Les affligez ont en leur peine Recours à pleurer: Mais quand mes yeux feroient fontaines, Que puis-je espérer ? DIEUX, amis de l'innocence, Quai-je fait pour mériter Les ennuis où cette abfence [7*] la Table raifonée, que ce foupçon est né dans mon efprit. L'idée ne m'eft pas venue pluftôt de m'affurer de l'âge des Auteurs, que Chevreau cite; & préfentement il n'en eft plus tems. Come je ne devois rapporter que ce que Malherbe pouvoit avoir eu deffein d'imiter; j'espère que, s'il m'est arrivé de tomber à cet égard dans quelque anachronisme involontaire, on voudra bien me le pardoner. Pour les Remarques hiftoriques & critiques, j'en avois préparé beaucoup : mais la loi que l'on s'étoit impofée de se renfermer dans un feul volume, ne m'a pas permis d'en faire ufage. J'en done feulement quelques-unes, parce qu' les m'ont paru, les hiftoriques, abfolument néceffaires; les critiques, d'une affés grande utilité. "el Le Difcours fur les obligations que la Langue & la Poèfie Françoife ont à Malherbe, tend au but général de cette édition de fes Poèfies; & mérite d'autant plus d'attention, que Malherbe y parle d'un bout à l'autre. Mais fur quoi je dois prévenir les Lecteurs, c'eft qu'ils y verront quelquefois notre Poète cenfurer des fautes, dont fes Vers ne font pas exemts. Ils en doivent conclure qu'il a connu lui-même fes défauts, qu'il a fait tous fes efforts pour s'en corriger, & que la mort l'a furpris y travaillant encore. C'est la véritable raison fans doute pour laquelle il n'a jamais fait imprimer lui-même le recueil de fes Poèfies, que l'on n'a vu réunies que deux ans après fa mort. Il vouloit qu'elles euffent toute la correction qu'il fe fentoit capable de leur doner: mais c'étoit un ouvrage pour lui de trop longue halène ; & fa pas vie, come il est arrivé, ne devoit affés, pour qu'il eût le loifir de conduire à la plus exacte perfection ce qu'il n'avoit enfanté qu'à force de réflexions & de travail. SAINT-MARC. durer MÉMOIRES |