ANNE'E J. C. 411. 412. dique l'Empi ment. PAGN 449 450 vé l'ennemi qui étoit proche de Clermont en bon état & DE bien fur les gardes, il ne put lui tuer qu'un Parti de Sol- ERED dats (A). L'année fuivante Maxime que Géronce avoit fait proMaxime ab- clamer Empereur en Efpagne, fe voïant avec trop peu de re volontaire- forces pour pouvoir garder ce Tître, y renonça volontairement. Quoiqu'en confidération de fa modeftie on lui accorda la vie, il ne crut pas pouvoir affés compter fur la parole d'Honorius, pour ne pas devoir fe mettre à l'abri du reffentiment de cet Empereur; c'eft pourquoi il alla vivre parmi les Barbares qui poflédoient les autres parties de l'Espagne (B). Par fon abdication la Province Tarragonoife, excepté ce que les Barbares occupoient, fut de nouveau réunie à l'Empire, fans que l'on puiffe sçavoir si le Comte Constance paffa pour cet effet en Efpagne avec fon Armée, ou s'il y envoïa feulement fes Capitaines. Retraite des Ataulphe étoit cependant toujours dans l'Illyrie à attenGots dans les dre la réponse d'Honorius fur les propofitions de paix qu'il Gaules. Ils y commettent des hoftilités. lui avoit fait faire. Ennuïé à la fin de la lenteur d'Hono- Le Roi Got étant donc paffé dans les Gaules où il emme- (4) OLYMPIODORE, OROSE, PROS-11 fa femme, & l'Abbé de Vairac qu'elle (B) OLYMPIODORE, OROSE, Liv. 7. chap. 42. PROSPER dans la Chronique & d'autres. Mariana marque qu'elle étoit déja l'avoit époufé à Imole. A en juger ELE D'ES PAGNE. 450. 451. pour fon Mariage avec Placidie, à la main de qui le Comte Dans ce même tems deux Evêques zélés, appellés Paul & En 413. Avit Prêtre, natif de Brague, partit pour la Palestine, foit dans le deffein de vifiter les Lieux Sacrés où Jefus-Chrift a opéré notre Rédemption, foit par envie de voir Saint Jerôme & de s'informer plus parfaitement des erreurs d'Origêne (C). ANNE'E J. C. 412. 4130 Révolte d'Héraclien DE Héraclien s'étant révolté en Afrique, paffa en Italie avec une nombreuse Armée dans la réfolution de faire la guerre contre Honeà Honorius ; de forte que le Comte Conftance fut obligé rius. d'accourir avec toutes fes Troupes au fecours de l'Empereur fon Maître. Dès que celui-ci fe fut éloigné des Gaules, Ataulphe & Jovinus qui s'étoient ligués ensemble, travail-lerent à affermir leur parti. Jovinus prit Vienne en France. & plufieurs autres Villes, mais au milieu de fes glorieuses. expéditions, il se brouilla avec Ataulphe, pour avoir nommé Céfar, contre fon gré, Sebastien son frere. Le Roi Got picqué de ce procédé, députa fécrettement à l'Empereur Honorius un de fes Confidens pour l'affûrer, que s'il concluoit avec lui la paix qu'il fouhaitoit depuis fi long-tems, & qu'il lui avoit fait demander tant de fois, il lui envoïeroit les tê-tes des deux Tyrans, & il remettroit les Gaules fous fa domination. Honorius prêta volontiers l'oreille aux propofition d'Ataulphe, & les articles du Traité furent, qu'Ataul phe auroit dans les Gaules l'Aquitaine pour s'y établir, lui (4) OROSE, Liv. 7. chap. 42. OLYM-II Auguftin. PIODORE, PROSPER. (C) Conjectures tirées de ce que l'on (B) OROSE dans l'Avertiffement à S. dira par la fuite. Ataulphe fait la paix avec l'Empe reur. ANNE'E J. C. 413. DE Défaite & baftien fon frere. & tout fon monde ; & pour y vivre tous comme Sujets de Ataulphe foufcrivit à ces conditions, quoiqu'affés méconmort de Jovi- tent de la derniere. Voulant remplir fes promeffes, il marcha nus & de Sé à la tête de fon Armée contre les Troupes que Sébastien commandoit, & il fondit fur elles tout-à-coup avec tant de fureur qu'il les mit facilement en déroute au grand préjudice de Sébastien à qui il fit couper la tête. Sur la nouvelle de cette expédition, Jovinus fe retira à Valence fur le Rhône, parce que c'étoit une Place forte. Le Roi Got alla tout de fuite l'y affieger, & aïant emporté la Ville d'affaut, les uns difent qu'il tua Jovinus, & d'autres qu'il l'envoïa prisonnier à Honorius, & que Dardane ôta la vie à ce Tyran (B). Héraclien a Le brouillent de nouveau. Lorfqu'Honorius fut délivré en Italie du Tyran Hérale même fort. clien que Marinus défit, & qui perdit la vie, le Comte Les Gots & Conftance retourna dans les Gaules. Arrivé dans cette Proles Impériaux vince, il fomma Ataulphe de lui remettre la Princeffe Placidie, avec laquelle il vouloit fe marier, en vertu d'un confentement qu'Honorius lui avoit donné en fécret; mais Ataulphe qui étoit entiérement épris des charmes de fa prifonniere, & qui ne fouhaitoit pas avec moins d'ardeur que lui de l'avoir pour femme, éludoit toujours fous différens prétextes de fatisfaire à cette demande. Un des principaux motifs qu'Ataulphe alléguoit pour fon refus, étoit, qu'on ne lui païoit point l'argent ni le bled dont on étoit convenu: ainfi il fe contentoit de promettre qu'en lui donnant l'un & l'autre, il rendroit la Princeffe; perfuadé que les Romains dont le Tréfor étoit épuifé, ne pourroient pas remplir ces conditions. Le Comte Conftance choqué de fes réponses, réfolut enfin de contraindre les Gots par la voie des armes à lui livrer Placidie. Ataulphe de fon côté commenà douter de la folidité de la paix conclue avec Honoçant rius, fe difpofa à recommencer la guerre, fans qu'il parût agir dans d'autres vûes que d'avoir pour fa demeure quelPlace forte. Flatté de l'efpérance de pouvoir donner Narbonne & ainfi quelque couleur à fes entreprises militaires, il fortit Prife de que ERE D PAGN 451 de de Valence fur le Rhône, & il alla tenter de prendre Marfeille par furprise; mais Boniface qui commandoit dans 45. cette Place, fit une fi vigoureuse défense qu'Ataulphe fut IRE D'ES- 452 ANNE'E DE J. C. 413. autres Places contraint de faire retirer fon monde, après avoir été lui- de quelques 414. Mariage Placidie qui étoit toujours dans le pouvoir d'Ataulphe, l'Ame, pro La question fur l'origine de notre Ame étoit alors fort Question fur Tome II. E pendant le féjour qu'il fit avec lui, des erreurs des PrifciANNE'E DE lianiftes qui infectoient l'Efpagne, le fuppliant de J. C. 414. 415. S. Jérôme confulté fur le jet. Pélage fa meux Héréfiarque. pren dre la plume, pour les combattre & pour les détruire (A). Orofe vit Saint Jérôme à l'occafion du principal doute femme fur qui l'amenoit & des autres qu'il étoit bien aife d'éclaircir. Il y avoit alors à Jérufalem, Pélage Moine Anglois, qui après avoir femé fes erreurs en Angleterre & à Rome, étoit paffé à cette Ville Sainte pour y en faire autant. Sur la nouvelle de fon voïage en Paleftine, l'Eglife de France le fit fuivre de deux vénérables Evêques appellés Lazare Evêque de Marseille, & Heros Evêque d'Arles, pour empêcher que fes erreurs ne fiffent du progrès en Orient. Les deux Députés du Clergé de France animés d'un faint zéle, ne négligerent rien pour engager les Evêques de Paleftine à examiner dans un Concile la conduite de cet Héréfiarque, & leurs peines ne furent point entiérement perdues. Ils eurent la fatisfaction de voir affembler à Diofpolis un Concile, à la tenue duquel Orofe, ce Prêtre Espagnol dont j'ai déja Concile de Diofpolis te nu à fon fujet. (4) S. AUGUSTIN, Epitre 28. Livre contre les Prifcilianiftes, Tom. VI. OROSE dans l'Avertiffement à S. Auguftin. (B) IDACE, dans les Faftes, MARCELLIN dans la Chronique, GENNADE dans les Ecrivains, chap. 47. & beaucoup d'autres. ERE D'ES PAGNE. 452. 453. |