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III. -

icy fous en

nn,benedicas

Enfin ce Signe paroift tout-à-la fois priere & gefte, lorfqu'il fe trouve joint avec le verbe benedicere ou avec quelques-uns de fes dérivez, pris dans un fens d'invocation & de priere; en cela différens de ceux que nous venons de déduire au Nombre précédent, favoir benedictus, benedictio, benedictum & benedicis, qui n'enferment rien de semblable. Par exemple, en tous ces endroitscy de la Meffe ; Bene † dic hoc facrificium tuo fancto. nomini praparatum. Benedicas (a) hæc † dona.hac† munera, best fancta facrificia illibata. Quam obla- Le mot bent tionem tu, Deus in omnibus, quafumus, bene † dic- dicas partouë tam, adscrip † tam, ra † tam, rationabilem acce- tendu (beneptabilemque facere digneris; il eft clair que non feu- dicas hac dolément le Signe-de-Croix fe trouve partout icy baunira, à titre de gefte, en ce qu'il eft lié à des mots qui fentia facride leur nature & par la feule force du fon & de ficia illibata), la lettre, exigent d'étre accompagnez d'une bé a attiré dans nédiction, favoir benedic, benedicas, & benedictam : trois béné mais encore, que comme dans toutes ces expref- à chaque exfions on demande à Dieu qu'il daigne benir, preffion. Je fanctifier & confacrer les Symboles; le Signe- fuite, parcede-Croix qui accompagne la priere, doit auffi qu'il paroit étre regardé comme étant lui-même une priere; Sacramenabbrégée à la vérité, mais qui, jointe aux au-tairesqu'originairement il n'y en avoit qu'une qui accompagnoit le

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(a) J'ay ouy dire à un Ecclefiaftique fort éclairé & tout-enfemble trés zelé, que l'ufage de faire trois béné.' dictions à ces paroles,benedicas hac dona, hac munera, hac fancta facrificia illibata, pourroit bien venir de се benedicas exqu'autrefois les oblations fe mettoient conftamment de côté & d'autre fur l'Autel (a) ; enforte que le Prêtre étoit obligé de benir & figner à droite, à gauche & au milieu. Cette idée mérite attention.

(a) L'Ordinaire des Chartreux porte expreffément que s'il ya plufieurs Hofties à confacrer, on les doit mettre de part & d'autre, à côté de celle qui eft deftinée à communier le Prêtre. Tome I.

N

primé.

tres prieres plus formelles & plus étendues, que fait le Prêtre fur les dons offerts, savoir celles que nous venons de marquer, tend comme elles, à benir, à fanctifier & à confacrer ces mêmes dons, influant toutes enfemble, s'il eft permis de s'exprimer ainfi, dans la bénédiction du Sacrement. Tout de même de ces autres paroles : omni bene † dictione cælefti & gratiâ repleamur; & encore de celles-cy Hac commixtio & confecratio Corporis & Sanguinis D. N. J. C. fiat acci pientibus nobis in vitam aternam ; à quoy nous avons déja infinué que fe pouvoient rapporter les Signes-de-Croix qui vont avec le Pax Domini fit femper vobifcum. Car, comme on demande à Dieu dans la premiere de ces prieres, qu'il nous rempliffe de toutes fortes de bénédictions & de graces céleftes ; & dans la feconde, que le mêlan

ge & la mutuelle confécration des deux Symboles, tourne à notre falut éternel; il n'eft pas poffible que le Signe-de-Croix, qui naturellement va déja comme gefte avec ces mots de béné diction & de confecration, ne leur foit encore icy joint comme demande & comme priere ou invocation.

Peut étre pourroit-on encore mettre au nombre des bénédictions de ce genre, celle qui accompagne le mot bene † dixit, dans la Confécration des Symboles. Car, puifqu'au rapport de faint Auguftin déja cité, rien ne fe fait ni ne fe confacre dans l'Eglife, fans employer le Signe-de-laCroix; il femble auffi, fuivant cette tradition, que la bénédiction déja affectée à la lettre du mot benedixit, doive étre encore icy regardée comme une priere d'une tres-grande vertu & de la même efficace que le mot même qu'elle accompa

gne & qui fait partie du récit de l'inftitution de L'Eucariftie. Et affurément on ne peut prefque mettre en doute que l'action n'intervienne icy avec la parole, & ne foit du moins de quelque force & de quelque valeur pour la bénédiction 'du Sacrement (a). Enfin, le Signe-de-Croix lié à cette Bénédiction, Bene † dicat vos omnipotens Deus, Pater & Filius & Spiritus fanétus, ou autre équivalente (b); pourvu qu'il y entre quelque inflexion du verbe benedicere ou fanctificare, ce Signe, pour les mêmes raifons, eft toujours encore & priere & gefte (c); auffi bien que dans 'ces formules de la Bénédiction de l'encens, Ab illo bene dicaris in cujus honore cremaberis, ou Incenfum iftud dignetur Dominus bene dicere ; & encore dans cette autre formule ordinaire, ou l'on demande à Dieu que fon faint Nom foit be

(a)" La Confécration, dit Amalaire, Le fait par les paroles de la bouche du Prêtre, comme par la béné- c diction de fa main. "Un Signe de Croix, une parole, dit Hildebert de Tours, font changer la nature.,, Quelques Evêques de France, aflemblez à Quierzy en 858. écrivirent au Roy Louis le Germanique,que " des mains qui avoient reçu l'onction du faint Crême, & qui par la « priere & le Signe-de la-Croix faifoient que le pain & le " vin deviennent le Corps & le Sang de J. C. ne devoient "< point fervir à faire un ferment, V. tom. 2. Capit. p. 101. (b) Comme celle-cy, en ufage chez les Jacobins & chez les Carmes, Benedictio Dei patris omnipotentis Filii Spiritus fancli defcendat fuper vos maucat femper.

(c) C'est même une double priere & un double gefte, appartenant fous ces deux titres, tant au mot benedicat qu'à l'expreffion des trois Perfonnes divines, fuivant ce que nous dirons au §. fuivant. C'est-à-dire, que le Signede-Croix n'eft pas deu feulement comme priere & comme invocation, au mot benedicat & à l'expreffion du Nom des Perfonnes de la Trinité; mais qu'il appartient encore à l'un & à l'autre, comme gefte & comme action.

ny, Sit nomen Domini bene † dictum. C'eft-à-di re, qu'en tous ces endroits & en plufieurs autres qu'il feroit trop long de rapporter, l'action jointe à la parole, ne doit pas feulement étre confiderée comme geste; mais encore comme une se conde priere qui accompagne la priere de la bouche. En un mot, il fe peut dire qu'on prie icy de la main comme de la langue; c'est une double bénédiction, d'action & de parole. Cecy s'étend pareillement au Signe-de-Croix qui accompagne toujours cette formule, In nomine Patris & Filii & Spiritus fancti ; & ceVerfet, Deus in adjutorium meum intende. Là partout encore, le Signe-deCroix eft priere & gefte; priere, parce que ce font toutes paroles d'invocation; gefte, au regard d'In nomine Patris, par l'ufage & l'habitude de fe figner toujours en prononçant le Nom des trois Perfonnes-Divines, fuivant ce qui va étre dit incontinent. Et pour le Verfet Deus in adjutorium meum intende; il eft conftant que comme il arrivoit fouvent d'employer cette formule en commençant une priere, pour invoquer le fecours de Dieu : & que d'ailleurs le Signe-de-Croix étoit pareillement ufité au commencement de toute priere, ainfi que de toute action, fuivant ce que nous allons encore dire tout-à-l'heure, ce Signe eft auffi tout naturellement devenu le geste & l'accompagnement ordinaire de ce Verfet. On pourroit encore par la même raifon de l'In nomine Patris, regarder comme priere & comme gefte tout-à-la fois, le Signe-de-Croix qui va avec ces mots de la conclufion des Oraifons, Per Dominum noflrum Jefum Chriftum Filium tuum, qui tecum vivit & regnat in unitate Spiritus fanéti, Deus. J'ay vu dans le Lyonnois & dans le Châlonnois

prattiquer ce dernier Signe-de-Croix par des Artifans & des Payfans.

§. I I.

Le Signe de la Croix accompagne prefque toujours le
Nom des trois Perfonnes-Divines.

Omme il étoit ordinaire de ne commencer

Cni action ni priere, fans faire le Signe-de

la-Croix, pour marquer qu'on fait toutes chofes an Nom de N. S. J. C. rendant par luy des actions de graces à Dieu le Pere, felon le précepte de l'A- Col. III. pôtre; & qu'avec ce Signe, fouvent on emplo, 17yoit auffi ces paroles, In nominé Patris & Filii

Spiritus fancti, pour en même temps invoquer la tres-fainte Trinité : il eft tout naturellement & comme infenfiblement arrivé, que le Nom des trois Perfonnes-Divines, en quelque endroit qu'il foit placé, au milieu & à la fin,comme au commencement d'une priere ou d'un difcours, fe fe trouve prefque toujours auffi accompagné du Signe-de-la. Croix; au point que quelques Miffels en ont même fait une regle & une rubrique générale, au moins à l'égard de cette formule, In nomine Patris & Filii & Spiritus fancti. Ainfi à la Meffe, ce Signe accompagne Semper fubtoujours le Nom des trois Perfonnes - Divines: fequitur SignumCrucis foit que ces Perfonnes fe trouvent exprimées en dicendo. In un fens de priere & d'invocation, comme dans nomine Patris cette formule qui fait le commencement de ritus fancti» la Melle, In nomine Patris & Filii & Spiritus fancti ; & en cette autre qui en fait la fin Benedicat vos omnipotens Deus, Pater & Filius &Spiritus fanītus : foit qu'elles foient énoncées

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& Filii & Spin

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