Imágenes de páginas
PDF
EPUB

1. c. 1. 16.

C.

tens & les Energumenes ne fûffent auffi renvoyez avec les Catécumenes; mais c'est que ceuxcy, fe trouvant toujours en bien plus grand nombre, donnoient tout naturellement, & par antonomafe, leur dénomination au refte, comme V. Geneb. Liturg. la partie la donne à fon tout (a). D'ailleurs, le 14. renvoy ne regardoit que deux claffes de Pénitens, favoir, la feconde & la troifieme (b);au lieu que les Catécumenes étoient tous exclus fans exception.Bien plus, il pouvoit arriver qu'il ne fe ren- Bona Liturg contrât ni Energumenes ni Pénitens, fur tout, au regard de ceux-cy, dans le premier & le fecond fiecle de l'Eglife; en forte qu'il n'eût pas été poffible en ce cas, d'appeller de leur nom, le renvoy qui fe faifoit avant le Sacrifice. Pour des Catécu- v. le Traité menes,il étoit rare qu'il en manquât, particuliére. de Anc. pol. de l'Eglife fur ment dans les premiers fiecles, où il fe baptizoit l'admin. des bien moins d'enfans que d'adultes, & où on étoit Sacremens.par déja avancé en âge quand on fe faifoit Chrétien, bepine, Evê8. Tout fe qui fe trouvoit renfermé dans la céré- que d'Or¬ monie du renvoy, favoir, les prieres & les bénédiEtions qui fe faifoient, tant fur les Catécumenes que fur les Energumenes & les Pénitens, avant que de les congédier; tout cela étoit auffi nommé Renvoy ou Meffe des Catécumenes ] C'eft ainfi que le Concile de Carthage IV. Canon 84. appelle ces prie

(a) C'est la Figure appellée Synecdoche, qui fait entendre une partie pour le tout, comme fous le nom feul d'Amorrhéens, nous voyons que l'Ecriture comprend quelquefois le refte des peuples qui occupoient la Terrepromife. V. Genef. 15. 16. & Jofue. 10. 5.

(b) La premiere claffe, fe tenant hors de l'Eglife; à la porte, ainfi qu'il a déja été obfervé plus haut, n'avoit garde d'étre renvoyée, non plus que là quatrieme, qui reftoit à l'Eglife, & fe tenoit avec les autres Fideles, d'où cette claffe étoit appellée Confiftance.

M. de l'Au

leans.

[ocr errors]

res, lorsqu'il permet aux Hérétiques, aux Juifs & aux Païens, d'entrer dans l'Eglife, & d'y refter jufqu'à la meffe des Catécumenes (exclufive. ment), ufque ad miffam Catechumenorum. Tout de même du Concile de Lérida, Canon 4. où il eft dit, qu'on ne fouffrira les Incestueux dans l'Eglife, que jufqu'à la meffe des Catécumenes, ufque ad miffam Catéchumenorum ; c'est-à dire, en ces deux endroits, jufqu'à ce qu'on commence la cérémonie du renvoy des Catécumenes; en un mot, les prieres, les bénédictions & les impofitions de mains, qui se faifoient fur les Catécu menes, avant que de les renvoyer, ainfi que fur les Energumenes & les Pénitens,compris ici avec les Catécumenes. Autrement, & fi on vient à expliquer ces deux Canons,de l'action précise du renvoy, & non des prieres & de la cérémonie dont il étoit précédé; on ira dans une autre extrémité, & on tombera dans l'inconvenient d'admettre à ces prieres, ceux-même, qui, par leur état, en étoient formellement exclus: favoir, les Infideles & les Auditeurs, qui en effet, avant que le Diacre eût crié à voix haute, Catécumenes, mettez-vous en priere, étoient déja renvoyez par ces autres paroles, Qu'aucun Infidele ne refle.

Puis donc que les Infideles & les Auditeurs fortoient avant les prieres qui fe faifoient fur les Catécumenes, les Energumenes & les Pénitens ; & que d'ailleurs, felon la difpofition du Concile de Carthage IV. ils ne pouvoient, non plus que les Inceftueux,aux termes du Concile de Lérida, refter à l'Eglife, que jufqu'à la meffe des Catécumenes (exclufivement), ufque ad miffam Catéchu menorum; il s'enfuit que cette meffe des Catécumenes, fe doit entendre, non de l'action précise du

renvoy, mais des prieres dont ce renvoy étoit précédé.

temp. 237

titut. c. 15.

C'est encore au fens du Concile de Carthage IV. & de celuy de Lérida, que S. Auguftin dit Serm. de que poft Sermonem fit missa Catechumenis ; que le Sermon finy, on fait la meffe, c'est-à-dire, la cérémonie du renvoy des Catécumenes, en commençant par les prieres qui font partie de ce renvoy. Caffien décrivant l'amusement vain & L. 1. Inf ridicule d'un Solitaire, qui dans fa cellule paffoit le temps à contre-faire tout feul les différens perfonnages des Ministres de l'Autel, & à copier leurs fonctions (a), dit que ce Moine, après avoir prêché, faifoit à voix haute & en cérémonie, le renvoy des Catécumenés ; celebrabat velut Diaconus Catechumenis miffam.Il faifoit le Diacre, c'étoit là fon goût & fon attrait ; & il ne faut pas croire que ce Diacre contrefait & emprunté, fe contentât de dire feulement, Sortez Catécumenes, qui étoit la proclamation ordinaire du Diacre, à l'inftant précis & au moment même du renvoy des Catécumenes: point du tout, ces expreffions de Caffien, celebrare velut Diaconum Catechumenis, missam..... missam Catechumenis celebrabat, font entendre de refte, que ce Solitaire ne s'en tenoit

(a) C'est ainsi que fera toûjours fujet à fe repaître de chimeres & d'imaginations vaines & frivoles, & à faire ce qui s'appelle des châteaux-en-Efpagne, tout Moine defeuvré, c'est-à-dire, qui, après s'être difpenfé du travail manuel, fi naturel & fi effentiel à son état, fi marqué & fi recommandé dans toutes les Regles Mona. ftiques, refufera encore, dans les entre-temps des Divins-Offices, de remplacer cette occupation, par une étude ferieufe & une lecture fuivie & appliquée, qui eft après la priere & les exercices corporels, l'unique reffource qui luy refte, ainfi qu'au commun des Chretiens, pour éviter l'oifiveté & les penfées folles & creuses.

pas là; mais qu'il faifoit la cérémonie tout du long; qu'il commençoit par mettre fes prétendus Catécumènes en priere, en leur disant, Orate Catechumeni; qu'enfuite, il les recommandoit aux Fideles, là-préfens (en idée), Omnes pro Catechumenis Deum obfecremur; qu'après, il commandoit à ces fantômes de Catécumenes de fe lever, Surgite Catechumeni; qu'il leur faifoit incliner la tête, leur impofoit les mains (qui portoient fur rien), & puis les renvoyoit, Exite Catechumeni in pace. Après quoy, fans doute,il recommençoit fon manege fur les Energumenes, fur les Compétens & fur les Pénitens, ce qui rendoit la cérémonie complete ; en forte que celebrare Catechumenis miffam, n'eft point icy précisément, dénoncer le renvoy aux Catécumenes, en leur difant, Foris Catechumeni, ce qui n'eût pas été capable de fatisfaire la fotte vanité de ce Solitaire; mais c'eft faire encore les prieres & les bénédictions, en un mot toute la cérémonie du ren

voy.

2

Ce renvoy étoit folennel & dénoncé à voix haute. En voicy les formules. Foris Catechumeni. hors d'icy Catécumenes. Si quis eft CatechumenoOrd. Rom, rum,recedat for as; s'il y a icy quelque Catécumene, qu'il s'en aille. Quotquot eftis Catechumeni, recedite; tous tant que vous êtes icy de Catécumenes, retirez-vous. Ne quis Catechumenus fuperfit ; qu'aucun Catécumene ne refte. Catechumeni exeunto in pace; que les Catécumenes s'en aillent en Conft.Apoft VIII. c. 6.7. paix. Exite Energumeni ; fortez, vous Energumenes. Exite Illuminandi, ou, qui Baptifmum petitis; fortez Compétens. Exite qui in pœnitentia eftis; fortez, Pénitens. Si quis non communicat det locum; Dial. I. II. que celuy qui ne communique point avec les Fi

S. Greg.

c. 23.

deles

eles (a), (foit Catécumene ou Pénitent du fecond ou troifieme degré) qu'il fe retire. Procul, ô, acid, procul efte profani, difoient les Païens, comme nous l'avons déja obfervé plus haut. Loin d'icy profanes; fortez, vous qui n'étes point initiez dans les myfteres & les cérémonies. Procul ste nocentes, fi cui corde nefas tacitum, dit Stace, L. cs 3. Sylv. Carm. 3.

Il eft refté dans l'Eglife des veftiges de ce renvoy, qu'on dénonce encore au Prône (b) les Dimanches avant le Sacrifice,à ceux qui font privez de la participation des Ss. Myfteres & des prieres publiques. Il eft vray que c'eft s'y prendre un peu tard, que de faire cette proclamation aprés l'Offrande, à laquelle on fait que ces

à ce Traité à

(a) C'eft à-dire, qui n'eft point admis à prier avec les Fideles, & non, qui ne communie pas; comme traduit La réponse icy l'Auteur du Traité des mots de Messe & de Commu- efté imprinion, imprimé à Paris, chez Coignard, en 1689. Autre- mée à Paris ment, & fi cette acception avoit lieu, il s'enfuivroit chez Delaulque les Pénitens du quatrieme rang, qui ne partici- ne ca 1694 poient point à l'Eucaristie, auroient auffi été exclus du Sacrifice, auquel on fait toutefois qu'ils affiftoient avec les autres Fideles, reftant & fe tenant dans l'Eglife avec eux, après le renvoy des Catécumenes ; d'où même ils étoient appelez Confiftans, fuivant ce que nous avons dit plus haut. Cette interprétation: Si quelqu'un ne communie pas, qu'il fasse place à ceux qui doivent communier, n'est donc pas foutenable ; & évidemment, il ne s'agit dans cette formu!. Si quis non communicat, det locum, que d'une communion de prieres, feument exclufive des Catécumenes & des Pénitens, qui ne pouvoient communiquer, c'est-à-dire, participer aux pricres des Fideles.

(b) Ainfi dit du mot latin praconium ( d'où on a d'abord fait praonium, puis pronium, & enfin prône) qui fignifie cry public, proclamation, annonce, publi cation; parce qu'en effet on publie au Prône les Fêtes & les Jeûnes de la Semaine, les Bans de Mariage, &c.

Tome 1

B

« AnteriorContinuar »