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plus brièvement, la malo! ce qui revient à foin! pefte! &c. MALÂOUTAS augmentatif de malagu. Voy. Mâou en trin. MALÂOUTË, ou malâou. On dit en proverbe, fâou pa dëmanda à malaoutë së vôou mëdëcino; il ne faut pas demander à un malade s'il veut fanté. Un parla dë malâou; ton dolent, langoureux, ou languiffant qu'affecent certains pauvres pour inf pirer de la compaffion; ce qui produit un effet contraire.

MALAOUTËJHA, ou malavējha; Traîner, languir par l'effet d'une maladie, ou d'une infirmité habituelle. N'a pa gâirë malâoutëjha; il n'a pas traîné long-temps.

MALAOUTIÉ. A fat uno malaourié; il a eu une maladie; & non, il a fait une maladie.

MALAOUTIES das magnas; Les mues des vers à foie. Ils en ont fix en y comprenant les deux qu'ils font dans le cocon, ou lorfqu'ils quittent la dernierepeau de ver, & celle de chryfalide. On appelle auffi, mues les peaux dont ces infectes fe dépouillent.

Les parties du papillon font affez bien deffinées fous la peau de la chryfalide: mais celle ci n'a prefque rien de commun avec le ver lui-même.

MALAOUTIÊIROS; Maladrerie, leproferie: maifon ou hôpital destiné autrefois aux malades attaqués de la lepre, ou la drerie, fruit, dit-on, des Croi. fades. St. Lazare, appelé par corruption St. Ladre, étoit le patron de ces hôpitaux, deffervis d'abord par les Chevaliers du Temple, ou les Templiers, & donnés enfuite à l'Ordre de Malthe, lorfqu'il n'y cut plus de malades.

Le patron St. Ladre a donné le nom à la maladie & aux maifons. On difoit, mal St. Ladre, ou fimplement, mal ladre; ce qui n'eft pas loin de maladrerie. Voy. Ladrë.

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MALAOUTIS; Maladif, malingre, infirme, valétudinaire, fujet à de fréquentes maladies. Le maladif eft fujet à être malade. Le malingre eft celui qui après une maladie a de la peine à recouvrer la fanté, ou celui dont les forces diminuent fans aucune maladie apparente. Ës toujhour malãoutis; il est toujours malingre.

MAL A-SABËR. v. 1. S'irriter, être fâché. Voy. Sâouprë

mâou.

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MALAËTS, ou malazit; v. l. maudit, déteftable. = Malin.

MALAZITO. v. 1. Malédiction, imprécation, maudiffon. MALBOULIENSO; Méchanceté. en v. fr. maleftie. MAL COMPAZÎBLE. v. 1. Mal qu'on ne peut arrêter; (inquietum malum.)

...

MAL DESPIECH, Ou mâou despiech; pefte de. . . . Mal def piech lé cap de por; peste du fot. Voy. Defpié.

MAL-DIG. v. 1. Paráoulos dë maldig; blafphêmes.

MAL DIR. v. 1. Blafphêmer. No fia maldits lo bës noftrë; n'expofez point aux médifances des hommes les biens dont nous jouiffons.

MALDIZORS. v. 1. Bënëzets los maldifors de vos; béniffez ceux qui vous maudiffent.

MALËSQIS ( de ); De mauvaife grace, par dépit.

MAL ESTRUC; Mal inftruit, mal appris, ignorant. Mal eftruc paroît avoir été l'origine du fr.

malotru, & le n. pr. Aftruc être le même, & avoir été corrompu de eftruc.

MAL-FAR; Maltraiter. = Porter préjudice.

MAL FARAS; Malicieux, qui fe plaît à faire du mal. MÂLHA, ou mália; v. 1. maille: très petite monnoie, moi tié d'un denier, qui eft luimême, par le non-ufage, au rang des mailles & des pittes. Fa la malia bona; arrêter un compte, en allouer les articles. Remboutfer, dédommager quel qu'un des menues depenfes qu'il a faites lui en tenir compte. MALIA; Mailler, terme du jeu de quille. On maille à ce jeu lorfque la boule paffe à travers Jes quilles fans en renverfer aucune. Malia eft de deux fyllabes, parce que ia n'en fait qu'une, étant une diphthongue que nous ne prononçons point comme mali-a. Pour produire en fr. le même fon que le languedocien, on écrivoit mailla. Notre ortho

graphe et plus fimple. V. Palié. MALHA-NIRVA. v. 1. Ride. lar. ruga.

MALHÃOU, ou malidou. Voy. Plantié.

MALICANO, ou arro (poûmo malicano); pomme fauvage, pomme des bois, d'un goût apre & agrefte, pareille à celles dont on fait le bon cid:e.

MALIÔOU, maliol, maliôlo ;, un avantin: farment de vigne qu'on plante dans une tranchée pour former un cep: il y en a de deux fortes; favoir, les croffettes & les barbues: celles-ci ont du chevelu, & reprennent plus aifément. On les appelle dans quelques provinces des fautelles. du lat. malleolus.

MALIÔOU, ou maliôlo; la bande, la bandelette d'un enfant au maillot. Ce dernier terme ne répond pas à maliôou : c'est un nom collectif qui comprend la couche, le lange, la bande, & tout ce qui fert à envelopper un enfant de cet âge. Voy. Bouráfo.

MALIUGA; Rouer, ou rompre un criminel.

MALL-PUBLIC. v. 1. Au

diance.

MAL M'AGACHO, ou máoum'agácho; terme de mépris qu'on dit en général d'un borgne, d'un louche, d'un bigle.

MALE das pors; forte de ca. cochymie qui furvient aux jeunes pourceaux mal-foignés & trop expofés au froid dans leur étable, où on les tient malont la peau d'un roux fale, les proprement faute de litiere: ils foies du dos hériffées; ils font exténués & ne profitent pas. - MALO, la malo! expreffion d'admiration ou d'étonnement; oh !

MALICIADO, au propre ; malice, mutinerie, quinte. au figuré, une guilée, une giboulée bourru : phantôme imaginaire.

de Mars.

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MALO BESTIO; Le moine

MALO BOSSO; La pefte. MALO BOUZENO; Malheur, mal encontre. Pourta malo-bou

eno porter malheur. La malobouzeno ti vëgno! puilles-tu trouver quelque mal-encontre ! Voy. Воизëпо.

MALO-BOUVISTO, ou málovifto; fort, malefice, mauvaise œillade, mauvais coup d'œil, auxquels les magnaguiers fuperftitieux croyent, & fur quoi ils rejettent les mauvais fuccès

dont

dont leur ignorance eft le plus fouvent la vraie cause.

MALO-CARO; Laide mine, vilaine grimace, mauvais ac

cueil.

MALO-FI, ou la malo-fi, malo poûizou malo dëftrêto, malo pendifsiou, malo përcânto, malo pérgo, &c, formules d'im précations ou de maudiffons, dans lefquelles on ne fous-entend pas même ti vegno, qui en achevent le fens, & qui ne font prefque toujours que comme des particules expletives, ou tout au plus des expreffions d'impatience, ou de dépit, telles qu'en fr. foin, pefte, vertu de ma vie, &c.

MALOS (à dë); Par malice, ou tout de bon. A malos ën dëbéros; à l'étourdie.

MALOU; Malice, malignité. MALOU; L'aprêté de certains fruits.

MALOUN. Voy. Maoû, ou mahou.

MALTAG; Maltraité ou

tragé.

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MAL-TALËN; Mauvaise vo

lonté.

MALVASIO v. 1. malvafia caufa; procès injufte.

MALVAT, malvaft; v. 1. mauvais. Ton malvaft corajhë, ca malvada quarela nos fara aiffi tras toft morir; votre courage déplacé, votre injufte querelle, nous feront tous périr ici: c'eft ce que difent, dans l'Hiftoire des Albigeois, à leur chef, des foldats affiégés dans un château, & réduits aux plus fâcheufes extrêmités. On ne difoit dans ce temps-là, vous & votre qu'au pluriel.

MALVESTAT, Paffios de malveftat; v. 1. paffions honteufes; (paffiones ignominia.)

MALVESTAT. v. 1. Méchan

ceté.

MAMA (de); Du lait terme de nourrice. Mama, pour figniSer mere (autre terme de nour rice) se rend en fr. par, ma.

man.

Tome II.

MAMAOU, terme de nourrice; un bobo. A un mamâou à foun dë; il a un bobo au doigt. Li an fa mamdou; on lui a fait bobo.

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MAMË. Pourta âou mamë; porter à chevre morte.

MAN, ou ma, Aco's d'ëferituro de man; c'eft de l'écriture, c'est écrit; & non, c'eft de l'écriture de main, quoiqu'on dife très bien, cette exemple eft écrite à la main. Soli pa dë man; je ne fuis pas en main. Porto foun cor fu la man; il a le cœur fur les levres. A de mans dë fáto; il a des mains de beurre. Bouto la man à tou; il fe met à tout. I-a bono man ; il y a la main heureuse. Bouta man'; mettre un tonneau en perce.

June

MAN. Voy. Mannë. MANADO, ou menge poignée, Manado dë cêbus, dë rabes, d'efpargous, &c. une botte d'oignons, de raves, d'afperges. Manado de dálio, de luchë; la poignée d'une faux, d'un louchet. Manado, ou arapo-ferë; la manique d'une repaffeufe de linge; & non, manicle. Manado de sedo; une botte d'écheveaux de foie. Manado, ou gleno; une glane d'épis de bled.

MANADO eft quelquefois carrompu du mot mënâdo, ou conduite : tel eft manádo dë pors; un troupeau de cochons. Voy. Mënádo.,

MANAIRO, apio, ou dëf trou. Voy. Piôlo. en lat. manuaria, en ital. mannaia; hache.

La Mannaia d'Italie eft auffi un inftrument particulier des Exécuteurs de la Haute-Juftice, (pour décoler, qui n'expofe pas le patient à la mal-adreffe ou à la timidité d'un apprentif bourteau: c'eft un large & pefant fer de hache, qui tombant de fort haut entre deux couliffes fur un endroit marqué d'un billot, tranche nettement d'un feul coup la tête placée dans

H

cet endroit; ce qui fe fait en un clin d'œil, & au moment où l'Exécuteur lâche le cordon qui retenoit la fatale mannaia.

MANAT. Voy. Manoul. MANCA; Être abfent, difparoître. C'eft un gafconifme de dire, depuis combien de temps un tel manque t-il de ce pays? au lieu de, depuis quel temps en eft-il abfent en eft-il parti, ou l'a-t-il quitté ?

MANCA. S'ën manco bë; il s'en faut beaucoup, poar dire, il y a une grande différence; & il s'en faut de beaucoup, lorfqu'il s'agit de quantité. Ainfi on dit, il s'en faut beaucoup que le cadet foit auffi fage que l'aîné, il s'en faut beaucoup que la matiere foit épuifée, & il s'en faut de beaucoup que vous m'ayez tour payé.

S'en manco pa dë gâirë; il s'en faut peu; & non de peu, -ni de fort peu. Il ne s'en faut rien; & non, de rien, que je parte. Il s'en eft prefque rien falla; & non, il ne s'en eft prefque failu de rien. Il s'en faut bien; & non, bien s'en faut. Tout autant de gafconifmes.

MANCAMEN; Foibleffe, féduction. A fat un mancamën, ou uno fáouto; expreffion honnête, pour dire d'une fille qu'elle s'eft oubliée, qu'elle a eu une foibleffe, qu'elle s'eft laiflé féduire, qu'elle a fait une breche à fon honneur.

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Mánco d'arjhën; faute d'argent. On dit cependant, il a trouvé fur un fac de cent piftoles dix écus de manque. Acad.

MANDA; Un mandement ; & non, un mandat. Le mandement eft un billet portant ordre à un Receveur, ou à un Fermier, de payer une fomme. Le Fermier a accepté le mandement; & non, le mandat, qui eft un refcript du Pape. eft vrai qu'on dit auffi le mandement d'un Evêque.

MANDA; Envoyer. Mandas aco d'un tâou; envoyez chez un tel. Mander en fr. eft faire favoir, ou donner ordre de venir.

MANDA, terme de fournier; avertir de pétrir. Le fournier fait favoir à fes pratiques l'heure de la premiere ou de la feconde fournée.

MANDALITË; Un breteur un féragus.

'MANDAT; Un convoi funebre.

MANDIANO; Une mandiante; & non, mandiane.

MANDRAT; Un Renardeau. MÂNDRË, ou margoul; le tourillon de l'arbre horizontal de certaines machines. Cet arbre, le rouet & la roue de champ avec fes tourillons tournent fur des crapaudines.

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MÂNDRE; Fin, adroit. = Un mandiant.

MANDRIGOULO; La manMANCHOS. Voy. Margons. dragore plante affoupiffante. MANCIP, ou macip; v. 1. Les prétendus forciers fe fervent jeune garçon, enfant. Mancipa; de fa racine pour faire ce qu'ils jeune fille. Mancipi doncas avés appellent leur main de gloire, companajhë? enfans, avez-vous ou mandrigoûlo, qui a la vertu quelque chofe à manger? (pueri de faire doubler tous les jours numquid habetis pulmentarium ?) l'argent qu'on y met auprès. C'est Le françois ne rend point, comme de là qu'en parlant d'un homme le languedocien, le pulmenta-heureux, on dit qu'il a la manrium de l'Evangile. Voy. Com- dragore. : panajhë.

MANCO. Trouba de mânco; trouver à dire. On demanda où étoit un tel, on le trouvoit à dire, & non de manque.

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II eft fort incertain fi cette plante, ou plutôt fa racine, eft la même efpece dont il est parlé au trentieme ch. de la Genefe, ou celle que Ruben trouva dans

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MANÉBLAR. v. 1. Manier; (manu contrectare.) Manéblar; porter. Qi no manébla fa crots; celui qui ne porte pas fa croix; (qui non bajulat crucem fuam.) MANÉFLARIÉ; Rapport, fla. gornerie.

MANÊFLË; Un rapporteur, & proprement un flagorneur, qui flatte en faifant de faux rapports, dans le deffein de nuire ou de brouiller ceux qui vivent en bonne intelligence.

MANËFLE; Un dénonciateur. Le défaut d'intérêt & la clandeftinité, font les vices qui rendent un dénonciateur odieux, on eft même alors un délateur.

MANÊFLE, ou manéfio; Suborneur, ou fuborneufe de fervantes, ou autres domeftiques. Lou diable lous manêfles, & lous manêfles amái; pefte des flagorneurs & des flagorneurs avec. ft. fam. En v. fr. manéfle; la protégée de quelqu'un.

MANEFLEJHA; Rapporter, faire des rapports vrais ou faux. Flagorner. ft. fam.

MANEIRA. v. 1. Teneur, fuite.= Manêira; façon. D'aital maneira; de cette façon. MANEL; Maniable. Doux, franc, traitable, apprivoise.

MANELO; Glane, ou poignée d'épis.

MANENTIA. v. 1. Richelle.. La sëmënfa që ca ë las espinas aquëftë so që douzo la paráoulo é dels coffirers de las manëntias fo offegats, é no porto fruit; la femence qui tombe dans les épines, ce font ceux qui écoutent la parole; elle eft étouffée par l'embarras des richeffes, & elle ne porte point de fruit.

MANENTS. v. 1. Riche. El manënts intrara greument ël regn dél cels; il eft bien difficile qu'un homme riche entre dans le royaume, du ciel.

MANETO, terme de mignardife; menotte, diminutif de main. On dit à un enfant, tes pauvres petites menottes: terme qu'on écrit & qu'on prononce comme les menottes de fer qu'on met aux, mains des criminels.

MANETO; Le jeu du pied de boeuf. Le jeu des quatre coins.

MANETO CAOUDO; Le jeu de frappe-main.

MANETOS. V. Pantaconftos. MANGOUNARIÉ; Le regrat des menues denrées.

MANGOUNIÉ; Regratier qui vend en détail toute forte de menues denrées à petite mesure. Il revend des légumes, du fromage, de l'huile, des fardines &c. Les termes, mangonier & magonerie ne font pas françois. b. lat. mangonare, ou nundinare; trafiquer, maquignonner. Voy. Rëvëndáirë.

MANI; Petit, du lat. minor. On en fait un fuperlatif en le répétant. Mani-mani; très-petit. Cette façon de faire des fuperlatifs eft très-ordinaire en languedocien. Ce n'eft pas cependant comme fuperlatif que les gardeufes de cochons emploient cette expreffion,& qu'elles difent manimani, pour appeler ces animaux; c'eft dans leur bouche un terme d'affection; car nis, on petits-petits, font fort

ces manima

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