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Meaux le

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vergne,Mets

ainfi qu'il s'observe auffi à Paris & en d'autres Eglife de France* ; & encore par rapport aux Langres, Jefuites (tres-attachez toutefois aux Rubriques Befançon Romaines), dont les plus modernes Conftitu. Mans, Clertions portent, qu'après la Meffe ils réciteront à mont-enAuleur choix, l'In principio, ou l'Evangile Loquente &c. Jefu ad turbas. Quoiqu'il en foit, l'In principio paroît avoir prefque par tout prévalu en ce temps-cy, du moins à l'Autel ; car au Chœur on obferve toujours, en la plupart des Eglifes, de commencer l'Office qui fuit la Meffe, immédiatement après la Bénédiction du Prêtre : en forte

tres pour di

b Comme

ni ceux du Chœur, ni même le refte des affiftans, ne fauroient, à raison du chant, avoir d'attention à cetEvangile.Bien plus,la plupart des Chanoines fortent en même-temps du Choeur". ARouen & Enfin le Prêtre luy-même impofe quelquefois le en plufiems autres EgliDeus in adjutorium à l'Autel, & récite enfuite fes,il ne refe 'In principio.Les Carmes interpofent auffi le Sal- que lesthamve Regina, qui ne faifant point conftamment re Sextes. partie de la Meffe, en exclut par conféquent l'In Angers, principio. On prétend qu'en quelques Diocêfes Toul, &c. de France, les fideles font encore fi peu accoutumez à ce dernier Evangile, qu'ils fortent toujours incontinent après la Bénédiction. A Rouen fur tout, on s'en tient toujours, dit-on, à cette ancienne Rubrique : Et Benedictione acceptâ recedatur. Peut-être auffi que l'In principio pourroit bien avoir été employé après la Communion, à caufe du rapport de ces paroles, le Verbe a été fait chair, avec le Sacrement qui contient cette même chair.

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ડોક

CHAPITRE III

Des paroles & des actions qui composent
La Messe.

A Melle ne confifte pas feulement aux parda

les & aux actions qui viennent d'étre marquées fuccinctement dans le Chapitre précédent, il y entre encore d'autres actions par rapport à de certaines paroles, & d'autres paroles par rapport à de certaines actions, comme nous verrons plus précisément quand nous viendrons au détail des Cérémonies. Je veux dire, qu'ou tre les paroles & les actions principales de la Meffe, le Prêtre y fait encore quelquefois des actions & des mouvemens de la tête, de la bouche, des yeux & des mains, en un mot, des geftes, felon que le demandent certaines paroles qu'il prononce; & que d'autrefois il y employe auffi des paroles, fuivant que l'éxige la nature de certaines actions :conformant ainfi d'un côté des actions aux paroles, & de l'autre des paroles aux actions (1). Et voila en deux mots fur quoy fem. blent rouler toutes les actions & toutes les paro. les de la Meffe, que j'appelle acceffoires & de bienséance, comme n'étant point du fond, ni, pour ainfi dire, de l'effence de la Meffe, ni même de fon intégrité originaire & primordiale. Il en va de même du refte des Divins- Offices, de l'administration des Sacremens, de l'Ordination des Prêtres, de la Confécration des Evêques, des Vierges, des Rois, de la Dédicace des Eglifes, de la Bénédiction des Abbez & des Abbêlfes, des

Cloches,

Cloches, & généralement de tout ce qui compofe le culte fenfible & extérieur de la Religion: où nous pourrons montrer ailleurs, que d'une part les paroles ont fouvent introduit des actions; comme d'autre part les actions ont auffi à leur tour amené quelquefois des paroles. Et c'est ce concours & ce perpétuel commerce d'actions & de paroles, cette liaifon des unes avec les autres, qui paroît avoir donné lieu à la plupart des Prat-tiques, des Rits, des Ufages & des Cérémonies de l'Eglife. Origene, en fon Homelie 5. fur le Livre des Nombres, femble en effet réduire-là toutes les Cérémonies de la célébration de l'Eucariftie & du Baptême: Euchariftia five percipienda, five, eo ritu quo geritur, explicanda; vel eorum qua geruntur in Baptifmo, verborum geftorumque & ordinum atque interrogationum & refponfionum, quis facilè explicet rationem? Mais il faut examiner tout cecy en détail par rapport à la Meffe, qui eft quant à préfent le fujet que nous nous fommes propofez de traitter. Nous parlerons d'abord des actions qui accompagnent les paroles; puis nous viendrons aux paroles qui font jointes aux actions.

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SECTION I.

Des actions qui accompagnent les paroles.

I.

Ous venons de marquer que felon ce què demandent certaines paroles à la Meffe, le Prêtre fait quelquefois des actions & des

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mouvemens, des poftures & des geftes (a); qui ont rapport au difcours,qui naiffent des choles mêmes qu'on récite, & qui font comme une autre espece de langage tres-expreffif, qui vient encore au fecours des paroles & qui en dit autant qu'elles (b). C'est qu'en effet l'homme ai me naturellement à repréfenter ce qu'il dit, & à l'accompagner de fignes extérieurs, d'actions & de mouvemens qui conviennent au fujet dont il parle, qui rendent & expriment le fens même & la fignification des mots & des termes, & qui retouchent & repeignent, pour ainfi dire, les idées & les chofes déja fignifiées par les mots ; ce qui donne constamment plus d'énergie & de force

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(a) C'eft ainfi que le Miffel de Sarisbéry (dans la Province Ecclefiaftique de Cantorbery en Angleterre) appelle la plupart des actions & des mouvemens du Prêtre & du Choeur à la Meffe des geftes. Par exemple, en parlant de l'inclination qui fe fait quelquefois par ceux du Choeur vers l'Autel, comme auffi en marquant en quelques occafions le Signe de-la-Croix, il dit

que dans toutes les Fêtes de l'année, le Chœur fera lé même gefte, gestum hunc. Et en prefcrivant aux Diacres & aux Soudiacres fubalternes, de fe conformer au Diacre & au Soudiacre en chef, il s'exprime encore ainfi : cateris omnibus Diaconis & Subdiaconis, geftum prinripalis Diaconi & principalis Subdiaconi imitantibus.

Le Miffel de Strasbourg parle auffi en ces termes, des mouvemens qui accompagnent les paroles, & généralement de toutes les actions que fait le Prêtre à la Meffe, Sacerdos geftus valde compofitos habeat ac devotos.

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(b) Le Manuel de Bourdeaux de 1611. marque pofitivement dans l'Exhortation prife du Catechifme du Concile de Trente, fur le Baptême,,, qu'il fe fait plufieurs Cérémonies dans l'adminiftration de ce Sacre5, ment, afin que ce qui a été dit, ne foit pas feulement déclaré par parole, mais auffi mis par l'action même devant les yeux, afin que cela s'imprime mieux dans ,, la mémoire.

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L. I. du S.

aux expreffions de la voix, foutient ces expreffions, & les rend plus animées & plus sensibles. On ne s'explique pas feulement par des paroles, «< dit Scortia Jéfuite, à l'occafion du Signe-de-la- Sacrifice de Croix ; mais encore par des fignes & par des « la Meffe. c. " 8. geftes. Nous avons vu, par exemple, fur les Remarques du Chapitre précédent, que du temps de S. Auguftin, lorfqu'on prononçoit dans l'Eglife le mot de confiteor ou celuy de confeffio; les auditeurs croyant qu'il s'agiffoit de confeffion, fe frappoient auffi-tôt la poitrine *, fuivant la coutume de ceux qui confeffoient alors leurs pechez: tant ce frappement de poitrine eft na. turel en tout homme repentant (a); & ainfi des nebre de Pulautres geftes & mouvemens du corps. Origene, cherie, pectus parlant des actions qui accompagnent la priere, berare s'explique en ces termes : « Quoique l'on puiffe prier en mille différentes postures, il ne faut « point douter que d'étendre les mains en éle. « vant les yeux au Ciel, ce ne foit la plus con- « venable de toutes; dautant que cette attitude exprime en quelque forte fur l'extérieur du «

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(a) On fe frappe la poitrine quand on a le cœur contrit. Aug. in Pf. 31.

Se frapper la poitrine, qu'eft-ce autre chofe que découvrir & condamner le mal qui étoit caché dans le cœur, & fe punir extérieurement foi-même, d'un peché fecret? Id. Serm, 67.

Nous nous frappons la poitrine, pour montrer que les pechez que nous avons commis, nous déplaifent. Nicol. 1. ad confult. Bulgar. c. 54.

Le frappement de poitrine eft comme le figne naturel de la componction du cœur. Suarez.

Naturellement on fe frappe la poitrine en figne de pé

nitence. Bellarmin.

Cela fe fait par un mouvement naturel, dit le Cardinal

Bona.

ce que $. Grégoire de Nazianze ap

pelle dans

l'Oraifon fu

manibus ver

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