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empreffez pour les obtenir, il fit venir Jeremie paAN. 1521. triarche de Conftantinople, & lui dit qu'il vouloit qu'on lui comptât douze mille ducats pour ces reliques ; & que fi on ne les vouloit pas racheter à cette condition, il les feroit jetter toutes dans la mer. Cette fomme étoit exorbitante, mais la crainte de voir profaner un tréfor que le patriarche & les autres chrétiens regardoient comme véritable, & par confequent comme très précieux, fit qu'on tira cette fomme des fideles, quoiqu'avec beaucoup de peine, parce qu'ils étoient pauvres. Ce Jeremie qui retira ces reliques des mains de Soliman, avoit fuccedé à Théolepte, qui avoit été déposé à caufe de fa vie fcandaleuse, par une affemblée d'évêques, qui fut tenuë avec la miffion de Soliman.

LXXVII.

ferées à la faculté

les fépultures.

collect. judic. de

nov. error. to. I. p. 401.

per

Le dix-neuviéme de Juin de cette même année, Propofitions dé- la faculté de théologie de Paris cenfura les fix propode théologie fur fitions fuivantes. I. Il y a beaucoup de danger de D' Argentré, in recevoir quelque chofe pour les fépultures, parce qu'il n'eft rien dû en cette occafion. II. Tous ceux qui reçoivent quelque chofe pour cela font fimoniaques, facrileges & voleurs. III. C'est une erreur dans l'église de Dieu de recevoir pour ce fujet. IV. La coutume ne peut pas excufer ceux qui reçoivent ainsi, & ils s'expofent à la damnation. V. Tous ceux qui reçoivent pour les fépultures font damnez. VI. Si J'affaire étoit portée dans quelque parlement, ceux qui reçoivent feroient déclarez fimoniaques, & condamnez à reftituer.

LXXVIII. Cenfure qu'elle

Ces fix propofitions avoient été prêchées dans prononce fur ces l'églife cathédrale de Sées pendant le carême de cette propofitions. année, & l'évêque les avoit fait déferer à la faculté

par un docteur nommé Jean Guillin. La faculté pro- AN. 1521.

nonce dans fa cenfure, que les quatre premieres propofitions ainfi placées fans diftinction, font fcandaleufes & féditieufes, qu'on ne doit jamais les prêcher, & que fi elles l'ont été, le prédicateur doit les révoquer, & confeffer qu'on peut recevoir quelque chofe après la cérémonie de la fépulture, fuivant les loüables coutumes établies. Elle qualifie enfuite les deux dernieres propofitions de témeraires, & ajoute qu'elle ne prétend pas favorifer les exactions injuftes & exorbitantes, & qu'on doit exhorter les évêques ne les point permettre.

à

pas défendu par

LXXIX. Autre cenfure

de Jerôme Clichtouë.

D'Argentré, ibide

P. 402.

Le cinquiéme de Decembre la même faculté cenfura les propofitions fuivantes de Jerôme Clichtoue. des propofitions I. Qu'il étoit permis, & qu'il n'étoit la loi divine ou naturelle de vendre les benefices. II. Qu'il n'eft pas défendu par la même loi de racheter les penfions. III. Qu'il n'eft pas défendu de même de vendre des bourfes de colleges. IV. Qu'il est permis de négocier, vendre, acheter un jour de fête ou dans un lieu faint. Clichtouë avoit avancé ces propofitions dans fa thefe, dite majeure, foutenuë le huitiéme d'Octobre, & à laquelle avoit préfidé M. Jean Barthelemy, religieux de l'ordre de Cîreaux. Ces propofitions aïant fcandalife plufieurs perfonnes, Noël Beda fyndic s'en plaignit à l'affemblée du quatrième de Novembre, & demanda que le fcandale fût réparé : la faculté ajourna le préfident & le licentié à comparoître pour expofer le fens dans lequel ils entendoient ces propofitions; & après avoir été oüis, elle cenfura les quatre propofitions, & déclara que la premiere étoit erronée & tendante.

à introduire dans l'églife la fimonie défendue par le

AN. 1521. droit divin; que la feconde étoit fauffe, fcandaleufe, & ouvroit une porte à la vente des benefices en parlant du rachat pccuniaire des penfions ecclefiaftiques ; que la troifiéme eft fcandaleufe, & favorife un gain honteux ; que la quatrième énoncée fans diftinction eft fauffe, fcandaleufe & impie. On enjoignit à Clichtouë de foutenir des propofitions contraires aux précedentes; à quoi fon président & lui confentirent.

LXXX.

Autre cenfure

Dupin, bibl. des

aut. to. XIII. inquario f. 212.

pre

Je trouve encore une autre cenfure de la même touchant les trois faculté, rendue dans la grande falle de Sorbonne le Magdelaines. famedi neuvième du mois de Novembre, & confirD'Argentré, initio to. 2. coll. mée dans une autre affemblée aux Mathurins le · judic. &c. mier Decembre, pour décider qu'il n'y a qu'une fainte Magdelaine. Saint Gregoire pape est le premier qui ait enfeigné nettement que la pechereffe dont parle faint Luc, Marie fœur de Lazare, & Marie Magdelaine ne font qu'une même perfonne ; le juste respect qu'on a eu pour l'autorité d'un fi grand faint, avoit entraîné toute l'églife latine dans fon opinion. Lorfqu'on commença à l'examiner dans le feiziéme fiecle, Jacques le Fevre d'Etaples, & Joffe Clitou firent imprimer en 1519. un traité De tribus & unica Magdelena. Cet ouvrage fut réfuté par Jean Fifcher, évêque de Rochester, & Marc Grandval. On s'attaqua de part & d'autre, on répondit, on répliqua ; & le docteur Anglois, qui ne foutenoit qu'une Magdelaine, cut un entier avantage. Ce fut à l'occafion de cette difpute que la faculté de théologie de Paris s'affembla: elle déclara qu'elle étoit du fentiment de Fischer, que Marie Magdelaine, Marie

fœur

fœur de Lazare, & la pechereffe ne font qu'une même femme.

cr

D

La faculté parle de cette opinion, comme elle auroit fait d'un fentiment dont la décision eût été trèsimportante à l'églife. » Les livres, dit-elle, dans lefquels on a affuré qu'il y avoit plufieurs Magdelaines, ont caufé beaucoup de fcandale & de trouble parmi le peuple: ils ont donné lieu de douter des « autres opinions que l'églife enfeigne par tradition; ce qui porteroit un grand préjudice au falut des ames. Il n'y a plus rien de certain & d'indubitable, ajoûte t'elle,s'il eft permis à un chacun impunément«< & felon fa fantaisie, de rejetter les traditions des faints peres reçûës dans toutes les églifes. « Après ces grands principes, qui font vrais en eux-mêmes, mais qui font mal appliquez ici, la faculté déclare qu'il faut croire avec faint Gregoire le grand que la Magdelaine, la fœur de Lazare, & la pechereffe font une même perfonne; que ce fentiment eft conforme aux offices de l'églife; que fi ces offices font differens,' c'est que l'églife a eu égard aux differens états où cette fainte s'eft trouvée ; qu'on doit embraffer & fuivre ce fentiment comme autorifé par l'évangile, par le fentiment des faints docteurs, & par celui de l'églife catholique ; qu'on ne doit point souffrir l'opinion contraire, & fait défense à tous les membres de l'enseigner ou de la prêcher.

Comme depuis cette cenfure meffieurs de Tillemont, Baillet & d'autres ont beaucoup éclairci cette question: »La faculté, dit M. Dupin, n'eft plus prefentement dans la même opinion, d'autant plus que l'églife n'en a jamais fait l'objet de notre foi, Tome XXVI,

M

«

AN. 1521.

AN. 1521.

LXXXI.

me nommez par

Hege vacant.

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n'aïant aucun interêt à l'unité ou à la multiplicité de ces faintes. Au refte, il paroît affez aisé de décider par l'évangile & par l'antiquité ecclefiaftique, qu'il faut les diftinguer. I. La pechereffe étoit une femme publique, de la ville de Naïm, qui n'est point nommée dans l'évangile, qui ne vit JesusChrift que la feule fois qu'elle oignit fes pieds, & que Notre-Seigneur renvoïa, en lui difant: Allez en paix. Marie Magdelaine au contraire étoit de GaliÏée, d'une famille diftinguée, & fuivit depuis affiduëment Jesus-Chrift, après qu'il l'eut guérie de fa poffeffion. II. Marie Magdelaine ne peut pas être fœur de Lazare: celle-ci étoit de Bethanie proche de Jerufalem, celle-là étoit de Galilée : les évangeliftes les diftinguent toujours en appellant l'une Marie Magdelaine, & l'autre Marie foeur de Matthe: lesactions de l'une & de l'autre font diftinguées dans l'évangile. Les anciens peres avant faint Gregoire pape ont diftingué ces trois femmes; aucun avant ce faint n'a confondu la pechereffe avec la Magdelaine; enfin les plus habiles écrivains ecclefiaftiques du dernier ficcle en ont fait trois perfonnes differentes,

comme on le voit dans les breviaires nouvellement réformez, & particulierement dans celui de l'église de Paris..

En attendant qu'on procedât à l'élection d'un Officiers de Ro- nouveau pape, tous les cardinaux affemblez, exles cardinaux, le cepté ceux de Medicis, de Cortone, de Cornaro & Cibo, nommeren: les officiers qui devoient fervir pendant la vacance. Ils donneet le commandement des troupes à Conftantin Cena in duc de Macedoine, le gouvernement de Rome à Vincent Ca

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