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MAGROUSTIT; Maigrelet. MAI, adverbe de quantité qu'on rend ordinairement par, davantage, à la fin d'une phrafe & par, plus, au commencement ou au milieu. Në volë mái; j'en veux davantage. Proumës mai de froumajhe që dë pan; il promet plus de beurre que de pain. Agas mái dë sën që lous áoutrës 'foyez plus fage que les autres. ai dous an dë mâi q'ël ; j'ai deux années de plus que lui. Douna m'ën mai; donnez-m'en davantage; & non, donnez-m'en plus; & encore moins, donnez-moi-z-en plus.

Cependant, mai précédé d'une négation, fe rend indifféremment à la fin d'une phrafe par, plus, ou par, davantage. Exemple. Në volë pa mai; je n'en veux plus, ou je n'en veux pas davantage; où l'on obfervera que, davantage eft toujours fans régime; & que ce feroit une faute de dire,je veux davantage de pain. MAI, n'eft point adverbe de quantité dans les phrafes fuivantes; ou s'il l'eft, on le tend différemment. Ni mai iëou; ni moi non plus; & non, ni moi auf. Ni podë pa mai; je n'y faurois que faire, ce n'eft pas ma fante; & non, je n'en puis pas davantage. Ni êrë pa mâi intra; je n'y étois jamais entré, ou "c'eft la premiere fois que j'y entre; & non, je n'y étois plus entré. Faghën un tour d'alêio é pa mai; faifons feulement un tour d'allée; & non, faifons un tour d'allée, fans plus.

Li pourias dire mai é mái; vous auriez beau lui dire, ou quoique vous puiffez lui dire. Li pourias fa mái é mái; vous auriez beau le battre, le careffer, &c. Al mái, ou doun mâi jhûro, almën, ou doun mën lou

crêzi; plus il jure, moins je le crois. So që iëcu aimi lou mâi ; ce que j'aime le plus. Që mái ? après, dit-on à quelqu'un qu'on veut engager à continuer un récit; & non, quoi plus. Avec qui encore avez-vous foupé ? En câou mái ? vous aviez un lapin, & quoi de plus ? E që mai? nous avions des œufs à dîner; & rien de plus, ou rien au delà; & non rien plus. ΜΑΙ "

s'emploie adverbialement dans les phrafes fuivantes. Mai-që-mai; le plus fouvent, ou ordinairement. Bous aimo mâi-që-mái, ou tant é mái; il vous aime beaucoup. Mâi që mái es pogut; autant qu'on a pu, ou le plus qu'on a pu. Lon që jhamâi mái; plus long qu'on ne fauroit dire.

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MAI, en v. I. eft fouvent pris pour le lat. majus ; le plus grand ou le premier. C'eft de là qu'a été formé, Mâirë dë vîlo; Maire d'une ville. en b. lat. majorinus villa, & en v. fr. Mager: & la mairie, mairia, ou majoria.

MAI, a été pris auffi en v. 1. pour, máirë, ou mere. Nous avons vu précédemment que dans un acte languedocien du XIV. fiecle, la mere de l'époufe de M. de Cominge eft appelée, la mâi de la molher de M. de Comëngë.

MAI DIOU. n. pr. de lieu, qu'on croit communément dit pour, Mas-Diou ; Maison-Dieu, ou confacrée à Dieu. Ce nom tel qu'il eft, pourroit auffi signifier, Mere Dieu, ou Mere de Dieu, comme on l'a vu dans le précédent article.

Cette expreffion au refte reffemble beaucoup au v. fr. maist diex, ou mai-Dieu; c'est-àdire, m'aime, ou m'aide Dieu; ancien juron, ou ferment qui revient au lat. ita me Deus adju

vet,

& par lequel on confent à être privé de la grace de Dieu, fi ce qu'on affirme n'est pas vrai,

MAIENC; Qui arrive, ou qui appartient au mois de Mai. MAIGRINEL; Maigrelet. MAINA. Se mâina dë.... ; fe mêler de....

MAINADA. v. 1. Famille. MANADIÉ, ou meinadié ; n. pr. pere de famille. Meneur de troupeau. On a dit, mainadié, pour manadié ; dérivé de manado. b. lat. mafnaderius. en ital. mafnadiere; foldat. Affaffin,

MAINADO; Troupe, troupe d'enfans. en efpgl. mafnada; troupeau. en ital. mefnada, fyncope de mefonada. en v. fr. melnée, ou mehnée & mefnie. On difoit, tuite ma mefnie; toute ma famille ; c'est comme manfionata; maisonnée.

On appelloit autrefois, mainades, une affociation de brigands qui ravagerent quelques Provinces de France.

MÂINÂJHË, ou meinajhë, ou mënut; Enfant, petit garçon, petite fille. Voy. Meinajhë.

MAINAJHE; Un aifé; qui eft mis au rôle ou à la taxe des aifés; & non, ménager.

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MAINAJHÊ, eft le titre que prennent dans leur contract de mariage, ceux qui par l'exercice d'un métier, ou du travail à la journée, ont gagné affez de bien pour le paffer de ces profeffions; & qui ne travaillent plus qu'à leur bien, ou s'adonnent à quelque induftrie qui les éleve d'un degré, & les met au rang des aifés: il n'y a qu'un pas du mâinajhë, au miê-mouffu; le premier n'ofe cependant comme ce dernier, porter la perruque.

MAINAJHÊ; Fermier, laboureur. b. lat. mainagerius. MAINAJHIZO; Enfantillage. MAIÔOU; Un jaune d'œuf. MAIORAL. v. 1. Li maioral del poble; (feniores populi.) MAIORMEN. v. 1. Sur-tout, principalement.

MÂIRAL; Maternel. Lëngajhe mairal; langue maternelle. On ne dit pas langue paternelle, comme on dit maifon paternelle; parce que c'eft la mere qui donne à fon nourriffon les premieres leçons de fon langage.

MAIRAL; Principal. mairal; ruiffeau principal.

Rec

MAIRAN, ou mêiran; v. 1. & n. pr. du merrain: bois refendu dont on fait des douves. Voy. Dougan. Mâiráno ; autre n. pr. féminin de máiran.

MÂIRÂSTRO ; Belle-mere & par dénigrement, marâtre. MAIRE, ou mái ; Mere.

La plupart des Languedociens de certains cantons difent, ma mâirë, ou ma mêro, fuivant leur fortune ou leur condition. Les payfans pauvres difent, ma máirë; les honnêtes gens & ceux du peuple qui jouiffent de quelque aifance difent, même en parlant languedocien mero; ce qui dans leur prononciation eft le même que mere il en eft de même des noms páirë, frairë, forë, ou fouôrë; au lieu de, pêro, frêro & fur.

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ma

ma

L'origine de cette différence dans le langage qui s'étend à quelques autres expreffions que nous marquerons, remonte probablement au temps où la langue françoise commença à s'introduire dans nos Provinces; elle y fut fans doute apportée par ceux que les dignités, les emplois, ou la fortune rapprochoient plus de la Cour, & qui étoient dans le cas d'en parler la langue par néceffité (n'en fachant pas d'autre), ou par émulation, ou par air.

Le françois devint par-là comme le caractere diftinctif de ce qu'on appelloit, honnêtes gens: le peuple moins inconftant pour ce qui eft de mode, continua-à parler comme auparavant; foit par attachement pour l'ancien langage, foit par éloignement

de tout ce qui fent le faste, & pour ne pas affecter un ufage qui fembloit n'appartenir qu'aux perfonnes d'un étage fupérieur; & cette coutume, ou cette façon de penfer eft ti bien établie, mais feulement parmi les pauvres gens de la campagne éloignés des villes, que ceux qui font fages & modeftes difent à leurs enfans qui reviennent du fervice, que leur condition ne leur permet pas de parler françois : en conféquence il ne leur arrive guere d'écorcher cette langue, que lotfqu'ils font pris de vin: ce délire les mettant bien au-deffus de leur fortune, leur fait oublier leur mifere, ou leur condition préfente.

Mais ceux qui jouiffent de quelque aifance cherchent depuis quelque temps à fe mettre de uiveau avec ce qu'on appelle les honnêtes gens, en mêlant dans leur idiome certains termes françois qui flattent le plus leur amour propte; parce qu'ils femblent affectés à cette claffe d'honnêtes gens; tels font les termes de pero, mero, frero & fur, qu'ils prononcent de cette façon, Comptant que c'eft la même chofe que pere, mere, frere & fœur.

Li vai plan coumo s'anavo prenë la maire âou nis; il y va tout doux comme un preneur de taupes.

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MAIRE; La matrice : & l'on dit dans ce fens, le mal de mere, vapeur de mere ; & non, de matrice.

MÂIRÎNO; La veille, ou la femme la plus âgée d'une maifon. MÄISSÄN. v. 1. Méchant. MAISSÉLA. v. 1. Joue, mâchoire. Qi të féra à la maifféla, dona li l'altra; fi quelqu'un vous frappe fur une joue, préfentezlui l'autre. Maiffelo, ou madaifo; la mâchoire, & métaphoriquement, les dents. A la malo bono; il a la dent bonne.

MAISSES, máifos, pluriel de

mai, adverbe de quantité ; plus, davantage.

MAISSO. Voy. Maissélo.

MAISSU; Qui a de groffes mâchoires, une lourde ganache, chargé de ganache. au figuré, un gourmand, un fricaffeur. L'augmentatif de maisu est mâiffudas.

MAISTRË, dit pour, majhif trë; maître, principal. Vala maîftrë; ruifeau principal, grande tranchée faite au travers d'une colline pour recevoir l'égout des petites ravines qui aboutiffoient à un champ cultivé & qu'on détourne ailleurs par ce moyen. Vala maîstre, ou maïstrë, fe dit auffi d'un grand foffé creusé dans une plaine, & auquel d'autres petits foffés aboutiffent & s'y déchargent.

MAISTRO, féminin de maïftrë, a les mêmes fignifications, & n'eft guere appliqué qu'au chaton femelle de certains arbres, & en particulier du châtaigner, qui porte fur le même pied des chatons mâles & femelles. La maîftro, ou chaton femelle, eft le chaton principal, le maître chaton qui décide de la bonne, ou de la mauvaise récolte, felon que le châtaigner en eft plus ou moins fourni après la chûte des chatons mâles.

MÂIZO, máizo, ou mâisoun. Ce terme prononcé à la languedocienne eft auffi ancien que celui d'ouftâou, fon fynonyme : la raifon en eft, qu'il eft devenu n. pr. pour certaines habitations appelées maizoun-novo. On ne prononce pas ce nom comme en fr. mefon: mais on fait fonner l'i, en appuyant fur l'a dont l'i fait partie comme une appendice du fon principal de l'a: on fait par-là une diphthongue languedocienne de, ái, qui n'eft dans le mai du mot máifoun qu'une feule fyllabe : c'eft ainfi qu'on prononçoit autrefois. Dëfra las máifos, la mâifo dal comu, l'Hôtel de Ville, &c. Et pour

avertir de cette prononciation qui nous eft propre, on écrivoit quelquefois la diphthongue, di, par un y grec máyzoun.

MAJHE; Grand, plus grand. En parlant des enfans d'une famille, lou majkë; l'aîné, le plus âgé. Le plus grand. Majhë elt visiblement le majus, ou major. lat. d'où l'on a formé récemment l'expreffion françoife, la majeure partie, pour, la plus grande partie.

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Notre Majhë s'eft confervé dans le fr. Juge-Mage, ou premier Juge, Juge principal, ou Lieutenant du Sénéchal. MAJHË-FÊSTO; Fête patronale. Voy. Vôto.

MAJHË-PAR (la) ; La plûpart. Lorfque, la plupart eft nominatif & qu'il regit un verbe on conftruit le verbe au fingulier, ou au pluriel, felon que le mot auquel il fe rapporte a trait à l'un ou à l'autre : ainfi on dit " la plupart du peuple vouloit, & la plupart de fes amis l'abandonnerent. Lorfque la plûpart fe dit abfolument il regit le pluriel. La plupart vouloient.

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MAJHËNC, ou maiënc; Le foin qu'on fauche en Mai.

MAJHENCA, ou rëfôirë; Einer donner à la vigne un fecond labour qu'on fait ordinairement en Mai. On a dans quelques Provinces un outil appele binerte , propre à cette façon, qui ne confifte qu'à égratigner la terre, pour la rendre perméable à l'humidité de l'air & pour y faire périr les mauvaifes herbes qui la deffèchent.

On a dit, majhënca pour, maiënca; faire un labour en Mai; comme on a vu précédemment le terme maiën, pour ce qui appartient au mois de

Mai.

MAJHËNCOÛLO. n. pr. de lieu, qu'on a dit probablement pour maiëncoûlo, en prenant l'i voyelle pour un j confonne

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L'on remarquera à ce fujet que la prononciation du n. pr. précédent, Majhëncoûlo par l'j confonne, eft plus récente que celle par l'i voyelle, maiëncoûlo puifque dans les plus anciens manufcrits languedociens l'j confonne y eft inconnu, comme il l'eft dans l'italien comme il l'étoit probablement dans la langue des anciens Romains.

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&

MAJHENO; Image, ou médaille de pélerin. = Majhêno, ou majhino; une poupée. Poulido coum'uno majhëno; jolie comme une poupée.

MAJHER, v. 1. Voy. Gâfpo. MAJHERS. v. 1. Le plus grand. Qual që fumëliara en diffi co queft efants, aquift ës majhers el regn del cel; quiconque s'humiliera comme cet enfant fera le plus grand dans le royaume des Cieux.

MAJHISTRAOU, maîstrâou, ou mistráou, dérivé de maîstrë, maïftrë; maître, principal, fe dit de la tramontane, du vent nord-nord-oueft, qu'on regarde comme le premier & le principal vent.

MAJHOOU. Voy. Roussë. MAJHOFO. Qinto majhôfo! quel coup, quelle bofle!

MAJHORMEN; Sur-tout, principalement.

MAJHOUFIÉ; Le fraifier. Il fe multiplie de traînalfes, ou des fils qu'il jete de tous les côtés. Ces fils le provignent, en pouffant des racines ou des feuil

les de leurs nœuds, felon qu'un côté de ces noeuds touche l'air, ou la terre.

MAJHOÛFOS, ou majhôfos; Les fraifes. Ce fruit infufé daus du vin eft, dit-on, un remede contre les angelures. La fraife du Chili qui eft de la groffeur d'une petite noix, ne vaut pas la nôtre pour le goût, ni le parfum. Le capron eft une troifieme espece de fraife qui dans fa plus grande maturité eft ferme & a un côté verdâtre. en gallois, méfous. en v. fr. maiofos. MAJHOURÂNO; La marjolaine plante aromatique.

MAJHOURAOU, ou majhoural; Le chef, le maître. Le maître berger. L'aîné d'une famille. Le coq d'une Paroiffe, ou d'un village; ou celui à qui l'efprit, le bon fens & les fervices rendus ont donné un crédit & une autorité bien fupérieure à celle que s'attribuent, ou s'arrogent la naiffance, les emplois,

ou les richeffes fans talens. MAJHOURÂOU; Un jaune

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MALABÔSSO, ou fachilieiro ș

Sorciere.

MALABOSSO; Pefte, tumeur peftilentielle. La malaboffo ti végno; la pefte te créve.

MALADEJHA ; Avoir une maladie, tomber dans une ma. ladie; & non, faire une maladie, gafconifme. Elle eut une maladie à la fuite de fes couches; & non, elle fit une maladie en fuite de ses couches: on peut feindre une maladie ; & non, la faire.

MALAFÂCHO, malafâcha; Délit, contravention, & proprement, mauvaise action. Ane ën malafâcho ; aller à la picorée, ou en maraude; ou bien aller en garouage, ou courir le guilledou; c'eft à-dire, aller dans un lieu fufpect ou mal- famé. Trouba en malafácho; trouvé,

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ou pris en flagrant délit. b. lat. inventus in malafacha, ou tala. en v. fr. méfait.

MALA-FAN. Morir de mala

fan; mourir de mifere, mourir miférablement par famine.

MALAGHËT; Le cerifierfauvage. Son écorce eft un fébrifuge. Ses cerifes font ame res. On les vend quelquefois aux Apothicaires en marmelade pour le fruit du nerprun.

MALÂIROSOS ; Rofes de provins, d'un beau rouge cramoifi foncé. On les emploie en médecine. Malairôzos eft dit

pour,

mâles rofes; parce qu'elles font d'une couleur forte & vigoureufe, à la différence des rofes ordinaires.

MALAMËN; Fort, beaucoup, étrangement extrêmement, cruellement. en lat. male.

MALAMOR; Mort violente, mort tragique. Morir de malamor; mourir dans les fupplices. Mourir de la main du bourreau. La malamor ti végno; puiffes-tu être pendu, ou rompu. On dit le plus fouvent, la ma mor; comme une fimple expreffion d'impatience. On dit auffi

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