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gager du mucilage qui les environnoit, & qui emportoient CHAP. VII.

après eux des filets.

CETTE liqueur de la femelle eft auffi fluide que celle du mâle. Au bout de quatre ou cinq heures, elle fit un dépot, d'où fortoit un torrent de globules qui paroiffoient très-actifs, & vouloir fe dégager de leur enveloppe mucilagineufe, & de leurs queues.

CIV. NEUVIEME EXPÉRIENCE. Le mêlange de deux liqueurs d'un Chien & d'une Chienne ne fournit rien de nouveau, la liqueur & les corps en mouvement étant toujours les mêmes & entiérement femblables.

CV. DIXIEME EXPÉRIENCE. ON chercha enfuite dans des tefticules de Vache, la liqueur dont il s'agit. On la trouva non dans des véhicules lymphatiques placées à la furface de ces tefticules, lefquelles ne contenoient qu'une liqueur transparente, & qui n'offroit rien de mouvant; mais dans un corps glanduleux gros & rouge comme une cerife. On y obferva des globules mouvans, mais fort petits & obfcurs, fans apparence de queues ou de filets. Les uns avoient un mouvement progreffif fort lent: les autres étoient immobiles.

CVI. ONZIEME EXPÉRIENCE. Les tefticules de deux Vaches furent auffi mis en infufion dans de l'eau pure, & renfermés exactement dans un bocal,

Au bout de fix jours, on y découvrit une quantité innombrable de globules mouvans d'une petiteffe extrême, fort actifs, tournans fur leur centre, & en tout fens. Ils difparurent entiérement trois jours après.

CVII. 'DOUZIEME EXPÉRIENCE, De l'eau d'Huitres & de la

Exp.: fur le mélange des deux

fpermes.

10 Exp. : fur les tefticules de la Vache

11 Exp. : fun le même fujet.

l'eau d'Hu

tres, & fur la gelée de

Veau.

CAP. VII gelée de Veau rôti, ayant été mifes en expérience de la même maniere, on y découvrit au bout de quelques jours de petits corps, les uns ovales, les autres fphériques, femblables à des poiffons qui nagent, mais qui étoient dépourvus de queues & de membres. Ils étoient très-diftincts, & ils devinrent de jour en jour plus petits.

3 Exp. : fur

CVIII. TREIZIEME EXPÉRIENCE. On examina auffi les infules infufions fions des graines de quelques plantes, en particulier de l'Oeillet

des graines

de l'oeillet & & du Poivre.

du poivre.

$4 Exp.: fur une diffolu

d'une poudre pierreufe, par

l'eau forte.

15. Exp. :

fur les laîtes

L'INFUSION d'Oeillet offrit une très-grande quantité de globules dont le mouvement étoit extrêmement fenfible & qui fe conferva pendant trois femaines, au bout defquelles la petiteffe des globules augmenta au point de les rendre abfolument invifibles.

L'EAU de Poivre bouillie & celle qui n'avoit point bouilli présenterent le méme fpectacle, mais plus tard.

CIX. QUATORZIEME EXPÉRIENCE. Une fermentation de poudre de pierre & d'une goutte d'eau-forte ne produifit rien de pareil: en forte qu'il y avoit lieu de foupçonner que ce que l'on appelloit fermentation n'étoit que l'effet de ces parties organiques des animaux & des végétaux (1).

CX. QUINZIEME EXPÉRIENCE. Les laîtes de différentes especes des Poillons, de Poiffons vivans n'offrirent rien de plus remarquable que

& en parti

culier fur ce qu'avoit offert l'infufion d'Oeillet.

celles du Calmar.

(1) + Si lorfque je traçois l'abrégé | même la peine de les raffembler. J'inde ces nombreufes expériences & de leurs réfultats, j'avois fu qu'ils ne repofoient tous que fur des apparences trompeufes, j'aurois épargné à mon Lecteur ces détails fatiguans, & à moi

diquerai bientôt l'origine de ces apparences, qui en avoient impofé à l'Obfervateur, & qu'un autre Obfervateurmieux inftruit & plus circonfpect a fu démêler.

Il n'en fut pas de même des laites du Calmar. On y dé- CHAP. VIE couvrit des fingularités frappantes, & qui n'ont encore été obfervées dans aucune autre espece, foit de plante, foit d'animal; quoiqu'il y ait lieu de penfer qu'elles ne font pas pro-. pres au feul Calmar.

LA liqueur laiteufe de ce poiffon renferme de petites machines d'une structure très-compofee & dont il n'eft pas facile de donner une idée bien claire. Ce font de petits refforts contenus dans un double étui tranfparent, cartilagineux & élastique. L'extrêmité fupérieure de l'étui extérieur eft furmontée d'une tête arrondie & contournée de façon qu'elle couvre une ouverture deftinée à laiffer fortir les parties renfermées dans l'intérieur de l'étui.

CES parties font une vis, un piston, un barillet & une fubflance Spongicufe.

LA vis occupe le haut de l'étui, auquel elle tient par· deux ligamens. Le pifton & le barillet font placés au milieu de ce même étui. La fubftance Spongieufe en occupe le bas.

UNE humeur visqueuse environne ces petites machines. Elles, ne jouent que lorfquelles en font débarraffées..

Si on les en retire & qu'on humecte la tête de l'étui, on: les déterminera à agir,. & on obfervera affez diftinctement leur jeu.

On verra la vis monter lentement vers le fommet de l'étui. Ses tours de fpirale, auparavant peu ferrés, fe refferreront de plus en plus. Le pifton, le barillet placé immédiatement audeffous, & la fubftance Spongieufe avanceront dans le même fens. La tête de l'étui fe difpofera alors pour lailler un libres

CHAP. VII. paffage à toutes ces parties. Elles s'élanceront dehors auffi-tôt. Le pifton & le barillet fe fépareront à l'instant l'un de l'autre, & la liqueur féminale fortira de l'intérieur de ce dernier, fous l'aspect d'une matiere féreufe, où flotteront beaucoup de globules opaques fans aucun figne de vie.

Réflexions

fur ces Obmicrofcopi

fervations

ques.

Précis du nouveau fyf

CXI. CE font de belles expériences que celles que je viens de décrire. Elles fembleroient nous porter aux extrêmités les plus reculées de la création fenfible, fi la raifon ne nous perfuadoit aufli-tôt que le plus petit globule vifible de liqueur féminale eft le commencement d'un autre univers que l'infinie petiteffe de fes parties, met hors de la portée de nos meilleurs microfcopes. Nous admirons ces globes immenfes qui roulent majeftueufement fur nos têtes; nous étudions avec foin les courbes qu'ils décrivent; nous calculons leur cours; nous recherchons leur véritable figure; nous mefurons leur grandeur, nous obfervons leurs phafes: quel fera le phyficien qui tentera ces différentes opérations fur ces globes infiniment petits, qui roulent dans les liqueurs féminales? Qui nous tracera les courbes infiniment variées qu'ils décrivent? Qui nous affignera les loix de leurs mouvemens & de leurs révolutions? Qui pénétrera leurs véritables figures & la raifon de toutes leurs apparences? Qui percera cette nuit profonde; qui fondera cet abîme où la Nature va fe perdre ? Quelle intelligence compare d'un coup d'œil la fphere de Saturne & celle du globule qui nage dans la liqueur féminale du Ciron? Cette intelligence n'habite point fur la terre; le Ciel eft fa demeure. Elle connoît le nombre des étoiles fixes & celui des mondes qu'elles éclairent. Elle fait combien le plus petit globule de liqueur eft contenu de fois dans le globe énorme du foleil.

CXII. Au précis que j'ai donné des dernieres expériences

qui

qui ont été faites fur la génération, je joindrai une légere CHAP. VII. efquiffe du nouveau fyftême qu'elles paroiffent établir.

SUIVANT Ce fyftême, il est dans la Nature une matiere commune aux végétaux & aux animaux, compofée de particules organiques vivantes, primitives, incorruptibles & toujours actives. Le mouvement de ces particules peut être arrêté par les molécules les plus groffieres des mixtes; mais dès qu'elles parviennent à fe dégager, elles produifent par leur réunion, les différentes efpeces d'Etres organifés qui figurent dans le monde.

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CETTE matiere répandue par-tout, par-tout, fert à la nutrition & au développement de tout ce qui vit ou végete.

CXIII. Le furplus de ce qui eft néceffaire pour produire cet effet, eft renvoyé de toutes les parties du corps, dans un réservoir commun où il fe forme en liqueur. Les organes de la génération font ce réservoir,

téme. Molécules orga niques.

Surplus des

molécules organiques renvoyé à un dépot,

commun.

minale. Moule in

CXIV. La liqueur féminale contient toutes les molécules Liqueur fés analogues au corps de l'animal ou du végétal, & fuivant qu'elle trouve une matrice convenable, elle produit un petit Etre entiérement femblable au moule intérieur dont les molécules faifoient partie.

LORSQU'ELLE ne trouve point de matrice convenable elle produit ces Etres organifés, qui font ces corps mouvans & végétans que l'on voit dans les liqueurs féminales des animaux, & dans les infufions végétales ou animales.

TOUTES les fubftances organifées renferment donc une grande quantité de cette matiere productrice, comme on le voit par les infufions de toute efpece. Elle y paroît d'abord Tome III.

I

térieur. Globules mou

vans.

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