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CHAP. VII.

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velle après l'accouplement? Il ne s'eft rien paffé d'effentiel ,, que l'approche du fperme du Mále: la feule agitation de l'accouplement ne réveille pas fans elle, l'Embryon (1) ".

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.......

(1) tt Je ne trouve pas que M. de HALLER ait rien ajouté d'effentiel dans fa grande Phyfiologie, à ce qu'il avoit dit dans fes Corollaires mêlés fur le comment ou le méchanifme de la génération. On n'a pour s'en affurer, qu'à lire le dernier Art. de la Sect. II du T. VIII. L'Auteur y revient à la propriété fecrette du fperme de procurer dans l'individu générateur le développement de certaines parties, comme les poils, la barbe, les ,, cornes, &c.,, Or, rien n'empêche, ditil, que le fperme n'exerce fur le Fo tus cette force qui lui eft propre. C'est dans la femence du Mâle que réfide la ,, caufe qui fait mouvoir avec plus de viteffe le cœur de l'Embryon.... ,, C'eft, continue-t-il, cette même femence qui fait croître certaines par ties du Fœtus plus qu'elles n'auroient fait fans elle; le tambour du Mulet, ,, par exemple, qui dans fa Mere eft ,, moins fort, & qu'on n'y apperçoit même pas ...... Ainfi, après avoir fait voir que le témoignage de nos fens nous affure, que le Foetus réfide dans la Mere, il fuffit de faire voir auffi qu'il y a une certaine force dans la femence du Mâle, qui dé,, termine fon accroiffement, de façon ,, que certaines parties fe développent ,, davantage; il ne feroit pas plus jufte de nous demander par quel mécha nifme cela fe fait, qu'il ne feroit de "nous demander pourquoi la réforbtion

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de la femence du Mâle lui fait pouf fer la barbe ".

L'illuftre Auteur finit par indiquer deux des conjectures par lefquelles j'avois tenté autrefois d'expliquer le myftere de la génération, & en particulier la formation du Mulet proprement dit, Corps organ. Art. XL, XCI, CXXXVI; & ajoute immédiatement après les autres objections me paroiffent peu importantes, puifqu'on a répondu à celles qu'on dé duit de la divifion à l'infini, & il renvoie encore à ce fujet, à l'Art. CXXVII de mes Confidérations.

On voit par ce paffage de la Phyfiologie, comme par ceux que j'ai cités de l'Ouvrage fur le Poulet, que feu mon refpectable Ami, n'entreprenoit pas de traiter cette grande matiere par la voie de l'Analyfe, ainfi que j'avois tenté de le faire. En général, fon Génie fe refufoit au genre analytique : il me l'écrivoit lui-même. Il paffe ici bien légérement fur un fait qui m'avoit paru très-important; je veux parler du changement qui furvient à l'organe de la voix du Cheval, lorsqu'il eft, en quelque forte converti en Mulet, par l'action du sperme de l'Ane Il ne dit là-deffus qu'un feul mot & laiffe penfer, que le tambour du Mulet n'eft dû qu'à une plus grande évolu tion de certaines parties de l'organe de la voix du Cheval, produite par le sperme de l'Ane. Un fait auffi important, méri toit affurément d'être examiné de plus

CCCXLVI.

Nouvelle confidera

tion fur la tion fans acmultiplicacouple

ment.

CCCXLVI. J'AI effayé dans l'Article LXXIII, de répondre CHAP. VII. à la queftion, comment fe fait la multiplication fans accouplement? J'ai préfentement une nouvelle confidération à offrir. Les Infectes qui multiplient fans accouplement, & ceux qui multiplient de bouture, font tous très-mols: la plupart font même gélatineux. Leurs Embryons doivent être bien plus mols, bien plus délicats encore. Les parties de ces Embryons réfiftent donc infiniment peu. Le cœur ou l'organe qui en tient lieu, pourroit donc avoir affez de force pour ouvrir par luimême les vaiffeaux, & pour furmonter la réfiftance de folides qui n'ont gueres que la confiftance d'un fluide. Les Infectes foumis à la loi de l'accouplement, ont plus ou moins de parties écailleufes & très-dures, qui originairement résistent davantage que celles qui doivent refter toujours molles ou même gélatineufes.

AINSI dans les Androgynes, les fucs préparés que la Mere envoie aux Embryons, fuffifent pour les faire développer. Les mues des Oifeaux, celles des Infectes nous offrent des exemples d'un développement analogue dans les Touts très-organifés. Les germes des nouvelles plumes, ceux des nouvelles peaux fe développent fans autre fecours que celui des fucs qu'ils reçoivent de l'Individu. C'est encore de la même maniere ou à-peu-près, que la Chenille fait croître le Papillon (1), que l'Écreville pouffe de nouvelles pattes (2), le Polype une nouvelle tête, &c. (3). Et comme je le difois dans l'Article LXXIII, la multiplication fans accouplement nous paroîtroit la plus naturelle, fi elle nous étoit plus familiere. Il est bien

(2) Art. CCLXII.

près; & nous avons fort à regretter que (1) Art. CLX & CLXI.
notre grand Phyfiologifte n'eût pas cher-
ché à l'approfondir. Il y auroit, fans
doute, puifé des lumieres qui nous man-
quent encore, & qui auroient perfec-
tionné la Théorie de la génération.
Tome III.

(3) Art. CCLXIV.

Rrr

CHAP. VII.

plus furprenant que pour produire un Individu, il faille le concours de deux autres Individus (1).

(1) Ces réflexions fur les Productions organiques qui fe développent en entier, fans l'intervention de la liqueur féminale, ont été plus approfondies dans le Chap. III de la Part. IX de la Contemplation. Aux divers exemples que j'ai indiqués de ces productions, il faut joindre aujourd'hui ceux que nous fournit l'admirable reproduction de la tête du Limaçon, & des membres de la Salamandre. J'y ai touché dans la note ajoutée à l'Art. CXCIV. Voilà des productions organiques d'une grande compofition dont l'évolution ne paroît point du tout dépendre du concours des fexes. Et combien d'Infectes, de Vers & de Corps marins, où l'on ne découvre point de fexe, & qui propagent certainement fans aucune copulation! Il y a donc un nombre prodigieux de Corps organifés qui ne doivent point leur origine ni leur développement, à l'intervention des liqueurs féminales; & ici je renvoie à la note fur l'Art. CLXXVIII.

A l'occafion de la reproduction des

membres de la Salamandre, je ferai remarquer, qu'elle me paroit décider la queftion que j'agitois, Art. CCLV, CCLVI. 11 eft affez évident que la reproduction de chaque membre s'opére par un Gene approprié. A fa premiere apparition, le membre eft d'une extrême petiteffe, & pourtant il offre dans ce raccourci toutes les parties effentielles qu'il offrira en grand dans la fuite. J'ai montré tout cela plus en détail dans mon mémoire fur les reproductions des Salamandres. Journ. de Phyf. Novembre 1777.

Non-feulement chacun des anciens membres renferme des Germes réparateurs; mais il faut bien que les nouveaux membres, ou ceux qui fe reproduifent actuellement en renferment auffi; car fi l'on coupe le nouveau membre tandis qu'il eft encore en miniature, il reprodui ra une autre miniature égale & femblable à celle qui aura été retranchée. Je viens d'en faire l'expérience, & j'en pa blierai ailleurs les détails.

CHAP. VIll.

CHAPITRE VIII.

Confidérations fur la formation des Monftres.

Conclufion.

CCCXLVII.
MON
ON plan n'est pas de traiter à fond des Monf-
tres. Cette matiere aufli variée que difficile, fourniroit feule
à un gros volume. Je ne l'ai que très-légérement effleurée
dans le Chapitre III de la Ire.. Partie. On connoît la longue
& fameufe difpute de MM. LEMERY & WINSLOW, qui ne finit
que par la mort de l'un des combattans. On combattoit de
part & d'autre avec des Monftres, & quand la victoire ba-
lançoit, on recouroit aux fubtilités de la Métaphyfique. M.
LEMERY foutenoit que la formation des Monftres étoit due uni-
quement à des caufes accidentelles, qu'il affignoit, & qu'il
favoit employer avec beaucoup de fagacité & d'efprit. M.
WINSLOW laiffoit là tout cet attirail d'explications phyfiques,
& le fcalpel à la main, il prétendoit trouver dans certains
Monftres, des preuves inconteftables que leur formation étoit
due uniquement à des œufs originairement monstrueux (1).
Un Hiftorien (2) digne de juger les deux célebres Adverfai-
res, nous a donné la relation abrégée de leur combat. On la
lira avec plaifir dans l'Hiftoire de l'Académie Royale des Scien-
ces pour l'année 1740.

CCCXLVIII. CE n'eft point à moi à décider une queftion qui a partagé, & qui partage encore les plus grands Phyfi

(1) ++ Ce celebre Anatomifte ne dif convenoit pas néanmoins, que certains Montres puffent avoir une origine accidentelle. Il foutenoit feulement, qu'il en

étoit dont on ne pouvoit expliquer la
formation par de purs accidens.
(2) M. de FONTENELLE.

Dispute célebre fur les

Monftres.

Faits favo rables à l'hypothefe

CHAP. VIII. ciens; mais je dirai bien, que divers faits me paroiffent condes caufes firmer le fentiment de M. LEMERY. J'en indiquerai quel

accidentel

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Si l'on nomme Monftre, une Production organique, dont la conformation extérieure & intérieure differe de celle qui eft propre à l'efpece, les Mulets feront de véritables Montres. Faudra-t-il, pour expliquer de tels Monftres, recourir à des œufs originairement monftrueux? Je m'affure qu'on ne le pense point. Et puis, comment un Germe de Mulet viendroit-il fe préfenter à point nommé, au moment qu'un Ane féconderoit une Jument? Voilà donc déja une Efpece de Monftres, qui doit fa formation à des caufes purement phyfiques, & l'on a vu dans le Chapitre précédent, la maniere naturelle dont j'ai tenté d'expliquer cette formation.

UNE branche fe colle à une autre branche, un fruit à un autre fruit, une feuille à une autre feuille, &c. & cette union accidentelle devient fi intime, que les deux Touts n'en forment plus qu'un feul. Le quatrieme Mémoire de mes Recherches fur lufage des feuilles dans les Plantes préfente des exemples frappans & variés de cette forte de greffe, & des monftruofités qui en réfultent.

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LES greffes que l'art exécute, foit fur les Végétaux, foit fur les Animaux, donnent naiffance à d'autres genres de Monf tres. Je m'en fuis beaucoup occupé dans cet Ouvrage, lorfque J'ai entrepris de rendre raifon des reproductions végétales & animales. Ces Monftres ne réfidoient pas originairement dans des Germes qui les repréfentoient en petit. On pourroit les nommer artificiels, par oppofition aux Monftres purement naturels.

Ce qui fe paffe au grand jour entre deux branches qui fe

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