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LIVRE

PREMIER,

Contenant les Pièces compofées avant 1605.

CE

I. 1585. EPIGRAMME fur le Portrait d'Eflienne
Pafquier, que l'on avoit peint fans mains. Page 1.

E Portrait fut l'occafion de beaucoup de Vers Grecs, Latins, Fran çois, Italiens & Provençaux. Pafquier en fit imprimer un recueil à Paris, en 1584, in-4°. chés MICHEL GADOULEAU, fous ce titre : LA MAIN OU EUVRES POETIQUES faites furla main d'ESTIENNE PASQUIER, Advocat au Parlement de Paris. En 1610 ANDRE' DU CHESNE, Tourangeau, fit imprimer à Paris in-8° chés JEAN PETITPAS les premiers Ouvrages de Pasquier avec ce titre : LA JEUNESSE D'ESTIENNE PASQUIER & fuite. Ce qui termine ce Volume, eft LA MAIN, augmentée de feize Pièces de Vers Latins, Franqois, Italiens & Provençaux. L'Epi

gramme de Malherbe eft du nombre. Elle est précédée d'une Lètre d'Henri d'Angoulême, Grand-Prieur de France & Gouverneur de Provence datée d'Aix le 8 de Juillet 1585. Le GrandPrieur envoie à Pafquier le Quatrain de Malherbe avec deux autres; l'un en François, dont il étoit lui-même l'Auteur; & l'autre en Italien, dont l'Auteur étoit Mazzei fon Grand Vicaire.

⭑ L'Epigramme de Malherbe fut jointe à fes Poèfies en 1666 par Ménage, qui, la copiant fans doute de mémoire, y fit deux légères fautes. Il mit, Vers 2 On tire, pour L'on tive; &, V. 3, ca ton Ouvrage, pour dans ton Ouvrage

II. AVANT Juin 1586. STANCES. p. 2.
L. 161. p. 29.

JE n'ai trouvé ces Stances que dans ee Recueil. Elle y font fignées : MA

LERBE.

Page 3. STANCE III. Elle m'a fourni

la date que je done à cette Pièce. Le
grand Prince, dont Malherbe parle-la
ne peut être qu'Henri d'Angouleme
qui mourut au mois de Juin 1586.

III. AVANT 1587. LES LARMES DE S. PIERRE,
imitées du Tanfile. Au Roi HENRI III. p. 4.
B 1599. E 1603, I. F 1607, I. L 1611, I. O 1618, L

CE ne font-là que des Réimpreffions. Ce Poème parut pour la première fois à Paris en 1587 in-4°. Je n'ai pu trouver cette Edition: mais j'en ai vu deux

autres.

1o. LES LARMES DE S. PIERRE imitées du TANSILLE au Ro1. Paris, LUCAS BREYEL, 1596. Suivant la copie imprimée en l'an 1587. & corrigée par lui-même (c'est-à-dire par l'Auteur). in-8°. On lit à la tête de ce petit volume trois Pièces de Vers Fra 1çois, dont la première eft un Sonnet de J. Chreftien, Provençal, dont il fe trouve quelques Poèfics en différens Recueils. Ce Sonnet eft fuivi d'un Quatrain figné Saint Sixt, qui doit être Charles de Saint Sixt, Provençal, Prieur & Seigneur du S. Efprit, enfuite Evêque de Ricz; home d'efprit, de qui j'ai vu des Vers Latins fort bien tournés. Enfuite font des Stances de ce La Roque dont Racan parle

dans fes Mémoires pour la Vie de Malherbe. C'etoit un ami de notre Poète avec lequel il avoit été Gentilhome d'Henri d'Angoulême. Il mourut au fervice de la Reine Marguerite, peutêtre au commencement de 1615. En 1609 il avoit fait parcitre à Paris in12 chés la Veuve de CLAUDE MON STRAIL une dernière Edition de fes Poèties, fous ce titre : LES ŒUVRES du keur DE LA ROQUE de Clairmont en Beauvoifis, reveues & augmentées de plufieurs Poefies, outre les précè dentes impreffions. A la ROYNE MAKGUERITE. J'ai lu cette Edition prefque entière; & je puis dire que des Poètes vraiment comtemporains de Malherbe, c'est-à-dire, à peu près de meme age que lui, la Roque eft peutêtre le feul qui mérite d'être lu. Ses Vers, dignes de la louange que Racan leur done ont de la douceur & du naturel, Son Stile eft fimple, clair

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affes noble. Son Langage eft prefque auffi pur que celui de Malherbe ; & l'on ne peut guère reprocher à ce Poète d'autres défauts que ceux de fon tems. Parmi quelques Poèfies Chretienes de fa façon eft un Poème des Larmes de la Madelène, en Stances pareilles à celles des Larmes de Saint Pierre. J'ignore en quel tems La Roque le compofa: mais ce Poème eft à bien des égards beaucoup meilleur que celui de fon ami. La dernière Stance des Larmes de Saint Pierre, eft foufcrite, dans l'Edition dont je rens comte ici : Votre tres-humble & tres-obéifant ferviteur & fubjet MALERBE. C'est ainsi que fon nom eft écrit dans tous les Recucils antérieurs à 1615. A la fin du Volume eft une Approbation de S. de Pierrevive, Docteur en Théologie, lequel attefte que dans ce Poème il n'a rien trouvé qui ne foit conforme à la Religion Catholique. J'ai vu deux exemplaires de cette Edition dans l'un defquels, après l'Approbation de S. de Pierrevive, on trouve fous un nouveau chifre les Vers du Tanfille, fans Frontifpice particulier, aiant feulement en titre à la première page: LAGRIME DI S. PIETRO del Signor TAN

SILLO.

,

2°.LES LARMES DE SAINCT PIERRE du Seigneur LOYS TANSILLE avec l'imitation du feur DE MALERBE. AU ROY. 1598 in-8°. fans nom de lieu, ni d'Imprimeur ou de Libraire. L'exemplaire, qui m'eft tombé fous la main, eft à la fuite d'un autre Livre intitulé; RECUEIL de plufieurs diverfes Poefies, tant de M. DU PERRON, que des heurs DE BERTAUD, DE PORCHERES & autres. Paris, NICOLAS & PIERRE BONFONS.1598. Le Papier, le Format, le Caractère & la Compofition font abfolument les memes dans les deux Livres ; & l'on doit préfumer que les Larmes de S. Pierre font partie du Recueil. Elles ont pourtant leur Frontifpice particulier & commencent un nouveau chifre; ce qui peut s'être fait pour ceux qui les vouloient avoir féparément. Au dos du Frontifpice eft l'Approbation de S. de Pierrevive. La dernière Stance eft foufcrite comme cideffus mais avec une hau nom de Malherbe, qui n'en a point dans le titre. On trouve après le Sonnet de J. Chreftien, & le Quatrain de Saint Sixt. Enfuite fous un nouveau chifre font les Stances du Tanfille avec ce titre LAGRIME DI SANCTO PIETRO del Signor LUIGI TANSILLO.

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Tant de Réimpreffions font une prouve du fuccès que cet Ouvrage eut dans un tems, où le Goût étoit une chofe inconnue en France. Malherbe dut à fes propres réflexions, peut-être plus qu'à l'étude des Anciens ce qui fait

le prix des Poèfies qu'il compofa dans la fuite; & l'on ne doit pas s'étoner fi, lorfqu'il eut faif l'idée du vrai Beau, fes Larmes de Saint Pierre lui déplurent au point de refufer de s'en avouer le Père. C'est ce que Racan & Guyet avoient affuré plus d'une fois à Ménage. Ce que Malherbe devcit trouver de plus répréhenible & de plus contraire à fon propre génie dans ce fruit de fon Enfance poétique, c'eft le fond des pensées, qui n'offre prefque rien qui ne s'écarte de la nature. Il avoit fait tant d'efforts pour encherir par tout fur fon original, que dans un age plus mur il devoit fe parcitre à lui-même beaucoup moins naturel que le Tanfille, qui l'eft rarement. Mais files Larmes de Saint Pierre font à cet égard peu dignes du fucces qu'elles eurent, & très dignes du mépris que l'Auteur en faifoit; il faut convenir que pour la Verification, elles font un heureux effai des services qu'il devoit rendre à notre Poète, lorque la maturité du goût & du génie l'auroit mis en état de fuivre la nature, & d'en joindre des images vraies aux charmes de l'harmonie du Vers & du tour de l'Expreffion.

Les Efpagnols ont en leur Langue deux Imitations ou Traductions en Vers des mêmes Stances du Tanille. L'une eft de Fray DAMIAN ALVAREZ, Dominicain, imprimée a Naples en 1613. in 12. L'autre eft de Don JUAN SEDEñO. D. Nicolas Antonio parle de cette dernière dans fa Bibliothèque mais il n'en indique aucune édition.

Si l'Espagne a fourni deux Imitateurs ou Traducteurs au Tanflle, ce Poète a reçu de la France le mene honcur. En 1611, il parut à Paris une petite Brochure de dix-fept Feuillets in-12. imprimée chés JEAN SARA, laquelle a pour titre : LES LARMES DE SAINCT PIERRE & autres Vers jar LA PASSION. Plus quelques PARAPHRASES fur les HYMNES de l'année. A Monfieur PHELYPEAUX D'HERBAULT, Confeiller du Roy en fon Con feil d'Etat, Thréforier de fon Espar gne. L'Epitre dédicatoire, qui tient lieu de Préface, eft fignée R E. Ces deux Lètres initiales me paroiffent ne pouvoir défigner que ROBERT ESTIENNE, troifiéme du nom. On a de la même année 1611, RECUEIL DE POESIES DIVERSES fur le Tiefpas de HENRY LE GRAND tres-Chrestier Roy de France & de Navarre, & fur le Sucre & Couronnement de LOUYS XIII. fon fuccefeur, dédié à la ROYNE MERE DU ROY, Régente en France. Par G. DU PFYRAT,Almojnier fervant du Roy. Paris, ROBERT ESTIENNE & JEAN CHEVALIER in-4°. Voilà notre Traducteur du Tanfille. Il y a de lui dans ce Recueil plufieurs Pièces de Vers

Grees, Latins & François. Ce qui pourroit embaraffer, c'eft que le petit Livre, que j'annonce, eft imprimé chés Jean Sara. Je ne puis deviner pour quelle raifon Eftienne ne voulut pas, come Imprimeur, mètre fin nom à cet Ouvrage, où l'on reconnoît fes caradères. Tout ce que je fais, c'eft que Jean Sara marque fa demeure Rue Saint Jean de Beauvais vis-à-vis les Efcholes de Decret; que dans le Recueil de du Peyrat notre Estienne indique la méme demeure ; & que c'étoit de tout tems la maifon des Eftiennes; d'où l'on peut conclure que Robert III avoit ce Jean Sara pour affocié. L'Epitre dédicatoire à M. Phelypeaux d'Herbault mérite une attention particulière en ce que l'Auteur ne fait aucune mention de l'Ouvrage de Malherbe, & femble doner le fien propre come la première Tradu&ion faite en François des Stances du Tanfille. Seroit-il poffible qu'êtant home de Lètres, auffi bien qu'Imprimeur & Libraire, il n'eût pas connu le Poème de Malherbe, que l'on avoit, en 1611, imprimé déja fix fois à Paris. C'eft ce qu'on aura d'autant plus de peine à croire, qu'en lifant fa Traduction, on reconnoît aifément qu'il n'a pas fait difficulté d'emprunter quelques Expreffions à notre Poète. La différence qui fe trouve entre l'Ouvrage de Malherbe & celui d'Etienne, autorifoit en quelque forte ce dernier à fe doner pour avoir le premier traduit le Tanfille. Malherbe pouffe les priviléges de l'Imitation auffi loin qu'ils peuvent aller. Il retranche, il ajoute, 11 déplace; en un mot il fait de l'Ouvrage d'un autre, un ouvrage purement à lui pour la forme & quelquefois pour le fend. Eftienne, Traducteur fidèle autant qu'on peut l'être en Vers, fuit l'ordre de fon original, dont quelquefois il refferre, & le plus fouvent il paraphrafe un peu les Fenfées. Sa Verfification est allés correcte pour le tems: mais elle n'a ni la pompe ni l'harmonie de celle de Malherbe. En récompense fon Langage eft un peu plus exact, & fes Expreffions beaucoup plus fages.

en

LUIGI TANSILLO, mauvais modèle pour les Poètes François, êtoit un Gentilhome de Nola, Ville du Roïaume de Naples. Il naquit au plus tard en 1510, puisqu'en 1534 il n'apas encore 25 ans, come il le dit luimême quelque part. Il mourut 1569. Ce fut vers 1534 qu'il compofa fes Stances fi célèbres dont le titre eft IL VENDEMIATORE. Ce n'est pas ici le lieu de les faire connoître. Il fuffit de dite qu'elles font très licencieuses, & que Paul IV les fit cenfurer. Come le Tanfille avoit au fond les moeurs affés règles, il fe repentit d'avoir fait un parcil Ouvrage;

& ce fut pour expier cette faute & pour fe reconcilier avec le Pape, qu'il entreprit fon Poème des LAR

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MES DE SAINT PIERRE. Les Stances imitées par Malherbe & traduites par Eftienne ne font qu'un premier effai de ce que le Tanfille avoit projeté. GIOVAN-MARIA VERDIZOTTI les fit imprimer à Venife en 1560 fous le nom du Cardinal DE' PUCI. Près de 20 ans fe paffèrent, fans que le Public en connût le véritable Autcur. Ce ne fut qu'en 1579 qu'AGOSTINO FERENTILLI les inféra fous le nom du Tanfille dans le premier Volume des STANZE DI DIVERSI AUTORI, qu'il fit paroître cette année chés les GIUNTI de Venife. Elles furent réimprimées depuis dans différens Recueils. Le Poème entier, à la compofition duquel P'Auteur avoit emploié vint-&-quatre ans fans avoir eu le tems d'y mètre la dernière main, ne vit le jour que plus de quinze ans après fa mort, en 1585 in Vico Equenfe par les foins de GIOVAN BATTISTA ATTENDO LO, qui s'êtoit chargé de le retoucher pour le doner au Public. Après quatre autres Editions, BARREZZO BARREZZI, Libraire de Venife, en fit une fixième édition en 1606, in-4°. fous ce titre : LE LAGRIME DI S. PIETRO di LUIGI TANSILLO, cavate dal fuo proprio originale. Poema facro ed Eroico, con gli ARGOMENSI ed ALLEGORIE dz LUCREZIA MARINELLA, e con un DISCORSO di TOMASO COSTU. Cette Edition paffe pour la meilleure, bien qu'elle ne tiene pas exactement ce que fon titre promet. Bien loin d'avoir été faite fur le Manufcrit original de l'Auteur elle le fut fur une Copie fi mauvaise qu'il falût y faire beaucoup de changemens, enforte qu'on eft fur de ne point avoir l'Ouvrage du Tanfille tel qu'il l'avcit compofé. Le Poème à quinze Chants dans cette dernière Edition, & feize dans les autres qui font moins amples d'environ quatre cens Stances. Celles imi tées par Malherbe & traduites par Etienne font partie du premier Chant. Il paroit que le Tanfille, malgré les défauts, a confervé fa réputation en Italie, puifqu'en 1738 on a fait à Venife une nouvelle Edition in-4°. de fes Poèfies, fous ce titre LE LAGRIME DI SAN PIETRO, Poema facro di LUIGI TANSILLO, con gli ARGOMENTI ed ALLEGORIE di LUCREZIA MARINELLA Giuntavi in questa edizione la raccolta delle fua Rime notabilmente accrefciuta.

2

Dans le T. I des LETTRES de COSTAR imprimées en 1658 à Paris en 2 V. in 4. chés AUGUSTIN COURBE', les CLVIII, CLIX, CLX & CLXI adreffées a Madame la Marquife de Lavardin, contienent des Remarques Theologiques, Morales & Critique Dd üij

fur les Poèfies facrées de Malherbe,
qui compofent le Liv. I des autres
Editions, & fur différens endroits de
quelques autres Pièces. La Lètre CLX
eft toute entière fur les Larmes de S.
Pierre. Ménage, ami particulier de
Coftar,
dit de ces Remarques qu'el-
les font très dotes & très curieules.
Elles recevroient aujourd'hui peu d'é-
loges.
P. 5. ST. II, V. 4. On y lit pouf
fiere au Singulier, come dans l'Edition
de 1630 & dans toutes celles qui l'ont
fuivie mais dans celles qui l'ont pré-
cédée, que j'indiquerai dorenavant
par le nom d'anciêncs Editions
lit pouffieres au Pluriel; & l'on ne
fauroit douter que Malherbe ne l'eût
écrit ainsi. La lecture de fes Poèfics
fait voir qu'il aimoit les Pluriels,
jufqu'à les emploïer quelquefois affés
mal à propos.

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on

*P. 8. Sr. III, V. 2. Reftitué fur les anciènes Editions. Depuis 1630 on lifoit bourreaux, au lieu de bouches; & c'étoit apparemment une fauffe correction hazardées par LA RIVIEREGRANIER, qui prit foin de l'Edition de 1630. Mains du Vers précèdent demande bouches dans celui-ci.

* V. 5. 1630 & depuis Ne me font une preuve &c, ce qui ne fait point de fens. Anciènes Edit. Ne me font une pointe &c. rétabli par Ménage en 1666.

P. 10. ST. I, V. 2. Outrages au luriel avec les anciènes Editions. ST. II,V. 3 Depuis 1630 on li

foit combas, qui ne formoit aucun fens. Les anciènes Edit. m'ont fourni compas, qui fignifie ici mejure. Malherbe l'emploie ailleurs en ce fens ; & l'ufage en étoit commun de fon

tems.

* P. 11. Sr. II, V. 6. Rétabli fur les anciènes Editions. La RivièreGranier en 1630 avoit fait imprimer cette prière fi ridiculement polie: Quitte- moi, je te prie, je ne veux &c; ce qui subsista jufqu'en 1655, que Ménage pour rendre au Vers la mcfure, mit: Quitte-moi, je te pri' je ne veux &c. Sans doute il s imagina que Malherbe avoit ufe d'une licence ordinaire auxPoètes qui l'avoient précède. Lorsqu'ils en avoient befoin ils fupprimoient l'e muet à la fin des mots & marquoient ce retranchement par une Apoßrophe.

* P. 13. ST. I, V. 6. On y lifoit depuis 1630, fa longueur ; ce qui e7doit toute la Stance inintelligible, & Ménage avouoit qu'il ne l'entendoit pas. Les anciènes Editions l'auroient éclairé. S. Pierre continue d'apoftropher la vie.

P. 14. ST. I, V. 6. J'ai lu pourroit avec E 1603, F 1607 & L 1611. Par tout ailleurs il y a pouveit, qui peut paffer: mais avec poursit la Phrafe eft plus corrcae.

t P. 15. ST. II, V. 1 & 6. Le Dante done à la félicité de l'autre vie le nom de Primavera etern Prudence commence ainfi fon Hima des Innocens.

SALVETE flores Martyrum
Quos lucis ipso in limine
CHRISTI infecutor fuftulit,
Ceu turbo nafcentes rofas.

P. 16. ST. I, V. 6. Anc. Edit. d'une immortelle nuit ; & fans doute Malherbe avoit mis ainfi parce que printems éternel finit la 11 ST. de la page précèdente. C'eft à la RiviereGranier qu'il faut attribuer d'une éternelle nuit, qu'on a toujours imprimée

depuis & que j'ai gardée par inat

tention.

t St. II. V. 4-6. Prudence dans la méme Himne dit que les Innocens font prima Chrifti vidima.

† P. 17. Sr. I, V. 4. Imité de ces deux Vers du Tage. Nova cofa parer dovrà per certo

Che precede à i fervigi il guiderdone.

ST. II, V. 1 & 2. J'ai fuivi les anciènes Editions. 1630 & depuis:
Que d'applaudiffemens, de rumeur & de preffes,
Que de feux, que de jeux, que de traits, de careffes.

Le mot traits, féparé de careffes au Pluriel, par une Virgule, ne peut rien fignifier ici: mais ôtés la virgule & mètes careffe au finguller, graits forme un fens, quel qu'il foit.

ST. III, V. 2. Au lieu de ces jeuTes Amours, Ménage auroit voulu que Malherbe cût dit ces Anges nouveaux. C'eft une Expreffion que le Tanfille Jui fourniffoit. Il appelle les INNOCENS, Angioletti belli.

P. 18. ST. II, V. 4. Le Poète ne done que deux Sillabes à voudriés, fuivant l'ufage de fon tems, où l'on faifoit une Diphtongue d'ie lorfqu'il étoit précédé d'une ou d'une r que précèdelt une autre Confone. Ainfi l'on trouve dans notre Poète livriés de deux Sillabes, quatrième de trois, grief d'une feule.

P. 21. Sr. I, I. 1. J'ai mis en tenmerres s'éclatent, d'après 1596 & 1598.

Les différens Recueils ont en tonnerres éclatent, & c'eft ainfi qu'ont lu Coftar & Chevreau. Edit. 1730 & fuivantes, en tonnerre s'éclatent. La Leçon des Recueils doit être la véritable. Celle de 1596 & 1598 pouroit être une faute d'impreffion ; & je ne l'ai fuivie, que pour n'avoir pas fait attention affés tôt que je n'ai vu nulle

part, ni dans Malherbe ni dans aucun
Ecrivain de fon tems, le Verbe s'é-
clater emploïé come Neutre Réci-
proque, dans le fens de faire du bruit.
t P. 24. ST. II & III. Sannazar
parlant de la mort de JESUS-CHRIT,
dans le Liv. I. de fon Poème De Parti
Viginis, avoit dit avant le Tanúlle
& Malherbe :

Quod fcelus Eois ut primum cernet ab undis
Sol indignatus, retro convertere currus
Optabit; fruftraque fuis luctatus habenis
Quod poterit, tandem auratos ferrugine crines
Inficiet, maftamque diu fine lumine frontem
Oftendet terris, ut qui jam ploret ademptum
Auctorem regemque fuum ; quin ipfa nigranti
Fratris ab ore timens, & tanto concita curfu,
Cynthia cerulco vultus obnubet amiētu,

Avertetque oculos, lacrymafque effunder inanes.

Sannazar avoit emprunté lui-même ces idées, qui font toutes païennes & qui ne devoient pas trouver place

dans un Poèine Chretien, à Lucain, qui dit au fujet de la Bataille de l'har

fale :

Segnior Oceano, quam lex æterna vocabat,
Luctificus Titan, nunquam magis æthera contra
Egit equos, currumque polo rapiente retorfit
Defeclufque pati voluit, raptaque labores
Lucis,& attraxit nubes, non pabula flammis,
Sed ne Theffalico purus luceret in orbe.

IV. 1591 ou 1592. STANCES pour M. le Duc de
Montpenfier, qui demandoit en mariage Madame
Catherine, Princeffe de Navarre, fœur d'Henri IV.
pag. 26.

E 1603, I. F 1607, I. L 1611, I. O 1618, I & II. R 1627.

HENRI DE BOURBON, Duc de Montpenfier, qui, dès qu'Henri III fut mort, reconnut à la tete des Seigneurs Catholiques, Henri de Bourbon, Roi de Navarre, pour Roi de France, come étant le légitime héritier de la Courone, eft celui pour qui Malherbe fit ces Stances. Je les date de 1591 ou 1592, parce que je trouve dans le Journal de Leftoille que pendant le Siége de Rouen, qui commença dans le mois de Novembre 1591 & fut levé vers la fin de Mars 1592, Je Duc de Montpenfier, en concurrence du Comte de Soiffons Coufin Germain d'Henri IV, demanda Madame Catherine en mariage au Roi fon Frère, qui panchoit beaucoup plus

pour le Duc que pour le Comte, que
la Princeffe aimoit, & qui mème avoit
d'elle une promeffe de mariage. Le
Duc de Montpentier ne fe maria qu'au
mois de Mai 1597 ; &, fi l'on veut,
on peut dans l'intervalle de la fin de
1591 aux premiers mois de 1597
chercher une autre date pour cette
Pièce. I eft certain d'ailleurs qu'a-
vant 1595, Henri IV voulut plus
d'une fois renouer le traité du maria-
ge de fa Soeur avec le Duc de Mont-
penfier mais il m'a paru plus con-
venable de dater la Pièce du tems où
le Duc fit la demande de la Princesse.
† P. 27. Sr. II, V. 5 & 6. Pro-
perce, Liv. II, Eleg. VIII, a
dit

Quod fi deficiant vires, audacia certe
Laus erit in magnis at voluiffe fat est.

P. 28. ST. II, V. 6. J'ai préféré la leçon des Recueils à celle-ci de 1630, que l'on a fuivie depuis: Me

fait par le plaifir, &c. La plus grande grande jufteffe de la Penfée eft ce qui m'a déterminé.

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