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ment (a). A ces paroles,& omnium circunftantium du premier Memento, & à celles-cy, ipfis Domine & omnibus in Chrifto quiefcentibus, du fecond,

il étend les mains, comme pour défigner ceux A la lettre, de qui il fait mention par le mot circumftan. ceux qui entourent & tium, à favoir les affiftans, & par le démonenvironnent ftratif ipfis, à favoir les défunts, pour qui il prie

l'Autel.

en particulier (6). A la claufule ou conclufion per eundem Chriftum Dominum noftrum, de la plupart des prieres du Canon, il joint les mains, comme pour des deux n'en faire qu'une; ne faire qu'une feule & même main, à cause d'eundem. A Hanc igitur oblationem, il étend les mains fur le Calice & fur l'Hoftie, comme pour les montrer de la main, à caufe du démonftratif hanc (20), au même temps qu'il les defigne de la bouche, en difant Hanc igitur oblationem. A cet endroit, at nobis Corpus & Sanguis fiat dilectissimi Filii tus Domini noftri Jefu Chrifti, de cette autre priere, Quam oblationem, il éleve les mains,comme pour les porter vers ce tres-cher Fils dont il parle ; & il les joint, comme pour l'embraffer (c) & le ferrer dans fes mains, s'il étoit poffible, par un mouvement d'amour & de tendreffe qu'infpire cette expreffion, dilectissimi Filii

(a) Auffi le Miffel d'Autun de 1503. & ceux de Chartres de 1409. & de 1604. difent-ils que c'eft précisément à Ofanna in excelfis, que le Prêtre doit fe relever ; se furfum elevando, junctis manibus dicit, Ofanna in excelfis.

(b) Extenfio manuum ad hæc verba, & omnium circunftantium, indicat fideles omnes pro quibus orat, quafi notaret omnes circunftantes. Idem dici debet de fecundo Memento; extenfio enim refertur ad hæc verba, ipfis Domine & omnibus, &c. dit Raphael ab Heriffonio.

(c) Fungat manus furfum, dit le M. de Poitiers du XVI. fiecle.

tui (a). Auffi les Carmes, à ces mots, dilectiffimi Filii tui, élevent-ils les yeux vers Dieu, étendant les bras & les joignant auffitôt, comme il fe prattique quand on embraffe. On voit encore qu'en racontant l'hiftoire de l'inftitution du Sacrement, le Prêtre exprime toujours par fon action, le fens des paroles qu'il profere ( par où il copie & imite en même temps tout ce que nous apprenons de l'Ecriture & de la Tradition, que fit N. S. en établiffant l'Eucaristie): comme par exemple, à accepit panem, il prend le pain (b); à elevatis oculis in Cælum, il éleve les yeux au Ciel (c); à gratias agens, il rend graces en inclinant la tête; à benedixit,il benit en faifant un Signe-de-Croix ( 21 ) ; à accipite, il prend de nouveau le pain (d). Et de

(a) Suivant ces paroles de Gabriel Biel & de Geoffroy Bouffard; Ad excitandum, conformiter ad verba dilectionis, affectum ; quafi dilectiffimum Patris Filium a morose, affectionis brachiis, ad fe ftringere defideret atque devotiffimè amplecti.

(6) Il paroît par le témoignage d'Amalaire, que dez le ix. fiecle, le Prêtre à ces mots, accepit panem, prenoit le pain entre fes mains. Ce que cet Auteur exprime, en difant que le Prêtre l'élevoit, Hic oblatam élevat. C'est qu'en effet, prendre l'Hoftie fur l'Autel & la lever, c'est la même chofe, ce n'eft qu'une feule & même action. Et de là, pour ne le dire qu'en paffant, l'élévation de l'Hoftie & du Calice à cette endroit de la Meffe, comme nous le pourrons montrer ailleurs.

(c) Sufpicit Sacerdos quafi in Cælum, dit un Ponti❤ fical MS. de Mâcon.

(d) C'est-à-dire, qu'il le reprend de la main droite, ayant ceffé au mot benedixit, de le tenir de cette main pour pouvoir fe fervir de la même main, à le benir ou figner: Ad accipite... iterum pollice & indice dextra manus accipit Hostiam, dit la Rubrique des Jacobins, conformément à tous les Anciens Miffels. Les Chartreux néanmoins n'attendent point jufqu'à accipite, pour reprendre l'Hoftie (& de même du Calice): ils y reportent la main, précisément après benedixit.

même à la confécration du Calice (a). Au mot paffionis, de la priere Unde & memores, il étend les bras en forme de Croix, pour figurer celle du Sauveur (b), principal inftrument de fa Paffion (22). Pour la même raifon encore & par rapport au mot paffionis, le Prêtre à Milan baife icy la Croix. A Verdun, il fe contente de jetter les yeux deffus. A hac Altaris participatione, il participe à l'Autel, en le baifant, c'est-a-dire, en le touchant de la bouche. Et même, pour marquer davantage cette participation; àVerdun & à Vienne en Daufiné, il baifoit l'Autel de chaque côté, & à S. Pierre-le-Vif de Sens & encore ailleurs, à droite, à gauche & au milieu. A Per ipfum & cum ipfo & in ipfo.... omnis honor & gloria, il touche & éleve l'Hoftie & le Calice, pour les montrer, à cause du demonstratif ipsum, ipfo ( 23 ) : ce qui est plus particulierement refté à ces dernieres paro

(a) En forte, dit Gavantus, que les geftes & les actions du corps répondent toujours parfaitement icy aux paroles sgeftus corporis in hac periodo confonent fingulis verbis. Et en effet, prendre le pain à accepit panem, élever les yeux au Ciel à elevatis occulis in Calum, benir à benedixit; tout cela eft parlant & dit précisément ce que les paroles elles mêmes fignifient. Ce rapport affecté des actions avec les paroles de la Confécration, fe trouve décrit dez-le dixieme fiecle, d'une maniere tresmarquée & tres-fenfible, dans les Anciennes-Coutumes de Clugny, en ces termes :,, A accepit panem le Prêtre prend le pain, à benedixit il le benit, à accipite il le prend de nouveau. Et de même au Calice ; à accipiens

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bunc praclarum Calicem il prend le Calice, à benedixit il le benit, à accipite il le prend pour la feconde fois.

(b) Les mains du Prêtre faifant en effet de cette maniere, la ligne tranfverfale de la Croix, tandis que le refte de fon corps fert à former la ligne perpendiculaire.Quafi de fe Crucem faciens ou in modum Crucis, difent une infinite de Miffels.

les,

les,omnis honor & gloria: fans doute,à caufe du raport&de la liaisonqu'elles ont avec la démonftration des facrez Symboles; cette démonstration ne manquant jamais dans la fuite,pour quelque raifon qu'elle ait commencé à fe faire, d'attirer à ces Symboles, comme nous verrons ailleurs, des marques de l'honneur & de la gloirequi leur appartiennent (a) (24). A ces paroles, da propitius pa cem, de l'Oraifon Libera nos quafumus, il baife la paix, je veux dire la patene ( ainfi nommée paix, de ce qu'elle fert quelquefois d'inftrument à donner la paix (25); comme pour prendre par l'attouchement ou baifer de cet inftrument, la paix qu'il demande à Dieu par ces paroles,da propitius pacem (b)(26). Tout jufte à ces autres mots, ut ope mifericordia tua adjuti, de la même priere, il pofe l'Hoftie fur la patene, dont l'Hoftie femble

(a) Ritus concordat cum verbis ( omnis honor & gloria), dit Gavantus, qua in exaltatione Calicis Hoftia manifeftantur. Ou, comme dit Byffus, Moine de la Congrégation de Moncaffin, en fon Hierurgie, quam gloriam in exaliatione Calicis & Hoftia manifeflamus. C'est-à-dire, que l'élévation de l'Hoftie & du Calice, procurant aux Symboles tout honneur & gloire,de la part des affiftans, elle verifie ces paroles qui fe difent en même temps,eft tibi Deo... ( omnis honor & gloria). Une autrefois nous pourrons parler plus amplement là-deffus.

(b) Le Soudiacre chez les Jacobins, affecte de ne donner la patene, c'eft-à-dire la paix, à baifer,a ceux du Choeur, qu'à ces mots, dona nobis pacem, du dernier Agnus Dei. On verra plus bas, que ces mêmes paroles, da propitius pacem, donnoient auffi occafion, felon l'Ordre Romain, de redemander la patene. Au Rit Mozarabe, le Choeur chantant ces mots : pacem meam do vobis, pacem meam commendo vobis, le Prêtre prenoit auffi la paix, de la patene, & la donnoit enfuite au Miniftre Accipit Sacerdos pacem de patena... & Statim det pacem Diacono.

Tome I.

L

en effet de cette maniere, comme aidée, foutenue gc..adjuti. & appuyée ( 27 ). Enfin, à ces paroles de la conclufion, in unitate Spiritus fanīti, Deus, il prend occafion du mot unitate, pour rejoindre & réunir aprés la fraction,la portion de l'Hoftie qu'il tient de la main gauche, à l'autre moitié qui eft fur patene (a). Tenant entre fes mains le S. Ci

la

(a) Conjungendo illam particulam qua est in sinistra, adillam qua eft in patena, ad modum luna (en forme de rond), dicit (in unitate), dit Nicolas de Plova; faifant ainfi quadrer la réunion des deux parties de l'Hoftie, précisément avec in unitate. Surquoy il n'eft peutêtre pas hors de propos de faire obferver, que la ponctuation fautive de l'endroit de l'Ordinaire des Chartreux, qui regarde la fraction (je parle de l'Ordinaire de 1641.), eft capable d'induire à erreur ; cette fauffe & mauvaife ponctuation faifant tomber ces paroles, qui tecum vivit & regnat, non feulement fur la fraction de la partie de l'Hoftie que le Prêtre tient de la main gauches mais auffi fur la réunion de cette partie avec l'autre moitié qui eft déja pofée fur la patene: au lieu que cette résnion doit être précisément jointe à ces autres mots qui fuivent,in unitate Spiritus fancti, Deus,dont l'Ordinaire néanmoins la détache, par le point qui précede ces mots. Voicy done comme il paroît qu'il faudroit rétablir tout cet endroit:partem,quam finiftrâ tenet,eadem manu deponit in patenam, fuper aliam partem jam ibi pofitam, dicendo in unitate Spiritus fan&i,Deus );& puis, dans ane autre periode: Utraque manu, &c. Et non, partem, quam finiftrâ tenet, eadem manu deponit in patenam, fuper aliam partem jam ibi pofitam. Dicendo in unitate Spiritus fancti, Deus, utraque manu, &c.

Néanmoins des Chartreux, à qui j'ay communiqué cet endroit, prétendent que l'union qui va icy avec le mor in unitate, eft, felon leur prattique fixe & conftante, celle des deux mains mifes & jointes ensemble pour tenir la particule de l'Hoftie avec le Calice ; & non la réunion de la portion qu'ils tiennent de la main gauche, avec l'autre portion qui eft déja fur la patene; enforte, difentils, que leur Ordinaire n'eft point icy fautif, comme je

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