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lampe à queue, ou abfolument une lampe. Lun fe prend aufì en général pour, la lumiere, ou la lueur d'une lampe, d'une chan. delle. Fa lun éclairer. Fazés lun; apportez de la luntiere, ou éclairez. Fa lun à caoucun ; éclairer à quelqu'un. L'Acad. dit, éclairez à monfieur, il ne permit pas qu'on lui éclairât. Lun eft dit pour, lum, fyncope du lat. lumen.

Dans les lampes d'Églife, le lampion, qui eft de verre, eft fufpendu au - deffus du culot, (appelé dans les arts cul-delampe), & au-deffous du panache, d'où pendent les chaînettes qui portent le lampion & le culot.

L'UNH', l'unha ; v. 1. Aucun, aucune. Lunh hom no conoc lo fil, fi no lo páirë; perfonne ne connoît le fils que le pere. L'UNHA ORA. v. 1. Jamais. L'unha res; aucune chofe. LÜNENJHËNËRAT. v. Fils unique. lat. unigenitus. LUNH (de); Loin, de loin. No es lunh d'al regn de Deu; il n'eft pas loin du royaume de Dieu.

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LUNÂIOS, lunaiôfsës; v. 1. 【lunaticus, lunatici.) LUNAR Capricieux, lunati

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La lune eft éloignée de la terre de près de cent mille lieues. Lou dioune luno; jaron qui paroît être une imitation du lat. me diva luna, en fous-entendant, adjuver. Lou diounë luno fou âi farz je vous jure que je n'ai point fait telle chofe. Lai anarai qan la luno doura trës bes; il fera beau temps quand j'irai dans cet endroit ; pour dire qu'on n'y ira jamais.

LUNO; Lunaifon. dourën dë pléjho tout aqësto luno; toute cette lunaifon fera pluvieufe.

La

LUPEGO, ou lipêgo; Hupe : oifeau de la taille du merle, remarquable par la huppe en guife de crête qu'il porte fur la tête: elle eft formée de deux

lames, que cet oifeau écarte à volonté l'une de l'autre. Les plumes de la queue longues, égales bande blanche. Le hom lat. upupa & noires, font traverfées d'une elt formé par une imitation de fon chant.

LUQET. Voy. Sifclët. LUQËTÂIRË; Marchand d'allumettes.

LUS, en v. 1. Ancien nom du

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fecond jour de la femaine, appelé depuis, di-lus. Les jours fuivans s'appeloient de même auffi fimplement, mar, mécrë, jhôou vënrë, fatë, é merghë: notre commerce avec les anciens Romains fit à leur imitation ajouter à ces noms dans quelques endroits la fyllabe, di, abrégé du lat. dies; & depuis ce tempslà nous difons, di-lus, di-mar, &c. Ce qui eft l'inverse des mêmes noms fr. lun-di, mar-di, &c. On a retenu dans les montagnes du Vivarais l'ancienne dé

nomination.

LUSTRE; Crépuscule, clarté de l'aurore.

LUSTRËS; Mouches, ou petits morceaux de taffetas noir de différentes formes dont les femmes mouchetoient encore leur vilage au commencement de ce fiecle,

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pour relever par ces taches noi-
res la blancheur vraie, ou arti-
ficielle de leur peau.

Ces prétendues mouches étoient
quelquefois de larges emplâtres,
qui ne fuppofoient d'autre mal
que celui de la vanité qui a pris
depuis une autre forme. Le rouge
& même le blanc, quoi qu'en
difent les femmes, ayant pris
depuis bien des années la place

des mouches.

LUSTRO; Une huître, du lat.
oftrea.

LUTS. v. 1. Lumiere. Luts ès
nada; (lux orta eft.)
LUZER, ou sërnâlio. Voyez
Lêtrou.

LUZERNA. v. I Flambeau.

LUZERNÂ; Épier, regarder de près.

LUZETO, lufcâmbro, luzêr-
no, bobáou luzën, ou la poulîdo;
Le ver-luifant des champs de
nos Provinces méridionales: ef-

pece de cantharide connue par le
phofphore qu'elle porte fous les
quatre derniers anneaux de fa
queue, & qui donne dans les
nuits de la canicule une lumiere
brillante de couleur du plus beau
péridot. La femelle dont le phof-
phore eft le plus apparent, n'a
point d'ailes; elle fert de phare
au mâle, qui eft une petite mou-
che ailée & peu luifante.

On voit en Italie deux autres mouches ailées luifantes, l'une qui rampe dans les prés vers la fin d'automne par un tems frais; l'autre qui voltige en été le long des haies des chemins & qui ne luit en volant que par échappées & comme par de petits éclairs. LUZÊTO. O. Voy. Nivouleto. LUZI; Luire, briller. = être transparent. = Luziz Fa luzi éclairer la vaiffelle, les chaudrons. Tout reluit dans cette cui, fine. Lous iuels das cas luziffou; les yeux des chats éclairent ou brillent la nuit : c'eft une efpece de phosphore commun aux loups & à d'autres bêtes fauvages. On dit dans le fens de luzi, il n'y a point de pierre qui éclaire autant

que

le diamant. Acad,

LUZIDO, ou ëbëluc; Un rayon, ou un jet de lumiere, une clarté qui paroît pour peu de temps.

LUZIDO, au figuré, & en parlant d'une maladie, s'entend d'un bon moment, d'un bon intervalle, d'un intervalle lucide : ce n'eft qu'une lueur de fanté. On dit aufi, ce fou a de bons momens, des intervalles de raifons, dë bônos luzidos, qui donnent quelque rayon d'efpé

rance.

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MAC

M. fubftantif mafculin. Un em majufcule; & non, êmmë,

ni êmmo.

M

Ce défaut de doubler les m dans la prononciation eft trèsordinaire aux Languedociens fur-tout dans les mots fréquemment, conftamment, différemment, &c. qu'il faut prononcer comme s'il n'y avoit qu'un feul m; fréqament, conftament, &c. MA, mo, man; la main. Las mas; les mains. Ma efqêro; la main gauche. Lẻ clot de la ma; le creux de la main. Ë fa ma; v. 1. dans fa main. Ma-fat; fait de main d'homme. No mafat; non manu factum.)

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MACA; Meurtri, meurtrir, Pero macádo; poire meurtrie. Juels macas; des yeux battus, fi c'est par quelque indifpofition que le cour des yeux foit de couleur noirâtre lorfque cette couleur provient d'un coup, on dit meurtri, & dans le ft. fam. poché, & dans le ft. b. poché au beure noir. Les fruits meurtris ne font pas de garde. en espgl.

macar.

MACA; Agacé. Dëns macádos; dents agacées.

MACADURO; Meurtriffure. MACARI. Couzigné-Macari; le cuifinier du diable, ou le cuifinier de Hédin qui empoifonna le diable; c'est-à-dire, un mauvais cuifinier. (Coquus nundinalis.)

eft

MACARI, ou magari, dit par corruption du grec, magheiros, qui fignifie cuifinier: par conféquent couzigné-macari feroit le même que cuifiniercuifinier. On peut voir dans nos articles, Cambaleto toumbo Ades-aro, Fend'-afclo, Pëffa

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MAC

mëns, Efcarlimpado, &c. des expreffions de cette efpece où l'on joint deux fubftantifs fynonymes, qui ne font qu'un feul mot de deux langues différentes; ces deux mots font quelfois féparés, en forte que l'un femble être l'adjectif de l'autre.

,

Le françois fournit des exemples de termes de cette efpece : tels font ver-glas, agnus caftus, franc-aleu, pie-mont, &c. Le premier eft françois-anglois ; favoir, ver, ou verre; & glass, qui en anglois fignifie de même verre. Le nom de l'arbriffeau appelé, agnus-caftus, eft grec-latin, agnos en grec fignifiant chafte comme le latin caftus. Franc-aleu eft françois-gaulois. Voy. Lêdo. Pié-mont eft romanfrançois &c.

On connoît auffi les expreffions fyriaque-grecques de l'Evangile, abba-pater; les mêmes que pere-pere Thomas-Dydime, qui fignifie, jumeau-jumeau. Candacis regina, ou regina-reginæ, &c.

Cet affemblage de deux termes fynonymes a du tout naturellement avoir lieu chez toutes les nations, foit dans le difcours, foit dans les écrits, lorfque deux peuples de langue différente fe font trouvés mêlés, & que la langue de l'un a été la langue dominante, mais peu connue de celui qui étoit obligé de l'adoprer ou de la connoître. Il a fallu pour le mettre à la portée de celui-ci, & lui faire entendre certains termes qu'on soupçonnoit lui être moins familiers, Y joindre comme une explication ceux de fon idiome.

C'est ce que pratiquent encore

aujourd'hui chez nous les Notaires, qui ayant à nommer certaines chofes dont le vrai terme françois étant peu connu du peuple, ils y joignent, comme une traduction, le terme languedocien. Il pourra fe faire que dans les fiecles fuivans on regarde ces deux termes fur le pied des précédens, c'est-à-dire, comme ne faifant qu'un feul & même mot, ou dont l'un eft comme une appendice de l'autre : appendice dont le commun des lecteurs ne connoîtra pas la va leur.

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MACAROUN; Maffe-pain ou macaron: forte de pâtisserie fucrée, différente de ce qu'on appelle en françois, comme en Italien, des macaroni, ou pâtes filées de la groffeur d'une plume à écrire, & du genre des vermicelles. Voy. Fideou.

MACH, ou mak; v. 1. & en b. lat. matra. en ital. madia. en v. fr. mas, mâict, ou mai à-petrir. & en fr. la huche des particuliers & le pétrin des boulangers; & non, més, ni mai à péttir, comme on l'entend dire tous les jours & par toutes fortes de perfonnes, qui ne croyent pas pouvoir fe difpenfer de parler françois. Voy. Paftiêiro. Mach paroît dériver du grec Mactra.

MACH; La maye d'un preffoir à vendange.

MACHAL, ou makêirou; pinçon, meurtriffure fur les doigts, caufée par un coup; tel par ex. que celui d'un marteau, en voulant chaffer un clou. Machal; coup de dent.

MACHOU. Terme efpgl. mulet. Au figuré, un gros lourdaud. Aco's un orë mâchou; c'est un vilain mâtin.

MACHUGA. Ce verbe rencherit fur celui de maca. Soun de fës rou machuga; il a eu un doigt écrasé, ou tout écaché. L'an tou machuga; on l'a bourele. Aco's Tou machuga; c'est tout charcuté,

S'ës tou machuga; il s'eft tout meurtri par cette chûte. en espgi. machucado.

MACHUGA, ou moussëga; ronger, mâcher.

MACHUGADURO; Violente meurtriffure.

MACIP. v. 1. Voy. Mancips.
MÂCLË. v. 1. Mâle.

Covinëns é abfolutons, las quals fan las donfellas al páirë e à la maire, o al vut del cafalomën dë lur bën, o dels bën dë lur parëns els tëms që las maridon; jacią disso që fiãou mënors dë vint ans ab që o juron, vallon aprop lą mort dal pairë ën tot autrës cafsës, ël maclës, ëls fëmës, etat vint-cinq ans, fia efgardada, aiffi con rafon ëfcricha manda. Coft. d'Al.

MACOUMEOU; L'ambrette: plante & fleur odorante. Celle à fleur gris de lin eft d'une odeur très-fuave.

MADÂISSO, ou ëfcâoutou? un écheveau de fil. Au figuré, bande, troupe, cercle de plufieurs perfonnes. Branle. Lo cap de la madáisso; le chef de la bande. du vieux mot lat. mataxa; écheveau.

MADAISSO d'amarinos; pa quet d'ofiers.

MADAISSO; Mâchoire. MADEIREZO; Le caleveville blanc, bariolé de cramoifi. H y a auffi des calevevilles rouges.

MADONO. en v. 1. madona; autrefois titre des Dames de la premiere qualité. Madona de Comenjhe, mai de la Molher de Monfignor de Comënjhë. Ce titre eft encore équivalent à Naples à celui de madama. On ne le donne aujourd'hui chez nous qu'aux femmes du bas peuple; il répond à, ma bonne, ou ma bonne femme. C'eft comme on dit à Paris de la femme d'un journalier, lorfqu'on en parle à la troifieme perfonne, Dame Claude, Dame Françoife. Au trement en s'adreifant à elles, on leur dit, parlez-done Madame. MADOUN;

MADOUN; Madelon. Voy. Part. Franfoun ce que nous avons dit fur ces fortes de noms. MADOUROU, ou madourë; un fot, un lourdaud, un groffier, un ruftre.

MÂDRË. v. 1. Groffe piece de bois. Madrë. Voy. Mandrë. MADRIN, madrino; v. 1. & n. pr. en b. lat. mafdrinum poculum; un hanap de madre, qui étoit une matiere précieufe. Voy. l'art. Mazer.

MAESTRE. v. 1. Magiftrat. Maître.

MA-FAT. v. 1. Fait de main d'homme.

MAGAGNA; Incommode, Soui tou magagna; je fens un mal-aife par-tout le corps, je me fens tout accablé. Es bë magagna; il a bien du mal, bien des infirmités. Lou magagnës pa; ne l'inquiétez pas, ne le tracaffez pas. en v. fr. méhaigner; Faire violence. b. lat. malignare, Voy. Malijhë qui en eft formé.

MAGAGNO; Incommodité, telle que le mal-aife d'une grof felfe. A follo magagnos; il a bien des infirmités. A toujhour gáouco mogagno; il a toujours quelque fer qui loche, ft. fam.

MAGAGNO; Fatigue, tracas. Crën la magagno; il craint la peine. On dit dans un autre fens en parlant d'un meuble, crën la magagno; il craint les fecouffes d'un transport.

MAGAGNO fe, prend auffi dans le fens de l'italien, magagna; tare défaut. La donna ecome la caftagna, bella di fori é d'ëntro e la magagna.

MAGHIELO, maghêlo; v. 1. & n. pr. colline, ou montagne rapide & efcarpée Le proverbe dit, ën maghêlo è ën tero pëndën, noun boutës toun arjhën. MAGNA, magnan, manian, magnâou, ou bébo; ver à foie. v. fr. magnau. Fa de magnas; élever des vers à foie. en v. 1. maniar; manger.

en

Cet infecte eft une chenille rafe
Tome II.

portée d'Afie en Europe fous le regne de Juftinien. Elle pafla de Conftantinople en Italie d'ou elle fut portée en France fous le regne de Charles VIII par des Gentilshommes du Dauphiné.

Le ver à foie vit de la feule feuille de mûrier. Il file un cocon dans lequel il fe change en chry falide, & certe premiere métamorphofe eft dans peu fuivie de celle du papillon, qui perce is cocon, pour s'accoupler, pondre & mourir au bout d'environ huit jours depuis qu'il eft; éclos.

Cet infecte n'eft pas le feul de ce genre qui file un cocon, dont la foie même foit très belle: on en voit bien d'autres des Indes delinés, & enluminés avec leurs cocons, dans l'ouvrage de Mlle. Sibille de Surian, fur les infectes de Surinan: mais notre chenille a été trouvée fans doute plus propre à vivre en fociété, que tout autre qu'on n'auroit pas élevé auffi facilement & avec autant de profit. Magne, appelé dans un dialecte italien mignato.

MAGNAC; Douillet, délicat. = Mou, efféminé, fucré.

MAGNAGARIE; La magnaguerie, la férodocimale, ou l'art d'élever les vers à foie.

MAGNAGHIÉ

magnee Le magnaghié, le nourricier celui qui eft chargé de l'éducation des vers à foie.

EPAGEIRO, ou

соц

L'atelier des vers à ce qui s'entend également du logement de ces infectes & de la conftruction des tables fur lefquelles on les place.

MAGNAGUN, dérivé de ma gnac. Voy. Veziaduro.

MAGNEIRO; Brebis dont l'agneau eft mort & à laquelle on en fubftitue une autre pour la téter.

MAGNÉRÊTOS; Petites fa

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