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MUDO, ou defmûdo; Le maillot terme collectif qui fe dit du lange, de la couche, de la bande, &c. = Mûdo; le temps pendant lequel l'enfant eft au maillot. A prës aqël' ëndëco à la mûdo; cet enfant a pris ce mal au_maillot. = Mûdo. Voy. Bouraffo.

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MUGAN; Le cifte à feuille cotonneufe & à fleur couleur de rofe fous-arbriffeau dont les feuilles prises en 'fumée, font le même effet que le tabac en cor. de, ou tabac à fumer.

MUGHË ; La Jacinthe ; & non, le Muguer. La Jacinthe eft une plante bulbeufe dont on orne les parterres; à cause de la fleur blanche, bleue, & couleur de rofe.

Le Muguet en fr. qu'on appelle auffi, Lis des vallées, eft fort peu connu en Languedoc il donne une fleur blanche en grelor.

MÛGO, ou moûjhës; Le Cifte femelle à feuille étroite & à fleur blanche. Il y a un grand Cifte dans nos Landes qui eft le même que celui fur lequel on recueille dans le Levant la réfine appelée Labdanum, drogue de

Pharmacie.

MUJHOLO. Voy. Dôrghë. MUJHÔOU, mujhol, majhôou. Voy. Roufsë.

MULAR. v. 1. Mouiller. Mulec; il mouilla. Mulat; mouillé. Lo pa mulai, (intectus panis.) MULTO. v. 1. Punition, amende, du lat. mulita.

MURALIA; Clorre de murs. MURALIÉ; Une fabliere: piece de charpente de fept à huit pouces de gros, ou d'épaiffeur, foutenue quelquefois par des corbeaux, & qui étant appliquée contre un mur, fert à foutenir les folives d'un plaucher: c'eft une forte de demi-poutre.

Lorfqu'on n'eft pas à portée du fable des rivieres, on appelle fabliere, un lieu de l'intérieur des terres d'où l'on tire du fable.

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MÛRGO. Voy. Mirgo. MURTRO, ou erbo d'áou lâghi; le Mirthe, arbriffeau qu'on cultive dans les jardins, & dont les feuilles font aromatiques : il étoit confacré à Vénus, il fut pour cette raifon le fymbole de l'amour & du mariage, fuivi le plus fouvent de chagrins & toujours de foucis; ce que fignifie êrbo d'âou lâghi : il fervoit à couronner nos nouvelles mariées le luxe a fubftitué depuis peu cette couronne une cocarde de rubans d'or & d'argent.

.

Les mœurs des Romains, qui habiterent long-temps cette Province, s'y retrouvent dans les plus petites chofes.

MUS. Nous connoiffons deux endroits dans la Province qui portent ce nom; la paroiffe de Mus, au Diocefe de Nîmes; & ce qu'on appelle la Ville de Mus, dans la paroiffe de Durfort, au Diocefe d'Alais.

Cette Ville de Mus paroît n'avoir été qu'une maison de campagne, (Villa) appartenant à quelque grand Seigneur : elle étoit dans un endroit aride, élevé & refferré par des rochers d'un afpect affreux. L'on ne conjecture fa fituation; & cet endroit n'est remarquable que par un aqueduc de bonne conftruction, qui aboutit à un petit efpace fufceptible de culture.

Cet aqueduc dont il y a de beaux reftes, amenoit par de longs circuits, au milieu de ces rochers, l'eau d'une fontaine appelée, fon das Sarazis.

Mus, feroit-il le même nom que celui d'un Général des Sarazins appelé Mufa? Ces infideles avoient fait d'affez longs féjours dans la Septimanie, pour y avoir conftruit ce monument peu connu, quoique digre des Romains: & le nom du général abrégé dans celui de Mus feroit en même temps refté au lieu

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de fon habitation.

MUSCARDINS; Des Mufcadins petites paftilles fucrées où il entroit autrefois du mufc.

Mufcardins nom qu'on donne aux vers à foie morts de la maladie appelée mufcardine, qui les defféche & les rend

blancs.

MUSCLE; La Moule coquillage de mer & de riviere dont il y a différentes efpeces : les principales font la Moule de Magellan , recherchée par les Amateurs de coquillage pour fa belle couleur pourpre la Pinne marine; efpece de grande Moule, qui porte une touffe de foie rouffe & très-fine, qu'on croit être le Biffus des Anciens. Toutes les Moules ont de pareils fils qui fervent à les amarrer contre les fecouffes des vagues de la mer.

Un mufcle, en fr. est une partie charnue des animaux deftinée à être l'organe du mou

vement; & dont le bout eft.un tendon. Il y a des muscles qui ont la forme de nos Mufcles.

MUSCLES. v. 1. Épaules. Li Farifeus aman los primers fetis ëls maniars; é las primeiras cadiêiras e las Sinagogas. Lian los gran fåifses no portables els paouzan fobr'ëls mufclës dës homës; & les chargent fur les épaules des hommes; (& imponunt in humeros hominum.)

MUT. v. 1. Muet. Li mut parlan.

MUTUS; Motus: expreffion familiere par laquelle on avertit quelqu'un de ne rien dire.

MÜZA; S'arrêter en chemin, être oifif.

MUZÂIRË; Mufard, fainéant.

MÛZO; Délai, retardement.

Prënghêrên lou cami d'Alés :
E d'Alés fan paouzo, ni mûzo,
Galoupêrën dëvés Andûzo.

Lou Saghë dë Mounpelić.

N.

97

N

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N

Lorfque dans un mot françois il y a deux n, comme dans, manne mannequin, bannir, anne, Susanne, année, &c. On n'en prononce qu'une, ou comme s'il y avoit, mane, manequin, &c. C'eft en quoi péchent les Languedociens qui font fi enclins à doubler cette lettre, qu'ils en mettent quelquefois deux dans les mots où elle eft fimple; comme dans, dîner, qu'ils prononcent dans bien des endroits dinner, ou din-ner.

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Cette confonne a deux prononciation en françois, une liquide; comme dans, ânerie ; l'autre muette comme dans ancien. L'n eft liquide, lorfqu'elle modifie la voyelle qui la fuit, & qu'elles forment enfem ble une fyllabe: telle eft la fyllabe, ne d'ânerie: elle eft muette lorfqu'elle modifie la voyelle qui la précéde, avec laquelle elle ne fait qu'une fyllabe; comme la fyllabe, an du mot, ancien.

Cette derniere forte de fyllabes font du nombre de celles qu'on appelle voyelles nazales. On en compte cinq; favoir

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an en, in, on, un; auxquelles on peut ajouter, am, em, im, om, um ; qu'on prononce fourdement, quelque place qu'elles occupent dans le mot; comme dans, enfant, tendre, patente, manteau, enfin, infini, once, un, amphigouri, em

mouton "

barras, importun, &c.

Ces fortes de voyelles font inconnues dans les finales des mots languedociens où l'on fait l'n liquide; & par une fuite naturelle les habitans de nos Provin

Tome II.

NA

ces portent cette n liquide dans les mots fr. tels que, bon, ancien, matin, importun, bâton, &c. qu'ils prononcent comme s'ils étoient écrits, boue, anciene, bâtone, &c. au lieu que I'n finale doit y être prononcée fourdement; à quoi les Gafcons manquent le plus fouvent.

Dans l'ancienne orthographe languedocienne, l'n fuivie d'une h, avoient la valeur du gr mouillé françois. Ainfi on prononçoit, anhel, pënhora, &c. comme agnel , pëgnora, &c. Voyez le commencement de la lettre G.

NA. v. 1. eft le figle, ou les lettres abrégées de Domina, ou Dona, en ufage dans le XII. fiecle. C'eft ainsi qu'on voit dans les anciens actes, Na Rigdouda; Dona, ou Domina Rigauda.

Le Traducteur du N. T. Vaudois, ne donne le Na qu'aux femmes les plus qualifiées, ou qu'il croit telles : de même qu'il donne l'En aux hommes & ne met quelquefois qu'une n pour les femmes: c'eft ainsi qu'il fait dire à St. Paul. Saludats Na Prifca, la máifo de N. Eftivena d'En Aquila, d'En Fortunat; faluez Madame Prifque, la maifou ou la famille de Madame Etienne & MM. Aquila & Fortunat.

On y voit auffi, Na Sara; Madame Sara, ét lë sërpéns ënganec Na Eva ab la fua guifcofia; Madame Éve fut féduite par les artifices du ferpent. Intrec Maria e la mâifo dë Zacarias é faludec Na Elifabet; & falua Madame Elifabeth.

NA, nap, ou nabë; Un navet: racine potagere.: = Nabë; N

le pivot de certaines plantes qui pivotent, ou dont la racine s'enfonce à plomb à la différence de celles qui tracent, ou qui s'éten, dent horizontalement. NADADO, terme de nageur. Voy. Arcado.

NADADOU, ou bagnadou; Un baignoir: endroit d'une riviere propre à nager & à s'y baigner. Bagnadou; une baignoire, ou un cuvier pour prendre des bains domestiques.

L'art de nager devroit entrer dans le plan d'éducation des jeunes gens; plutôt que d'autres arts frivoles dans lefquels on les exerce avec beaucoup de dépenfe & peu ou point de profit.

NADAIKË; Un nageur, un baigneur: ce dernier terme s'applique également à celui qui prend le bain & à celui qui le donne; ou au maître des bains, établis dans les grandes villes & de ceux des eaux Thermales.

On donne fort improprement le nom de, baigneur, aux perruquiers des petites villes, qui n'ont point chez eux de baignoire & qui n'ayant d'autre talent que de frifer & de poudrer, ne favent ce que c'eft que de baigner leurs pratiques.

NADALË; Les huit jours qui précédent la fête de Noël. NADALËN; De Noël. Souc Nadalën; bûche de Noël.

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NADAOU; Noël. en v. fr. Nolet. Naddou; n. pr. francifé dans Nadal, du lat. Natalis qu'on donne pour nom de baptême; comme fi c'étoit celui de quelque Saint qu'on pût invoquer. Souc de Nadaou, ou Nadalën; la bûche de Noël. C'eft un gafconifme de dire, à la Noël; au lieu de, à Noël. Le proverbe dit, à Nadâou, άρτι fio; à Pâfco, âou ro. Voy. Calëndos.

NADELO; La fardine fraîche: poiffon de la méditerranée.

NADILIO, ou anîlio: terme de meûnier; l'anille: plaque de

fer en carré-long dont les deux bouts font en queue d'aronde. L'anille, ou l'anil est encastré dans la partie inférieure & au centre de la meule tournante d'un moulin à farine, laquelle eft foutenue par l'anille qui porte ellemême fur l'axe vertical, qui fait tourner cette meule.

NADIUEL; L'Orvai; petit ferpent de couleur de fer poli: il eft court, tardif, ferme & liffe au toucher. Le bout de fa queue n'eft point amenuifé en pointe comme dans les autres ferpens.

Le peuple croit l'Orvai aveugle & fi méchant, que c'est un dicton vulgaire, que fi l'Orvai voyoit clair, il feroit capable de démonter un cavalier. Deux balourdifes; ce reptile a de fort bons yeux, quoique petits; & d'ailleurs jamais animal ne fut plus doux, plus pacifique & plus ftupide.

:

Il ne faut pas confondre l'Orvai, ou Nadiuel, dont nous parlons avec celui qu'on trouve aux environs de Montpellier qui eft le Seps, ou Calcides des Naturaliftes vrai lézard fous l'apparence d'un petit ferpent; il a quatre pattes qu'on n'apperçoit qu'en y regardant de près; ces membres font à la vérité, fi foibles & fi court, qu'ils ne femblent lui fervir que de parade; & il n'en eft pas moins obligé de ramper fur le ventre.

On voit par l'exemple du moc N'-a-d'iuel que le languedocien ne le cede point au grec pour la facilité de faire des noms & des noms énergiques.

NADO, particule négative; point, pas. Nour m'ën dounet nado; il ne m'en donna point. en efpgl. nada.

NAFO. Voy. aigo náfo. NAFRAR. v. 1. Bleffer, ftafilader, balafrer.

NAFRO, & en v. 1. nafra; balafie, ftafilade.

NAISSE, ou brulia, en parlant des femences mifes en terre;

Lever, ou poindre. Lou bla ës naf. cu; le bled a levé. Es nafcu coum'un boulë; il eft venu comme un champignon.

NAISSE; Naître. On dit, natif d'un tel endroit ; & non, nénatif d'un tel endroit : terme du bas peuple de Paris.

NAISSEDURO; Mal d'avanture: efpece de panaris le moins dangereux; il vient à la main, & lorfqu'il fe forme au bout des doigts il n'occupe que les tégumens.

NAISSEMEN, ou naissenfo; v. 1. Naiffance. Pays. Baros de tot naifsëmen. Hommes de quelque pays que vous foyez. (Viri ex omni natione. ) Li maior për naifsëmën; les Sénateurs; (majores natu.)

NAISSENSO. Ëfan dë naissênfo; enfant nouveau-né ; & non, enfant de naiffance ; ce qui fignifie, iffu de parens nobles. Es inoucën coum'un ëfan dë naifsënfo; il eft innocent comme l'enfant qui vient de naître.

NANET, ou nët; Un nain, petit nabot. Lou Diou nanët; Cupidon.

NANOUN. n. pr. Nanette, dit pour Annette.

NANTI; Avancer, expédier.
NAOU, néouco ; Auge à pour-

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qu'il commence aux premiers jours de Février: il femble qu'il faudroit dire tout le contraire.

NAOUCADO, ou nâoucat; Une augée, ou plein une auge. NAOUKË, diminutif de nãou; une petite auge.

NAOUT. v. 1. Haut, élevé. U pui gran é nâout ; une large & haute montagne.

de

NAOUTOU; Hauteur. Ës dë ma nâoutou; il eft de ma taille ou de ma hauteur; & non, mon hauteur. Il y a de l'eau de ma hauteur.

NAOUTRËS

nous

nantres, оц nous dous; nous; & non › autres imité de l'efpgl. nos otros.

NAP. v. 1. Écuelle; (carinum.)

,

NARIDOS. Voy. Rambal. NARILIOS, ou nazîlios; Les les nanarines des perfonnes feaux des animaux quadrupedes. NARO; Le nez. au figuré; museau groin trogne. Li bailer un co de poun fu la náro.

NARO; Odorat. Sënti dë náro; avoir bon nez. A bôno nâro; il a l'odorat fin; ce qui fe prend auffi pour fagacité. NARSOUS; Humide. NARUT; Fin, rufé, péné trant, fubtil, adroit.

NARUT; Méchant, vicieux. NAS. Aco n'a pa jhës dë nas; cela n'a ni tête, ni queue, cela ne fignifie rien.

NASSO; Prairie qui enfonce fous les pieds.

Ces prairies font une espece de plancher qui porte fur l'eau d'un lac fouterrain: il eft principalement formé de l'enlace ment des racines du grand fouchet à l'épaiffeur d'environ un pied, & fi bien liées entr'elles qu'elles ne fe féparent que dif ficilement.

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On voit tout près de Tivoli un pré de cette efpece: une groffe fource qui paffoit par-deflous a creufé & emporté une grande partie du pré; il s'en est détaché

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