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Paulin, vit.

gnifiques. Eugene s'étant rendu maître des paf- Ang. v, lages des Alpes Juliennes, fouffrit que l'on y mit civit .26. des idoles de Jupiter, & fa principale enfeigne Thend. v. portoit celle d'Hercule. I accorda aux payens. 24 ce que Valentinien le jeune leur avoit refufé Ambr.c.26. deux fois; le rétabliffement de l'autel de la victoire Rome, & la reftitution du revenu de Ambr. ep. leurs temples il l'avoit refufé auffi deux fois, 57.7.6. mais il fe rendit à la troifiéme. S. Ambroife n. 11.12, voyant Eugene ainfi livré aux payens, ne fit point de réponse à une lettre, qu'il lui avoit écrite dès le commencement de fon regne: mais il ne laiffa pas enfuite de lui écrire, & de le prier pour ceux qui étaient en peril. Montrant ainfi d'un côté qu'il étoit incapable de flater, même au peril de fa vie ; & de l'autre qu'il favoit honorer la puiffance quand la charité le demandoit. Enfuite apprenant qu'Eugene venoit en diligence à Milan, il en fortit & fe retira à Boulogne. Il écrivit toutefois à Eugene une Ep. 57: lettre, où il lui rend compte de fa retraite ; & reprefente comment il s'eft oppofé aux demandes des payens auprès de Valentinien & de Theodofe même il refute la mauvaife excu-n.6, fe, dont Eugene fe fervoit, en difant qu'il n'avoit pas rendu ces biens aux temples, mais qu'il les avoit donnez à des gens à qui il avoit obligation; c'est-à-dire à Arbogafte & à Flavien. Votre puiffance eft grande, dit S. Ambroise .7. mais confiderez celle de Dieu, qui voit tout & qui connoît le fond de vôtre cœur vous ne pouvez fouffrir qu'on vous trompe, & vous voulez cacher quelque chofe à Dieu ? Comment ». 8. ferez-vous vos offrandes à J. C. comment les preftres pourront-ils les diftribuer ? On vous imputéra tout ce que feront les payens. La Paul, n. 31. menace de S. Ambroife fut executée : l'église de Milan refufa les offrandes d'Eugene, & ne

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gne & à

init.

Paul. n. 29.

voulut pas même l'admettre aux prieres. Ce qui irrita tellement Arbogafte & Flavien, qu'en fortant de Milan, ils promirent que quand ils reviendroient victorieux ils feroient une écuriede la bafilique, & obligeroient le clergé à porter les armes.

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&

XLVIII. Au fortir de Milan, S. Ambroife alla à BouS. Ambroi logne où il étoit invité, pour affifter à la tranf fe à Boulo- lation des faints martyrs Vital & Agricola, qui Florence. venoient d'y estre trouvez. Ces martyrs avoient Ambr. ex- fouffert enfemble: Vital étoit efclave d'Agricohort, virg- la, on l'exécuta le premier pour épouvanter fon maître qui étoit de moeurs très-douces aimé des perfecuteurs mêmes mais voyant qu'il ne fe rendoit point, ils le crucifierent. On les enterra avec les Juifs; & les Chrétiens ne connoiffoient point qu'ils y fuffent: mais les martyrs le revelerent à l'évêque de la même églife. On chercha leurs corps, & on les enleva au milieu d'une grande foule de Chrétiens & de. Juifs on trouva plufieurs clous qui marquoient. la multitude des bleffures que S. Agricola avoit receües on recueillit auffi du fang & du bois de la croix. Les corps faints furent mis fous l'autel de la bafilique, avec une grande joye de tout le peuple: & les demons tourmentez à la prefence des martyrs, publierent leurs merites.. Saint Ambroife donc étant invité à cette fefte, fe rendit à Boulogne, affifta à la tranflation, & emporta quelques parties des reliques ; c'eft-à-dire des clous & du bois de la croix car on ne partaL. ult. C.Th. geoit pas encore les corps. Il n'étoit pas même de fepulchr. ordinaire de les transferer. Il y a une loi de Theodofe de l'année 386. qui défend de transporter un corps humain d'un lieu à un autre; ni de vendre ou acheter un martyr: permettant feulement de faire tel édifice que l'on voudra pour honorer fon fepulcre, C'eft qu'il y avoit dès-lors de faux

vial.

Paul. n.27.

moines, qui couroient les provinces avec de tendues reliques.

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opere manach.c.28.

De Boulogne S. Ambroife alla jufques à Fayence, & y demeura quelques jours: pendant lef quels, il fut invité par les Florentins d'aller en Tofcane, ce qu'il fit; & porta à Florence les reliques de S. Vital, qu'il avoit deftinées pour d'autres. Il les plaça fous l'autel d'une églife qu'il y Exher. dédia, & que l'on nomma la bafilique Ambro- virg. c. 2. fienne. Une fainte veuve nommée Juliene l'avoit fait bâtir, & elle avoit trois filles, qui fe confacrerent à Dieu : c'eft pourquoi le fermon que S. Ambroife fit à cette dedicace, porte le titre d'Exhortation à la virginité: étant principalement employé à l'inftruction de ces filles. Il Paul. n. 28, demeuroit à Florence dans la maifon d'un citoyen très - confiderable, nommé Decence & Chrétien, dont le fils encore enfant nommé Panfophius, étoit tourmenté du malin efprit. Le faint évêque le guerit, en priant fouvent pour lui, & lui impofant les mains mais quelques jours après, l'enfant mourut fubitement. Sa mere qui étoit très - pieufe l'aporta du haut de la maison dans un apartement bas où logeoit S. Ambroise, & le coucha fur fon lit, pendant qu'il étoit dehors. S. Ambroife étant de retour & trouvant cet enfant mort couché fur fon lit, fut touché de la foi de la mere; & imitant Elifée, il fe coucha fur le corps, & obtint par fes prieres qu'il reffufcitât. Il le rendit vivant à la mere, & compofa depuis un petit livre, qu'il adreffa à cet enfant afin qu'il apprît un jour en le lifant, ce que fon âge ne lui permettoit pas encore d'entendre. Nous n'avons plus cet ouvrage, mais nous favons qu'il n'y faifoit point de mention du miracle. Il revint à Milan, quand il fçût Paul, n. 31. qu'Eugene en étoit parti, pour marcher contre Theodofe. Ainfi il y rentra vers le commence

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1.24

penfes, & renvoya fes troupes manger & fe re- AN. 394.0 pofer Cependant il fit border les paffages des montagnes, pour enfermer Theadofe & empê- Theod. v. cher fa retraite. Les capitaines de l'armée de Theodofe lui confeilloient de fe retirer, & de remettre à l'année fuivante. la décifion de cette guerre mais il dit, qu'il ne pouvoit fouffrir que la croix qui marchoit à la tefte de fes legions reculât devant l'idole d'Hercule qu'Eugene faifoit porter. Ainfi quoiqu'il lui reftât fort peu de troupes & encore découragées, il refolut de demeurer. Il fe retira dans un oratoire bâti fur le haut de la montagne où il campoit ; & là fans prendre de nourriture ni de repos, il paffa la nuit en prieres profterné fur la terre qu'il arrofoit de fes larmes. Accablé de fatigue, il s'endormit vers le chant du coq; & crut voir deux hommes vêtus de blanc, montez fur des chevaux blancs, qui l'exhortoient à prendre courage, à armer fes troupes au point du jour, & les ranger en bataille: car ils difoient estre envoyez à fon fecours, que l'un d'eux étoit Jean l'évangeliste, l'autre Philippe l'apôtre. L'Empereur après cette vifion, redoubla la ferveur de fes prieres. Un foldat ayant veu la même chofe, le dit à fon capitaine, qui le mena au tribun, & le tribun au general, qui le vint dire à l'Empereur, croyant lui apprendre quelque nouvelle: L'Empereur dit: Ce n'eft pas pour moi que ce foldat a eu cette vifion, je fuis affez affuré de la victoire mais afin que j'aye un témoin de ce que Dieu m'a fait voir le premier. Marchons donc hardiment fous la conduite des faints, regardons leur puiffance, & non pas le nombre de nos adverfaires. Ayant ainfi encouragé fes troupes, il defcendit de la montagne, & muni du figne de la croix, il marcha contre les ennemis.

:

Alors

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