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graffes de certains arbres, comme l'huile de Terebinthe, de (1) Copaïda, & d'autres dont je ne parlerai point, comme étant inutiles à ce que nous cherchons: fi P'on veut en être inftruit exactement, il n'y a qu'à lire le Traité des drogues de Pomet, où il y en a un ample Catalogue.

CHAPITRE III.

Compofitions diverfes de Vernis faits à l'imitation de celui qui a été publié par le Pere Jamart.

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Lufieurs Artistes, non contents de diffoudre la gommelacque dans l'efprit de vin bien deflegmé, ont crû qu'en changeant quelque chofe dans la compofition du Vernis, il en feroit plus parfait. Voici les meilleures opérations fur ce fujet, qui

(1) Baume de Copaü.

font venues à ma connoiffance. Dans la Phyfique curieuse du Pere Adalbert Tilkouski, de la Compagnie de Jefus page 110. voici la recette qu'il donne fous le titre de Vernis Turc. Il faut prendre une partie de terebentine & la laver cinq fois dans l'eau chaude, enfuite il faut pulveri→ fer à part deux parties de Sandaracque, que l'on mettra dans un vafe fur le feu; lorfqu'elle commencera à fumer, il y faut jetter la terebentine avec un peu d'huile d'afpic: on la retire enfuite de deffus le feu, & on y jette une partie d'eau-de-vie, mêlée avec trois parties (r) d'eau de réfine: on aura alors un excellent Vernis qui fe féche en fix jours.

(1) Aqua di rafa. J'ai fait plufieurs recherches pour fçavoir ce que pouvoit être cette eau de refine que nous ne connoiffons point fous ce nom. Enfin l'on m'a mandé de Rome que c'étoit la même chofe que l'oglio d'afpigo, c'eft-à-dire,

Dans le livre de Chriftophe Loue Morley, intitulé: Collectanea Chymica Leydenfia, au chapitre intitulé, du Vernis Japponois, il eft dit prenez une once de Lacque en poudre, & trois onces d'efprit de vin, mêlez le tout agitant le vaiffeau de tems en tems; lorfque la gomme eft difl'huile d'afpic. Tous les Peintres Italiens que j'ai confultés, m'ont confirmé la même chose; ainfi j'ai toujours traduit dans la fuite ce mot par huile d'afpic: c'eft une drogue fort connue ; mais cependant dont on ignore précisément l'origine. Pomet dit que c'eft l'huile effentielle d'une Lavande fauvage, fort commune en Languedoc ; mais il eft difficile de fe perfuader que fi cela étoit, on pût l'avoir à fi bon marché : il y a plus d'apparence, comme plufieurs l'affurent, que c'est une huile éthérée de terebentine, dans laquelle on a fait digerer des fleurs de cette Lavande fauvage: fr cela eft on peut fe fervir indiffé remment d'huile d'afpic, ou d'huile de terebentine dans toutes les opérations des Vernis

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foute, on en donne fur le bois avec un pinceau autant de cou

ches que l'on veut, ou jusqu'à ce qu'il y en ait une épaiffeur fuffifante quelque jours après lorfqu'il eft bien sec, on le polit avec de la pierre ponce en poudre & de l'huile commune, & on lui donne le dernier luftre avec de la craye pulverisée. Cette forte de Vernis eft trés-peu différente de celle du Pere Jamart, & ne mérite pas le nom de Vernis Japonnois, comme nous verrons dans la fuite.

La méthode fuivante fe trouve dans un livre François, fait par un Auteur de ma connoiffance. Prenez quinze onces d'efprit de vin rectifié, deux onces de gomme-lacque en poudre, & deux onces de Sandaracque; mettez le tout dans un matras faites-le digerer au bain-marie, & filtrez par un linge. On détrempe toutes fortes de couleurs

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avec ce Vernis; mais avant que de l'employer, le bois doit être couvert du Vernis fuivant ; huile d'afpic huit onces, fandaracque en poudre cinq onces le tout étant bien incorporé fur le feu, on en enduit tout chaud la piece que l'on veut vernir; & lorfqu'elle eft feche, on y met le Vernis coloré dont on a parlé aupa

ravant.

Dans le Traité des Secrets d'Alexis Piémontois, liv. 5. pag. 80. il eft dit, prenez benjoin pulverifé fubtilement, & verfez deffus de (1) l'eau ardente jufqu'à ce qu'elle furnage de trois ou quatre doigts, ce Vernis a un grand éclat & feche promptement: fi on le veut tranfparent, il ne faut prendre que la feule ( 2 ) amande de benjoin : mais pour le faire de

(1) Eau de vie, liv. 5. pag. 85. Edit. d'Anvers, 1557.

(2) Le benjoin reffemble à des amandes engagées dans du mastique, & rom

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