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avoit pour s'en inftruire ;, on ne peut affez fe plaindre de ceux qui les ont fi.« fort défigurées, lorfqu'ils ont entrepris«. de les expofer. Les Scholaftiques, ad.« joute cet Auteur, n'en ont donné que des idées tres-fuperficielles. D'autres « Ecrivains les ont fi fort embrouillées, « en donnant des raifons allégoriques & « qu'ils appellent myfterieufes de ces prat " tiques, que leurs Ouvrages étoient plus « capables de rendre méprifables nos Myfteres, que d'infpirer pour eux de « la vénération. Et c'eft pour cela que les Proteftans ont fouvent cru infulter à l'Eglife, en rapportant les mauvais raifonnemens que ces faux myftiques « ont donné de nos Cérémonies.

"Ces

raifonnemens que M. Grancolas appelle mauvais, ont auffi paru tels & même infupportables à d'autres Auteurs Catholiques.

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Nous verrons fur le Chap. 3. de cet Ouvrage,à laRemarque 5o. ce qu'Albert le Grand & le P. Guyet docte Rubri.. caire de la Compagnie de Jefus, nous diront fur quelques unes de ces raisons. Le Cardinal Bona ne les traite guere. mieux en quelques endroits de faLiturgies entre autres,aul. 2. chap. 5. nomb.4.&.encore, chap. 7. nomb. 4. & chap. 8. n. 5. M.

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Theraize, en fa Préface fur les Questions de la Meffe, dit que « c'eft une honte aux Ecclefiaftiques de ne pouvoit rendre des raifons littérales des Cérémonies de » l'Eglife, qui font les fources de tous les fens myftiques. Interrogez un Mede"cin, dit cet Auteur, un Peintre, un Architecte, ils vous developperont tous "les fecrets de leur Art. Si un Prêtre " étant interrogé fur les antiquitez des "Cérémonies de la Meffe, eft obligé de garder le filence, peut-il apporter au"cune excufe qui puiffe mettre à couvert fon ignorance? » Et moy j'adjoute, Et ne doit-il pas toujours fe tenir prêt à fatisfaire quiconque luy demande rai.fon des prattiques de l'Eglife? M. Theraize dit encore » que les matieres li>>turgiques paroiffent fades lorfqu'elles font toutes myftérieufes; & que les rai» fons mystiques des Cérémonies, n'ont été inventées qu'aprés que la longueur "du temps, ayant fait perdre les traces » de l'histoire, en a fait oublier les raifons littérales & hiftoriques. En effet il paroît que la plupart des raifons mystiques ne viennent qu'au défaut des autres & manque de les favoir & d'avoir étudié les vues que l'Eglife peut avoir eu en inftituant fes ufagès & fes Rits, & quel a

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c. 7. n. 3.

été alors fon objet. Quorum originem cùm Liturg. 1. 11. recentiores ignorent, dit le Cardinal Bona, varias conantur congruentias & myfticas ra

tiones invenire.

que

Des Ecclefiaftiques, chargez de la conduite des ames, & quelqus- uns même de l'instruction des Nouveaux- Convertis, ne m'ont point diffimulé lorfqu'on leur demandoit les vrayes raifons des Cérémonies & qu'ils n'en étoient pas inftruits, bonnes ou mauvaises ils en inventoient d'autres fur le champ. A peu près comme ces Philofophes, qui, vou. lant expliquer les effets de la nature dont la caufe leur eft inconnue, donnent leurs imaginations pour caufe de .ces effets, & payent les gens de qualitez & de fa cultez. Ou plutôt femblablesà ceux qui, au rapport du P. Garnier déja cité, cherchent du myftere dans le nombre fepte naire des Acolythes de Rome, faute de favoir que cette Vile, felon l'ufage Eccle. fiaftique, étoit divifée en fept Regions ou Quartiers, à chacun defquels il y avoit un Acolythe comme auffi un Diacre, un Soudiacre, un Defenfeur, &c. Ou bien, comme ces Moines dont parle Albert le Grand, qui ne pouvant décou vrir ni pénétrer la raifon pour laquelle on répétoit quelquefois l'Antienne appellée

Communion (chofe pourtant qui n'eft pas bien difficile à deviner), étoient réduits, pour ne pas demeurer courts, à en imaginer d'autres. Cujus aliam non puto caufam, dit ce Theologien, quia aliud aliquid tra dere nefcierunt. Encore, pourvu qu'on en demeurât là. Car il arrive quelquefois que ces raifons, même imaginées après coup, ne laiffent pas de vous être propofées ferieufement comme étant du premier def fein de l'Eglife, & comme ayant en effet donné l'origine à certaines prattiques. Ifti, ut fcitè Hieronymus de origine dixit, ingenii fui adinventiones faciunt Ecclefia facramenta, dit encore le Cardinal Bona, au même endroit.

C'est donc en m'attachant à l'efprit & au goût de tous ces différens Auteurs, que j'ay cru devoir expliquer lesCérémonies de la Meffe, felon leur fens fimple, littéral & hiftorique ; avec cette différence néanmoins, que je ne vais pas fi loin fur cela à beaucoup près, que quelques-uns d'entr'eux. Et Dieu me préferve de jamais condamner ni les mystiques ni les raisons myftérieufes. Surquoy je m'en tiens à ce que j'en ay déja déclaré dans ma Lettre * à M. Jurieu, & à ce que j'en diray encore dans cet Ouvrage, à la 1690. Rem. 5o. du Chap. 3. En un mot, tout

* Imprimée

à Paris en

ce que je rapporte icy de raifons hiftoriques, c'est toujours fans préjudice des raifons myftiques. Et de plus, c'eft que fi je femble donner la préférence à celles-là, c'eft bien moins encore en faisant des décisions, qu'en cherchant la vérité, que je feray toujours gloire d'apprendre, non feulement des Pafteurs & des Su périeurs, mais du plus petit difciple & du moindre des enfans l'Eglife. Quaro non Aug. Conaffirmo.

feff. 1. I I. c.

17.

M. Nicole

neux, &c.

Aprés cela, je ne diffimuleray point que je n'aye quelquefois rencontré en mon chemin, de puiffans adverfaires; mais je puis dire auffi, à l'avantage du M. le Tourfyftême que je propofe, que ces redou tables contradicteurs ne renoient jamais jufqu'au bout. Une heure ou deux au plus d'éclairciffement applaniffoient tout fcrupule & toute difficulté. Et ce fyf tême faifit même fi fort l'un d'entre-eux, M. le T. que malgré les grands talens qu'il avoit d'ailleurs les fciences & les occupa pour tions les plus fublimes, il vouloit fe re-, duire, lorfque Dieu l'appella à luy, à parcourir les différentes Eglifes du Royau me, pour tâcher de faire de nouvelles découvertes, & s'inftruire plus à fond, difoit il, des faits d'où fe tirent les véritez littérales & les raifons hiftoriques.

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