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monde a pu le remarquer dans les Hannetons & dans les Papillons des Vers à foie les Mâles des Abeilles nous er ont offert ci-deffus un exemple plus frappant encore. Ainfi la plupart des Infectes ne s'accouplent qu'une fois en leur vie, & les Femelles achevent leur ponte en affez peu de tems. Celles de quelques Efpeces fe déchargent à la fois de tous leurs œufs tel eft le cas de cette Mouche finguliere, que la courte durée de fa vie a fait nommer Ephémere, & ce nom ne rend même que très-imparfaitement l'extrême briéveté de 'cette vie. L'Ephémere dont je parle (1), ne vit gueres que quatre à cinq heures, & jamais une Mouche de cette Efpece n'a vu lever le Soleil; (2) mais j'ajouterai qu'elle vit environ deux ans fous la forme d'un Ver aquatique. Une Mouche fi preffée de vivre n'a pas de tems à perdre ; à peine eft-elle née, qu'elle fe délivre de deux grappes, qui contiennent chacune plus de trois cents oeufs : elle pond donc en un inftant plus de fix-cents œufs. On ignore encore comment cette Mouche eft fécondée: SWAMMERDAM a prétendu que le Måle répandoit fes laites fur les œufs M. de REAUMUR n'a rien obfervé de femblable; mais il a cru voir de courts accouplemens. Le nombre des Ephémeres qui fortent de l'eau à la même heure, pour voltiger dans l'air, eft fi prodigieux, qu'il ne peut être comparé qu'à celui des plus épais floccons de neige: l'air en eft obfcurci. Au milieu d'une telle confufion, comment s'affurer de la réalité de l'accouplement? Tout concourt néanmoins à perfuader que ces Ephémeres s'accouplent : les Mâles & les Femelles font pourvus d'organes qui fuppofent une véritable copulation (3) (4).

(1) Mém. pour fervir à l'Hift. des Infect. Tome VI, page 475 & fuiv.

(2) Il paroit par les obfervations de M. de GEER, qu'il eft en Suede des Mouches Ephémeres du genre de celles dont je parle ici, qui vivent plus de

deux jours. Voy. fes Mém. fur les Infect. Tome II, Part. II, page 646, in-4to. (3) Ibid. Page 、01.

(4) Cet accouplement des Ephénieres, qui avoit échappé à SWAMMERDAM & à REAUMUR, n'avoit pas QUELQUES

QUELQUES Efpeces d'Infectes ne s'épuifent pas par un feul acte les Mâles & les Femelles s'accouplent plufieurs fois, & celles-ci pondent à plufieurs reprises. La Reine-abeille & les Pucerons nous en ont fourni des exemples. Une espece de Mouche, qui dépofe fes oeufs dans les excrémens du Cochon, nous en fournit un autre, fur lequel M. de REAUMUR a cru devoir infifter (1). La ponte de cette Mouche reffemble moins à celle de la plupart des autres Mouches & des Papillons, qu'à celle des Oiseaux.

Les grands Animaux s'accouplent plufieurs fois en leur vie, & les Femelles font plufieurs pontes ou plufieurs portées. Quelques Quadrupedes comme le Cerf, ne s'épuifent pas jufqu'à la perte de la vie; mais ils deviennent exceffivement

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,, Je vis alors que le Mâle s'étant
,, placé au-deffous de la Femelle, qu'il
avoit faifie par le même endroit du
,, corps, il recourboit fon ventre par
,, en-haut, & qu'il en appliquoit l'ex-
trêmité contre l'ouverture qui fe trou-
ve au ventre de la Femelle, entre
le feptieme & huitieme anneau, &
,, que nous avons vu plus haut donner
,, iffue aux œufs. On s'imagine affez
,, le but de cette application du Mâle
à cette partie du corps de la Fe-
melle; l'affaire fut achevée dans un
inftant, après quoi le Mâle s'envola.
Enfin, l'action que le Mâle
fit à mes yeux, étoit très certaine-
ment un accouplement réel, mais qui
s'achevoit bien vite. C'eft la raison
,, pourquoi je n'ai pu voir tout ce que
j'aurois voulu, &c.

échappé à M. de GEER; & ce qu'il en |,, où ils furent à portée de mes yeux.
rapporte, confirme bien ce que je viens
de dire de la réalité de cet accouple-
ment. Voici fes termes. Je m'amu-
fai les foirées à contempler leurs af
femblées aëriennes, compofées uni-
", quement de Mâles, comme elles le
font prefque toujours, & je remar-
,, quai que dès qu'une Femelle fe ren-
doit en volant dans la mêlée, ce
,, qui arrivoit fort fouvent, ceux-ci fe
mettoient d'abord à la pourfuite, &
fembloient fe difputer deux ou trois
à la fois fa conquête, jufqu'à ce
» qu'enfin l'un d'entr'eux parvenoit à
», s'envoler feul avec la Femelle. Or-
,, dinairement le couple amoureux gagne
,, les airs, & va fe placer au haut d'une
,, muraille, ou à la cime d'un arbre,
,, pour y achever l'Ouvrage; mais deux
,, ou trois couples fe placerent heureu-
fement fur les feuilles d'un buiffon,
Tome III.

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.......

(1) Ibid. Tome IV, page 381.
V v

CHAP. V.

Variétés

dos les

tins de l'ac

de l'incu

maigres, & il leur faut un tems confidérable pour se refaire. D'autres Quadrupedes, comme le Cheval, le Taureau, le Chien, &c. ne s'épuifent prefque pas, & font en état d'engendrer fouvent. Il en eft de même de divers Oiseaux comme le Coq, le Canard, &c.

CCCXIV. Si le rut a fes tems marqués, l'accouchement a auffi les fiens. La Jument porte onze à douze mois; la Vache, couchement la Biche neuf mois; la Louve, le Renard cinq mois; la Chienne neuf femaines; la Chate fix femaines; la Lapine trente-un jours. La plupart des Oifeaux éclofent au bout de trois femaines; quelques-uns, comme le Serin, éclofent au bout de treize jours (1).

Lion.

Efpeces vivipares Ef peces ovi

pares. Efpeces qui femblent être également vivipares & ovipares.

CCCXV. Tous les Quadrupedes couverts de poils, font vivipares les grands Poiffons nommés Cétacées, comme la Baleine, le Dauphin, &c. le font auffi.

LES Quadrupedes couverts d'écailles, tels que le Crocodile, la Tortue, fi l'on veut encore, le Lézard, & tous les Oifeaux, Efpeces vi- font ovipares. vipares &

Efpeces ovipares dans

la même

claffe &

me genre.

LA Salamandre terreftre, efpece de petit Quadrupede qui reffemble par fon corps & par fa queue au Lézard, par fa dans le mé tête & par fes pattes au Crapaud, n'eft pas proprement ovipare. M. de MAUPERTUIS qui aimoit les petits Animaux & qui favoit les obferver, nous a donné des obfervations curieufes fur cette Salamandre (2). Il a trouvé à la fois dans fon intérieur, des œufs & des petits vivans. Les œufs formoient deux grappes femblables aux ovaires des Oifeaux; mais plus alongées; & les petits, plus agiles que les grandes Salamandres, étoient

Matrice finguliere d'une Mouche vivipa

re.

(1) Hift. Nat. Cén. & part. Tome II, page 319.

(2) Mém. de l'Acad. An. 1727, page 27 & fuiv. in-4to.

renfermés dans deux longs tuyaux fi tranfparens, qu'on les voyoit diftinctement à travers. Le célebre Académicien compta quarante-deux petits dans une Salamandre & cinquante-quatre dans une autre. Il a eu raifon d'ajouter, que cet Animal paroit bien propre à éclaircir le mystere de la génération (1). Il fournit au moins un nouvel Argument, en faveur du fentiment des Phyficiens qui penfent que les petits des Vivipares font renfermés originairement dans des oeufs. Cela fe voit à l'oeil dans la Salamandre: l'on n'a qu'à l'ouvrir pour y reconnoître de véritables œufs. Dès que les Petits font éclos, ils paffent apparemment dans ces longs tuyaux dont j'ai parlé. Il feroit à defirer, que notre Auteur eût plus approfondi cette partie de l'histoire de la Salamandre; mais il eft affez clair qu'elle appartient plus à la claffe des Vivipares qu'à celle des Ovi

pares.

LES Poiffons couverts d'écailles, les Grenouilles & les Reptiles, tels tels que les Serpens, font ovipares. Mais la Vipere, comme fon nom l'indique, eft Vivipare. On lui trouve auffi de véritables oeufs, & les petits de la Vipere, comme ceux de la Salamandre, éclofent dans le ventre de leur Mere (2).

La claffe nombreufe des Coquillages nous offre des Efpeces vivipares & de Efpeces ovipares. La plupart des Conques font vivipares; quelques Limaçons, comme l'Yet, le font aufli (3). Les Limaçons terreftres, les Pourpres & quantité d'autres Coquillages, font ovipares (4). En général il paroît qu'il y a beaucoup plus de Coquillages ovipares, que de vivi

pares.

(1) Mém, de l'Acad. An. 1727, page 32, in-4to.

(2) Hift. Nat. Gen. &c. Tome II, page 311.

(3) Hift. Nat. du Sénégal, page 58, de la Déf. des Parties.

(4) Ibid.

CHAP. V.

CHAP. V.

Il en eft de même de la claffe plus nombreuse encore des Infectes la plupart font ovipares, mais les Scorpions les Progallinfectes, les Cochenilles, les Cloportes, font vivipares. Les Animalcules des liqueurs groffiroient fans doute beaucoup cette courte lifte (1). Je viens de nommer les Progallinfectes; ce font de fauffes Gallinfectes, qu'on diftingue des vraies par les incifions annulaires qu'elles retiennent toujours, & qui s'effacent entiérement dans les Gallinfectes proprement dites (2). La Cochenille qui eft devenue un fi grand objet de commerce, & dont la véritable nature avoit été fi long-tems inconnue, eft une Progallinfecte (3). Les Vers de terre, les Sang-fues, les Araignées, les Poux, les Puces, les Sauterelles, les Papillons, les Scarabés, la plupart des Mouches à deux ailes, prefque toutes les Mouches à quatre aîles, &c. pondent des œufs. Mais il eft affez remarquable, que dans le même genre d'Infectes, il y ait des Efpeces vivipares & des Efpeces ovipares. M. de REAUMUR fait mention de fix à fept Efpeces de Mouches à deux aîles, qui mettent au jour des petits vivans (4); ce font des Vers qui fe transforment par la fuite en des Mouches femblables à leur Mere. La matrice d'une de ces Mouches eft une petite curiofité : elle eft formée d'une lame roulée en fpirale, longue d'environ deux pouces & demi, c'est-à-dire, fept à huit fois plus longue que le corps, & toute compofée de Vers placés les

(1)†† On a vu dans la note ajoutée | à l'Art. CXXXIII, que différentes Ef peces d'Animalcules des infufions multiplient, comme les Polypes à bouquet, par divifion naturelle. Ces Especes ne font donc proprement ni vivipares, ni ovipares elles forment relativement à la génération, une nouvelle claffe inconnue aux Naturaliftes des Siecles pré

cédens Mais nous ne favons point encore, fi parmi les Efpeces de ces Animalcules qui multiplient de la forte, il n'en eft point qui multiplient encore par des œufs ou par des Petits vivans.

(2) Mém. pour fervir à l'Hift. des Inf. Tome IV, page 81.

(3) Ibid. Page 87 & fuiv.
(4) Ibid. Page 406.

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