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Ont-ils rendu l'efprit, ce n'eft plus que pouffiere,
Que cette majesté fi pompeufe & fi fiere
Dont l'éclat orgueilleux étonnoit l'Univers;
Et dans ces grands tombeaux, où leurs ames hautaines
Font encore les vaines,

Ils font mangez des vers.

Là fe perdent ces noms de maîtres de la terre;
D'arbîtres de la paix, de foudres de la guerre ;
Comme ils n'ont plus de fceptre, il n'ont plus de flatteurs;
Et tombent avec eux d'une chûte commune
Tous ceux que leur fortune
Faifoit leurs ferviteurs.

FIN

DES POESIES DE MALHERBE.

DISCOURS

ADDITIONS ET CORRECTIONS

AVANT que d'indiquer quelques corrections néceffaires,

il eft bon d'avertir qu'en fe rapprochant, dans l'impreffion des Poèfies de Malherbe, de l'Ortographe aujourd'hui la plus commune, on a cru devoir fuivre en quelque chofe celle de ce Poète même, ou du moins des premières éditions de fes Œuvres.

1o. C'eft pour s'y conformer, qu'on n'a point mis d's à la fin de la première perfone du fingulier du Préfent & du fecond Parfait des Verbes Actifs, come je li, je la, pour je lis, je lus; & quelquefois à l'Imparfait, come j'aimoi pour j'aimois. Ce n'eft que depuis Malherbe que l'on a fini communément ces premières perfones par une s, que nos Poètes fuppriment encore au Préfent dans quelques Verbes, quand cela leur eft commode.

l'on vou

20. Les premières éditions des Œuvres de Malherbe & toutes les Poèfies imprimées du même tems font voir que loit alors rimer pour les ieux auffi-bien que pour l'oreille; ce qui fait que l'Ortographe ordinaire de quelques mots s'y trouve de tems en tems altérée. On a confervé quelques-uns de ces mots ortographiés pour la rime, come une preuve de l'ancien uage: mais on en a confervé très peu, parce que l'on a craint que la multitude n'en fût choquante. On trouvera donc empraintes rimant avec faintes ; civille ou ferville rimant avec ville; fidelle avec immortelle ou éternelle, & quelques autres.

3°. Malherbe écrivoit indifféremment trouver, éprouver & treuver, épreuver : mais il n'emploie jamais à la rime qu'épreu-. ver & treuver. C'eft pourquoi l'on les a fait imprimer,ici beau→ coup plus fouvent qu'éprouver & trouver..

Paffons

aux corrections.

DANS LES POESIE S

PAGE 39, STANCE I, Vers 4; N'eft jamais, lifes jamais n'eft.

P. 70, ST. II, V. 3; Que l'on, lifes: Qu'on.

P. 116, ST. II, V.; M'emporte, lifes: me portel

P. 165, ST. H, V.Is; leur; lifés leurs.

P. 173, ST. I, V. z; fais; lifes: faits.

P. 180, Sr. II, V.; A la foi, lifés: en la foi.

P.

200, ST. I, V. 8; La terre, lifes: Leur terre.

P. 217, Sr. II, V. 1; de beautez & de vertus, lifes: des beautez

& des vertus.

P. 228, ST. I, V. 7; pour, lifés: par.

P. 245, ST. I, V. 1; fans, lifés: par.

DANS LE DISCOURS, &c.

NOTA. Come dans ce Difcours & dans la Table raifonée les pages font entremêlées de Profe & de Vers, on comte ici les lignes de Profe & les Vers féparément.

P. 345, NOTES, COLONEI, ligne 14; con raires; lifés : contraires.

P. 370, N. COL. I, l. 3; omme il le; lifés: fomme il ne. P. 374, TEXTE, l. dernière; ce n'eft la; lifés: fi ce n'est la. P. 382, TEX. l. 11; il n'y a donc; lifés : il n'y done.

DANS LA TABLE RAISONE' E.

P. 429, V. 16; Esfluere; lifés: Effluere.
P. 431, COL. I, l. 32; de feu; lifés : du feu
P. 434, V. 15; procedit; lifés: præcedit.

P. 439, TITRE I, l. 1; 1664; lifés: 1694.

P. 454, Co L. I, l. 4 & 5; effacés ces mots : V. 2. Me

porte, &c.

P. 460, ST. XXIV, V. 3 ; Au, lifés : A. V. 5 ; A, lifés: Au. P. 464, TIT.IV, Col. II, 1. 4; Il me paroît; lifés : Je le

trouve.

P. 473, COL. II, 1. 3; ajoutés : Les doubles Titres, qui font à chaque Stance de la première, m'ont été fournis par la Relation dont je viens de parler.

IBID. TIT. 1, COL. I, 1.2; effacés: en.

P. 476, TIT. II, COL. II, l. 6; fuam; lifés : fuum. P. 482, TIT. III, V. 3; proferri; lifes: præferri. P. 489, COL. I, 1. 21; après guères; ajoutés : Malherbe a fait ufage de cette liberté dans le mot même emploié come Adverbe & fignifiant etiam en latin; lequel étant alors indéclinable ne devroit jamais avoir d's à la fin. Nos anciens cependant y en mètoient une ordinairement. On lit ici: P.71. ST. 1, V. 4; Dont mêmes au berceau les enfans, &c. Dans d'autres endroits des Poèfies on trouvera mêmes Adverbe, fans que la néceffité de la mesure obligeât d'y mètre une s pour éviter l'élifion. Je l'ai confervé parce qu'il est ainfi dans toutes les éditions de Malherbe.

[3*]

AVERTISSEMENT.

LES Larmés de Saint Pierre, par lesquelles Malherbe fe fit connoître dès 1587, ne promè toient rien moins qu'un Poète, né pour éclairer parmi nous la Poèfie du flambeau de la Raifon, & pour apprendre à l'Imagination à foumètre fes caprices aux loix du Bon-Sens. Il a falu que l'âge, les connoiffances, les réflexions & le travail múriffent le jugement & perfectionaffent le goût d'un jeune home, qui ne s'étoit annoncé que come aiant un talent décidé pour la Verfification, & come aiant entrevu de quelle reffource il eft pour écrire de bien connoître le génie de fa Langue. Les éditions multipliées de ce premier Ouvrage font des garans du fuccès qu'il eut en fon tems; & le mépris, que Malherbe en fit lui-même dans la fuite, eft une preuve de la fupériorité, que fa raifon lui donoit fur les approbateurs d'un effai fi peu digne de louanges.

2

Mais coment parvint-il à cette fupériorité de raifon, qui le mit en droit de doner le ton à fon fiècle, & qui feule a du porter Defpréaux à nous le propofer come un modèle digne d'être imité. C'est ce que je me fuis imaginé que cette édition de fes Poèfies devoit rendre fenfible. C'eft en même tems un projet, qu'il étoit plus facile de concevoir, que d'exécuter.

Je n'avois point encore alors entre les mains ce qui m'a depuis fourni de quoi faire le Dilcours, dont je parlerai plus bas ; & parmi les moïens, qui s'offroient à mon efprit, aucun ne me paroifoit avoir tout ce qu'il faloit pour me fixer. Je communiquai mes vues & mon embaras à M. de Bombarde, qui m'engagea de ranger les Poefies de Malherbe par ordre chronologique.

Je n'apporterai point ici d'autres raifons de cer arrangement, que celles qu'il emploïa pour m'y déterminer.

Votre deffein n'eft pas, me dit-il, de faire uniquement connoître Malherbe, come Poète. Vous voulés le peindre come le Reftaurateur de la Langue & de la Poèfie Françoife. Qu'y auroit-il de mieux, que de doner fes Poèfies dans l'ordre qu'il les a compofées & d'y joindre les Variantes des éditions poftérieures ? Vous mètrés le Lecteur en êtat de comparer Malherbe avec lui-même; de démêler & de fuivre les nuances de fes progrès. Telle Rime, tel Mot, tel Tour se

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