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fouvent du plus énorme volume, ou des cochons de quatre cents pefans.

MANIÂIRIA. v.1. Débauche, feftin de débauche. Las manidirias al ventrë; les alimens font pour le ventre; ( esca ventri.) MANIAR. v. 1. Manger. Manians; mangeans. Ai cel që no mania no uië lo maniant; que celui qui ne mange pas, ne juge point celui qui mange. Qi mania aqës pa, vioura ëndorabletat; celui qui mange ce pain vivra éternellement.

MANIAR. v. 1. Le fouper, le diner. Fé maniar; (cænam fecit.) L'arma pus ës qël maniar; (anima plus eft quam esca.)

MANIČLO; La manique : défenfe que les cordonniers mettent autour de leur main pour tirer le ligneul fans fe bleffer. MANICLO; Société, coterie, clique. Es de la manîclo; it eft de la clique; ce qui s'entend ordinairement en mauvaise part. MANIDOU, diminutif de mani. Manidou pëchâirë, difent les gardeufes de cochons à ces animaux; mon pauvre petit : ces expreffions amicales pour ce qu'il y a de plus vil & de plus fale parmi les bêtes immondes doivent paroître fort extraordinaires à ceux qui n'y font pas accoutumés.

MANIGHIÊIRO; Enceinte de branches pour arrêter le poiffon des étangs.

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de fon inquiétude de fa mauvaife humeur. Ës tou manjha de nieiros; il est tout mordu, ou piqué de puces. Manjha ëntrë las dëns; brédouiller manger fes mots. Es bërtat coumo manjhan dë fávos; c'est vrai comme il neige boudius. ft. fam. MANJHADOU; Un auget de cage, où l'on tient la mangeaille d'un oifeau.

MANJHADURO; Une mangeure; l'endroit d'un pain, ou d'un drap mangé ou rongé, foit par les chats, foit par les fouris. Il y a une mangeure à ce pain. Manjhadûro de niêiros; piquûre de puces.

MANJHAIRË ; Un diffipateur. Un goinfre, un boutetout-cuire. ft. fam.

MANJHANSO; Vermine; celle qui attaque la tête & les autres parties du corps.

MANJHAREL. L'amour manjharel; l'amour intéreffé.

MANJHATIBOUR, ou manjhadis; Mangeable, qu'on peut manger.

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MANJHILIO; Les vivres, ou vi&ualies provifions de bouche. MANJHINAL. v. 1. Un mangonneau; ancienne machine de guerre pour lancer des pierres.

MANJHO-FAVOS, ou bërga tie; Un brédouilleur, ou celui qui en parlant femble avoir la bouche pleine, & donc la voix n'eft pas claire & distincte.

MANJHO NECI; Un parafite.
Un déniaifeur, un attrape-

MANÎLIO; Anfe de chaudron. L'oreille d'une écuelle, lourdaud. = l'anfe d'un pot de chambre. Manilio eft un diminutif efpagnol. Manilia; petite main.

MANÎPOU; Manche de charrue. Il eft attaché au manche

ron.

MANITORTO; Le jeu de la main torte, qu'on fait en tenverfant la paume de la main.

MANJHA. De q'as manjha iuêi? Sur quelle herbe as-tu marché? façon de parler, pour demander à quelqu'un le fujet

MANJHO-PERO, ou Banar; Le Capricorne : un des plus grands infectes écailleux & vofans; remarquable par deux longues antennes ou cornes articulées & de la longueur de fon corps. Il est tout noir les fourreaux ou les écailles qui couvrent fes ailes font chagrinées, il vit de fruits & niche dans les trous des arbres pourris.

MANJHO RÔSO; Le Capricorne à odeur de rofe: infecte

du même genre & plus petit que le précédent.

MANJHUFËJHA; Pignocher; manger peu & à petits morceaux; foit par dégoût, ou par fatiété, ou par contenance.

MANLEVA, ou malëba; Emprunter, du lat. manu levare. Cependant, manu levare, dans la b. lat. fignifioit, répondre, garantir. On dit dans un autre fens aco ës manlëva; on lui prête cela, ou on le lui attribue mal-à-propos.

MANLEVAR. v. 1. Lever la main en figne de ferment.

MANLEVAMEN; Emprunt." b. lat, manlevantia.

MÂNNË, à mannë, ou a man; Sur le point, ou prêt à... Er' à mannë dë ploura; les larmes lui venoient aux yeux, il étoit fur le point de pleurer. On dit dans un autre fens de mannë. Tou lou fantë mannë d'âou jhour; tout le long de la journée, ou du matin au foir.

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MANOBRO; Un manœuvre, un aide-maçon, un goujat. Les manœuvres dans les grands ateliers de Paris gachent le plâtre, corroient le mortier, nettoient les calibres. Les goujats ou aidesmaçons portent le mortier fur l'oifeau.

Un manœuvrier eft celui qui entend la manœuvre des vaiffeaux. Un manouvrier fignifie autre chofe. Voy. Travaliadou, Manobro, du lat. manu-opera; ouvrier de la main.

MANÔOU, dit pour, mas noou; mailon ou métairie

neuve.

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une métairie; dérivé de manfus; métairie. b. lat. manfarius.

MANTEL; Le couvercle d'une maie, ou d'un preffoir de vendange.

MANTÉLË. Fa lou mantelë; traîner l'aile comme les oifeaux bleffés, vieux, ou malades. On dit auffi au figuré, fái lou mantele coum'un viel douffélas.

MANTËNË; Soutenir un poids, une charge. Affirmer, foutenir ce qu'on a avancé. Ou mantëndrai; je le lui foutiendrai en face. en v. 1. mantënrë; soutenir, protéger.

MANTËNËN; Dès à présent, ou main-tenant; ce qui eft le même que, tenant la main à l'ouvrage.

MANTENENSA. v. 1. Protection. Ën mantënënfa dël Seinor ;· fous la protection du Seigneur. dérivé de mantënrë. au propre, appuyer de la main.

MANTENRE. v. 1. Soutenir. Maniënrë plats; foutenir, pourfuivre un procès.

MANTUN, mantûno; maint, mainte, ou plufieurs. Mantun cop; maintes fois, ou fouvent. Mantun ômë; plus d'un homme.

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MAOU, ou mahou; catreau de terre cuite; & non, brique, ni un pavé. La brique differe du carreau par fes dimenfions, & par l'ufage auquel on l'emploie. On ne fe fert des briques que pour la conftruction des voûtes, des fouches de cheminée, des murs de refend. Voy. Brico. en ital. mattone.

Mahon eft un terme barbare, à moins qu'on ne l'entende d'un Port de l'île de Minorque.

MÂOU; Mal. Ës tou plë dë mâous; il est couvert d'ulceres, il a des bubes à la tête. di mâou à moun dë ; j'ai mal au doigt, & non, à mon doigt; parce que ce n'eft pas du doigt d'autrui qu'on parle. A un gran mâou dë dën; il a un grand mal aux dents; & non, il a un grand mal de dents : quoiqu'o»

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Se fa máou; le blefler. Vou sës facho máou? vous êtes-vous bleffée dit-on à une fille qui eft tombée mais les filles de ce pays-ci qui n'entendent pas la valeur de ce terme, fe trouveroient fort offen fées d'une pareille queftion. Voy. Blassa.

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Se sáoupre maou; fe piquer, êrre fâché. Më sáou pëghé måou; il me fut mauvais gré. Më fa mãou që...,il me fâche que.. je me fais mauvais gré que.... & non, je me fais mal. Aco fai pa mâou à rës; cela ne nuit à rien. = Gna për prënë lou mâou de la mor; c'eft de quoi gagner une dangereufe maladie. Mâou vai qan las cambos flacou; c'est un mauvais figne quand les jambes chancelent. Es pa de mâou trâirë; il n'eft pas à plaindre, il ne rifque rien. Së môco de la mâoumaridado; il fe moque de la barbouillée, ft. fam.: doutre mâou noun i-aghêsso; ce seroit un petit mal s'il n'y avoit que cela. Lous Mâoux de l'ëfan; le travail d'une femme en couche, ou de l'enfantement. Aco's dë mâou lëjhi; c'eft difficile à lire.

Fái máou, fe rend par, il eft trifte, il eft fâcheux, il n'eft pas bon, &c. Fâi máou eftrë picho; il eft fâcheux d'être petit, on ne peut atteindre à rien. Fai mâou eftrë foul; il n'est pas bon d'être feul, il eft trifle d'être dans l'indigence, &c. &c.

MAOU eft pris quelquefois pour reffemblance, ou pour un terme de comparaifon. Es pa

poulide, a lou mâou dẽ iêou 3. elle n'eft pas jolie, elle me reffemble. A lou mâou d'aqëiës që; c'eft comme ceux qui. A lou mâou de la cambë, la fumélo vâou mâi që lou mâfclë; il en eft de cela comme du chanvre, celui qui eft femelle vaut mieux que le mâle.

MÂOU AVISAMËN; Étour derie, imprudence, mégarde. MAOU-BERNA. n. pr. qui fignifioit autrefois, Bernard le mauvais. Il y a un grand nombre d'autres n. pr. en v. fr. dont le mot mau ( qui paroît être notre maou) fait partie. Tels font entr'autres, mau bué; mal leffivé. Maucler; ignorant. Mauduit; mal conditionné. Maupiteux; inexorable. Mau pas; paffage dangereux. Maupertuis; mauvais trou. Mau-pêou; mayvais poil. Mau-roi; mauvais toi. Mau-vilain; mauvais paysan. Et ainfi de maubec, mau-croix, mau-rond, mau-buisson, mau-levrier, mau repas, mau-voifin, &c.

Nous l'avons déjà avancé comme une conjecture, mais il eft plus que probable que l'ancien mau françois des noms précédens, eft le même que notre máou, & fe prononçoit de même ou conformément à notre orthographe, qui eft celle des fons; & que l'u s'y faifoit fentir dans fon ancienne prononciation ou avant qu'on eût fait de la diphthongue au, dans mau, un o long, & qu'on prononçât ce terme comme mo, fans que l'u y entrât pour rien.

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Nous avons dit ailleurs que dans l'origine des langues, la prononciation courante en a réglé l'orthographe, & qu'il n'eft pas naturel qu'on ait commencé d'écrire d'une façon,& de prononcer d'une autre : cette contradiction ne s'eft introduite que dans la fuite; on prononçoit l'u, puifqu'on l'écrivoit: mais de plus, il est comme certain que dans les anciens termes que le françois

avoit imités du latin ou du roman, on retint d'abord la prononciation de l'u en ou de ces anciennes langues; prononciation qui s'eft perpétuée dans l'italien, l'efpagnol & le languedocien, qui en defcendent comme le francois; & qu'ainfi, on prononçoit mau comme mâou ; & non, comme mo dans maupertuis de la même façon que le mot latin autem, que les François prononcent aujourd'hui otem, eft prononcé par les Italiens & les Espagnols, comme doutem.

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Cette orthographe des fons que nous fuivons dans cet ouvrage, étoit autrefois inutile lorfqu'il étoit généralement reçu de prononcer l'u comme l'ou. On écrivoit donc par un u fimple dans mau'', ce qu'on prononçoit comme máou; & cet ufage s'est fi bien établi, que tous ceux qui ont écrit dans notre idiome, depuis les premiers Troubadours jufqu'à nous, n'ont pas orthographié autrement : ils n'ont mis qu'un u, où il est bien certain qu'ils prononçoient, ou; compcant bien de rendre par là leur prononciation. Les anciens avoient raifon, en ce que cette orthographe ne contrarioit point leur prononciation: les Languedociens modernes auroient dû en voit le vice, & prendre une autre route, depuis les changemens arrivés à la prononciation du françois, dont l'orthographe a réglé la leur. Voy. l'article Sâou.

MÂOU-BOS. v. 1. & n. pr. Mauvaife forêt; bois ou forêt infeftée par les brigands.

MAOU-CAOU; Fievre maligne, fievre chaude. Toumba de la febrë dou mâou cáou; tomber de la fievre en chaudmal, ou de caribde en fylla.

MÂOU-COURA, dëmâoucou ra, ou defcoura; décourager, détourner , indifpofer contre quelqu'un.

MÂOU-CRËZËN; Un mécréant, un incrédule.

MÂOU.CUIÉ. Më sênië tou mâou-cuié; je me fens tout malbâti, tout je ne fais comment. MÂOU-DE-DEN; Le mal de dent: mais on dit, j'ai mal aux dents, j'ai un grand mal aux dents; & non, j'ai mal de dents, ni j'ai un mal de dents. MAOU-DESPITAN; Juron,

morguienne, vertu-chou.

Un

MAOU D'ESTOUMA; mal de cœur ; mais on dit, j'ai mal au cœur, ou le cœur me fait mal; & fi l'horreur ou la répugnance en font cause, on dit le cœur lui bondit, ou lui fouleve à l'odcur d'une médecine.

MÂOU DE LA MOR; Maladie mortelle; fâcheufe ou dangereufe maladie. Gna për prënë lou mâvu de la mor; il y en a pour périr de s'expofer à telle chofe

MÂOU DE LA TÊRO; L'épilepfie, le mal caduc, de haut mal. On dit auffi abfolument, lou maou, comme les autres maladies n'étoient rien auprès. On difoit en v. ft. le mal St. Jean, dont les fymptomes font perte de connoiffance, chûte, mouvemens convulsifs, cris ou hurlemens, roideur des membres & bouche baveufe, ou écumante.

La racine de la valeriene fauvage eft employée avec fuccès contre cette terrible maladie, qui faifoit rompre les affemblées du peuple Romain, lorfque quelqu'un de l'affemblée en étoic pris. De là le nom lat, morbus comitialis. Toumba d'âou mâou; être attaqué du mal caduc.

MÂQU DË VËNTRË; Le dévoiement, le flus, ou cours de ventre. On dit, j'ai mal au ventre, ou j'ai un grand mal de ventre; & non, j'ai mal de

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tout débifé, tout je ne fai com

ment

MAOU ESTRE; Mal aise. Un tel n'eft pas accoutumé au mal aife; & non, au mal être. MAOU-FARGA, ou mâougalba; mal-adroit, mal-fait, mal bâti.

MAOUGO. Voy. Mâoulo. MAOU. GOUVER; Inconduite. Mauvais régime. Lou jho de capitani mâou gouver; jeu d'enfant, où l'on fe dépouille de fes habits qu'on jette piece, à piece l'un après l'autre. MÂOUGRÉ, se rend par, quoique dans la phrafe fuivante, së fái ëmb'un taou, máougré që foun páirë li ago dëfëndu; il fréquente un tel, quoique fon pere le lui ait défendu; & non, malgré que, &c.

MAOULO, ou máougo; la mauve : plante émoliente & laxative. Ës ana fuma las mâoulos; il est allé au royaume des taupes. Fa la mâoulo tromper au jeu. MÂOU-LOUBËT; Chancre, ulcere qui vient aux jambes. De là cette imprécation, mâou-loubët të birë; c'eft comme fi l'on difoir, la pefte te creve. MAOU-MËJHAN. n. pr. Voy.

Mejhan.

MAOU-MESCLA; Brouiller, mettre la divifion entre deux perfonnes.

On

fe

MAOÛNA, ou mahouna; carreler; & non 'paver. carrele un appartement avec des carraux de terre cuite. On pave les rues avec des pavés ou des cailloux. Maoû & maoûna, rapprochent de l'italien mattone. En v. fr. mahorner; que reller, difputer. Voy. Calado. MAOUNAJHË, ou mahounajhë; le carrelage d'une chambre; & non, le carrelement; encore moins, catelure..

MÂOU.PARLA; Médire du prochain. Dire des injures. Maou-parlan; médisan. = Infolent.

、 MÂQUPLA. n. pr. Raboteux.

MAOURË; Mouvoir, re

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cart.

MAOUREL, mourel, & morel. n. pr. en v. fr. moreau, tanné, tirant fur le brun. en lat. fubfufcus. Le n. pt. chanmáouvel est un de fes compofés, & mâouro eft fọn féminin dans le n. pr. roco máouro, mis en fr. dans roche more. Autant valloit-il le traduire en entier & dire roche brune, ou plutôt le laiffer dans fa premiere intégrité, roco mauro.

Les altérations dans les noms qui fe font peu à peu deviennent de droit incontestable, lorsqu'il s'est passé quelques générations, & que perfonne n'a eu aucun intérêt de les attaquer, ou de les contredire.

MÂOURÊLO; Le tournefol: plante avec laquelle on fait la couleur bleue, appelée tournefol-en-drapeau. Le village de Galargues eft le feul en poffeffion de cette fabrique de bleu, auquel les Hollandois donnent la derniere perfection.

Cette plante eft le Riccinoïdes, on Heliotropium des Botanistes, très-différent de ce qu'on appelle vulgairement tournefol ou viro fourël.

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MÂOURI, ou Maourin; n. pr. corrompu de mâourîou, mauvais ou dangereux ruiffeau.

MAOUTRAIRE ; Etre en peine pour quelqu'un, craindre pour lui. Trái pà mâou, ou bien ës pa dë mâou trairë; il est bien, il n'eft pas à plaindre, il ne rifque rien, il ne faut pas être en peine, de lui. Nous a fa mâou trairë; il nous a mis en peine en fouci. Aco më fâi mâou-trairë; cela me fait mal augurer, &c.

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MAOU VALE (së fa); Se faire -hair. Se faire méfeftimer, ou regarder de mauvais œil, perdre

les

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