J. C. lébreront un Concile le premier jour de Novembre, & y ANNE'E DE affifteront tous, fous peine d'excommunication pour l'Abfent, à moins qu'il n'ait quelque excufe légitime. L'on rendit enfuite des actions de graces à Dieu & au Roi dans la maniére ordinaire, & on termina le Concile, dont Ervige figna les Actes le 25. de Janvier (A). 681. 682. Temple à Ervige marie fa fille Cixilone avec Egiza. Cependant la défunion continuoit de régner entre les familles d'Ervige & de Wamba. Le Roi à qui elle caufoit de l'inquiétude, prit le parti, pour la faire ceffer & pour s'affermir fur le Trône, de donner fa fille Cixilone en mariage à Egiza, Neveu de fon Prédéceffeur (C). Dans le Concile de Toléde tenu l'année fuivante, Canon IV. on accorda la protection de l'Eglife à la femme & aux enfans d'Ervige, en récompenfe du foin que ce Prince avoit pris de défendre fes Sujets contre les Armes des Ennemis. Il n'est point fait d'autre mention de cette guerre défensive dans les Auteurs. De-là vient que l'on ignore, quels étoient ces Ennemis, dont on a été alors fi charmés d'être délivrés. Pour moi, je m'imagine, que comme les Sarazins avoient pouffé leurs conquêtes fi avant dans l'Afrique, ces Barbares fe montroient avec leurs Flottes fur les Côtes d'Espagne, & qu'Ervige fur cette nouvelle, mit en Mer un bon nombre S. Léon II. de Vaiffeaux, avec lefquels il les contraignit de se retirer. Pontife de Rome. 683. Concile XIII. de Toléde. Saint Agathon Pontife de Rome étant mort le premier de Le Roi Ervige, qui fouhaitoit fort de remédier à tous les (4) Actes du Concile : ISIDORE de || Badajoz. (B) Infcription fur une Pierre de la même Eglife, rapportée par PADILLA & par plufieurs autres. (C) Don ALFONSE le Grand, dans fa Chronique. AGNE. 721. Les premiers étoient, de la Métropole de Toléde, Saint De la Province de Brague, Liuva fon Métropolitain, De la Province de Mérida, Etienne fon Métropolitain, De la Province de Séville, Florefind fon Métropolitain, De la Province de Tarragone, Cyprien fon Métropoli- De la Province de Narbonne, Sunifred fon Métropoli- A l'égard des cinq Abbés, ils fe nommoient Abfalius PAGNE. 721. caulphe, gros Seigneurs: Wandémire, Récared, Egiza, L'on ouvrit le Concile le quatrième jour de Novembre I. En confidération de ce que les Complices de la révolte de Paul contre le Roi Wamba font en grand nombre, qu'ils ont tous été déclarés infâmes, & que tous leurs biens ont été confifqués, le Concile ordonne qu'ils feront réhabilités & rétablis dans leurs dignités, dans leurs droits, & dans tous leurs biens appliqués au Fifc ou Patrimoine du Roi, parce que la clémence du Prince le défire ainfi. La même faveur fera auffi accordée à tous ceux, qui du tems du Roi Chintila, ont été pareillement notés d'infamie pour de femblables motifs. II. Par le paffé, les Rois avoient privé quelques Seigneurs de la Dignité de Palatins, & les avoient condamnés à mort & à une infamie perpétuelle, fans écouter leur juftification. Le Concile, pour empêcher des injuftices fi criantes, défend qu'aucun Palatin, ou Evêque ne foit déformais dégradé, ni privé de fes biens, ni appliqué à la queftion, ni condamné au fouet, ni emprisonné, avant que les Evêques, les Grands & les Gardingues affemblés, aïent pris connoiffance de fon affaire, voulant, s'il fe trouve coupable, qu'il foit puni fuivant les Loix. L'on ne pourra contrevenir à ce Décret, fans encourir l'excommunication. [On voit par ce Canon le crédit & les Priviléges, dont les Grands d'Efpagne jouiffoient alors. ] III. Comme les Peuples devoient de grandes fommes au ERE D'ES- Tréfor public pour les Impôts, ce qui étoit cause qu'ils fe ANNE'E DE trouvoient opprimés; on confirma la remise que le Roi faifoit de tous les arrérages des tributs, jufqu'à la premiére année de fon Régne. PAGNE. 725. IV. Eu égard aux grandes obligations que l'on a au Roi, V. Défense d'épouser la Veuve du Roi, ou d'avoir avec VI. Aucun Efclave que ceux du Fifc, ne pourra parvenir à la Dignité de Palatin, ni être chargé de l'administration des revenus de la Couronne. VII. L'on défend aux Evêques & aux Miniftres de l'Eglife, fous peine d'être dégradés, de dépouiller les Autels, d'y éteindre les lumiéres, & de ceffer d'y célébrer le Saint Sacrifice de la Mefle, comme plusieurs d'entre eux le faifoient aïant du reffentiment contre quelque perfonne, dans la penfée d'obliger ainfi Dieu & les Saints à coopérer à leur vengeance. Si quelque Séculier fe trouve dans le même cas pour l'avoir fait faire, il fera privé de fes droits & dignités, & tenu perpétuellement pour infâme. VIII. Tous les Evêques, qui feront appellés par le Roi ou par le Métropolitain, foit pour la célébration des Fêtes principales, telles que font Pâques & Noël, foit pour la confécration d'un Evêque, foit pour d'autres affaires qui regardent le bien commun de l'Eglife, obéiront fans délai, à moins qu'ils n aïent quelque empêchement légitime : autrement ils feront excommuniés. IX. L'on approuve & l'on autorife tout ce qui a été réglé par le Concile de Toléde, tenu la premiére année du Roi Ervige. X. A la réquifition de Gaudence, Evêque de Valérie, on déclara que les Evêques, qui par humilité & par dévotion, J. C. 683. Arrivée d'un Légat du Pape en Espaghe: fujet de Lon voiage. recevoient la pénitence, étant en danger de mort, fans fe XI. On ne donnera point azile aux Eccléfiaftiques fugitifs XII. Les perfonnes, qui du jugement de l'Ordinaire, auront recours au Métropolitain, parce que l'affaire est avec l'Ordinaire, ne pourront point être excommuniées par celuici. Il en fera de même du Métropolitain, fi le procès eft contre lui, & que fa partie fe pourvoïe devant un autre Métropolitain, ou en appelle de tous les Métropolitains au Roi. XIII. On rendit graces au Roi, priant Dieu de lui accorder une longue vie, & de combler de félicités fa Perfonne & fon Roïaume. Enfuite, on termina le Concile (A), que le Roi Ervige confirma le treiziéme jour de Novembre d'une maniére authentique (B). Peu de tems après que le Concile étoit fini, c'est-à-dire fur la fin de l'année, il arriva en Efpagne de la part du Pape Saint Léon II. un Légat appellé Pierre. Il apporta les Actes du VI. Concile Général de Conftantinople, tenu du tems de Saint Agathon, Prédéceffeur du même Saint Léon, contre les Monothélites qui nioient, qu'il y eût en JesusChrist deux Volontés, l'une Divine, & l'autre Humaine *. Saint Léon l'avoit auffi chargé de deux Lettres, dont l'une étoit adreffée à tous les Evêques d'Efpagne & l'autre au Roi, pour demander que le Concile de Conftantinople fût reçu canoniquement dans un Concile Général de toute la Monarchie des Gots. Le Roi, Saint Julien Métropolitain (4) A&tes du Concile. (B)LOAYSA & le Cardinal d'AGUIRRE. Théodofe Evêque de Pharan, fut le premier qui enfeigna cette Doctrine Hérétique vers l'an 620. Ses Sectaires, dont le nombre devint en peu de tems affez confidérable, furent appellés MoRothélites, d'un mot Grec qui fignifie l'erreur à laquelle ils étoient attachés, de ERE D'ES 721. |