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de mount; petite montagne. b. lat. montile, montilia. Le n. pr. Montalet paroît en être corrompu.

MONTILIA, eft le nom d'une ancienne petite ville où s'eft tenu un Concile : on n'en voit plus que des débris, & pour ainfi dire que la place appelée Clouta. Samfon dans fa carte des Conciles place montilia au même endroit où cette Clouta eft fituée, à mi-chemin entre Ufez & Alais près du hameau de Montel.

MOURALIOUS ou mouri. lious; Le mouton à fleur bleue & à fleur rouge. Le premier eft un vulnéraire aftringent pour les rougeurs des yeux. en lat. anagallis.

MOURAOU, ou moural; Sac à foin. Sac à avoine; & non, mufeliere. Le fac à foin eft fait de menue corde de jonc en réfeau. On le fufpend, comme le fac à avoine, à la tête des chevaux de travail pour les faire manger lorfqu'ils féjournent hors de l'écurie ou lorfqu'ils font en

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chemin.

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La mufeliere au contraire, lie la bouche: on la met aux veaux pour les empêcher de téter, & aux Ours pour les empêcher de mordre. MOURDASSO ; Un coup de pincette. Morfure,coup de dent. MOURDASSOS; Morailles : inftrument de maréchal avec quoi on ferre le nez ou la levre fupérieure des chevaux fougueux, foit pour les ferrer, foit pour les panfer MOURË ou bouzigáirë. On dit, le mufeau d'un chien, d'un âne, d'un faumon, d'une grenouille; le groin d'un pourceau; le mufle d'un bœuf, d'un lion; le boutoir d'un fanglier, il fait partie de fa hure ou fa tête.

mour,

on dit d'une laide figure, mourè dë mounîno. Fa lou mourë; faire la mine, avoir un air fombre, une mine refrognée.

MOURE, ou boure; Brun, couleur de café.

On voit ici la différence que met l'accent profodique placé différemment fur le même mot & qui fait appuyer tantôt sur la premiere fyllabe dans moûrë tantôt fur la derniere dans moure: ce qui en change totalement le fens.

MOURËJHA; Rudoyer quel qu'un. Donner des foufflets. MOURËJHA; Épier, montres le nez, commencer à paroî

tre.

MOURENOS; Les hémorroïdes. en efpgl. almorênas.

MOURGA; Terme d'agriculture ravaler. On ravale une branche d'arbre,, un cep de vigne, en les accourciffant.

MOURGHË; Noir, vêtu de noir, un Moine noir. Pâté d'encre.

MOURGHETO; Jeune, ou petite Religieufe, vêtue de noir.

MOURGHËTO; Demoifelle, ou grande mouche qui vole par des allées & venues fur l'eau, fon premier élément : ces mouches y pondent & y paffent leur premier état de ver & de nymphe: elles font (fuivant les efpeces) bigarrées de diverfes couleurs; mais l'efpece la plus commune qui a donné le nom aux autres, a les ailes noires.

La Demoiselle, munie d'une large bouche, prend fa proie > ou les moucherons en volant comme les Hirondelles; & comme ces oiseaux, elle eft infatigable au vol, ou à voler.

MOURGHETO; Petit escargot. MOURGO; Religieufe vêtue de noir, telle que les Bénédictines, les Clairiftes, &c. En v. fr. une Nonne, une Nonnain, une Nonnette. •

MOURË, fe dit dans le ft. fam. des perfonnes. Un pouli mourë, ou mourë dë pûto; un beau mu- MOURI. Sën vai mouri feau, ou joli minois; comme il fe meurt il eft moribond;

...

& non, il s'en va mourir.

La puanteur, la ceffation de la refpiration, du battement de pouls, la roideur & la froideur des membres font des fignes équivoques, ou incertains de la mort la fletriffure de la prunelle eft le plus fûr : il eft important d'y faire attention pour ne pas rifquer d'enterrer vif celui qu'on croit affez mort, pour l'enterrer au plus vite. Voyez Fatetos & Tëlëto.

MOURIMËN DE COR; Défaillance.

MOURISCAOU, mourifcdoudo; Brun, noiraud. On dit auffi un gros moricaud, ft. fam. & mouricaud.

non,

M. de Buffon attribue avec raifon la couleur plus ou moins brune de l'efpece humaine à la température du climat, & au genre de vie différent auquel les hommes fe font appliqués: d'où il conclut que les blancs & les noirs ne faifoient originairement qu'une même espece, d'hommes.

MOUR-LEBAT, ou mourlec; Coquet, éventé, étourdi, fuffifant, infolent; dérivé de moûrë. MOURMOUL; Rumeur, bruit foudain de furprise.

MOURNÎFLE; Un petit morveux; c'est comme fi l'on difoit, un petit mufeau qui renifle. On dit auffi, fés un picho mournîflë; Vous êtes un petit barbouilleur. Taiza vous mournîflo; taifezvous péronnelle. en tr. une mornifle eft un coup de la main donné fur le vifage. ft. b.

MOURO; Le jeu de la moure, en ufage fur tout en Italie parmi la canaille. Ce jeu leur a paffé des anciens Romains qui l'appelloient, micatio digitorum, & qui difoient, micare digitis; jouer à ce jeu. L'un des joueurs qui tient le poing fermé, l'ouvre fubitement en étendant plus ou moins de doigts; dont l'adverfaire doit dans le même temps dire le nombre; s'il le rencon

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MOURTIGOUS; Malingre, languiffant; on le dit des arbres dont les feuilles font petites, jaunes, flétries & dont quelques branches font féches.

MOURU; Lippu un gros lippu qui a de groffes lippes.

MOURU; Rebouché. Coutel mouru, un couteau dont le tranchant eft rebouché. Agûlio mourûdo; aiguille dont la pointe eft, émoutfée. On dit du bec des oies, qu'il eft mousse.

MOURU, au figuré : homme bourru, ruftre, incivil, d'une humeur fombre, farouche, fâché, rechigné. Mouru; fin, rusé.

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en lat. nafutus.

MOURVEL. Voy. Groumel. MOURVIS, ou cade-mourvis; Le Cedre à feuille de cyprès : efpece de genevrier à baies rouges. Ce qui n'eft qu'un arbriffeau dans nos landes, eft un grand arbre en Espagne. La décoction. de fes rameaux diffipe la gâle, lorfqu'on en frotte les parties affectées.

MOUS; Le furmout ; jus de raifin tiré de la cuve avant qu'il ait cuvé, ou fermenté. Le moût en fr. qu'on appelle auffi du vin doux, eft du vin nouvellement fait ; c'eft ce que nous appellons, dë vi nouvel. Dans quelques en

droits le moût, le furmoût, & le vin doux font des termes fynonymes. Et on ne voit rien de fixe fur cela dans le Dict. de l'Acad. MOUSCAL; Un émouchoir : inftrument de maréchal

queue

de cheval attachée à un manche dont on fe fert pour émoucher les chevaux pendant qu'on les ferre.

MOUSCAL; Un foufflet. L'émouchoir eft différent de l'émouchette. Voy. Paro-moûfco. On fait auffi des émouchoirs avec des lanieres de papier, pour chaf fer les mouches des enfans, ou des malades.

MOUSCALIA; Émoucher un cheval, en chaffer les mouches. MOUSÇALIOU. V. Moùiffâou. au figuré, un biberon.

MOUSCO; La mire, la vifiere, ou le bouton d'un fufil: elle fert à vifer droit.

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MOÛSCO; La mouche magique, dont les prétendus forciers tirent, dit-on, leur vertu. On dit d'un homme de journée diligent, nerveux infatigable au travail, a la motfco; il a un charme il a la mouche magique; c'eft dans le même fens qu'on dit d'un bon marcheur qui excelle à la courfe, qu'il a la jarretiere enchantée.

L'envie trouve par-là à fe fatisfaire, ou à fe dédommager, en rendant odieux ceux qu'elle ne peut imiter, ou en attribuant à fortilége; ce qui n'eft que l'effet de la force, de l'adreffe, de la diligence.

Il y a deux efpeces de mouches domestiques qu'on ne dif. tingue guere à la fimple vue; les unes n'ont qu'une trompe pour fucer; d'autres piquent à travers la trompe & aiguifent fur-tout leur aiguillon dans les temps vains, ou pluvieux: ces dernieres infectent le voisinage des hôtelleries de campagne dans les

Cevennes.

Toutes les efpeces de mouches de papillons, ont tout à coup

en naiffant, ou en éclofant de l'état de nymphe & de chryfalide toute leur taille & leur groffeur & ne croiffent plus.

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MOUSQËJHA; Châtier, corriger. Il fe dit auffi des chevaux qui chaffent les mouches à coups de pied & de queue.

MOUSSAR. Voy. Arciélous. MOUSSEN, ou mossën: Ancien titre d'honneur qu'on donne encore dans quelques endroits aux Prieurs, aux Curés, & qui répond à Meffire : c'est un abrége de, mon sëgnë.

On voit dans de vieux titres, Moufsën Pêirë, Moufsën Jhean; pour Mellite St. Pierre, Meffire St. Jean. On difoit auffi en plaifantant, Moufsën pâou fa; Melfire qui ne fait rien. Moufsën équivaut quelquefois à, mêslë; maître. Sën eft un abrégé de sëgnë: ainfi, moufsën, dit par contraction de moun șën, est le même que, moun segnë. Voy. Seiner & Moussu.

On abrégeoit dans les actes cette ancienne expreffion languedocienne en la réduifant à la derniere fyllabe, ën ; & l'on écrivoit, par ex. En Daoudié dë Baras, pour Moufsen, ou Mofsën Daoudié, &c. Quelquefois on ne mettoit qu'une n avec une apostrophe. Ex. N' uc dë la Motto. On abrégeoit de même les titres des femmes. Voy. l'art. Na.

De moussen, ou mossën on faifoit, mousënhë, ou monsëgnë; d'où eft venu le monfeignor. Nous 'avons vu un acte de 1379, où ces trois titres font raffemblés. Mofsën Gafton de Foix, par la grace de Diex. Mofsenhor d'Ar magnac, & Monfeignor dë Comënge.

MOUSSEGNË. On donnoit dans le dernier Giecle, à Montpellier, ce titre à des journaliers, à des vignerons fort avancé en âge il ne pouvoit être mieux appliqué, moufsëgne étant le même que le lat. meus fenior; mon vieillard : on le rend au

jourd'hui par, mon Seigneur : il n'importe que le Seigneur foit vieux ou jeune; on lui fuppofe la gravité, la fageffe & le jugement des vieillards.

MOUSSIGA, ou moussëga; Mordre, entamer avec les dents. Mouffiga un paffegrë; mordre fur une pêche ; & non, mordre une pêche. An mouffiga aqël pan; on a mordu dans ce pain. I-an mouffiga; ony a mordu.

MOUSSO de mar; L'algue de mer, l'algue des vitriers; dont on enveloppe le verre, les bouteilles: elle croît dans la mer & fur-tout dans nos étangs. MOÛSSO (fîou dë); Du fil de mofche, ou du fil de guibrai; il est blanc.

MOUSSO d'ardire; Le verfoir d'une charrue.

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MOUSSOLO, ou Touzêlo; Le Froment : la meilleure efpece de bled.

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MOUSSOUN, ou moûissoun; v. 1. La traite des vaches ou l'action de les traire. De là le n. pr. la Mosson, ou la Mouffoun. MOUSSU, ou mouffur; Monfieur. pr. Monfieu ; & non Mouffieu ni. Mouffiu. Il y a environ quatre-vingts ans, qu'au lieu de Monffu, on difoit même aux perfonnes de diftinction Mou de táou; ce qui revenoit au Mons françois : mais ce Mons étoit même dans ce temps-là fort cavalier.

Les titres précédens ont la même origine & font compofés d'un adjectif poffeffif & d'un fubftantif , qui ont pris dans l'ancien langage des formes fi différentes par l'abréviation & par le changement des lettres, qu'ils font méconnoiffables dans les anciens noms, Mëfer, Mëf fier, Meffire, Mofsën, Mëfsën, Moffer, Mofsënhier, Mofsën&c.

hor,

trouve dans, Meffen, Meffer Mes-fier, & Mes-fire, qui ré pondent également à Monfieur & à Mon-feigneur. De là l'ancienne expreffion, Meffire Mes-Dieu; mon Seigneur mon Dieu.

L'adjectif poffeffif de ces différens noms eft, Mon. en v. fr. mies; dont pour abréger on retrancha l'i; refta mes, qu'on

On changea auffi en o l'e de, mes; ce qui fit mos qu'on trouve dans, Mofsën, Moffer Mos fur, Mos-feiner, &c. titres qu'on voit exprimés dans d'anciens actes par le Sigle, ou abrégé MJ; comme nous abrégeons, Monfieur par Mr.

À l'égard du fubftantif, fieur qui dérive du lat. fenior, on en a fait par des retranchemens & des changemens de lettres dans différens temps, feiner, feinor fenhier, fir, fire, fer, fenhen, ou fegnen, fen, fenhor, fenher ou feigner. Et l'on fe contentoit, comme on l'a déjà vu, de prendre la derniere fyllabe en, de fenhen, dont on faifoit précéder fa fignature.

C'est ainsi qu'on voit dans les anciens titres. En Bernardus de Andufa, & en v. 1. Ëou en Pêirë Bermon; moi M.Pierre Bermond. On y voit auffi. El Seiner en Ramon Pëlët; le Seigneur M. Raimond Pelet, &c.

Quelques-uns de ces titres qui font aujourd'hui fixés par l'ufage, avoient autrefois une application différente. On donnoit le Sire à tous les hauts Jufticiers. On traitoit en langue romance de Moffen, les Eccléfiaftiques, les Nobles, les Juges. On donnoit du Meffier, à un Avocat, & du Segnen à un fimple bourgeois. Et au XV. fiecle on difoit Mofsënhë San Doumënjhë, & Mofsën-hier San Loïs.

MOUSSURDË; Un jeune monfieur; & non " un petit monfieur; qui le plus fouvent eft un terme de raillerie, ou de mépris.

MOUSSURËT; Expreffion affectueufe; mon cher monfieur. MOUSTACHOU. Voy. Ba

vâdo.

MOUSTADO; Du moût chaud pour abreuver les fûtailles. Voy. Racâdo.

MOUSTARDËN; Colere emporté, qui fe fâche & fe dépite ailément.

MOUSTEJHA, ou moufta; Rendre du moût.

MOUSTELO, ou poulido; La belette vulgaire qui a le bout de la queue noir. Les animaux fuivans font du genre de la Belette; favoir, le Furet, qui fert pour la chaffe au lapin. Le Putois qui eft d'un brun jaunâtre, & qui a le museau blanc. La Martre des bois de fapin; la Martre domeftique, qui a le gofier blanc, la Zibeline de Sibérie, l'Ichneumon, ou Rat de Plaraon, &c. MOUSTI; Mâtin, dogue. Groffier, mal-bâti.

MOUSTIE, mostié, mounaftie; Monaftere, ou Couvent de Moine. en v. fr. Moûtier.

MOUSTO, moulzo, trach, ou moûzo; La traite, ou la quantité de lait qu'on trait, ou qu'on tire en une fois. On af femble plufieurs traites pour faire le beurre, ou les gros fromages.

MOUSTOUS; Plein de moût, ou qui rend du moût. = Mouf tous; gluant. Douceâtre. A las mans toutos moufloûzos; il a les mains gluantes, ou toutes dégoûtantes de moût.

MOUT, où mou; v. 1. Beaucoup, mou car; très-cher, & proprement, beaucoup cher.

MOUTEDOUTS. v. 1. Multi

tude.

MOUT-PARLABLAMËN. v. l. En plufieurs manieres. lat. multifarian.

MOUTEL; Un grumeau de fel, ou de quelqu'autre matiere. Moutël eft le diminutif de moûto. MOUTËLI (së); Se grumeler. Lou lach së moutelis.

MOUTËZA. v. 1. Multitude. No podian tráirë lo ret për la moutëza dëls pêifsës; il avoit une fi grande quantité de poif

fon, qu'ils ne pouvoient tirer le filet.

MOUTI & mouta; v. 1. Mouta companha ab glazi; une grande troupe avec des épées.

MOUTIFLAOU, ou toulidou; Joufflu, mouflard, maflé qui a des joues maflées. Ce gros mouflard, ce gros joufflu. Cette femme eft trop joufflue; elle a de trop groffes joues.

MOÛTO de rûfco; Motte à brûler; & non, tourbe. Les mottes à brûler pour le chauffage des pauvres font faites avec de la tannée. Voy. Rúsco.

Les tourbes font des mottes à peu près cubiques & d'une matiere bitumineufe dont on fe fert pour le chauffage dans les Provinces du nord du Royaume. Ce font d'anciens gazons de marais convertis en bitume.

MOÛTO dë nêou; Une pelote de neige. pr. plote.

MOÛTO. v. 1. Colline, éminence, tertre fur lefquels on bâtiffoit des Châteaux. b. lat, mota. De là le n. pr. La Motte.

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MOUZË ou moulzë; Traire, ou tirer une vache, ou une chevre. Les temps du verbe, traire font. Je trais, nous trayons, j'ai trait, je trairai, trayant, qu'on prononce trèiant, du lat. emungere.

MOVËDUR, movëdôirë ; v. 1. Meuble, chofe mobile. Caufa non movedûra; immeuble, ou chofe qu'on ne peut remuer, ou tranfporter, du lat. movere.

Li hom që fon tënédors dë poffeffios é caufas non movëduras; v. 1. Ceux qui ont des immeubles.

MUDÂ, ou dëmuda ; Remuer un enfant, ou le changer de lange, de couche, remuer un enfant à l'âtre.

MUDA; Changer, déloger, déménager, du lat. mutare.

MUDAIRO; Remueufe: femme qu'on donne pour aide à une nourrice dans les grandes maifons & qui remue un enfant.

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