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c. ult.

AN. 378. rité parmi les Goths, ayant beaucoup travaillé à les humanifer & à les inftruire dans la religion, & beaucoup fouffert de la part de ceux qui étoient encore payens. Etant venu à C. P. à l'oc cafion de cette ambaffade, il confera avec les chefs des Ariens : & foit qu'il efperât de réüffir en fa négotiation par leur credit, foit qu'il fe laiffât effectivement perfuader; il embrafia leur parti, & fut caufe que les Goths s'engagerent auffi dans l'Arianifme, & le porterent enfuite Theod. IV. dans tout l'Occident. Jufques-là ils avoient fuivi la doctrine apoftolique qu'ils avoient receue d'abord; & alors même ils ne la quitterent pas entierement. Car ceux qui les féduifirent, leur firent paffer les differends des catholiques & des Ariens pour des difputes de mots qui n'alteroient point le fonds de la doctrine. Ainfi du tems de Theodoret, les Goths difoient bien que Pere étoit plus grand que le Fils; mais ils ne difoient pas encore que le Fils fut créature, quoiqu'ils communiquaffent avec ceux qui le difoient.. Ce fut Ulfila qui donna aux Goths l'ufage des lettres, par des caracteres formez fur les Grecs, & il traduifit en leur langue l'Ecriture fainte :: divin. Offi. nous en avons encore les évangiles imprimez où l'on void quelle étoit alors la langue des peuPhiloft. 11. ples Germaniques. On dit qu'Ulfila n'avoit pas traduit les livres des Rois, depeur que les guerres, dont ils font remplis, ne femblaffent autorifer Binclination aux armes, qui n'étoit que trop violente chez les Goths. Il y avoit aufli chez Epiph. har. les Goths des Audiens. Car leur chef ayant été 70.7.14.15. relegué en Scythie, travailla à la converfion des Sup. Liv. X. barbares, & établit jufques chez les Goths des moSup. v. nafteres, où la pureté des moeurs étoit grande; & 4.7.42. ce qu'il y avoit de plus mauvais, étoit l'opiniâ

Sort. IV.

33. Valafr. de

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2.4.4.

treté dans leur fchifme. La plupart furent chaffez d'entre les Gaths avec les Catholiques dans la perfecution de l'an 372.

L'am

L'ambaffade que conduifoit Ulfila eut fon ef- AN. 378 fet; & l'empereur Valens accorda aux Goths xxxvII. la permiffion de s'établir dans la Thrace. Mais Mort de quoiqu'ils euffent été receus comme amis, ils l'empereur Valens, furent maltraitez par les officiers Romains, qui par avarice les laifferent manquer de vivres; & craignant leur defespoir, en firent tuer quelques-uns. Ainfi tous les barbares fe réunirent, & commencerent à piller la Thrace l'an 377. fous le confulat de Gratien & de Merobaude. Valens en aprit la nouvelle à Antioche, & ayant Idac. Faft. promptement conclu la paix avec les Perfes, il an. 377. refolut de marcher à C. P. où il arriva en effet l'année fuivante 378. le trentiéme de May: au- Id. an. 37.88trement le troifiéme des calendes de Juin, fous

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le confulat de Valens même, & le fecond de Valentinien. En partant d'Antioche il donna Secr. LVordre de ceffer la perfecution contre les catho-35° Raff. 114. liques, & de rappeller les évêques & les prétres exilez, & les moines condamnez aux mi- Her. Chri nes. Alors les Catholiques fe releverent par tous an. 379. tes les villes, mais particulierement à Alexan- Sozom. I drie. Pierre y retourna avec les lettres du Pape Damafe qui autorifoient fon élection. On lui remit les églifes, & on chaffa l'ufurpateur Lucius qui fe retira à C. P. efperant que Valens le rétabliroit mais il avoit des affaires plus ime portantes.com

$39.

Il avoit envoyé devant Trajan & Profuturus avec des troupes pour s'oppofer aux barbares Hy eut divers combats, & les Romains eurent quelque defavantage. Valens étant arrivé à C. P: Tbeod, Ivi Sta le commandement à Trajan ,& lui fit de "33. grands reproches, l'accufant même de lâcheté: mais Trajan lui répondit: Ce n'eft pas moi Seigneur, qui ay été vaincu, c'est vous qui avez. abandonné la victoire en yous armant contre Dieu, & procurant aux barbares fa protection.

Amm. 1.
XXVII.
c. wit.

Bafil. ep. 380. ad Arinth.

. Ep. 186.

202.

ad

:

AN. 378. Ne favez-vous pas qui font ceux que vous avez chaffez des églifes, & ceux à qui vous les avez livrées? Arinthée & Victor, tous deux capitaines illuftres, appuyerent ce difcours. Arinthée avoit été conful l'an 372. Il étoit homme de guerre, & avoit remporté des avantages contre les Perfes mais d'ailleurs zelé pour la religion chrétienne & pour l'églife catholique. Il mourut peu de temps après ayant été baptifé à la mort, & S. Bafile pour qui il avoit eu beaucoup d'amitié, écrivit des lettres de confolation à fa veuve. Nous avons auffi deux lettres de S. Bafile à Trajan, qui marquent l'amitié qui étoit entre-eux. Sa femme Candide vêcut dans une grande pieté, & éleva fa fille dans l'amour de la virginité Pall. Lauf. & de la mortification. Le comte Terence auffi ami de S. Bafile, avoit témoigné quelque temps auparavant la même generofite. Car comme il étoit revenu d'Armenie, après avoir remporté des Victoires: Valens lui ordonna de demander ce qu'il voudroit. Terence lui prefenta une requefte, où il lui demandoit d'accorder une églife aux catholiques. L'empereur ayant leu la requefte la déchira, & dit à Terence de lui demander autre chose. Terence ramaffa les pieces de fa requefte, & dit: J'ay ce que je demande, Seigneur; car Dieu juge l'intention.

UXOT. AT.
Ep. 376.

377.

c. 145.

Thend. IV.

C.32.

Ida:. faft.

378.

Theod. IV.

6.34.

Sox. VI. 6.40.

L'empereur Valens partit de C. P. pour aller au camp l'onziéme de Juin 378. Le moine Ifaac dont la cellule étoit proche, le voyant paffer avec fa fuite, lui cria Où allez-vous empereur? vous avez fait la guerre à Dieu, il n'eft pas pour vous. C'eft lui qui a excité contre vous les barbares. Ceffez de lui faire la guerre, autrement vous n'en reviendrez pas, & vous perdrez vôtre armée. L'empereur irrité, commanda qu'on le mit en sprifon jufques à fon retour, & dit: Je reviendrai, & te ferai mourir, pour punition de

ta

ta fauffe prophetie. Ifaac répondit élevant la AN. 378. voix Oui faites-moi mourir fi vous me trouvez

:

menteur.

Socr. IV.

c. ult.

Valens s'avança jufques auprès d'Andrinople, Amm. & receut des nouvelles de l'empereur Gratien XXXI.c.12. fon neveu, qui après avoir remporté de grands avantages fur les Germains, marchoit à fon fecours, & le prioit de l'attendre mais Valens jaloux des victoires de ce jeune prince, fe détermina à donner la bataille avant fon arrivée. Pen-' dant qu'on s'y preparoit, Fritigerne roi des Goths envoya un preftre avec une lettre, pour declarer à l'empereur, qu'ils ne demandoient que la permiffion d'habiter en Thrace avec leurs troupeaux: mais cette députation fut fans effet. On Ibid. c. 13. en vint donc enfin à la bataille, le cinquiéme des a. fast. ides d'Aouft, c'eft-à-dire le neuvième du mois : les Romains y furent défaits, & à peine fe Suz. VI. fauva-t-il le tiers de leur armée. L'Empereur . ult. lui-même y perit: mais on ne trouva point for corps; & il pafla pour conftant qu'ayant été bleffé d'un coup de fléche, il fut porté dans une cabane qui fe trouva proche, fuivi de quelques-uns de fes gardes & de fes eunuques. Là comme on le panfoit, les ennemis fans favoir qui étoit dedans voulurent enfoncer la porte qu'ils trouvoient fermée les Romains tirerent. fur eux du haut de la maifon, & les barbares pour ne pas perdre le temps de piller ailleurs, amafferent du bois, des fafcines & de la paille, & brûlerent ce petit bâtiment & tous ceux qui étoient dedans, excepté un des gardes de l'empereur, qui fe fauva par une feneftre, & raconta depuis la chofe. Ainfi perit l'empereur Valens âgé de près de cinquante ans après en avoir regné quatorze, quatre mois & quelques jours. Sa mort fi funefte fut regar- Theod. 17. dée comme une punition divine de la perfecuit, .36.

રે

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tion

AN. 378. tion qu'il avoit faite aux catholiques. Comme il ne laiffa point de fils, tout l'empire revint à neveux, & toute l'autorité à Gratien: car Valentinien n'étoit pas encore en âge d'agir par lui-même.

XXXVIII.

Ouvrages

de S. Am

broife.

༣་

Gratien fut toujours fincerement attaché à la. foi catholique. Etant preft à marcher au fecours de Valens, il vouloit fe munir d'un preservatif contre les mauvaises doctrines qui avoient cours en Orient. Il s'adreffa à S. Ambroife, & lui demanda un traité qui établit la divinité de J. C. Ambr. de S. Ambroife compofa pour le fatisfaire les fide Proleg deux premiers livres intitulez de la foi. Dans. le premier il montre d'abord en quoi confifte la foi catholique, établiffant l'unité de la natu4.3. re divine & la trinité des perfonnes

Lib. 1.C.1.

Eb. 11. 6.9.10.

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il prouve la divinité de J. C. puis il refute les principales erreurs des Ariens que le Fils fût diffem.5.6.7.& blable au Pere, qu'il eût commencé, qu'il fût creé. Il continue dans le fecond à montrer que les attributs de la divinité conviennent au Fils: il explique comment il eft envoyé par le Pere, comment il lui eft foûmis comment il eft moindre : il diftingue ce qui lui convient comme Dieu & comme homme, & entre-autres les deux volontez. Il finit en promettant à l'empereur la victoire fur les Goths dont il efpere que la protection de l'églife fera le fruit. Ces deux premiers livres de S. Ambroife fur la foi, ont été fort celebres dans l'antiquité.

t. 8.

Laib. 11.0.7.

G. 16.

II. De vir

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Il y avoit à peine trois ans qu'il étoit évêque, ginit, 6.10. & déja on le regardoit comme le principal do Eteur de l'églife latine. Sa réputation s'étendoit

jufques en Mauritanie, & en attiroit des vierges qui venaient à Milan recevoir le voile de fes mains. 1. De vir- Il en venoit auffi des villes voifines, de Plaifane ginit..10. ce & de Boulogne ; & c'étoit le fruit des frequentes exhortations qu'il faifoit fur cette matiere.

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