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AU ROY HENRI LE GRAND, fur la prise de Marseille.

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Il eft mort, ce parricide.
Un Alcide fis d'Alcide,
A qui la France a presté
Son invincible génie,
A coupé fa tyrannie
D'un glaive de liberté.

Les avantures du monde

Vont d'un ordre mutuel,

Comme on voit au bord de l'onde
Un reflus perpétuel.

L'aife & l'ennui de la vie
Ont leur courfe entrefuivie
Auffi naturellement

Que le chaud & la froidure:
Et rien, afin que tout dure,

Ne dure éternellement.

Cinq ans Marseille volée
A fon jufte poffeffeur,
Avoit langui défolée

Aux mains de cet oppreffeur.
Enfin, le tems l'a remife
En fa première franchise:
Et les maux qu'elle enduroit
Ont u ce bien pour échange,
Qu'elle a vu parmi la fange
Fouller ce qu'elle adoroit.

Déja tout le peuple More
A ce miracle entendu :
A l'un & l'autre Bofphore
Le bruit en eft répandu:

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D'un cœur où l'ire jufte & la gloire commande, Tu paffe comme un foudre en la Terre Flamande,

D'Espagnols abatus la campagne pavant;
Soit qu'en fa derniere tefte
L'Hydre civile t'arreste;
Roy, que je verrai jouir
De l'Empire de la Terre,
Laiffe le foin de la

guerre,
Et pense à te réjouir,

Nombre tous les fuccès où ta fatale main, Sous l'appui du bon droit aux batailles conduite, De tes peuples mutins la malice a détruite, Par un heur éloigné de tout penfer humain. Jamais tu n'as vu journée

De fi douce destinée ;

Non celle, où tu rencontras

Sut

Sur la Dordonne en defordre
L'orgueil à qui tu fis mordre
La pouffière de Coutras.

CASAUX, ce grand Titan, qui fe moquoit, des Cieux,

A vu par le trépas fon audace arrestée,
Et fa rage infidèle aux étoiles montée,
Du plaifir de la chute a fait rire nos yeux.

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Ce dos chargé de pourpre, & rayé de clinquans

A dépouillé fa gloire au milieu de la fange
Les Dieux qu'il ignoroit ayant fait cet échange
Pour venger en un jour fes crimes de cinq ans,
La mèr, en cette furie,

A peine a fauvé Dorie:

Et le funefte remors

Que fait la peur des fupplices,
A laiffé tous ces.complices
Plus morts que s'ils eftoient morts,

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AU ROY HENRI LE GRAND.

SONNET.

E le connois, Destins, vous avez arresté

Jeux deux is de mon Roy fe partage la

Terre,

Et qu'après le trépas, ce miracle de guerfe Soit encore effroyable en fa postérité

Leur courage auffi grand que leur profpérité Tous les forts orgueilleux brifera comme verre : Et qui de leurs combats attendra le tonnerre, Aura le châtiment de fa témérité.

Le cercle imaginé, qui de mefme intervalle Du Nort & du Midy les diftances égalle, De pareille grandeur bornera leur pouvoir.

Mais eftant fis d'un père où tant de gloire abonde,

Pardonnez-moi, Deftins, quoyqu'ils puiffent avoir,

Vous ne leur donnez rien, s'ils n'ont chacun us Monde.

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