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on benit l'eau à cet autre endroit de la même Bénédiction des Fonts, bene † dico te per Jefum Chrif tum, &c. A la Confirmation, bene † dicat vos Dominus ex Sion. A l'Ordination des Lecteurs Oremus.... Deum.... ut fuper hos famulos fuos bene † dictionem fuam clementer infundat. A celle des Diacres, Commune votum... ut hi... Levitica benet dictionis ordine clarefcant. A la Bénédiction d'un Abbé, tua, Domine, bene † dictione largiente, + contemnat prafentia. Et encore, tua bonitas adfit &benedictio omnibus diebus vita fua. Et à celle d'une Croce, bene † dic baculum iftum. A la Confécration d'une Vierge, hac indumenta propitius bene † dicas. A celle d'un Roy, bene † dictionum tuarum dona multiplica. A une Reyne, que à nobis eligitur & bene † dicitur. A la Bénédiction d'un Cémètiere, ad introitum noftrum purgetur, benet dicatur....bec Caemeterium. Et encore, ut hoc Cemeterium....bene † dici.... concedas. Autrefois comme à la auffi, felon l'ufage de quelques Eglifes, le PrêLeufroy, & tre, en difant ces mots au Soudiacre, aprés lá autres du lecture de l'Epitre, Benedictus fis & benedictus Jermo oris tui, in nomine Patris & Filii & Spiritus fancti, beniffoit en même temps ce Ministre ; & cette bénédiction eft encore prefque par tout au jourdhuy reftée, fur tout au Rit Romain. A l'occafion de ces mots, hic accipiet benedictionem à Domino, du Pleaume Domini eft terra, qui se récitoit tout entier en quelques Monafteres, à la vêture d'un Novice, l'Abbé beniffoit en même temps le Novice par l'impofition des mains. En quelques Diocêfes, par la même raison, au mot benedictum du Salve Regina, les fideles ne manquent jamais de fe benir & fe figner; ainfi qu'au mot benedictio, de la ftrophe Genitori genitoque, de

Croix Saint

Diocéfe d'E

VICUX.

« Ce que Dieu a pu traittez pas❝

rifié, ne le "

'Hymne Pange lingua, dont on prend même Occafion de donner la bénédiction du Saint-Sacrement. Les Céleftins fe beniffent & fe fignent pareillement au verfet Benedicamus Domino, des Heures de l'Office. Et ainfi de plufieurs autres dérivez du verbe benedicere, qui demandent régulièrement d'être accompagnez de l'action par laquelle on benit, c'est-à-dire du Signe-de-Croix. Bien plus, parce que benir une créature, n'eft fouvent en matiere de Religion, que la tirer de fon état naturel, la féparer de fes ufages communs & ordinaires, la rendre fainte de profane qu'elle étoit, la devouer & l'approprier à Dieu & aux Cérémonies de la Religion, la deftiner & l'affecter à son culte & à fon service, en un mot, la déterminer, l'appliquer & l'employer à des de profane. usages pieux & facrez; & qu'en ce fens, c'eft la 10. 15. purifier (a), la vivifier, la fanctifier, la dédier, la fur laquel- « confacrer & la réconcilier, c'est-à-dire, la benir le le Nom " de nouveau quand elle vient à être profanée :de- a été invoduSeigneur" là vient que toutes ces expreffions fynonymes, qué, di faint purificare, vivificare, fanctificare, dedicare, confe- du Baprene Auguftin.1.3. crare, reconciliare, linire oleo ou chrifmate &c. & 10. n'eft ensemble tous les derivez de ces verbes, fe tron- cauprofane❝ point une vent toujours auffi accompagnez de bénédictions & impure, " ou Signes-de-Croix. Par exemple, à la Litanie qui fe dit fur les Ordinands, ut hos electos... fanctificare & confe † crare digneris. A la Dedicace d'une Eglife, ut hanc Ecclefiam tuam.... purit ficare.... digneris. Et encore, Bafilicam.... clementiffimus de † dica. A la Réconciliation d'un

(a) D'où vient que fouvent pareilles Bénédictions font nommées Exorcifmes; comme,l'Exorcifme de l'eau, du fel, des rameaux, &c. pour dire, la Bénédiction de l'eau, du fel, des rameaux, &c.

A&t. Apoft. "

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Une cau

1

on

Cémètiere, ut.... Cemeterium.... reconciliare digneris. A la Confécration d'an Autel, in eam (menfam) bene † dictionis & fancti †ficationis tua virtutem.... infunde ( a ). Par la même raison accompagnoit auffi autrefois de Signes-de-Croix, en plufieurs Eglifes,ces mots de la Bénédiction de l'eau qui fe fait les Dimanches, dignanter afpit cias, benignus illuf† tres, pietatis tua more fancti †fices (b). A la Bénédiction du pain & du vin offerts à la Meffe, felon le Rit de ChefalBenoist, comme nous avons déja vu fur le nombre 111. Defcendat virtus ou Angelus bene † dictionis & confe†crationis fuper hoc munus oblatum, ou Benedictio Dei omnipotentis, &c. fuivant l'afage des Carmes. A la Bénédiction du Cierge-pafcal, felon l'usage des Camaldules, Cereus ifte in honorem tui nominis confe† cratus. A la Bénédiction des fruits nouveaux,qui fe prattiquoit & fe prattique encore en quelques Eglifes, fur la fin du Ca. non, Hac omnia, Domine, femper bona creas

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(a) A Vienne en Daufiné, le mot fanctifica de la Secrete Oblata, du jour de Noel, étoit pareillement accompagné d'un Signe-de-Croix : & ainfi de toutes les aucres Secretes, où ce même mot étoit employé. Miff. 1520.

(b) Il faut lire icy more (comme on le lit encore à Milan),& non rore,qui eft une faute vifible de Copiste ou d'Imprimeur, furvenue il y a environ cent ans, & à quoy il ne paroît pas qu'aucun Rubricaire ou Reformateur de Miffel ou de Rituel, ait encore fait attention; du moins ne l'a t'on point encore corrigé dans aucune Edition que je fache. Pietatis tua more, eft là au même fens que, pro tua pietate, dans l'Oraifon Perceptio Corporis tui Domine, qui fe dit à la Meffe avant la Communion. Il eft bon de faire icy obferver qu'à Toul, tantôt on dit more & tantôt rore,fuivant qu'on fe fert de l'ancien Bénédictionaire écrit à la main, ou du Miffel imprimé. Bien plus, le Rituel de Chartres dit more à la Bénédiction de l'eau les Dimanches, & rore à la Bénédiction d'une cloche.

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nous avons

tion. 2.

fanctificas, vivi † ficas, bene. † dicis, &c. A la V. ce que confacration, ou mutuelle & réciproque confe- dit là-deffus. cration,qui se fait des deux Symboles, par le mê- C. 2. Sec. lange d'une portion de l'Hoftie dans le Calice, Hec commixtio & eonfecratio. Au moins cette Croix fe trouve-t'elle icy marquée dans le Miffel de Viviers de 1517. Et il paroît en effet par tout ce que nous venons de dire, & par les exemples préalleguez, que c'eft au mot confecratio, que doivent naturellement appartenir les Signes-deCroix, qui par anticipation accompagnent aujourdhuy & depuis long-temps, le Pax Domini fit femper vobifcum ( 37 ). A la Cérémonie du Baptême, Ego te linio toleo falutis, ou ipfe te liniat † chrifmate falutis. Adjoutons encore ces autres paroles du Canon, ad fcrip † tam, ra† tam, qui Benedictam, rentrant dans le fens du mot bene † dictam, dont adfcriptam ils font précédez, partagent auffi avec ce mot, la bénédiction qui luy convient.

ARTICLE UNIQUE.

Du Signe de la Croix.

Omme de toutes les actions ou Cérémonies

C de l'Eglife, la principate, la plus univerfel

le, la plus ordinaire, &, pour ainfi dire, la plus familiere, eft le Signe-de-la-Croix ( 38 ) ; que ce Signe regne & s'étend par tout, principalement fous le nom & le titre de bénédiction : qu'il eft répandu non-feulement dans la Liturgie, mais en toute adminiftration de Sacremens, & en toute bénédiction ou confécration; qu'en un mot, c'eftpour ainsi dire, une prattique tranfcendan

ratani

V.lesMours

62.63. de

telle (a), il eft à propos d'en traitter icy en particulier & d'examiner deux chofes. La premiere, pourquoy ce Signe eft appellé bénédiction. La feconde, pourquoy d'ordinaire il ac compagne le Nom des trois Perfonnes divines, le Pere, le Fils & le Saint-Esprit.

§. I.

Le Signe.de-Croix appellé & reputé Bénédiction.

Ddu Signe-de-la-Croix, dans les moindres

Epuis que les premiers fideles eurent ufé

actions, comme d'une priere ou bénédiction at. des Chreti- brégée, à la place des prieres plus longues & plus ens. p. 61. étendues qu'ils avoient coutume d'employer La dern. edir. dans les occafions plus importantes; ce Signe a Les Juifs faifoient auffi toujours été regardé dans l'Eglife, comme l'ab des prieres brégé des prieres ou bénédictions, & comme teparticulieres a chacune de nant lieu lui-même de priere & de bénédiction. cursactions. Et en effet, comme benir n'eft fouvent de la part

des hommes & dans le langage ordinaire de l'E glife, que faire des vœux & des fouhaits pour les créatures qu'on veut benir (b), faire des

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( a ),, En forte, dit S. Auguftin, en fon Traité 118. "fur S. Jean, que fi ce Signe n'eft appliqué fur le front de ceux qui font profeffion de la Foy, ou fur l'eau dont ils font régénérez, ou fur l'huile qui entre dans le Crême dont ils font oints, ou fur le Sacrifice dont ils font nourris; rien de toutes ces chofes ne fe fait bien. S. Jean Chryfoftome tient le même langage en fon Homelie ss. fur S. Mathieu. V. auffi S. Cyprien, en fon Difcours fur le Baptême de J. C.

"

(b) Je dis fouvent, parce que les hommes peuvent non-feulement benir d'autres hommes, en demandant du bien pour eux & priant & defirant qu'il leur en arrive;

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