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CHAP. VII. fous la forme de corps mouvans, auffi gros que ceux des liqueurs féminales; mais qui, à mefure que la décompofition augmente, diminuent de groffeur & acquiérent plus de mouvement, & enfin deviennent imperceptibles quand la matiere qui eft en infufion a achevé de fe corrompre.}

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La nutriton,

le dévelop

IL fuit de-là, que le pus des plaies eft tout compofé de ces petites parties organiques qui font en très-grand mou

vement.

CXV. CETTE matiere productrice fe trouvant rassemblée dans quelque partie de l'animal d'où elle ne fauroit s'échapper, y forme des Êtres vivans, tels que le Tania, les Afcarides & tous les Vers qui font dans les veines, ceux qu'on tire des plaies ou qu'on trouve dans les chairs corrompues, dans le pus, &c..

CXVI. LES molécules ou corps mouvans dont il s'agit, font tous développés dans les liqueurs féminales, & s'y manifeftent très-promptement.

DANS toutes les fubftances végétales & animales, la matiere productrice paroît fous la forme d'une végétation, par des filamens qui croiffent & s'étendent, & par des bourfouflemens aux extrémités de ces filamens, qui venant à fe crever donnent paffage à une infinité de corps en mouvement : tel eft le Fœtus, qui dans les premiers tems ne fait que végéter.

CXVII. AINSI cette matiere organique animée, universellepement, la ment répandue, fert à la mutrition, au développement & à la reproduction de toutes les fubftances végétales & animales; 1°. à la nutrition, par une pénétration intime de cette matiere dans toutes les parties du corps de l'animal ou du végétal;

reproduc

tion.

2o. au développement, en ce que cette pénétration trouve des CHAP. VII. parties encore affez ductiles pour le gonfler & s'étendre, ce qui n'eft qu'une efpece de nutrition; 3°. à la reproduction, par la furabondance de cette même matiere qui eft renvoyée par chaque partie du corps de l'animal ou du végétal, & qui étant destinée à nourrir cette même partie, lui eft par conféquent parfaitement analogue.

La nutrition, le développement & la formation d'un nouvel être organifé font le produit d'une force inconnue, qui comme celle de la pefanteur pénetre toute la maffe, mais qui n'a rien de commun avec les forces méchaniques.

La loi fondamentale de cette force eft, que les molécules organiques qui ont le plus de rapport entr'elles, s'uniffent plus étroitement.

AINSI dans le commerce de deux individus, la liqueur que fournit le mâle fe mêle avec celle que fournit la femelle, & ces deux liqueurs n'en forment plus qu'une feule. Les molécules analogues ou correfpondantes de cette liqueur tendent à fe rapprocher & à s'unir en vertu de leurs rapports. Et comme ces molécules ont été renvoyées des différentes parties de chaque individu où elles fe font pour ainfi dire moulées, elles confervent dans la liqueur féminale, une difpofition à représenter ces mêmes parties. Elles forment donc dans la matrice des touts particuliers, d'où réfulte le tout général ou l'Embrion.

LES Corps organifés dont toutes les parties font formées de particules organiques, qui ont en petit la même forme extérieure & intérieure que celle du grand corps, font ceux dont la reproduction eft la plus facile & la plus abondante. Ce font auffi les corps les plus fimples. Le Polype eft formé de la répétition de plufieurs particules organiques, qui font

CHAP. VII.

Les principaux phéno

menes de la génération. L'origine du Fœtus.

en petit, de véritables Polypes. C'eft ainfi à peu près, qu'une maffe de fel marin eft formée de la répétition de cubes de différentes grandeurs.

Les corps les plus compofés, & par cela méme les plus parfaits, ont beaucoup de parties diffimilaires, & n'en ont que très-peu de fimilaires; de-là vient qu'ils reproduifent moins facilement & moins abondamment.

LE Corps organifé reçoit par la nutrition des molécules organiques, ou propres à s'unir à lui, & des molécules brutes, ou qui ne font pas propres à s'unir à lui. Il fépare celles-ci ou les rejette. Il s'incorpore ou retient celles-là. Mais il en retient d'autant moins, qu'il a moins befoin d'en retenir, ou qu'il eft plus avancé dans fon accroiffement. Alors le fuperflu de ces molécules eft renvoyé aux organes de la génération, comme à un dépôt commun, pour fervir à la propagation de l'efpece.

CXVIII. Le nombre, le mouvement, & les proportions relatives des molécules organiques font la principale fource des dif férentes variétés, ou des divers phénomenes qu'offre la génération.

DANS l'union des fexes, fi les molécules que nous fournit le måle furpaffent en nombre & en activité celles que fournit la femelle, l'embrion qui en provient est un mâle, & réciproquement.

DE-LA, la reffemblance plus ou moins marquée des enfans au pere ou à la mere. De-là, les rapports plus ou moins prochains des Mulets aux individus qui ont concouru à leur formation.

S'IL naît un feizieme de plus en mâles qu'en femelles; c'eft

que les femelles étant communément plus petites, plus foi- CHAP. II. bles, & mangeant moins que les mâles, les molécules organiques qu'elles fourniffent font en plus petit nombre.

que

petits a ifont

maux

plus féconds que les grands, &c.

CXIX. LES grands animaux font moins féconds que les Pourquoi les petits; la Baleine, l'Eléphant &c. font moins féconds le Hareng, le Rat, &c. La raison en eft apparemment, qu'il faut plus de nourriture pour entretenir un grand corps, que pour en nourrir un petit ; & que proportion gardée, il y a dans les grands animaux beaucoup moins de nourriture fuperflue qui puiffe devenir femence, qu'il n'y en a dans les petits animaux. Ceux-ci font doués d'organes plus fins; ils extraient ainfi moins de particules brutes & plus de particules organiques. L'Abeille qui ne fe nourrit que du fuc le plus délicat des fleurs, extrait plus de particules organiques, que le Cheval, qui fe nourrit d'herbes les plus groffieres.

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LES Poiffons couverts d'écailles, multiplient incomparablement plus que les Quadrupedes couverts de poils. Cela vient peut-être, de ce que les écailles diminuent plus que les poils l'évacuation qui fe fait des fucs nourriciers par la transpiration; & que la furabondance des molécules organiques qui en eft ane fuite, favorife la multiplication.

CXX. TELS font les principaux traits par lefquels j'ai tâché de caractériser le nouveau fyftême fur la génération. Je fens que ce point de vue ne lui eft pas favorable. Ces différens traits ne forment pas un tout affez lié, affez harmonique, ni affez facile à faifir. Je prie donc ceux de mes Lecteurs qui voudront s'en faire une idée plus jufte, de confulter l'ouvrage même. Ils feront bien dédommagés de la longueur de cette lecture par les agrémens du ftyle, & par le grand nombre de chofes intéreffantes qui s'y trouvent répandues.

Remarques fur ce précis du nouveau

fyftême.

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CXXI. On voit par l'expofé de ce fyftême, que les Corps organifés n'exiftoient point originairement en petit dans des germes; mais qu'ils font formés de la réunion d'un nombre déterminé de particules organiques, vivantes, actives, indeftructibles. Ces particules ne font en elles-mêmes ni végétaux ni animaux; mais elles font propres à compofer des végétaux & des animaux. Ce font des matériaux deftinés à la construction de ces différens édifices. La main invifible qui met ces matériaux en œuvre, est une force fecrette, qui, comme celle de la gravité, pénetre les maffes, mais qui n'agit point par impulfion, comme les forces méchaniques. Suivant les lieux & les circonstances dans lefquels cette force exerce fon action, elle produit des êtres différens : dans la matrice, c'est un embryon dans les inteftins, c'eft un Tania: dans la peau d'un Polype, c'eft un Polype: dans l'écorce d'un arbre, c'eft une branche, ou un arbre en petit. Les mêmes particules organiques qui forment l'être organifé, fourniffent à fa nutrition & à fon accroiffement. Portées à toutes fes parties, elles s'y arrangent, & s'y moulent d'une maniere relative à la forme de ces mêmes parties. Devenues furabondantes, & renvoyées aux organes de la génération, comme à un réfervoir général, ces particules y confervent une aptitude à repréfenter en petit les parties dont elles proviennent. Mais cette représentation ne fauroit fe faire que lorfque les particules organiques fe trouvent placées dans un lieu convenable, & ce lieu eft la matrice. Là, les particules deftinées à former les organes propres à l'un des fexes, font les premieres à fe réunir ces organes font, pour ainfi dire, le centre ou la bafe de tout l'édifice. Les autres particules deftinées à repréfenter les parties communes aux deux fexes, viennent enfuite fe ranger conféquemment à leurs rapports, & à la force qui agit en elles. Telle eft en général, l'origine de tous les Corps organifés. Leur décompofition nous laiffe appercevoir les élémens organiques qui les compofoient. Ils fe montrent dans les infufions fous la forme de globules

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