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les plus délicats. Et je me fouviendrai toujours qu'il m'exhorta à ne point m'élever contre les Auteurs Myftiques ni contre leurs raifons, difant qu'il n'y avoit qu'à pofer les faits & les bien établir & qu'auffi-tôt la vérité fe feroit sentird'elle même. Mais ce grand homme n'eft pas le feul qui ait témoigné de l'impatience de voir tous ces faits ramaffez & mis en œuvre. M. l'Evêque de Châlons fur Saône, l'un des Evêques de France le plus verfé dans la connoiffance de la difcipline, & appliqué dès le commencement de fon Epifcopat, à la correction des ufages de fon Eglife, dont il réforme tout à la fois & d'une maniere digne de fon zele & de fes lumieres, le Bréviaire, le Miffel, le Rituel & le Cérémonial j en me faifant l'honneur d'approuver ma Lettre au Miniftre Jurieu fouhaite en même temps que je puiffe donner une explication plus "ample, littérale & hiftorique des céré» monies de la Meffe, & en général de toutes celles de l'Office. « Les autres favans Approbateurs de la même Lettre ne s'expliquent pas moins favorablement pour l'expofition du fens pro pre & naturel des mêmes cérémonies. de Gouey, Les uns difent que le moyen le plus

MM. Varet,

du Pin,

Fremont.

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court & le plus prompt pour réfuter tout ce que les Hérétiques avancent « d'injurieux contre les ufages de l'Eglife, « est de remonter à leur origine & à leur « institution (M. le Cardinal Bona avoit déja dit avánt eux, que fi on ne retournoit aux premieres prattiques, il n'étoit pas poffible d'entendre le fens de la plupart des prieres de la Meffe), que rien ne découvre davantage la foibleffe de « leurs objections, & ne juftifie plus clai- « rement la prattique de l'Eglife. On apprend, continuent ces Docteurs, les « raifons véritables des cérémonies, on « en fait voir la fimplicité, & l'on prouve que c'est la néceffité ou l'utilité qui « les ont introduites, & qu'on les con- « ferve ou pour la décence ou dans la crainte d'innover. Ces raifons étant « fimples & naturelles, l'on voit tout < d'un coup la liaifon qu'elles ont avec la « prattique des cérémonies. D'autres di- M. de Ri fent que ce qui a donné lieu aux plus grandes déclamations des Miniftres de la Religion P. R. contre les cérémonies de l'Eglife Catholique, c'est« que ces Miniftres ne les regardoient " que felon les raifons myftiques que plufieurs Auteurs Catholiques en ont" données, fans envifager leur fens naë uj

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viere,

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» turel que ces mêmes Auteurs fuppofent toujours comme le fondement de tout » ce qu'ils ont dit. D'autres difent enfin que pour concevoir des fentimens. Bobé & Phe- dignes des faintes prieres & des pieuses lipeaux. cérémonies avec lesquelles on célebre » le faint Sacrifice, il en faut bien pren

Meffieurs

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» dre le fens & fur tout le littéral, qui eft le principal & comme le fondement » de tous les autres, que les SS. Peres & des perfonnes de favoir & de pieté » leur ont donnez. « Et en général tous ces Docteurs paroiffent fouhaiter que ce fujet important foit traité avec plus d'étendue par l'Auteur de la Lettre à la quelle ils veulent bien rendre un témoi, gnage peut-être trop favorable. M. Wateblé, qui mourut il y a y a quel ques années Supérieur du Séminaire de Beauvais, m'a auffi plufieurs fois follicité de donner inceffamment mes reflexions fur cette matiere, m'affûrant qu'elles feroient goutées dans les Séminaires de la Congrégation de la Miffion, & qu'il me répondoit du fuccès. Et il étoit en effet tres propre à les y faire recevoir, luy qui étoit fi accrédité dans ce Corps, dont il avoit exercé long-temps. les premieres charges. Il étoit fi touché de ces raisons, lefquelles il cherchoit,

me difoit il, depuis fes premieres années, que m'étant rencontré aux eaux de Forges avec luy en 1699. il ne manquoit jamais tous les matins en venant à la fontaine, d'apporter un long mémoire, écrit de fa main, contenant une infini té de queftions & de difficultez, fur lef quelles il m'obligeoit de luy répondre dans le moment. Depuis ce temps-là, il n'a ceffé de me faire inftance là-deffus m'affurant qu'il n'y avoit qu'à mettre Meffieurs de S. Lazare fur les voyes du fens littéral & hiftorique ( fi toutefois les plus habiles d'entr'eux, comme les Supérieurs & les Profeffeurs en Théolo gie, n'y font déja entrez ) pour les y faire marcher avec une infinité d'autres dont nous parlerons plus bas. J'ay cru cette petite digreffion néceffaire pour détromper ceux qui fe préviennent mal à propos contre les Séminaires, & fe mettent en tête qu'on y a de l'éloignement & même de l'oppofition pour ces fortes de raifons qu'on appelle historiques & d'inftitution. Bien loin de cela, adjoutoit M. Wateblé, fi je les avois feues ces rai. fons, il y a long-temps que nos Seminaires en feroient imbus, & que cette maniere d'expliquer les cérémonies, y auroit pris le dessus. Et ce que je dis de

Mellieurs de S. Lazare, il le faut auff dire des Jefuites, des Peres de l'Ora. toire, de Meffieurs de S. Sulpice & de quelques autres Eccléfiaftiques, qui s'appliquent à l'envi à former des jeunes Cleres dans les Séminaires. C'eft dans ces excellentes Ecoles, où après avoir montré pour l'inftruction des Séminariftes, les raifons primitives & fondamentales des cérémonies, on pourroit en venir pour leur édification & pour nourrir & aider en quelque façon leur piété, à d'autres raifons, que j'appelle des raifons fecondaires & fubfidiaires; je veux dire, à des idées fpirituelles & fymboliques & à de pieufes moralitez. C'eft, dis-je, dans ces faintes Congré gations & dans les fréquentes conférences qui s'y font fur les prattiques & fur les ufages de l'Eglife, qu'on pourroit développer l'analogie de tous ces différens fens, & apprendre ainfi à allier l'efprit avec la lettre,& à joindre les explications; figurées & allégoriques aux fignifications littérales & hiftoriques.

Cette forte d'alliance fe trouve dans l'excellent Catechifme de Montpellier, M. Charles où l'illuftre Prélat qui l'a donné à fon bert de Diocefe, a compris que redevable aux Croify. fages & aux fumples, aux favans & aux

Joachim

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