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J'AI vu de bonne heure que mon Livre feroit en quelque forte, une Histoire Naturelle en raccourci. Je n'ai pas craint qu'il en fût moins goûté dans un fiecle qu'on pourroit nommer le fiecle des Obfervateurs.

Si j'ai relevé quelques opinions hafardées, ç'a été assurément fans aucune intention de choquer ceux qui les adoptent. Je n'ai voulu que prémunir mes Lecteurs contre l'impreffion de la célébrité.

Je prie qu'on ne juge pas de mon travail fur la lecture des huit premiers Chapitres de ce Volume; j'ai affez dit qu'ils ne font que des ébauches, & je les aurois même fupprimés entiérement, fi M. de HALLER ne les avoit honorés de fon approbation. Ce que je ne faurois trop répéter, c'eft que je ferai toujours prêt à abandonner mes opinions pour des opinions plus probables. Mon amour pour le vrai eft fincere, & je n'aurai jamais de peine à avouer publiquement mes erreurs. J'ai toujours pensé qu'un j'ai tort, valoit mieux que cent repliques ingénieuses.

A Geneve, le premier de Mars 1762.

CONSIDÉRATIONS

AVERTISSEMENT

SUR

CETTE NOUVELLE ÉDITION.

JE ne ferai point d'excuses au Public fur le nombre & l'éten

due des Notes que j'ai ajoutées à cette nouvelle Edition de mon Livre. Si elles avoient l'avantage de lui plaire, il ne les trouveroit ni trop amples ni trop multipliées. Depuis la premiere publication de cet Ecrit en 1762, on avoit fait bien des découvertes relatives aux divers fujets qui y font traités. Un exposé fuccin&t de ces découvertes entroit essentiellement dans le plan que je m'étois formé pour le perfectionnement de mon travail. Je devois d'ailleurs mettre mon Lecteur à portée de juger par lui-même, de l'accord fingulier de plufieurs de ces obfervations avec les principes que j'avois tâché d'établir fur l'origine & la reproduction des Etres

vivans.

JE ne publie pas ces Additions fous la forme de Supplémens, comme je me l'étois d'abord propofé. Des fupplémens auroient exigé des Introductions plus ou moins raifonnées, qui auroient accrù mon travail; & les ménagemens que je dois à ma fanté, me follicitoient de préférer la marche la plus facile ou la plus courte. Pour lier chaque fupplément à la partie de l'ouvrage à laquelle il fe feroit rapporté, il auroit fallu retracer cette partie en raccourci, & mes Supplémens Seroient devenus peu à peu un Livre en forme.

Tom. III.

IL y a plus; ces liaisons, pour ainfi dire artificielles, que j'an. rois cherché à établir entre le Texte du Livre & les fupplémeus correspondans, n'auroient point été équivalentes aux liaisons naturelles qui exiftent toujours entre le Texte & la Note qui s'y rapporte immédiatement; car la Note s'enchaine naturellement dans Esprit à ce qui précede à ce qui fuit.

MAIS les Notes ont un inconvénient qu'on ne peut prévenir: elles interrompent la lecture du Texte; & Esprit toujours impatient parce qu'il est très actif, n'aime pas à être retardé dans fa marche. J'ai fenti cela, & pour diminuer l'inconvénient le plus qu'il m'étoit possible, j'ai eu soin de placer les principales Notes à la fin des Chapitres, des Articles ou des Paragraphes.

TOUTES les Notes additionelles ont été indiquées par un figne particulier (tt), qui eft le même que j'ai employé par - tout dans cette Edition de mes Oeuvres. Il ne fuffifoit pas néanmoins de diftinguer ainfi ces Additions: il convenoit encore que le lecteur pit retrouver au befoin chaque Addition, & quil pit voir d'un coup d'œil ce que chacune renfermoit d'effentiel. J'ai donc dreffé une Table indicative des Notes additionnelles, qui pourroit fervir, fi on le fouhaitoit, à transformer ces Notes en Supplémens dans un volume séparé.

ON fent bien, que dès que je commentois mon propre Texte, je ne devois rien changer à ce Texte: auffi Pai-je laiffé tel qu'il étoit dans les premieres Editions. J'ai feulement transporté à la marge les Titres particuliers des Articles que, j'avois placés d'abord dans le corps de la page: Il m'a paru qu'ils feroient mieux en marge, parce que le Chapitre en paroîtroit moins découpé.

LE grand nombre de faits nouveaux & vraiment intéresfans que j'ai inferés dans cette Edition de mon Livre, le rendront, j'efpere, plus digne de l'attention des Naturalistes Philofophes. Ils compareront ces faits avec les conféquences que j'en ai déduites; ils me jugeront de nouveau; & s'il leur paroifoit que j'ai été un Interpréte fidèle de la Nature, j'en ferois très flatté le regarderois comme une recompenfe glorieuse d'un travail dont ils peuvent feuls apprécier le but, la maniere && les difficultés.

A Genthod près de Geneve le 3 d'Octobre 1778.

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