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Canon 28.défend à l'avenir la diftribution de ces fruits avec l'Eucaristie, Maintenant, que dez-les premiers temps, ces fruits ayent été mis fur l'Autel à l'heure du Sacrifice, c'eft dequoy le troifie me & le quatrieme Canon des Apôtres rendent un témoignage pofitif.

43. Per quem hac omnia, Domine, femper bond creas, fanctificas, vivificas, benedicis & praftas nobis ] Paroles, ce femble, imitées d'un endroit des L. 8. c. 46. Conftitutions- Apoftoliques, contenant le même fens en fubftance; & expreffément marquées à la fin du Canon de la Meffe, dans le Sacramentaire du Pape Gélase, & encore plus expressément le Jeudy-faint à l'endroit de la bénédiction des faintes Huiles, & le jour de l'Afcenfion à la bénédic

tion des Feves.

44. Le Pater] dont S. Jerôme & le Pape faint Grégoire font remonter la récitation à la Meffe, jufqu'au temps des Apôtres.

45. Ces paroles, panem noftrum quotidianum da nobis hodie, entendues par plusieurs Peres, au fens de l'Eucaristie & de la Communion journaliere.] Par exemple, S. Cyrille de Jérufalem appelle le pain de l'Eucaristie, le véritable pain fuperfubftan

voyons qu'on nomme encore préfentement à Arles, en langage du païs, le Palais de la Trouille ou Trouillane, l'ancien Palais de l'Empereur Conftantin. J'avois cru de même,que le Dôme qui s'éleve au-dessus de la croisée des plus belles Eglifes modernes, donnoit le nom à toutė l'Eglife même; & qu'on difoit le Dome de Milan,le Dôme de Florence, pour dire, l'Eglife de Milan, l'Eglife de Florence,&c.Mais M.l'abbé Chaftellain m'apprend qu'il n'est point du tout vray qu'on dife Dôme de Milan,Dôme de Florence, à caufe du Dôme de ces églifes: Dôme par toute l'Italie & par toute l'Allemagne, ajoute cet abbé, fignific cathédrale ; & ce domo là cst l'ablatif de domus

tiel:

tel: parce qu'il fortifie la fubftance de notre ame, adjoutant qu'il n'arrive point à ce pain, ce qui arrive aux viandes communes; mais qu'il eft di- « ftribué par toute notre fubftance pour l'utilité de « l'ame & du corps. « Panem noftrum supersubstan tialem, porte l'Evangile de S. Mathieu, au moins felon notre Vulgate;noftre pain fur-fubftantiel.c'està-dire,qui eft au-dessus de toute fubftance. Quoi qu'à vray dire, cet endroit femble fignifier à la let tre, le pain néceffaire chaque jour à notre fubfiftance, la nourriture ordinaire & journaliere dont nous avons befoin pour nous fubftanter; panem noftrum fuperfubftantialem.

46. L'Oraifon (Libera nos quafumus)] contenue tout-entiere dans ce qui fe trouve de plus anciens

Sacramentaires.

47. Libera nos à male ] C'eft-à-dire, de toutes fortes de maux; interprétant l'ablatif malo, non du malin-efprit, mais du mal en général.

c. 6. TT.

48. Ab omnibus malis, prateritis, prafentibus &futuris.] Expreffion, ce femble, copiée d'après S. Jerôme, qui dit que dans la priere (fans doute de præteritis l'Oraifon-Dominicale) nous devons demander & de futuris pardon à Dieu de toutes nos fautes préfentes, tibus venipallées & à venir.

am rogare.

49. La fraction du pain néceffaire pour la diftribu. tion. ] N'étant pas poffible en effet de partager un pain à plufieurs, fans le rompre ou le couper & le mettre en morceaux. Auffi le Fils de Dieu, voulant donner fon Corps à fes Apôtres, fous le Symbole du pain, rompit ce pain, fuivant la Accepit Je coutume des Juifs (a) de partager ainfi le pain

(a) Marquée en plufieurs endroits de l'Ecriture jufque-là, que rompre le pain veut tantôt dire, donner du pain, comme en cet endroit d'Ifaïe (c. 58 ), Frange Tome 1.

I

fus panem &

benedixit ac

fregit,deditque Difcipu

lis fuis. Math. 26.

26.

fans le couper (a). Ce que les Apôtres obferve rent toujours auffi dans la fuite; jufques-là que, pour marquer qu'ils perfeveroient dans la parAct. 11.42. ticipation de l'Eucaristie, S. Luc dit dans la fraEtion du pain. Enfin, l'Eglife a toujours continué depuis à rompre le pain de l'Eucaristie, & à le reduire en petits morceaux & en parcelles (b), pour le diftribuer enfuite (c). Aprés cela, il fait beau voir le Miniftre Chamier nous venir reprocher que nous ne rendons que des raifons allégoriques de la fraction. Mais, qu'elle hardieffe à Luther & à d'autres Sectaires, d'avancer que l'Eglife a aboly cette prattique !

16. 1. Cor.,

so.

C

Le baifer de paix ] fi fouvent recommandé Rom. 16. dans les Epitres des Apôtres,& fi fréquemment 16. 20. 2. prattiqué parmy les Chretiens. S. Juftin, S. CyCor. 13.12. rille de Jérufalem & d'autres anciens Peres, baifer marquent expreffément le baifer par lequel on eft appellé fe falue à la Meffe. Il eft vray que ce baiser se un baifer de donnoit autrefois avant l'Offrande; fans doute charité d'a- à cause de ces paroles de Jesus-Christ : » Si fai

1. Petr. 5.

dans le Grec,

mour.

1. Apol.

c Catech. Mift. 5.

efurienti panem tuum ; & cet autre de Jérémie (c. 4..) Parvuli petierunt panem, & non erat qui frangeret eis = d Math. 5. & tantôt, prendre de la nourriture & manger, recevoir l'Eucaristic, qui eft le fens de ces paroles des Actes des Apôtres (c. 20.), Cùm conveniffemus ad frangendum panem.

23.

(a) Ce qui leur étoit aifé, fe fervant alors de petits pains longs & minces, comme on les fait encore en plu fieurs païs. V. fur cela les Maurs des Ifraelites, de M. l'Abbé Fleury.

(b) Particula; ainfi s'appellent encore à préfent les petites Hofties.

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(c),, On le partage & on le met en morceaux pour le diftribuer, dit S. Auguftin, en fa Lettre 149. à S. Paulin.,, On divife le Sacrement, pour pouvoir le donner aux fideles à la Communion, dit Geoffroy Bouffard.

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fant votre offrande à l'Autel, vous vous y fou- « venez que votre frere a quelque chofe contre « vous, laiffez-là voftre offrande devant l'Autel, & allez vous reconcilier avec votre frere. « Et 'tel étoit en effet l'ufage des Eglifes d'Orient.Mais pour montrer que le peuple avoit confenti à la Confécration des Myfteres, & que l'Action étoit v. Sur cela achevée, on jugea à propos de différer ce baifer la Décretale jufqu'au temps de la Communion : ce qui paroît S. Pape Inmême avoir été obfervé en Affrique dez le 11. Doc 'fiecle ; du moins Tertullien femble-t'il parler de evêque d'Eu ce bailer, en fon Livre de la Friere*,comme étant Fombrie.c donné à la fin de la Liturgie, & par conféquent 1. vers le temps de la Communion. Quale Sacrifi cium eft, à quo fine pace receditur ?

fameufe du

nocent I. à Decentius

gube dans

*C. 14.

51. Pax Domini fit femper vobiscum. ] Paroles 'employées dez le temps de S. Auguftin, comme Sermon.83. de diverf ayant rapport au baifer de paix, au même endroit où elles fe difent encore à la Meffe. « Après le Canon, dit ce Pere, nous récitons l'O. « raifon-Dominicale, après quoy on dit ces paroles; Que la paix foit avec vous: & alors les Chretiens s'embraffent & fe donnent le faint ... bailer en figne de paix.

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52. Injection d'une des parties de l' Hoftie (a) dans le Calice; vraisemblablement pour benir & fanctifier par le mélange du Pain facré, le vin qu'on pourroit verfer de nouveau au Calice. ] Suivant le Canon 17. du Concile d'Orange I. qui porte que ce qui eft

(a) C'étoit juftement la quatrieme partie de l'Hoftie; car d'abord l'Hoftie fe divifoit en deux, comme toute l'Eglife le prattique encore aujourd'huy; puis l'une de ces parties étoit encore égalemét fubdivifée, Frangit per medium portionem alteram, dit l'Ordinaire des Chartreux, après une infinité de Miffels & de Cérémoniaux.

contenu au Calice, doit étre confacré par le me lange de l'Eucaristie: Calix admixtione Eucharistie confecrandus. Où l'on voit dez-le milieu du v. fiecle, la prattique de mêler du Sacrement au Calice, Calix admixtione Euchariftia confecrandus ; ce qui femble ne fe pouvoir entendre que de la confécration, c'eft-à-dire, de la bénédiction ou fanctification du vin, dont on avoit coutume de remplacer le précieux Sang de N. S. ( « ), lorsque ce Symbole ne fuffifoit pas pour le nombre des communians (b). Confécration, qui s'opé roit par le mêlange & l'attouchement d'une portion de l'Hoftie, jettée exprés dans le Calice.. Et cela, difent quelques Auteurs & quelques Cérémoniaux, pour tenir lieu du fecond Symbole & rendre en quelque maniere la Communion *D'où vient complette* :ainfi que cela s'observe toujours dans tappellé toute l'Eglife le Vendredy- faint; où, comme il. par l'Auteur n'eft ni convenable ni commode de garder du gue, comple- Jeudy la feconde Efpece, fujette à se répandre & menrum Com a s'alterer, on prend l'expedient de mêler dans munionis. de fimple vin, une partie de l'Hoftie confervée

que ce vin

du Microlo

(a) A moins qu'on ne croye devoir auffi l'expliquer d'une nonvelle forte de confécration, qui femble en effet furvenir au Calice, par le mélange de la portion de l'Eucaristie qu'on y jette; Calix admixtione Eucaristia confecrandus. Ou enfin, qu'on ne l'entende วน fens que fe prend le mot de confecratio dans ces paroles, Hac commixtio & confecratio Corporis & Sanguinis D. N. 7. C. c'eft-à-dire, de la confacration ou mutuelle & réciproque confécration des deux Symboles, qui paroît naturellement réfulter de leur mêlange & de leur contact immédiat dans le Calice, felon ce que nous allons dire fur la lettre a de la page fuivante.

(b) V. fur cela, l'Ordre Romain, les Us de Citeaux, les Conftitutions de S. Benigne de Dijon, l'Ordinaire de S. Victor de Paris, &c.

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