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raire, formoit un angle à-peu-près droit avec le tronc. Elle paroiffoit au microscope auffi parfaite que celle qui s'étoit développée dans l'ordre naturel: mais ayant retranché cette derniere, l'ancien eftomac ne fe remplit point de terre ce qui prouve, ou que cette partie furnuméraire n'étoit pas auffi parfaite qu'elle le paroiffoit, ou qu'elle n'avoit point de communication avec l'ancien estomac; car ces Vers fe nourriffent du même limon dans lequel ils font leur demeure. J'ai fait remarquer dans mon Livre,, que les deux têtes n'avoient pas une même volonté ; que lorfque l'une tiroit d'un côté, l'autre ,, tiroit du côté oppofé; & qu'ordinairement la plus ancienne ou celle qui avoit pouffé la premiere, l'emportoit fur la plus jeune". J'ajouterai que celle-ci étoit un peu inférieure à l'autre en grandeur; mais elle n'étoit pas à beaucoup près auffi petite qu'un Ver naiffant auroit dû le paroître, & elle n'observoit point dans fes accroiffemens les mêmes proportions qu'il auroit dû fuivre. Elle avoit toutes les proportions ou àpeu-près, qui font propres à la partie antérieure. On peut confulter la Figure 16 de la premiere Planche de mes Obfervations fur les Vers d'eau douce, &c. (1). Ce furent ces confidérations qui ne me permirent pas de la regarder comme un petit Ver qui étoit refté enté fur le grand. M. de REAUMUR n'a pas laiffé néanmoins de préférer cette derniere conjecture, comme on le voit par l'extrait fuivant d'une Lettre qu'il m'écrivit le 11 Novembre 1743. Deux têtes que vous êtes parvenu à donner à un Ver, fur le corps duquel il y avoit de ces tubercules femblables à ceux que nous avons obfervés, vous & moi, fur des portions de Vers coupés; ces deux têtes, dis-je, ne me paroient point contraires à l'idée qui nous parut alors la plus probable par rapport à la nature de ces tubercules; à celle qui nous les fit Soupçonner des Vers naiffans; car au moyen de la fection, il femble que le Ver qui devoit naitre, foit refté enté fur l'autre les deux volontés différentes que vous croyez avoir (1) Seconde Partie du Traité d'Infectologie.

CHAP. I.

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CHAP. I. obfervé dans les deux têtes, favorisent ce fentiment. Je n'infifterai pas actuellement fur les deux volontés dont parle M. de REAUMUR; je m'expliquerai ailleurs fur ce point de Métaphyfique.

Très-petits

de l'inté

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CCL. EN partageant de ces Vers, il m'eft arrivé plus d'une Vers fortis fois de voir fortir de l'intérieur de quelques-unes de leurs rieur de portions, de petits Vers vivans, d'un blanc affez vif, & qui quelques nageoient avec beaucoup de viteffe. Dans l'Obfervation XVII portions du grand Ver. de la feconde Partie de mon Traité, je me fuis arrêté à décrire la figure & les mouvemens variés d'un de ces petits Vers venu au jour fous mes yeux, par une opération équivalente à la céfarienne. J'ai cherché à prouver que ce petit Ver étoit de la même efpece que celui de l'intérieur duquel je l'avois en quelque forte extrait, & j'ai paru en inférer que cette espece eft vivipare. Mais un examen plus fcrupuleux du fait me porte aujourd'hui à penfer que je n'ai pas été exact dans la conféquence que j'en ai tirée. L'extérieur du petit Ver offroit des particularités qu'on ne voit point dans l'efpece dont je parle fes anneaux étoient fort marqués, & fa queue fe terminoit par une houppe de petits poils en maniere de nageoires, & qui paroiffoient en faire les fonctions. Ses mouvemens différoient auffi beaucoup de ceux qui font propres à l'efpece dont il s'agit. Je foupçonnerois donc plus volontiers que ce petit Ver avoit été avalé par celui de l'estomac duquel je l'avois fait fortir. Ce qui confirme encore 'ce foupçon, c'eft qu'il étoit enveloppé à fa naiffance, de la même matiere terreuse dont l'eftomac de l'Infecte eft ordinairement rempli. Un accident imprévu me l'ayant enlevé au bout de fix femaines, je ne pus avoir la fuite de fon histoire : mais je dirai qu'il avoit pris un accroiffement très-fenfible (1).

(1) tt Je ferai une autre remarque Obf. XXI, du Traité d'Infectologie, fur les petites Anguilles dont j'ai parlé, | Part. II, & auxquelles j'avois été porté CCLI.

CCLI. L'ESPECE de Vers d'eau douce, & fans jambes, fur laquelle j'ai fait le plus grand nombre de mes expériences, eft d'un brun rougeâtre : j'en ai découvert une autre qui n'en differe prefque que par la couleur celle dont je veux parler

à attribuer la même origine qu'à celles que j'avois vu fortir vivantes de l'intérieur de ces Vers d'eau douce, que je multipliois de bouture. Les Anguilles dont il s'agit à préfent, ne me femblent point du tout devoir leur naiffance à ces Vers. Elles en different par des caracteres très-fenfibles, que j'avois moimême indiqués dans cette Obf. XXI. J'ai donc lieu de croire que je m'étois trompé encore dans le jugement que j'avois porté fur l'origine de ces petites Anguilles. J'ai rapporté dans cette obfervation, la multiplication extraordinaire que ces Anguilles m'avoient offerte, & qui m'avoit paru provenir d'une divifion accidentelle de ces Anguilles. Comme je ne connoiffois point alors la multiplication des Polypes à bouquet par divifion naturelle, je fuppofois que des caufes accidentelles, que j'indiqueis, avoient partagé mes Anguilles, & que de deux Anguilles elles en avoient fait foixante. Mais à préfent, que je fais qu'il eft des Animaux de genres très-différens qui multiplient par divifions, je ne doute pas qu'il n'en foit de même de ces Anguilles que j'obfervois, il y a trente-fix ans. J'ai même rapporté dans l'observation que je viens de citer, une particularité qui femble confirmer mon opinion actuelle. ,, L'intérieur de nos petites Anguilles, „, disois-je, offre une particularité qui , mérite d'être remarquée; mais qu'on Tome III.

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,, n'obferve que dans quelques-unes:

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elle confifte en ce que les principaux

,, vifceres, au lieu de paroître exactement continus dans toute leur lon,, gueur, femblent au contraire foufftir dans le milieu du corps une légere ,, interruption: le point où fe remar ,, que cette folution apparente de con,, tinuité, n'eft pas le même dans chaque ,, individu. Il eft plus ou moins éloigné du milieu du corps chez les uns que chez les autres. Lorfqu'on obferve l'Infecte au microfcope, ce point devient un efpace transparent, où on ne découvre rien de diftinct, tandis ,, qu'au-deffus & au-deffous tout eft affez

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marqué". Il me paroît aujourd'hui très-probable, que cette interruption fi remarquable des vifceres, indiquoit l'en-. droit où la divifion naturelle alloit s'o. pérer. Elle en étoit, en quelque forte, les préparatifs.

J'avois vu de femblables divifions s'opérer dans les grands Vers d'eau douce, que je multipliois en les cou.. pant par morceaux, & je les attribuois. auffi à des caufes accidentelles. Il y a bien de l'apparence que ces divifions tenoient, comme celles de nos petites Anguilles, à des caufes naturelles que je n'avois pas apperçues.

Les obfervations de M. MULLER fur de petites Anguilles du genre de cellesci, & auxquelles il a donné le nom de

G g

CHAP. 1. Expériences de l'Auteur fur une autre Efpece de vers

CHAP. I.

deau douce.

Combien

cette Efpece

eft remarquable par la fingularité de fes repro

ductions.

à préfent, eft blanchâtre ou grifâtre. J'ai fait voir dans la feconde Partie de mon Traité, Obf. XXIII, XXIV, XXV, XXVI, XXVII, combien cette nouvelle Efpece mérite l'at tention des Naturaliftes. Lorfque j'ai partagé tranfverfalement le tronc en deux ou plufieurs portions, chaque portion a pouffé à fon bout antérieur une queue au lieu d'une tête ; mais lorsque je n'ai fait que retrancher la tête ou la partie antérieure, l'Infecte en a reproduit une nouvelle, femblable à celle qui lui avoit été enlevée. On ne doit pas préfumer que je m'en fois laiffé impofer à l'égard de cette queue furnumé raire j'ai vu ce fait fingulier un trop grand nombre de fois, & je l'ai obfervé avec trop d'attention pour que j'aie pu m'y méprendre. Si on lit ce que j'en ai rapporté, Obf. XXIII de mon Traité, il ne restera, je penfe, aucun doute fur la vérité de l'observation. Ce n'étoit point, ai-je dit, comme on pourroit le foupçonner, une tête plus effilée qu'à l'ordinaire, une façon, pour ainfi dire, de tête & de queue: c'étoit une queue très-bien formée, où l'anus étoit trèsdiftinct; en un mot, une queue abfolument telle que doit l'étre celle de ces fortes de Vers. Et pour achever de ,, mettre la chofe hors de toute conteftation, cette partie qui avoit pouffé à la place de la tête, n'étoit capable d'aucun des mouvemens qu'on voit faire à celle-ci elle ne fe raccourciffoit ni ne s'alongeoit, elle ne fe contractoit ni ne se dilatoit. Le Ver n'en faifoit aucun ufage ni pour fe nourrir, ni pour s'aider à ramper; on le voyoit feulement agiter ,, de tems en tems fa partie antérieure, la porter à droite &

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رو

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Nayades, éclairciffent fort tout ceci.
trop affoiblie pour que je puiffe repren
Il a très-bien vu, que fes Nayades mul- dre mes premieres obfervations fur nos
tiplient naturellement par divifion, & petites Anguilles; mais j'exhorterai les
a décrit & représenté avec exactitude Naturaliftes, qui s'occupent de ces
la maniere finguliere dont cette multi-objets microfcopiques, à ne pas négli
plication s'opére. Voyez la note fur ger d'approfondir l'hiftoire de ces très-
l'Art. CXCVII. Ma vue eft aujourd'hui petits Apodes aquatiques.

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à gauche, mais fans faire la moindre tentative pour changer de place. On auroit dit qu'il fentoit son état : il avoit l'air, pour ainsi dire, embarraffé. Au reste, & c'est ce que je ne dois pas négliger de faire remarquer, le cours du fang n'avoit point changé de direction. Il continuoit à fe faire du bout postérieur au bout antérieur ". Enfin, pour ne laisser rien à defirer, je dirai encore, que les portions de ces Vers à qui il étoit arrivé de pouffer une queue au lieu d'une tête, n'ont pris aucune nourriture; leur eftomac & leurs inteftins font toujours demeurés fort transparens, & ce qui est assez remarquable, j'en ai eu qui ont vécu environ fept mois dans cet état. Ce cas revient à celui de cette moitié de Ver de terre dont j'ai parlé, & qui avoit foutenu un jeûne encore plus long.

Au refte, cette Efpece de Vers d'eau douce pouffe auffi de ces tubercules qui paroiffent analogues aux rejettons des Polypes à bras: j'en ai compté jufqu'à huit fur la même portion, quatre de chaque côté; mais ils ont difparu peu-à-peu fans rien produire, comme je l'ai raconté de ceux des Vers d'eau douce de la premiere Efpece.

terre, que par la maniere dont les but avoit d'abord

CCLII. Je n'ai placé ici mes observations fur les Vers d'eau douce, à la fuite de celles fur les Vers de raifon des rapports qu'on obferve dans la uns & les autres fe régénerent. Car mon été de chercher dans des Animaux plus grands que les Polypes, des faits qui puffent m'aider à expliquer la reproduction de ces derniers: mais les Vers aquatiques que j'ai le plus fuivis, ne font pas plus gros que les Polypes. Je reviens donc maintenant à mon premier but ; & je vais dire quelque chofe d'une régénération finguliere que nous offre un Animal d'une grandeur monftrueufe en comparaifon des Polypes; j'ai en vue l'Ecreviffe d'eau douce.

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