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fortes de perfonnes ne peuvent fe trouver, POF frande faifant partie de la Messe des Fideles, mais ce n'eft pas toujours la faute des Curez, c'est fouvent celle de leur Rituel, qui marque le Prône après l'Offerte, au lieu de le mettre après l'Evangile, précisément où le Miffel-Romain place le Sermon (a). Il y en a même qui le reculent juf

(a) Feu M. de Harlay, Archevéque de Rouen, vouloir V.le Rituel aufli qu'on plaçât le Prône immédiatement aprés l'Evande ce Prélat gile,quelque chofe que diffent au contraire lesRubriques de 1649. de fon Miffel. C'eft ainfi que fur d'autres points, les

Evêques appliquez, connoiffant que les Rubriques n'ont en effet de force & d'autorité, qu'autant qu'ils trouvent bon de leur en donner, favent les corriger & les redreffer dans l'éxécution & dans la prattique, lorfque, foit par la faute des Copiftes & des Imprimeurs, ou par l'ignorance même des Rubricaires, elles s'écartent de l'efprit & des véritables regles de l'Eglife. Bien plus, dans les cas même où les Rubriques fe trouvent conformes à d'autres Rubriques plus anciennes, & d'ailleurs font marquées expreffément dans le Pontifical-Romain, dont l'autorité cependant paroît aujourd'huy fi grande & l'ufage fi univerfel, la plupart des Evêques ne laiffent pas d'en prattiquer quelques-unes, tout différemment de ce qu'elles font énoncées dans ce Pontifical. Comme, par exemple, de préfenter leur Anneau à baifer aux Miniftres nouvellement ordonnez, avant que de les communier, au lien de donner leur main, fuivant cette disposition du Pontifical: Priufquam Communionem fumat, manum Pontificis Hoftiam tenentem, ofculatur. Comme encore, de charger les Nouveaux-Confirmez, de dire fur le champ, Pater, Ave & Credo, quoique la Rubrique porte feulement, que les parains & maraines feront avertis d'apprendre toutes ces prieres à leurs filleuls & filleules. Patrinis Matrinis annuntiat quòd inftruant filios....

doceant eos Credo in Deum & Pater nofter & Ave Maria, quoniam ad hoc funt obligati.

La récitation à voix intelligible du Canon de la Meffe, affez ordinaire parmy les Evêques, peut étre auffi citée en exemple du pouvoir qu'ils ont fur les Rits & fur les Rubriques. Il faut bien prendre tout cecy comme des

part

qu'après la Secrete (a), fans faire d'une attention que cette priere n'a pris le nom de

diftinctions; autrement les Prêtres du fecond ordre, feront tentez de copier icy les Evêques & d'en faire autant. Ce n'eft pas que les Evêques s'arrogent le droit de changer à leur gré les prattiques, principalement celles qu'ils ont une fois reçu eux mêmes & établies; mais c'eft qu'occupez à des devoirs plus effentiels & plus importans, en un mot ne pouvant tout faire par eux-mêmes, ils fe repofent ordinairement du foin des Cérémonies extérieures & indifférentes, fur leurs Chapellains ou Aumôniers, qui, peu inftruits ou moins attentifs, leur font quelquefois fur cela prendre le change. Et pour venir en particulier à ce qui fe paffe en quelques Diocêfes à la Confirmation, on prétend qu'un Prélat ayant chargé un de fes Aumôniers de la commission de luy dreffer un petit Pontifical commode & portatif, dont toutes les Rubriques füffent retranchées, & qui contint feulement les formules des prieres néceffaires pour les fonctions Epifcopales; cet Aumônier, laiffant à part tout le rouge de cette Rubrique du Pontifical (que même, felon toute apparence, il ne lut point du tout): Expedita itaque Confirmatione, Pontifex fedens, acceptá mitra, patrinis & matrinis annuntiat quòd inftruant filios fuos bonis moribus, quòd fugiant mala

faciant bona, doceant eos Credo in Deum, & Pater nofter Ave Maria, quoniam ad hoc funt obligati ; il n'en réferva que ces mots, qui y font marquez en noir, Credo in Deum, Pater nofter, Ave Maria. Ce qui fit que comme, faute de Rubrique, on ignoroit l'ufage de ce fymbole & de ces prieres, on les mit tout naturellement fur le compte des Nouveaux Confirmez, & on les leur fit réciter. Et de-là, dit-on, cette prattique s'eft introduite d'abord dans les Diocêfes où on eft venu à fe fervir de ce Pontifical abbrégé, & puis par communication en d'autres.

(a) Il y a fur cela, dit-on, à Orleans, un ufage affez bizarre, qui eft que le Prône fe differe jufqu'après l'Offrande du peuple: & cela, affure t'on, pour ne pas faire deux voyages dans la Nef; c'eft à dire, n'y pas retourner pour recevoir les Offrandes des femmes, après y avoir déja été pour le Prône.

Secrete, comme on verra plus bas, que de ce qu'elle étoit récitée après le renvoy & la fortie de ceux à qui on faifoit un myftere & un fecret du Sacrifice; & fans confidérer d'un autre côté, que, comme ils font obligez de réserver pour le commencement de la Préface, ces derniers mots de la Conclufion de la Secrete, Per omnia fecula feculorum, ils mettent entre ces mots & le reste de la Secrete, dont cette Conclufion devroit étre à peine féparée d'une virgule, un fi grand intervalle, qu'on ne s'apperçoit plus du tout de la liaifon que tout cela doit avoir enfemble; en forte qué, quand le Curé defcend de chaire & vient à l'Autel, on ne fait précisément ce qu'il veut dire fe quoy par ce per omnia, ni à rapportent ces paroles, qui même femblent tenir au Prône, & faire une fuite & comme un même tiffu, avec ce que le Curé vient immédiatement de dire en chaire. A la Meffe du Couronnement de l'Empereur, on tombe dans le même inconvenient que nous avons marqué plus haut, en ce que les Electeurs & autres Princes & Ambaffadeurs Proteftans, ne fortent qu'au per omnia de la Préface, & fe trouvent par conféquent à l'Offrande, dont toutefois, ils devroient étre exclus par les regles de l'Eglife. Ce n'eft pas que dans un Concile de Lyon, tenu au commencement du VI. fiecle, l'on voit qu'il eft permis à un nommé Eftienne, & à fa femme Palladia, privez l'un & l'autre de la communion de l'Eglife, pour raifon d'incefte, d'affifter aux prieres de la Messe, jusqu'à la Secrete, appellée dans ce Concile, Oratio Plebis,(a)

(4) La Secrete paroit nommée Oratio plebis, de ce qu'en effet, il n'y a régulièrement que le peuple Fidele, appellé d'ordinaire Plebs dans les Ecrits des Saints

Ce renvoy fe faifoit auffi à diverfes fois. La premiere, en difant, Qu'il n'y ait icy aucun de ceux

qui font au degré des Ecoutans ni aucun Infidele. La v. Conffi feconde, Sortez, Catécumenes. La troifieme, Poffe. tut. Apoft. dez, fortez. La quatrieme, Vous qui demandez le Baptême, fortez. La cinquieme, Sortez, vous qui étes en pénitence. Et de-là, c'est-à-dire, parce qu'il n'y avoit pas pour un feul renvoy, mais pour ainfi dire, pluralité de renvois ; au lieu de missa au fingulier, on a fouvent dit miffe au plurier. Miffa fint, miffa fiant, ufque ad miffas Juftineant, dit S. Benoift, comme nous avons vu; & non pas, miffa fit, missa fiat, ufque ad miffam fuftineant. On trouve en quelques Exemplaires manufcrits du Sacramentaire de S. Gré goire, le Vendredy-faint ces mots, Et fiant miffa. employez pour dire; Et c'eft fait, & qu'on fe retire. Enfin, de-là encore toutes ces expreffions: Miffarum folennia, Miffas facere, agere, tractare, dicere tenere, confecrare, celebrare, cantare, dare, Legere, pour dire, Célébrer l'Eucaristie, convoquer ou tenir des Affemblées, faire l'Office ou préfider au Chour.

Voicy tout l'ordre de ce renvoy. Le Sermon finy, d'abord fortoient les Infideles; & aprés eux, les Auditeurs : c'est-à-dire, les Catécumenes de la premiere claffe, & les Pénitens de la feconde. Enfuite venoient les Catécumenes de la feconde claffe, que l'on mettoit en priere ; &

Peres & autres Auteurs Ecclefiaftiques, qui foit préfent cette priere, ainfi qu'au Canon & au refte de la Meffe. On voit encore en cette Oraifon du Canon, Unde memores, Domine, fed & Plebs tua fancta, le mot Plebs employé pour marquer le Peuple Fidele, qui eft le Peuple eu excellence.

dic. c. 19.

qui, aprés avoir reçu, inclinez, la Bénédiction du Pontife, par l'impofition des mains, fe retiroient.. On faifoit de même la Priere des Energumenes. Conc. Lao- ou Poffédez du démon,puis celle des Compétens. ou Catécumenes du troifieme dégré, & enfin celle des Pénitens de la troifieme claffe, & on les. congédioit; de forte qu'il ne reftoit avec les Fideles, que les Pénitens du quatrieme degré ; je yeux dire, les Confiftans:car pour ceux du premier degré, c'eft à-dire, les Pleurans, nous avons déja fait observer, que comme ils n'étoient pas. dans l'Eglife, mais en dehors à la porte, la cérémonie du renvoy ne les pouvoit concerner.

9. Ce qui fe chantoit ou fe récitoit en préfence des Catécumenes, avant que de les congédier; favoir, le Kyrie, la Collecte, &c. tout cela étoit auffi appellé Meffe des Catécumenes. ] C'est l'expreffion du Concile de Valence en Espagne, Canon 1. où il eft ordonné de lire l'Evangile dans la Meffe des Catécumenes, après l'Epitre : in Missa Catechumenorum, poft Apoftolum. Voila donc, je ne dis pas feulement le renvoy, ni même les Prieres du renvoy; mais encore tout le commencement de la Meffe, appellé auffi Miffa Catechumenorum. Si toutefois cette leçon eft bonne, in Miffa Catechumenorum, comme le prétendent Caffander, Martinius, Pamélius, Maldonat, Scortia, le Cardinal Bona, & plufieurs autres Savans, appuyez fur quelques Manufcrits: car d'autres lifent icy, ante Miffam Catechumenorum'; ce qui rentreroit dans le fens du Concile de Carthage IV. & de celuy de Lérida.

Et non feulement on a attribué le nom de Meffe, à tout le corps de l'Office des Catécumenes en général; mais encore féparément & en particulier,

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