J. C. 688. Felix Archiprêtre de Toléde, Wifande Archidiacre & ANNE'E DI Mufance Primicier : les Abbés Abfale, Géronce, Gabriel Caftor, Sifebert, Eulale, Involat & Adéodat ; & des Illuftres Seigneurs Palatins, Oftulphe, Wimare, Vitul Tranfemond, Valdéric, Nauste, Cixila, Gisclamond, Sifalde, Teudila, Séverin, Sona, Ara, Traferic, Erga, Suniemire & Audemond. Le Roi y tés. Ils s'affemblerent tous le onzième jour de Mai dans l’Epropofe quel- glife Prétorienne des Apôtres Saint Pierre & Saint Paul. ques difficul- Le Roi entra dans le Concile, & après les avoir falués il leur dit qu'ils verroient dans un Mémoire qu'il leur apportoit & qu'il leur recommendoit d'examiner avec foin, les motifs de leur convocation. Il leur remit enfuite fon Ecrit, & il fe retira. Tout le contenu de cette Piéce se réduisoit à demander confeil fur deux Sermens qu'il avoit faits au Roi Ervige; l'un en époufant fa fille Cixilone, par lequel il lui avoit promis de protéger & de foutenir en tout fa Femme, fes Enfans, fes Gendres, & fes Brus ; & l'autre au tems de fon élection, s'engageant de rendre justice à tous fes Sujets. Egiza représentoit qu'également lié par ces deux Sermens, il fe trouveroit extrêmement embarraffé fur la conduite qu'il devroit tenir, fi quelqu'un formoit quelque juste demande contre fa belle-mere, ou contre fes beaux-freres : il ajoûtoit qu'un autre fujet d'inquiétude pour lui, étoit qu'il y avoit quelques perfonnes, qui du tems de fon Prédéceffeur, avoient été injustement dégradés de Nobleffe & dépouillés de leurs biens, & qu'il lui paroiffoit, qu'après avoir juré de foutenir les intérêts de la Famille d'Ervige, on ne pouvoit revenir contre ces injuftices. Enfin, il prioit le Concile de l'éclairer fur la conduite qu'il devoit tenir dans ces fortes d'occafions, pour ne point violer aucun de fes Sermens, où de lui marquer auquel des deux il devoit dans le besoin donner la préfé On y expli rence. Le Concile, après avoir lû le Mémoire du Roi, commença, fuivant la coutume, par la Confeffion de Foi. On traita enfuite les Points dont Saint Benoît II. avoit demandé la correction, dans l'Apologie qui avoit été envoïée à Rome. D'abord l'on déclara, que s'il étoit dit dans cette Apoque l'Apolo-logie, que la Volonté avoit engendré la Volonté, cela ERE D'ES PAGNE. 726. E&E D'ES 726. ANNE'E DE 688. gie de la Foi, faite par Saint léde. Julien de To s'entendoit dans le fens que les Théologiens appellent IdenPAGNE. tique ; parce qu'en Dieu la Volonté eft la même chofe que J. C. la Nature, & que le Saint Efprit qui eft l'Amour rational du Pere & du Fils, s'appelle Volonté des deux Perfonnes. En fecond lieu, on expliqua dans quel fens l'on peut dire Jesus Christ a trois Subftances, & l'on obferva, que que c'eft en tant qu'il eft compofé de la Divinité, de l'Ame & du Corps, parce que les deux derniéres parties font deux Identicités réellement diftinctes, & par conféquent deux Substances. Ces décisions furent appuïées de bonnes raisons & des autorités des Peres de l'Eglife. A l'égard d'un troifiéme Point qui avoit encore été marqué pour être corrigé, & que j'ignore, l'on y fatisfit, en difant que c'étoit les les expreffes de Saint Ambroise & de Saint Fulgence. 727. paro Doutes du Les Peres du Concile pafferent enfuite aux deux Sermens d'Egiza, & déclarerent que le premier ne pouvoit obliger, Roi levés. qu'autant qu'il n'étoit point contraire à la justice, qui de droit doit être rendue à tout le monde, & qu'ainfi Egiza n'étoit engagé de foutenir fa belle-mere & fes beau-freres, que contre ceux qui formeroient quelques demandes ou quelques entreprises injuftes. Ils ajoûterent auffi que pour le ferment qu'Egiza avoit fait en faveur de fes Sujets, il n'obligeoit point dans ce qui feroit contraire à la justice, & que dans ce cas les Juges & les autres perfonnes n'étoient point tenus de le garder. Après qu'ils eurent ainfi levé les doutes du Roi, ils terminerent le Concile en la maniére ordinaire (A). Cependant Saint Julien compofa une feconde Apologie, pour mieux fatisfaire aux obfervations que l'on avoit faites fur la premiére, & l'envoïa à Rome. Saint Serge, qui avoit été élu Pontife le 20. d'Octobre & exalté le 2 2. de Novembre, l'aïant reçue & l'aïant lue, en fut très-fatisfait, tant pour fa Doctrine, que pour la pureté de la Foi qu'il reconnut en Espagne (B). Autre Apo logie de la Foi, écrite par Saint Julien. La perfonne ou les perfonnes qui avoient été à Rome avec la feconde Apologie de Saint Julien, revinrent en Efpagne Le Pape tëdans cette année. Ils apporterent une Lettre de Saint Ser- glife d'Efpa moigne à l'Ege, par laquelle ce Pontife louoit beaucoup le zéle de Saint gne fon con Julien, & le foin qu'il prenoit de remplir fes obligations, & tentement (4) A&tes de ce Concile. (B) FELIX dans l'Appendice de Saint || ILDEFONSE; ISIDORE de Badajoz, de contenter, le Siége Apoftolique fur ce qui avoit été ob- Saint Julien Métropolitain de Toléde mourut en cette an- Il poffédoit auffi beaucoup de fcience, & il a compofé les Ecrits qui fuivent. Trois Livres fous le Tître de Pronostic du Siécle Futur, lefquels font adreffés à Idale Evêque de Barcelone, & font inférés dans la Bibliothéque des Peres: trois Livres du Sixième Age du Monde, pour défiller les yeux aux Juifs ils font dédiés au Roi Ervige, & ils fe trouvent pareillement dans la Bibliothéque des Peres: Une Apologie de la Fui, que le Saint envoïa à Saint Benoît Pontife de Rome: Une autre Apologie fur les trois Chapitres obfervés dans la premiére: Un Livre encore adreffé à Idale Evêque de Barcelone, en faveur des Canons & des Loix qui défendent que les Chrétiens foient Efclaves des Juifs: Un autre à l'Abbé Adrien, des Remédes contre le Blafphême : Un autre des Contraires ; c'est-à-dire des Paffages de l'Ancien & du Nouveau Testament, qui paroiffent avoir quelque contrariété : (A) ISIDORE de Badajoz. ERE D'ES 728. il eft auffi dans la Bibliothéque des Peres de Cologne & dans Saint Julien eut pour Succeffeur dans le Siége Métropo- Siebert le litain de Toléde, Sifebert, le même, à ce que je m'imagine, remplace. que l'Abbé de ce nom qui foufcrivit aux Conciles précédens, Homme d'une grande naiffance parmi les Gots, comme l'on peut en juger par ce que je dirai dans la fuite. 691: Concile c Les Evêques de la Métropole de Tarragone, célébrerent, avec l'agrément du Roi, un Concile à Saragoffe* le pre- Saragole, (4) FELIX dans l'Appendice de S. ILDEFONSE. Tome II. * Il n'eft point fait mention de ce Concile par Mariana. Eec J. C. PAGNE. De la Métropole de Séville, Felix Métropolitain, & de ANNE'E DE fes Suffragans Zachée, Evêque de Cordoue, Honorius de ERE D'ES. Malaga, Arvide d'Ezija, Papul d'Ilipa, Arafind de Cabra, Cuniulde d'Italique, Sifebalde de Martos, Géronce d'Affidonia & Centure d'Ilibéri, aujourd'hui Grenade. 693. De la Métropole de Brague, Faustin fon Métropolitain, De la Métropole de Mérida, Maxime Métropolitain, & De la Métropole de Tarragone, Vera fon Métropolitain, De la Métropole de Narbonne, il n'y affifta au Concile, à Il s'y trouva auffi cinq Abbés, Gabriel, Eulale, Nerbace, On fit le deuxième jour de Mai l'ouverture du Concile, 731 |