LU D'ES- 460. 461. en Afrique. Boniface qui n'étoit point accoutumé à fouf- ANNE'E DE J. C. 422. Les Impériaux battus en Espagno Après qu'il fut parti, Castin alla avec les fiennes cher- Le 4. de Septembre, le Pape Saint Boniface termina fa S. Céleftia Gunderic Roi des Vandales enhardi par la victoire pré- 423 ANNE'E 423. DE Mort d'Honorius. dans l'Empi PAGNE cédente, équippa une Flotte avec laquelle il commença à Pendant que les Vandales défoloient ainfi l'Espagne, l'Empereur Honorius mourut le 15. d'Août. Comm fa foeur Placidie étoit alors à Conftantinople avec fon efils Jean, Tyran Valentinien, Jean Primicier des Notaires, fe fit proclamer Empereur à Ravenne avec l'appui de Caftin qui commandoit les Armées d'Honorius, quoique le Comte Boniface, qui gouvernoit l'Afrique, maintint fa Province fous l'obéiffance de Placidie & de Valentinien (B). re. 424. Théodofe Empereur d'Orient en voie des Troupes contre lui. Les Van tent les Orthodoxes. L'Empereur Théodofe réfolu de punir Jean, & de mettre fon coufin Valentinien fur le Trône de l'Empire d'Occident, fit paffer des Troupes en Italie fous les ordres d'Ardaburius & d'Afpar fon fils *. Sur cette nouvelle le Tyran implora le fecours des Gots, & des autres Nations Barbares; mais je ne fçai s'il follicita celui des Vandales & des Suéves qui étoient en Efpagne (C). Gunderic enrichi des prifes qu'il avoit faites fur les Côtes de Catalogne & de Valence, alla affiéger Carthagêne. La vigoureuse résistance de cette Ville, qui tint fans doute quelque tems, irrita extrêmement les Barbares, qui aïant enfin emporté de force cette Place, la pillerent, la réduifirent en cendres, & la démolirent, afin d'ôter aux autres Villes l'envie de fe défendre (D). Comme ils étoient Ariens, ils perfécutoient auffi les Cadales perfécu- tholiques pour caufe de Religion. Quoique l'on ignore ceux qui eurent le bonheur de mourir pour ce fujet; Saint Grégoire de Tours raconte que les Vandales aïant voulu contraindre une jeune fille d'embraffer l'Arianifme, celle-ci fe mocqua d'eux & reçut la Couronne du Martyre, mais il ne marque, ni le nom de cette Sainte, ni le lieu où cela arriva(E). (A) IDACE, S. ISIDORE, Hiftoire (B) PROSPER, IDACE & d'autres. (D) IDACE, S. ISIDORE, Hiftoire (E) S. GREGOIRE de Tours, Liv. 1. de la Gloire des Martyrs. * Quoiqu'il paroiffe par le récit de Jean de Ferreras qu'Ardaburius & fon fils Afpar pafferent ensemble en Italie, Baronius dit qu'Afpar n'y alla qu'après fon pere. BARONIUS dans fes Annales année 425. 461. 468 ANNE'E tre les Sué ves & les Les Suéves de leur côté peu accoutumés à vivre tranquilles, voïant l'Empire Romain fans forces & troublé par l'ufurpation de Jean, commencerent à courir le Païs fous la conduite d'Herménéric leur Roi, pillant les Villes & les autres Places de Galice, & faifant Captifs tous ceux des Naturels qui ofoient leur réfifter. A la vûe de ces hoftili- Galiciens. tés, les Galiciens contraints de fe rétirer dans les lieux fortifiés, s'étant réunis, prirent les armes, fe mirent en Campagne, & fondirent fur les Vandales. Réfolus de vaincre ou de périr, ils montrerent tant d'intrépidité, qu'après avoir fait un carnage affreux de ces Barbares, ils forcerent les autres à rendre la liberté aux Captifs, à reftituer tout ce qu'ils avoient pris, & à mieux obferver la paix qu'ils avoient faite (A). 425. Cependant l'Empereur Théodofe avoit envoïé en Italie Placidie & Valentinien avec une bonne Armée commanMort du Ty ran. Valentidée par Ardaburius & par Afpar. Quoiqu'Ardaburius ar- nien reconnu rivé à Aquilée fut fait prifonnier par les Troupes de Jean, Empereur. Afpar & Candidien étant accourus au plûtôt, les Capitai-nes de Jean mal contens de ce Tyran, le leur mirent entre les mains où il païa de la vie fon ufurpation *. Alors toute l'Armée de cet audacieux reconnut pour Empereur le 23. d'Octobre, Valentinien fous la Tutelle de Placidie.. fa mere (B). Aëce Géné- ral de l'Empire d'Occi Dans la Moëfie, Aëce avoit mis fur pied un Corps con- (4) IDACE. (B) OLYMPIODORE dans PHOTIUS, PROSPER dans la Chronique, SoCRATE, Liv. 7. chap. 23. PROCOPE, Liv. 1. de la Guerre des Vandales, THEOPHANE; la Chronique d'Aléxandrie, &c. les eaux du Marais, il introduifit le ANNE'E DE J. C. 425. ble de Gunde Vandales. obtenu fa grace, au Service de Placidie qui le fit Général Le Roides Vandales fier de fes victoires, & de la faciliFin déplora té avec laquelle il exécutoit toutes les entreprises, paffa de ric Roi des Carthagêne à Séville par le milieu de l'Andaloufie, faccageant fans doute toutes les Villes & toutes les principales Places qu'il trouva fur fa marche. Arrivé à Séville, il affiégea cette Place, & l'aiant emportée de force, il fit un horrible carnage de fes Citoïens. Non-content d'en avoir pillé les maisons, il voulut encore en faire autant aux Eglises, mais à peine eut-il mis le pied dans celle du glorieux Martyr Saint Vincent, que Dieu pour le punir de fa hardieffe facrilége, permit qu'un Démon lui ôta la vie fur le champ. Prodige par lequel Dieu voulut faire connoître le Genferic fon refpect que l'on doit avoir pour les Eglifes. Après la mort de Gunderic, les Vandales élurent pour Roi fon fils Genferic appellé par d'autres Gaïferic qu'il avoit eu d'une Concubine, & qui étoit un jeune Prince très-capable, trèscourageux, & déja d'un certain âge (B). fils lui fuccé de. 426. Paix con Romains & * L'Impératrice Placidie, confidérant qu'avant que de clue entre les mettre en exécution certains projets qu'elle avoit formés, il falloit commencer par s'affûrer des Vandales, manda au les Vandales. Comte Boniface qui étoit toujours en Afrique, de paffer en Efpagne, pour y arranger avec eux les affaires de la maniére la plus convenable au bien de l'Empire. Boniface exécuta l'ordre, & s'étant rendu dans l'Andaloufie, il traita de la paix avec Genferic. Aïant vû dans une occafion une Vandale de diftinction qui joignoit à une grande beauté beaucoup de mérite, il en devint éperduëment amoureux, & il la demanda en mariage, fous condition qu'elle abjureroit l'Arianifme, & qu'elle embrafferoit la Religion Catholique. Pour Genferic, comme il n'envifageoit que ce qui pouvoit lui convenir, il fe prêta facilement au Traité, dans la perfuafion qu'il ne pouvoit pas être préjudiciable (A) PROSPER, IDACE & d'autres. * Si l'on croit Mariana, la prife de paffé, lorfque Caftin eut ordre de હૈ ERE D PAGN 463 4640 ERE PAGNE. 464. à fes intérêts; c'eft pourquoi la paix fut en quelque maEniére conclue, & le Comte Boniface aïant époufé fa char- ANNE'E DE mante Vandale, s'en retourna en Afrique, emmenant ainsi avec lui la fource de fa ruîne, comme on le verra par la fuite (A). Théodoret Roi des Gots, qui avoit rompu la paix avec les Romains, en vertu de la ligue qu'il avoit faite avec Jean l'Ufurpateur de l'Empire, alla affiéger la Ville d'Arles, dans la pensée que l'occafion lui étoit favorable, pour aggrandir fon Domaine dans les Gaules. Sur cette nouvelle, Placidie ordonna au Général Aëce d'aller fecourir cette Place avec les Troupes de l'Empire. Aëce étant arrivé dans les Gaules, un des Généraux de Théodoret, nommé Anaulphe ou Ataulphe, s'avança au devant de lui, pour lui défendre le paffage; mais les Romains donnerent fur les Gots avec tant de vigueur qu'ils les enfoncerent, & qu'ils les contraignirent de prendre la fuite, laiffant leur Commandant prifonnier. Théodoret effraïé de cette déroute dans laquelle il avoit perdu beaucoup de monde, leva le fiége; de forte qu'Aëce tout couvert de gloire entra dans la Ville d'Arles, avec les applaudiffemens univerfels (B). Pagi met cet événement dans l'année précédente. La trifte expérience que les Gots avoient faite de la valeur d'Aëce, fit qu'ils commencerent de fe porter à la paix : d'un autre côté le Général Romain ne s'en éloigna pas, la jugeant très-néceffaire, pour la réuffite de plufieurs entreprifes qu'il vouloit former contre les Barbares qui étoient en Efpagne, & qui s'étoient emparés de quelques Quartiers des Gaules. Avec de telles difpofitions de part & d'autre, la paix entre les Romains & les Gots fut bien-tôt conclue, par ordre même de l'Impératrice Placidie (C). J. C. 426. Aëce après avoir terminé la guerre avec les Gots, réso- Impoftures lut de travailler à pofféder feul toute la confiance de l'Im- & ambition pératrice. Perfuadé qu'il ne pouvoit y parvenir, qu'en fai- d'Aëce préjufant difgracier le Comte Boniface, qui par fes fervices im- bien de l'Emportans, s'étoit acquis beaucoup de crédit auprès de Placi- pire d'Occi die, il jura la perte de ce rival. Le moïen qu'il imagina, diciables au |