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MËNDË. v. 1. Propre. du lat.

mundus.

MËNDICHO; Rabais. A la mëndîcho; au rabais, adjuger l'entreprise d'un bâtiment au rabais; & non, aux moins dites.

MËNDÎRË; rabattre, ou rabaifler; ce qui eft oppofé à renchérir, ou paffer un bail aux encheres.

MENDITS; De la bifaille. Voy. Barjhalado.,

MENDRE, mëndro; moindre, petit. Lou pu mëndrë; le plus petic.

MËNDRIGOUL, & fon diminutif mendrigoulët. On le dit de quelqu'un de petite taille, de petits traits de vifage, de peu de vigueur, & qui de plus eft mince & fluet.

MENEIRAL; fouet de tou

pie.

MËNERS. v. 1. Mines. Měners dël arjhën; mines d'argent.

MËNËSCÔNTË, ou dëmënëfcôntë; mécompte, erreur de calcul.

MËNËSCOUNTA (së); Se mécompter, ou plutôt fe tromper dans un calcul, dans un compte. Mënëfcounta eft le même que, moins compter. en lat. minus computare.

MENESPRES; Mépris.

MËNËSPREZA; Méprifer, qui eft l'abrégé de moins prifer, bien mieux marqué dans, mënëfprëza, que dans méprifer; ce qui feroit croire que, mënëf prëza eft plus ancien que, mé prifer, & que ce terme ci en derive. On peut en dire autant de mënëscounta & de mënëfcontë, qui fe rapprochent davantage du lat. que mécompte & méprifer.

që fag o aghesson, aion pena sëgunt që vëfâirë sëria as Coffols. Coft. d'Al.

MËNËSTRAL. v. 1. ou mënëftrél; métier. Voy. Meflieirdou. Li masëlier, li tëoulier, li fabrë, li meftrë dë la parëts, è li doutrë mënëfiral non áouzon ëntrë së far covinëns; ë së erou

MENESTREL fe rapproche bien plus du lat. minifterium que le terme fr. métier, quoiqu'ils en viennent probablement l'un & l'autre.

MËNËSTRIE; Un menêtrier, ou violon de village. = Mënëftrié; toute forte de joueur d'inftrument.

Ducange fait dériver ce nom du lat. miniftelli; Officiers inférieurs de la Cour. Les menêtriers chantoient les Héros comme le faifoient avant eux les Bardes, & les uns & les autres étoient des perfonnages comme les chantres du Pont-neuf à Paris, où ceux qui dans nos rues vendent & chantent des chanfons, qu'ils accompagnent de leurs inftru

mens.

MENETO; Bigote, ou fausse dévote.

MENGANOS; Flatteries. MENIE, broukiêiro, tassié, ou tanié; fouche-mere de châtaigner, têtard de châtaigner franc, dont on recepe chaque année les jets, qui fervent à greffer en flûte les châtaigners fauvages. dérivé de meno.

MËNIE. v. 1. Mineur, qui fouille les mines de quelque minéral. On appelle auffi mineur celui qui fait des trous dans les rochers pour les faire fauter au moyen de la poudre à canon ou de la mine. On l'appelle mineur, foit qu'il travaille dans les mines, foit pour les fours à chaux, ou pour tirer fimplement de la pierre à l'ufage des mâcons.

MËNIMOUS; Fantafque, d'un goût difficile.

MENO; Efpece, race. doubṛë dë bono mëno; arbre de bonne efpece. Je voudrois avoir, diton, du plant ou des greffes de cet arbre, ou de la mëno d'aqël doubrë.

Chi de bono meno; chien de

bonne race. On dit auffi d'un homme, qu'il eft de bonne race; dë bôno meno = Gna pa meno; il n'y a pas la moindre ou la plus petite chofe.

MENO: Des rameaux à greffer, des rameaux de franc ou de bonne efpece : jeunes fcions qu'on ente dans un arbre, ou defquels on détache une picce ou une virole de l'écorce, pour greffer en fente, en écuffon, &c. On dit auffi en ce fens là, enter des greffes; cette greffe eft trop vieille, elle ne reprendra pas; un fcion de bonne greffe ; c'eft avec des greffes ou des fcions de franc qu'on fait des entes. Le terme ente fe prend auffi pour l'arbre enté.

A

MENO, menos ; mine ou mipiere de fer, ou d'autres minéraux. Celles de fer fe trouvent dans toute forte de terrains, les autres affectent pour la plupart des terrains propres. MËNÔS > ou menous; v. 1. moindres, ou mineurs. Los Fraires Menos, ou Mënous; les Freres Mineurs. Ces Religieux prennent encore le nom de Frere Jorfqu'ils fe fignent: on les qualife de même au Parlement & dans les autres Cours SouveFaines; mais on les offenferoit, fans excepter même les Capucins, à un particulier leur difoit Frere, comme c'étoit autrefois l'ufage généralement établi ce titre modefte & Chrétien eft réservé à P'humilité des Freres Lais.

MENOUN; Un bouc châtré. MENRE. v. 1. Voy. Mëndrë. MENRÔBIO, ou mënrobrio; un taut foit peu.

autres efpeces de ce genre qua croiffent dans les champs.

Il y a deux fortes de baume qu'on cultive: celui à feuilles rougeâtres, qui fent le bafilic & qu'on met dans les falades, & le baume ordinaire.

Ce dernier eft recommandé pour les pertes, pour les crachemens de fang: il divife la limphe, il fortifie l'eftomac. On l'applique en cataplafme fur les mainmelles pour ramollir & pour diffoudre les grumeaux du lait caillé.

MËNTRE-QË; Tandis que. MENUDA; Couper menu. MENUDALIOS, ou mënuzdlios; le fretin, la menuaille. = Mënudálios; béatilles, ou menues chofes délicates qu'on met dans les pâtés; telles que du ris de veau, des crêtes de coq, des foies, &c. La freffure des jeunes animaux.

MENUDIÉ, mënudiêiro ; v. l. marchand détailleur; & non détailler: oppofé à marchand groffer.

MENUDO; Fourniture de falade, menues herbes; telles que le cerfeuil, la civette, la roquette, le ftragon, les mâches, la corne de cerf, &c.

MENUT, ou pichou; petit. MENUZA; Émincé, amenuifé. = Menuza. Voy. Mëndrigoul.

MÊOUCO; Manque. Moun fufil a fa mêouco; mon fufil a raté. Aqël ômë m'a fa méouco ; cet homme m'a manqué au befoin.

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MÊOUVË; Le Melefe, en lat. larix arbre réfineux, dont les MENTASTRE; Le Baume fau-feuilles menues, courtes & poinvage on comprend auffi fous ce tues, fortent par touffes ou par no le Pouliot, ou mente aqua- petits bouquets d'une gaine. tique, donr l'infufion eft un febrifuge. Le pouliot eft encore très bon pour tuer les vers des enfans.

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MËRAVJLAR. v. I. s'étonner, admiter. Li quali fo, temënt, mëravjlat; ( qui timentes, mirati funt.) On peut remarquer cet j, qui a la forme d'un I confonne; il n'y en a point dans l'original qui en ait la valeur.

MËRCADÂIRA, ou mercadêria; v. 1. marchandise, négoce.

MERCADEIAR. v. 1. Négocier, trafiquer, faire valoir une fomme d'argent.

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MERCADIAL. v. 1. Marché. MERCADIÉ mërcadáirë, ou mercadér; v. 1. marchand. MERCÉ; Pitié, miféricorde. Voy. Marcé.

MERCENEIAR. v. 1. Avoir compaffion. Mercenezi; j'ai compaffion. Mërcëneias; ayez compaffion. Qi mërcënëia ën alëgranfa; qui miferetur, in hilaritate.) Përqë dë tots mërcënëghes és; parce que vous avez pitié de tous. Mërcënëtarei al qual dourêi mërcë; je ferai miféricorde à celui à qui il me plaira de faire miféricorde.

MÉRCOU, ou mércoûirë, & leurs diminutifs mércoûirôou, mércoúirol, &c. v. 1. & n. pr. de lieux confacrés autrefois à Mercure, une des pricipales Divinités des Gaulois, dont on a rendu le nom en fr. par, Mer

cœur, Mercurol, Mercoire, qui peuvent fe rendre en lat. pat, Mercurii fanum.

MÊRCRËS. v. 1. Mercredi; & non, Mecredi; ( Mercurii dies.) Voy. Lus.

MERDARIC; Craffe de fer, MÊRDO; Le jeu de l'échelle, appelé auffi, merelle.

elle eft brune, & le mâle noir. MÊRLË-ROUKIÉ, ou passero; la Paiffe folitaire : oifeau de chant de même genre que le Sanfonnet, auquel il reffemble par la taille & par le plumage. La paiffe en differe principalement, en ce qu'elle a la queue d'un bai-ardent, ou châtain rougeâtre.

Quoiqu'on appelle en lat. cet oiseau merula saxatilis, ce qui répondroit au languedocien rou. kié, ce n'eft pas cependant le merle de roche. Voy. l'article Paffo foulitârio, & l'article Coroujho.

MERLE-ROUKIÉ ; Le Merle de roche il a la tête, le cou & la bleu-cendré, le gorge ventre couleur de rouille. Il hante le fommet des cheminées & des tours, & passe l'hiver dans ce, pays-ci.

MERLE, ou merlët ; Créneau d'une tour, d'un château, d'un mur de clôture, d'un champ noble ou feigneurial.

Les créneaux font des pieces de mâçonnerie coupées en dents, & féparées l'une de l'autre par des vides ou intervalles égaux. en b. lat. quarnellus. en v. fr. carneau, ou querneau. de là le n. pr. Carnot.

Les merlons, terme de fortification moderne, font plus larges que les créneaux, & font partie du parapet entre deux em brafures. Acad.

MERGHE, & par corruption, mierghë; v. 1. & l'un & l'autre n. pr. qui répondent à l'adjectif MERLETA; Feftonner, ou latin dominicus, ou dominica; découper en feftons une manfeigneurial, feigneuriale, d'où chette, un mantelet. = Crénel'on a composé les n. pr. Di-ler le haut d'une muraille, ou mêrghë & Doumêrghë, qui en eft corrompu. en fr. Dimanche. en la Dominica dies. Voy. Doumenjhe & Doumêrghë. MERICLES; Lunettes, ou:

béficles.

MERICOUCA; Émaillé, peint de diverfes couleurs. en lat. mire coccinatus. — Mëricouca; Émail, ler.

MËRLATO; Merle femelle a

d'une tour.

MERLÛSSES; Merlans: poiffons de mer.

MERLÛSSO; De la merluche; & non, molue; barbarifme, ni morue, qui eft impropre.

La morue & la merluche font la même efpece de poiffon; favoir, le merlus. en lat. afellus.

Mais la merluche qui est ou

verte, féche, applatie & parée, a reçu des apprêts qui y donnent un goût particulier, & qui la font préférer par bien des perfonnes à la morue : c'est ce qu'on appelle la morue feche & parée, ou la merluche.

On appelle l'autre la morue verte, ou blanche. C'eft fur le banc de Terre-Neuve que les Pêcheurs de Nantes, de SaintMalo, &c. prennent la merluche & la morue; ils falent fimplement celle-ci, au lieu qu'ils falent & font fécher fur la greve la merluche, digo de merlûfo; du trempis de merluche.

MERSA; Marchander. MËRULIA; Amender, être en meilleur état, fe trouver mieux, lorsqu'on parle d'un malade. Bailler de prix, en parlant d'une denrée. Lou bla a mërulia; le bled a baillé de prix. Lou máou a mërulia; la maladie tourne à bien, le malade va mieux. Mërulia eft proprement, méliorer.

MËRULIÉ; Soulagement, amendement, allegement dans une maladie ou dans la douleur. Li trobë mërulié; je me fens mieux, je me fens foulage. Merulié, corrompu du lat. melio

ratus

MESCLA. v. 1. Sédition, que relle. Mëfclá; mêler.

MESCLADIS, ou mëlandis; de l'entrelardé, du bauf entrelardé, ou mêlé naturellement de gras & de maigte, ou de tranche de graiffe entre le maigre. Dë lar mëfeladis, du lard entre lardé, tel que celui de la poitrine,

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MESCLE. Boura tou mëfclë, ou fouro bouro; mettre tout pêle. mêle.

MËSOLO; De la mouture : mêlange de froment, de feigle & d'efcourgeon, ou de paumele par tiers. On dit du bled mouture, & que la bonne mouture vaut feigle.

On appelle méture dans quel

ques provinces, un mêlange d'avoine & d'efcourgeon, ou de baliarge.

MESCONEISSER. v. 1. ignorer. O no fabers, o mëfconeiffets; (an nefcitis aut ignoratis?) MESCOULA; Cocher, ou entailler un fufeau.

MESCOULO; La coche, ou la canelure d'un fufeau. On la fait au bout oppofé à celui du pefon : elle est échancrée de biais & en fpirale, pour mieux retenir le fil pendant qu'on le tord.

MESCREZENSA. v. J. Incrédulité; (diffidentia. )

MESPLEX. n. pr. Néflier ou bois de néflier. en b. lat. Mefplea.

MESPRENTURO. v. I. Faute,

délit.

MËSPOULIE on nespoulié;

le néflier : arbre fruitier. Le buiffon ardent, la noble épine, l'afetolier, font du gente des mefliers...

MESPOULO, nêsplo, nëspou, nëfpoulo; la nèfle, fruit du né fier. Les nèfles ne mûriffent qu'en ramolliffant, & jufqu'à ce point, elles font âpres. Les plus molles font afttingentes : c'eft par fes offelets que la nèfle differe des fruits qui ne font qu'à pepin.

MËSPRËSADOR. v. 1. Con

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payfan: chez eux ce nom & la domefticité n'ont rien d'aviliffant. Le maître n'a d'autre fupériorité que d'être à la tête, ou le premier à l'ouvrage qu'il dirige il traite fes domeftiques comme fes enfans, ou fes égaux; même table, même ordinaire, mêmes attentions: image de la premiere fervitude chez les Patriarches,

MESSAJHË; Commiffionnaire, envoyé. On dit en proverbe, mëfjajhë po pa maou-tråirë. Cette maxime qui femble devoir faire regarder la perfonne des mëffa. jhës, comme auf facrée que celle d'un ambaladeur, fignifie, qu'un commiffionnaire ne rifque rien en s'acquittant de fa com

miffion.

Un melfage en fr. eft la charge, ou la commiffion de dire ou de porter quelque chofe. Il fe prend auffi pour la chofe que l'envoyé eft chargé de dire, ou de porter. C'eft lui, dit-on qui portoit les meffages. Je ferai votre melfage.

MËSSAJHÊ, âi l'efpri mëffajhê; j'ai un fecret preffentiment. Refte de l'ancienne croyance fur les génies meflagers, ou les efprits familiers du paganisme. MËSSË; Merci, miféricorde. MËSSËGNË ; Un meffier : garde de la moiffon & de la vendange, du lat. messis.

MESSEIOU; Un noyau de

cerife.

MËSSIOS. v. l, Fraix, dépenfes. Meffios fáitas ël plag; dépens faits au procès.

Si alcuns hom a colfëffat, o për rafon es condempnats d'al cuns baftars që fia sîou, fia tënguts de far fos obs, segun fon poder en la mitat de las meffios që auran en aquël a nôirir dëfra 111. ans. Coft. d'Al.

MESSO. Prênë la Mêso; recevoir la prêtrife, être fait Prêtre ; & non prendre la Melle gafconifme fréquent.

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Avez-ti la Mefo ? êtes-vous Pretre; & non, avez-vous la Mefle? La grand' Meffe ; & non, la grande Meffe, ni la Meffe grande. Podë pa ftrë dou préchë amái è la Mësso; je ne puis fonner les cloches & aller à la proceffion.

MESSORGA. v. 1. Lo dëmon co parla mefforga, de las proprias caoufas parla; quar mëfforgher ës ë ël pairë dë lui.

MESSORGHERS. v. 1. Menteur. La part d'els messorghers ës ën ëstanh de foc; le partage des menteurs fera dans l'étang brûlant de feu. Tots hom ës mëfforghers.

MESSORGHIERO. v. 1. Menfonger, trompeur. Maravjlias mejorghieras; (prodigiis mendacibus.)

MESSÔRGO; Menterie, menfonge. L'expreffion, n’avés mëffôrgo, tend exactement celle du françois; vous en avez menti; il s'en faut bien cependant que l'opinion ait attaché à l'expreffion languedocienne l'atrocité de l'injure que porte la françoise: tant il eft vrai que ce n'eft pas toujours le fens des chofes qui offenfe, que la maniere dont il eft rendu, ou que l'idée acceffoire qu'on a accoutumé d'y joindre!

MESSÔRGO; Terme de meûnier; cheville fur laquelle porte meule tournante. le levier qui fert à hauffer la

MËSSOS. v. 1. Moiflon. La mëlfos e mouras, é li obrer fo pauqët; (meffis quidem multa; operari autem pauci.)

MESTER. v. 1. Miniftere, office.

MESTIE; Befoin, néceffité, Es dë mëftié ; il est néceffaire. S'ës dë mëftie; s'il le faut. Aco më fái mëftié; j'ai befoin de cela. en ital. fa di mëftiere.

MESTIES; Sorte de jeu d'enfant. Jhouga as mëftiés; jouer à métier déviné.

MESTIEIRAOU, en v. l.

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