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, fentiment le plus conforme à l'expérience. Mais ces matieres CHAP. IX. font fi difficiles, & mes expériences fur l'œuf font fi nombreuses, que je propofe avec moins de répugnance l'opinion ,, contraire, qui commence à me paroître la plus probable. ,, Le Poulet m'a fourni des raifons en faveur du développe

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,, ment, que je crois devoir offrir au jugement du lecteur ".

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NOTRE Auteur s'explique plus clairement encore dans le paragraphe fuivant (1) qui forme fa conclufion.

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Je crois en avoir affez dit pour faire fentir les raisons qui me rapprochent de l'évolution. Il me paroit très» probable que les parties effentielles du foetus fe trouvent faites de tout tems; non pas à la vérité telles qu'elles paroiffent dans l'animal adulte elles font difpofées de fa» çon, que des caufes certaines & préparées, preffant les accroiffemens de quelques-unes de ces parties, empêchant celui des autres, changeant les fituations, rendant visibles. des organes autrefois diaphanes, donnant de la confiftance à des fluides & à de la mucofité forment à la fin un animal bien différent de l'embrion, & dans lequel il n'y a pourtant aucune partie, qui n'ait exifté effentiellement dans l'embrion. C'eft ainfi que j'explique le développement ".

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CLVI. TOUTES les obfervations de M. de HALLER concourent donc à établir;

I. QUE le germe préexiste à la fécondation.

II. QUE toutes fes parties effentielles ont coexifté dans le même tems.

(1) Page 186.

Réfultats généraux fur le Pou let.

CHAP. IX.

Parallele de ces observations avec celles de HARVEY

fur la géné

ration des

Biches, expofées par l'Auteur de

la Vénus phyfique.

III. Que le développement des unes paroît précéder celui

des autres.

IV. QUE leur confiftance, leurs proportions relatives, leur forme, leur fituation fubiffent peu à peu de très-grands chan

gemens.

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CLVII. Les partifans de la production méchanique & fucceffive du foetus produisent en leur faveur les belles expériences de HARVEY, fur la génération des Biches, & les oppofent avec confiance au fystème du développement. Perfonne ne les a expofées avec plus d'art que l'Auteur de la Vénus phyfique, cet ouvrage ingénieux, mais dont la maniere peu philofophique eft fouvent plus propre à exciter des fenfations que des perceptions. Je tranfcrirai ici le précis que cet Auteur nous donne des découvertes de HARVEY, & je le comparerai au précis que j'ai donné de celles de M. de HALLER. On ne foupçonnera pas l'Auteur de la Vénus phyfique d'avoir affoibli les expériences du Phyficien Anglois; il étoit trop intéreffé à y trouver des preuves directes de l'épigénese.

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DES (1) filets déliés étendus d'une corne à l'autre de , la matrice, formoient une espece de réseau semblable aux toiles d'Araignée; & s'infinuant entre les rides de la membrane interne de la matrice, ils s'entrelaçoient autour des caroncules, à peu près comme on voit la pie-mere fuivre & embraffer les contours du cerveau.

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CE réseau forma bientôt une poche, dont les dehors étoient enduits d'une matiere fétide: le dedans liffe & poli, contenoit une liqueur femblable au blanc d'oeuf, dans laquelle nageoit une autre enveloppe fphérique remplie

(1) Vénus phyfique, Chap. VII. Edition de 1745, en II parties.

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d'une liqueur plus claire & cryftalline. Ce fut dans cette CHAP. IX. , liqueur qu'on apperçut un nouveau prodige. Ce ne fut

point un animal tout organifé, comme on le devroit at

,,, tendre des fyftêmes précédens :
précédens ce fut le principe d'un
animal, un point vivant (1) avant qu'aucune des autres
parties fuffent formées. On le voit dans la liqueur cryf-
talline fauter & battre, tirant fon accroiffement d'une veine
qui fe perd dans la liqueur où il nage; il battoit encore
lorfqu'expofé aux rayons du foleil, HARVEY le fit voir au
Roi.

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LES parties du corps viennent bientôt s'y joindre; mais en différent ordre, & en différens tems. Ce n'eft d'abord », qu'un mucilage divifé en deux petites maffes, dont l'une forme la tête, l'autre le tronc. Vers la fin de Novembre, le foetus eft formé ; & tout cet admirable ouvrage, lorfqu'il paroît une fois commencé, s'acheve fort promptement. ,, Huit jours après la premiere apparence du point vivant, l'animal eft tellement avancé qu'on peut diftinguer fon fexe. Mais encore un coup, cet ouvrage ne fe fait que par parties; celles du dedans font formées avant celles du dehors; les vifceres & les inteftins font formés avant que d'être couverts du thorax & de l'abdomen; & ces dernieres parties, deftinées à mettre les autres à couvert, ne paroif fent ajoutées que comme un toît à l'édifice ".

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L'AUTEUR termine le récit de ces expériences par quelques réflexions qu'il préfente comme des réfultats, & qu'il fait opposer fans affectation aux différens fyftêmes dont il médite la ruine.

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VOILA, dit-il (2), quelles furent les obfervations de

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CHAP. IX,

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HARVEY. Elles paroiffent fi peu compatibles avec le système des œufs & celui des animaux fpermatiques, que fi je les avois rapportées avant que d'expofer ces fyftêmes, j'aurois craint qu'elles ne prévinflent trop contr'eux, & n'empêchaffent de les écouter avec affez d'attention.

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Au lieu de voir croître l'animal par l'intufufception d'une nouvelle matiere, comme il devroit arriver s'il étoit formé dans l'oeuf de la femelle ou fi c'étoit le petit Ver qui ,, nage dans la femence du mále; ici c'est un animal qui fe forme par la juxta-pofition de nouvelles parties. HARVEY voit d'abord fe former le fac, qui le doit contenir ; & ce fac, au lieu d'être la membrane d'un œuf qui fe dilateroit, se fait fous fes yeux, comme une toile dont il obferve les progrès. Ce ne font d'abord que des filets tendus d'un bout à l'autre de la matrice; ces filets fe multiplient, se ferrent, ,, & forment enfin une véritable membrane. La formation de

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ce fac eft une merveille qui doit accoutumer aux autres.

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HARVEY ne parle point de la formation du fac intérieur dont, fans doute, il n'a pas été témoin: mais il a vu l'animal qui y nage, fe former. Ce n'eft d'abord qu'un point, mais un point qui a la vie, & autour duquel, toutes les autres parties venant s'arranger forment bientôt un animal (1)".

APRÈS avoir combattu le fystême des oeufs & celui des animalcules, l'Auteur de la Vénus phyfique paffe à l'expofition de fon propre système, & conclut (2) qu'il eft le feul qui puiffe fubfifter avec les obfervations de HARVEY.

CETTE Conclufion n'eft pas auffi favorable à notre Auteur (2) Chap. XVII à la fin.

(1) GUILLELM. HARVEY. de Cervarum

& Damarum coîtu. Exercit. LXVI.

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qu'il l'avoit préfumé, & il le reconnoîtroit peut-être aujour- CHAP
d'hui, fi la mort ne l'avoit enlevé à la république des lettres
dont il étoit un grand ornement. Loin que les expériences de
HARVEY favorisent l'étrange fyftême de la Vénus phyfique, il
eft aifé d'appercevoir qu'elles ont une grande conformité avec
celles de M. de HALLER fur la formation du Poulet. HARVEY
avoit beaucoup vu, mais à travers un nuage: les nouvelles
découvertes nous aident à percer ce nuage, & à démêler le
vrai des expériences de ce grand Homme.

IX.

de l'Auteur

CLVIII. CE point vivant, punctum faliens, dont l'Auteur Obfervation de la Vénus phyfique parle comme d'un prodige, & qu'il fait fur le Point envisager comme le premier principe d'un animal qui fe forme vivant. Suite du paral par juxta-pofition, ce point, dis-je, M. de HALLER l'a beau- lele. coup obférvé dans le Poulet. Je l'y ai obfervé moi-même une infinité de fois, il y a bien des années. Je m'arrêtois avec plaifir à en contempler les mouvemens, toujours fi prompts, fi réglés, fi conftans. Je l'ai vu auffi distinctement dans le germe de la Caille, que dans celui du Poulet. Les fours que M. de REAUMUR a inventés (1), mettent à portée de jouir en tout tems d'un fpectacle fi propre à intéreffer la curiofité d'un Phyficien, & lui permettent de fuivre à fon gré le développement du germe dans des Oifeaux de toute efpece (2). Il ne

(1) Art de faire éclore & d'élever en toute faifon des Oiseaux domestiques de toutes efpeces, &c. Paris 1751. Vol. 2.

(2) C'a été à l'aide d'un de ces fours, chauffé par une lampe, que M. BEGUELIN, de l'Académie de Pruffe, a tenté de fuivre les progrès du Poulet dans l'œuf. Il s'y eft pris d'une maniere auffi neuve qu'ingénieufe. Il a imaginé de faire une ouverture à la coquille, & de fe ménager ainfi une fenêtre, au tra.

vers de laquelle il contemploit ce qui
fe paffoit dans l'intérieur de l'œuf. Il
a plas fait encore; il a enlevé impu-
nément le blanc de l'oeuf pour mettre
l'embrion plus à découvert ; & après
qu'il l'avoit obfervé très à fon aife, il
faifoit rentrer le blanc dans l'œuf. Il a
fuivi ainfi le développement jufqu'au
quinzieme jour de l'incubation, & il
l'auroit fuivi plus loin fans un accident
imprévu. Nous avons fort à regretter
que ce petit procédé ait été inconnu

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