer de maifon louage de cheval. b. lat. logerium, ou loquerium. De là les n. pr. Logier & Logere.

LO LO; Terme de nourrice; le dada, ou le cheval.

LON. Në fa de lon; il en fait long; & non, de long. De lon pais longos nouvêlos; a beau mentir qui vient de loin. Ses eftendu de tou foun lon; il eft tombe à plate-terre, il est tombé tour de fon long. Acad. On die de même, couché, ou étendu tour plat dans fon lit, & felon l'Acad. couché tout de fon long,

LONC. v. I. Le long, auprès. Lonc la via; le long du chemin, Lonc los pés; (fecus pedes ) Lonc la vertai (juxta verita tem.)

LONGO; Une couleuvre; les payfans fuperftitieux n'ofent fa nommer par fon nom qu'il croient de mauvais augure. F

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LONG'AMAI ën bono fanta, c'eft proprement, longuement & en bonne fanté : compliment abrégé qui revient à, je fouhaite que vous le portiez ou que vous l'habitiez long-temps en bonne fanté, felon qu'on parle d'un habit neuf, ou d'une maifon qu'on habite nouvellement. C'est le même que le compliment latin, ad multos annos, qu'on fait au Pape le jour de fon exaltation; puiffiez-vous longtemps en jouir.

LONGANO, ou patët; Lam

bin.

.

LÔNGOS; Les viettes de la vigne bouts de farmens qu'on a coupés à un pied au deffus du cep en taillant la vigne. Douna las lôngos; tirer au vin; on en a davantage; mais c'eft un moyen de détruire la vigne.

LOOUZIÉ; Le laurier. LORMAN; Le Homar: grande ou monftrueufe écrevifle de mer. LOSC. v. l. Borgne. LOT. v. 1. Boue, argile. lot. n. pr. la boue.

El

LOU, luzêrno ou lucâno; Une lucarne petite fenêtre pour aller fur le toit, ou pour éclairer un galetas. en anglois, louphole; petite fenêtre.

LOU; Le jeu de la queue leuleu, que font les enfans rangés en file & qui fe tiennent plufeurs enfemble queue-à-queue. En v. fr. leu; loup. De là le n. pr. St. Leu.

LOU, ou loub; Un loup & fon augmentatif, loubatas; gros & vilain loup carnaffier; tel que celui connu par fes ravages dans le Gevaudan en 1764. Loubatou; louvetau, ou jeune loup. Counëfcu coumo lou lou-blan; connu comme le loup gris, ou comme Barabas à la Paffion.

LOUBATÂDO; La portée d'une louve, louvetaux d'une ventrée, nichée de louvetaux.

LOUBET, ou loubatou; Louvetau. Loubët; le diable. Fa

lou loubet; faire le diable à qua tre. Voy. Maou-loubët.

LOUBIÊIRO. Voy. doubieiro. LOUBO; Louve, femelle du loup. au figuré femme de mauvaise vie.

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Une louve en fr. eft auffi un outil de fer qu'on attache à une lourde pierre de taille pour l'élever à un attelier au moyen d'un treuil, ou d'une grue.

LOUDRO; La bourbe des eaux croupiffantes d'un étang d'un marais. Le limon n'a rien de fale, comme la bourbe, où il s'engendre de la vermine & où les canards barbotent.

LOUFA, loufina. Voy. Bëf

fina.

LOUFIO, lofio, ou alofi. Voy. Befsîno.

LOUFO de loub; Veffe de loup forte de champignon. L'efpece arrondie en boule qui contient, lorfqu'elle eft mûre de la pouffiere & du côton, est propre à arrêter les hémorragies il y en a de cette efpece qui ont jufqu'à un pied de diametre.

:

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Maitre-valet, chef des journaliers, chargé de les louer & d'être à leur tête, pendant le travail.

f

LOUGAJGE; Loyer. en v. fr. loger. b. lat. logerium.

LOUIRO; Une loutre quadrupede amphibie qui a le poil brun, le mufeau pointu, les dents comme les fouines, les oreilles au-deffous des yeux, les jambes courtes, les doigts des pattes égaux & palmés comme ceux des oies. Il plonge & vit de poiffon.

LOUIRO, ou foûiro; Femme débauchée.

LOUJHIS; Une hôtellerie, une auberge termes plus ufités dans ce fens que celui de, logis, qu'on met fur les enfeigues de ces majfons; bon logis,

L'hôtellerie eft pour les voyageurs & les paffans qui font logés & nourris à tant par repas. L'auberge fe dit également pour les perfonnes de féjour dans les villes, comme pour les voyageurs; foit que l'auberge foit dans une ville, ou fur une

foute.

La différence entre l'auberge & le cabaret, où les habitans d'une ville vont également boire & manger; c'eft qu'on va prendre fes repas ordinaires à l'auberge, & qu'on va au cabaret fe régaler avec fes amis, leur donner une fête & fe réjouir avec eux. Il n'y a guere que les artifans aifés, ou ceux de ce rang, qui aillent au cabaret, ou à la guinguette, qui eft un cabaret hors de la ville.

La gargote & la taverne où l'on boit & où l'on mange, ont cela de commun; que la premiere eft l'auberge, & l'autre le cabaret du bas peuple, ou des pauvres gens.

L'auberge eft plus décente que le cabaret; celui-ci plus honnête que la taverne & la gargote. Un Eccléfiafiique étranger dans une ville va fort décemment à l'auberge; il fe feroit tort d'aller au cabaret.

Quand on veut fe fervir d'un terme honnête avec l'hôte, ou le cabaretier dont on ne fait pas le nom, on lui dit, M. le Maître.

LOUMBARDO ; La groffe guigne, la guigne rouge. LOUNGAGNO, ou loungâno; Un mufard un lambin, homme lent dans fes entreprifes, & long à tout ce qu'il fair.

un

LOUNGARUT; Longuet, ou un peu long.

LOUJHEIRO, bandiêiro, ou cataloúgno; Un bouchon : mai fon bourgeoife où l'on vend du vin en détail.

LOUNJHEIRO, eft auffi l'enfeigne qui pend devant ces

maifons

cette enfeigne qu'on rend auffi en fr. par le terme, bouchon ; & non, bandiere, ni banniere, eft un rameau, un chou, une ferviette au bout d'une perche, ou plufieurs bouchons de bouteille enfilés en différentes formes. Et cette derniere enfeigne eft celle des marchands de vin de la Capitale qui a donné le nom fr. par préférence aux autres.

LOUNJHEIRO, eft dit pour, linjhêiro. Dans la b. lat. longieria & lingeria, d'où a été formé le fr. linge.

LOUNZO de couftélétos, terme de boucherie; un haut côté de

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LOUVEN (San); St. Lupentius, Abbé de St. Privat de Mende

LUCADO; Un rayon de foleil. Partirën à la prëmieiro lucâdo ; nous partirons au premier rayon de foleil, ou de beau temps. Au premier bon intervalle que nous donnera la pluie.

LUCAMBRO, ou luscâmbro. Voy. Luzëto.

LUCHA; Lutter: s'exercer à la lutte : ce qui eft différent de, luter, ou enduite de lut, qui s'écrivent différemment l'un & l'autre de Luther; Moine apoftat chef des Luthériens appelés Pro

teftans, à caufe de la proteftation qu'ils firent contre un décret publié contre eux à la diete de Spire.

LUCHET, anduzar, ou pálobiêiffo; Un louchet: outil de labour qui reffemble à la beche de Paris, & à la vangă d'Italie, qu'on pouffe de même verticalement de la main & principalement du pied, qui preffe fur le talon du louchet; dont le fer & le manche font d'une venue, ou fur le même plan; comme ceux de la beche & de la pelles L'Académie dit, Louchet: forte de hoyau : ce qui eft fort différent ; le hoyau étant emmanché comme la pioche, le pic & la marre en forte que le fer de ces outils fait avec le manche un angle d'environ 45 degrés, & que de plus il faut frapper la terre avec le hoyau comme avec ces autres outils. En un mot le boyau n'eft autre que notre, Trênco largo, très-différente du louchet. Ces négligences dans un Ouvrage tel que celui de l'Académie, rendent bien pardonhables les fautes de celui-ci.

LUCHETA; Paffer un champ au loucher, le bécher au lou chet : inftrument, avons-nous dit, un peu reffemblant à la beches & celui-ci très-différent de, l'affado. Douna dos pounchos de luche; défoncer un champ à deux traits de louchet, ou à la profondeur de deux fers de louchet; & non, palaverfer; terme de nouvelle fabrique.

LUCHO, ou lûito; La lutte. Thouga à la lúcho ; latter par feu avec quelqu'un. A las très fou tuchos je t'attends à la troifieme façon de parler proverbiale que Moliere a rendu équivaleinment dans l'Étourdi par ?

:

Et trois ; Quand nous ferons à dix, Nous ferons une croix.

Le Languedocien répond exac

tement au lat. tertia folvet, de même que ces autres mots latins: inter duos litigantes tertius gaudet, répondent affez à ces motsci; le troisieme emporte la lutte. LUCRE.... Petit oifeau de chant de la taille & du genre du Tarin, avec lequel feul on peut le confondre : il en differe par les caracteres fuivans.

Le Lucre a le deflus de la tête noir, le front, le bout des plumes de la queue & le bas-ventre blancs; le croupion; les tenipes jonquille; le dos vert foncé ; les jambes & le bec couleur de chair; les narines hautes & ca chées.

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LUGAR, lugra, flâou marjhë; L'étoile du matin l'étoile da foir; la même que la planetto de Venus; celle des planettes de notre tourbillon qui après la Lune eft la plus apparente, ou qui donne plus de clarté, lorf qu'elle eft dans fon plein: elle eft de même grandeur que la terre. en lat. jubar. Lugar, ou lügre, du lat. lucere.

LUGAR, ou lugra, avec l'article défini, lou, fe prend toujours pour Venus; mais avec l'article indéfini, on l'entend en général des planettes. Aco's un lugar: ce qui peut également tomber fur Venus, Jupiter & Saturne: car pour les autres, elles font hors de la portée du peuple. Goudouli à même pris un de ces noms pour routes fortes d'étoiles, dans ce vers. La trifto neit për mouftra fous lugras.

LUGRE; Louche. = Lugrës; les yeux.

LUGREJHA; Briller, dérivé de lugra.

LUKËTO, lukët, ou broukëto ; Une allumette: oh les fait communément en Languedoc avec des bâtons de Chenevorte, les meilleures de toutes les allumertés; dérivé d'aluca; allumer, en efpgl. Luquete. Luketo; chicot de bois mort.

LUN, lum, ou lame; Vrie

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