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Cette manie d'altérer les n. pr. ou de les défigurer gagne tous les jours parmi nous; on figne différemment de fes ancêtres foit qu'on imagine qu'il y ait quelque chofe d'ignoble dans l'orthographe & la prononciation languedocienne, foit peut-être que rougilfant de fon origine on cherche à la faire oublier par ce moyen & se rapprocher d'un nom ou plus illuftre, ou qui fonne mieux à l'oreille. On fe débaptiferoit volontiers pour s'élever au-deffus de la condition de fes peres. Mais fi l'on venoit un jour difputer à ces francifeurs de noms leur héritage & leur filiation: quelle autre voie auroient-ils pour l'établir, que l'exacte conformité de fleur nom avec celui de leurs aïeux ?

Il faudroit donc écrire en fr. finon, massebidou, (ce qui feroit le mieux), au moins, maffebiou, ou maffebiol; comme on le trouve dans les anciens cadaftres; & non, malebœuf. Voy. Děleouze & Maourel.

MASSOU; Une botte de chanvre, ou paquer de plufieurs brins de cette plante liés en femble,qu'on met rouïr dans l'eau. en efp.maço. MASSOULA ; Aflommer : fupplice en ufage dans les États du Pape, plus affreux pour le fpectacle, qui préfente l'étalage d'une boucherie de chair humaine, que pour la fouffrance du patient, qui d'un feul coup tombe & expire.

MASSOULIÉ, ou marfoulié;

v. 1. & n. pr. Affommeur, garçon de boucher qui affomme les bœufs. en v. fr. marfolier, en ital. amazzare.

MASTICAT; Enduit. MASTIS; Un mâtin. MASTRIGA, ou maftëga; Mâcher. lat. mafticare.

MASTROULIA, ou cháouchina; Patiner: manier lourdement du fruit, en lui ôtant fa fleur, ou en l'écrafant. en b. br. maf troul; visage fale & craffeux.

MASTULIA; Pignocher; mâcher mollement & fans appétit. MATA. v. 1. Bute, tertte.= Certaine quantité de terrain.

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MATÂ; Surpasser quelqu'un, l'effacer en efprit, en adreffe. MATÂBLE, ou batal; battant d'une cloche; & non batail. Il eft fufpendu au moyen d'une courroie à la béliere, ou à l'anneau qui eft au haut en dedans de la cloche. Celui de la groffe cloche de N. D. de Paris pefe, dit-on, 1300 livres.

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On appelle auffi battans d'une porte, les principales pieces de hauteur où s'affemblent les traverfes. On dit de même le battant d'un loquet, le battant d'un comptoir qui fe hauffe & fe baiffe, le battant d'un métier de rubanier, &c.

MATAFLÉ, ou pataflé. Un gros mataflé; un gros pâté : on le dit d'un enfant gros, potelé & de lourde mine.

MATARIÉ. Voy. Nëfsîjhë; dérivé de mâto; imbécille.

MATAS, ou bartas; Buiffon ou bailler.

MATELÔTO; Chemifette de laine, camifolle de molleton; & non, matelote, qui eft une maniere d'apprêter le poiffon en ufage parmi les matelots.

MATEOU; Mathieu.

MATEROUN. v. 1. & n. pr. Trait d'arbalete, ou matras. b. lat. materus. = Materoun fe prenoit auffi pour maçon à pierre feche. b. lat. macerio, feu maceriarum confector.

MATI; Matin. L'a de matin eft bref. C'est par-là qu'on le diftingue de mâtin; gros chien de berger, dont l'a eft long. Qui a bon voisin a bon mâtin; parce qu'un bon voifin avertit à propos de ce qui peut intérefler les gens de fon voifi

nage.

MATIGNÉ; Matineux; & non, matinier. L'Acad. dit auffi, matinal pour celui qui s'eft levé matin, & matineux pour celui qui eft dans cette habitude. MATINADO. Ës dëjha matinado; il est déjà grand jour. MATÎNOS; Heures, ou livre de prieres.

MATO & mâta; v. 1. & n. pr. Une natte. en lat. matta.

MÂTO, ou matado; Une fane, une touffe. On dit une fane, ou une pampe d'herbes. Uno matado de frigoûlo; une touffe de thim. La fane ne fe dit que des feuilles qui fortent immédiatement de terre. Telle eft la fane des oignons, des lis, des poirées : c'eft dans ce fens qu'on dit effaner les bleds. Touffe fe dit auffi des feuilles bafes, mais drues, fertées & en une grande quantité; telle qu'eft une touffe d'ofeille longue. MATO de jhirouflâdo; Un pied d'œillets.

MATO, ou matado d'âoubrës; Une cepée d'arbres, ou plufieurs jeunes pieds d'arbre qui ont pouffé de la fouche d'un arbre coupé au pied. en efpgl. mate.

MATO-FAN; Piece de réfiftance pour appaifer la groffe faim de ceux qui dans un repas ont le plus d'appétit.

ou

MATRAS, matraffino paffadou; v. 1. Trait, dard, fleche javelot. au figuré, un lourdaud. Voy. doubalëftrié. MATRAS; Rayons de la roue à tirer la foie.

MATRASSA; Bleffé d'un trait. au figuré; moulu, haraffé. Soûi tou mairaffa; je fuis tout brifé de fatigue, je n'ai ni bras ni

jambes. Matrassa; gâter fans profit.

MATULIA; Affommer meurtrit. Voy. Machuga. MAUDA; Temporifer. MAZÂ, ou mazat; v. 1. & n. pr. Héritage où l'on a bâti un logement. en b. lat. mazatus,

amazatus.

MAZA. b. lat. massa, massada, maffana; Aflemblage de quelques fermes, ou métairies. De là le n. pr. Maane.

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MAZADO ou mafieiro; Le tour de la ferme, le vol du chapon champs les plus près d'une ferme, ceux qui l'entourent qui font plus à portée des engrais & de la culture; dérivé de mas.

Le terme mafâdo qui eft aujourd'hui la dépendance d'une métairie, fignifioit auffi comme maza, un domaine compofé de plufieurs fermes. b. lat. mafata.

MAZAJHE. Voy. Ouftalarié. MAZÁJHE. b. lat. mafagium, manfio, manfura. en v. fr. mafure, ou maison, gîte, hôtellerie; & celui qui l'habitoit, mafurier, aujourd'hui n. pr. d'homme, le Mafurier.

MAZAOUDIÉ. v. 1. & n. pr. Fermier, habitant de mas, ou de métairie. Ce dernier terme

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eft corrompu de, moiterie, de moitié; de même que métayer l'eft de moitayer. MAZAOURI. n. pr. abrégé de mas aou-riou. en lat. manfus ad rivum, ou juxta rivum; métairie près d'un ruiffeau.

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MAZEL. v. 1. & n. pr. en lat. macellum. b. lat. macellinum ; boucherie. Le terme mazel, n'est plus qu'un n. pr. d'un village ou d'un quartier de ville, étoit une boucherie. Ainfi il faut dire en fr. le mafel, le mafelviel, &c. Fa mafel; faire boucherie, tuer un cochon.

Difem që tug li mafelier, una vegada en l'an jhuron fobrël 1111. Evanjhélis dë Dieu që s'ël mazel dëfra la viella d'Aleft, lur éciënt ën alcuna guifa carn dëmoria, ni

poirida, ni doutra carn-mortal non vendon é aut verrë vëndran, ni arët, trujha, digono al comprador; jacia-aiffo qu'él comprador non li on dëmant. Dë fëda fi hom non li ho demanda, non fon tënguts de dirë nomnadamën. Coft. d'Al.

MAZELA, amazera, ou mazéra: Terme de boulangerie; faire le pain, le former lorfqu'il eft en pâte & levé, le marquer de la tranche de la main. = Mazéla; preffer, entafler la pâte, la condenfer lorfqu'elle eft levée, la patiner; au lieu de la remuer largement, ou légérement fans la preffer, ni l'applatir. Mazela; preffé, entaffé, condensé. MAZELIÉ, ou možilié; v. 1. Un boucher. v. fr. marfolier, & par corruption mafoulié maJouié, marfoulié, tout autant de n. pr.

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Difom qu'ël masëlier non efcampa en carieras publicas bolladas, o autras cofas pudëns, Coft. d'Al.

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MAZER, ou mafer; v. 1. & n. pr. dérivé de l'adjectif de la b. lat. maferinus mazarinus, ou mafdrinum., qu'on joignoit avec poculum; taffe, ou hanap, & l'on difoit, poculum mazerinum; un hanap mafelin, ou de mazer ou mazarin, ou de madre ; & encore, plein un mafelin: cette taffe, où ce mafelin étoit une matiere précieufe; mais on ne fait quelle étoit-ce de l'agathe, de la cornaline, du bois de benjoin? cela n'eft pas clair dans les Auteurs.

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MAZILIO; Des broutilles dont on fait des fagots. au figuré, de l'argent monnoyé.

mas,

MAZOT. n. pr. diminutif de & fon féminin mazoto; petite habitation bâtie dans un champ.

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ME; Cri de l'agneau qui bêle. MECHEIROU; Le lamperon: morceau de fer blanc creusé en gouttiere, pour foutenir la meche d'une lampe. Le lamperon eft

différent du bec d'une lampe; & du lumignon : ce dernier eft la partie de la meche quibrûle, & au bout de laquelle fe forment des champignons dans un temps humide. On coupe une partie du lumignon en mouchant une chandelle; & cette partie, dont tout ce qu'il y avoit d'huileux eft confumé, ne fait qu'obscurcit la lumiere fans brûler; c'eft ce qu'on appelle la mouchure.

Les becs de certaines lampes en fer-blanc, ou en cuivre jaune, reffemblent aux goulaux d'une léchefrite. Il y a des lampes à deux, ou à plufieurs becs.

MECHINO (longo) ; Une longue échine: terme de railletie, qu'on dit d'une grande perfonne maigre. en v. fr. méchine; jeune fille. Servante.

MÊCO; La morve du nez. Mécous, mécoûfo; morveux, morveufe.

MEDÂISSO; Éroupes ou filaffe groffiere de chanvre.

MEDIS, mëdiffa; v. 1. Même. Mofsën Gafton për la graffa mediffa; Mgr. Gaston par la même grace de Dieu, &c. Voy. Meris.

MÊDRË. v. 1. Moiffonner. en lat. metere.

MÉG. v. 1. Le milieu. Për meg d'ëls; au milieu d'eux. Vâi contra meg-dias; il va du côté du midi.

MÉIANCER. v. 1. Médiateur. Voy. Mejhancié.

MEIGHE Voy. Gâspo. MEINA; v. 1. Enfant, d'où dérive meinado, máinajhê, mê nadie, &c.

MEINADIË. n. pr. Voy. Mâi

nadié.

MEINAJHË; Toute forte de vaiffelle fervant à la cuisine & à table. Lava lou mainâjhë ;

laver la vaiflelle. Se bouta din foun mâinâjhë; se mettre en ménage, mettre couteau fur table.

MEINIA. v. 1. Maison, ha bitation. en v. fr. manoir.

MEINIE.

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MËJHAN, ou méjhë; mur mitoyen, cloifon, réfends. MËJHANCIÉ; Moyen, médiocre, de moyenne grandeur. MEJHÂNO; Efpece de dorade: poiffon de mer.

MÊJHË. v. 1. & n. pr. Fermier qui tient une ferme à moiffon ou à moitié de fruits. b. lat. meguerius.

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MEJHE fe prenoit auffi pour médecin. On les appelle encore maiges en Suiffe. Le proverbe dit që puffo cla, fái la figo dou mêjhë; & aprep la mor lou mêjhë.

MÊJHË, ou mege; v. 1. No en fraitura li fa de môjhë, mâi cels që an mal; non egent qui fani funt medico; fed qui male habent.) Mêjhë fana te mëteis; (medice cura te ipfum.) Lux lo mėjhës; (lucas medicus.)

fole, la rate, dérivé de mëjhan.
Voy. Fruchan.

MEL, mil, ou mêl-blan; le
millet: plante fromentacée dont
la tige eft terminée par une pa-
nicule, ou de mêmes branches
éparfes & chargées de grains.
C'est par là que le millet dif-
fere du panic, qui ne fait qu'un
feul brin terminé par un épi ras,
cylindrique, & où tout le grain
eft entaifé. On dit da millet;
& non, du petit millet. Ce qu'on
appelle vulgairement, par oppo-
fition, gros millet, n'en eft pas
un. Voy Blamarë & panis.

MEJHINOS, mechinos, ou tëniolos; les béatilles d'une volaille, la freffure d'un agneau ou d'un chevreau : ce qui comprend le poumon, le cœur, le Tome II.

Le terme gros millet couvient beaucoup mieux à la plante appelée forgo, qu'on cultive en Provence & en Languedoc, pour faire des balais qui font d'un bon ufer, & dont les gros grains font bons pour la volailic. en lat. millium arundinaceum fubrotundo femise, fargo dictum.

MEL NEGRE; Le bled farrafin: plante fromentacée, dont le grain triangulaire eft noir & la fleur blanche. en lat. fago ryrum erectum. On fait avec la farine de ce grain une pâte qui file comme celle du froment & qui leve de même: cependant le pain en est dur & indigefte, lorfqu'il patfe vingtquatre heures; & ne convient qu'à des eftomachs robuttes.

MEL, ou mil, dérive de mille.

MELETO, ou falabido; la ! Melette: poiffon délicat de la Méditerrannée, beaucoup plus commun autrefois qu'il ne Peit aujourd'hui.

MELETOS; Les feuilles d'òlivier mêlées avec les olives.

MELGOÛIRËS, melgoùirëfɔ; adjectif de moneda & de fol. Moneda melgoûirefa, fol melgotures: monnoie que faifoient battre les Évêques de Maguelone, Comtes de Melgueil, ou Mauguio. Cette monnoie qui avoit cours dans toute la Province & dans les Provinces vol

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fines, portoit un grand profit aux Comtes de Mauguio. Le Château de ce nom étoit le chef-lieu du Comté de Maguelone & de Subftantion, dit pour, Sextantium.

Un fol mélgouires, qui étoit d'argent, valoit huit fous tournois, & une livre mélgouirëfo, huit livres tournois.

trenca.

MELH, ou miex; v. 1. mieux. De melh ën melh; à l'envie, ou à qui mieux-mieux. Së la tua ma t'efcandalifa, ol' teus pes, los é ieta l' dë tu; që melh ës a tu intrar e la vida de Deu dëvol, o contraits, që avër dos pés é dos mas, é ëssër mës ël foc durable.

MELHOR. v. 1. Avë dël melhor; avoir l'avantage; on non fabia qui avia del melhor; on ne favoit pas de quel côté étoit l'avantage.

MELIÂOUCO, miliáouco, ou limâouco; le millet fauvage, le pied de-poule, ou le panache des prés plante graminée de l'arriere faifon, qui vient avec le regain. Sa racine eft le chiendent d'ufage, en lat. gromen dactylon radice repente.

MELINGRË. Voy. Ratë. MELSAT; Efpece de gros fauciffon fait avec de la viande de porc, de la mie de pain, des œufs, avec les affaifonnemens néceffaires.

MÊLSO; La rate.

MÉLURAMËN. v. I. Amé

lioration.

MEMBRAT. v. 1. Mémoratif, attentif. Son mëmbrats de lur cas; ils font fur leur garde.

MËMERE; Un gigot; & non, un membre.

MEMBRE; Chambre, piece d'un appartement. di trës mëmbrës tou d'un van; j'ai trois pieces de plain-pied.

MEMOI; La violette. La mëmôi rènéto; la petite violette. MEN; Moins. dou mën që li pënfarën; lorfque nous y penferous le moins; & non, aumoins

que nous y penferons. Ni podë pa dë mën; je n'y faurois que faire, ce n'est pas ma faute.

MENA; Projeter, avoir en tête, être dans le deffein. Ou mënávo dëzëmpiêi ur an; il y a un an qu'il avoit ce projet en dans la tête. Mëna dë bru; tête, ou qu'il rouloit ce deffein faire du bruit. Mëna carófso; traîner caroffe. Mëna fuec mettre le feu, incendier. Mëna mëftie; faire un métier. Mëna foffo fun; faire le rodomon, le fanfaron, le glorieux, se vanter outrance. Mal-mëna ;

à toute maltraiter.

On mene au-delà de l'endroit où l'on eft. Menez boire ces chevaux, menez mon fils à l'école. On amene au contraire vers foi. Nous amenez-vous quelqu'un à dîner? On ramene ce qui avoit déjà été amené. Ramenez-nous lá compagnie qui vint ici avec vous ces jours paffés?

MËNADIÊIRO; Cornue où c'eft-à-dire, où l'on en met la l'on fait les ménades d'olives; quantité qu'on veut faire moudre en une fois, & la ménade doit être de trois ou quatre cornues.

MENADO; Conduite. = Flottage de bois qui va à flot fur une riviere

MENADOU; Brancard auquel on attache le cheval qui fait tourner la meule deftinée à écrafer les olives.

MENAIRE, ou coutâon; un chaffe-mulet. Valet de meunier qui charrie le bled & la farine.

od

MENAIROS; Les compagnes ou les amies d'une mariée, plutôt les meneufes : nom qu'on donne dans la cérémonie des noces à deux jeunes filles qui font l'office de Paranymphes, ou qui conduifent la mariée chez fon

époux, & qui la couchent.

MENAT; Auge & meule à moudre les olives.

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