SCENE DERNIERE. ARMINIUS, POLIXENE, ISMENIE, SIGISNOND, JE BARSINE. ARMINTUS. E vous fuis, venez, allons, Madame, Remettre par nos foins le calme dans fon ame. Malgré fon defespoir, malgré tout fon courroux, Le tems & nos refpects le fléchiront pour nous. Je m'étois engagé de vanger mon outrage, De m'ouvrir jufqu'à vous un glorieux paffage; Varus eft mort, enfin les Romains font défaits, Graces aux Dieux, l'effet répond à mes fouhaits De mes liberateurs reconnoiffons le zele, Et confacrons à Rome une haine immortelle. FIN ANDRONIC. ACTEURS. PALEOLOGUE, OLOJEAN C° IRENE, Fille de l'Empereur de Trebifonde, femme de l'Empereur. ANDRONIC, Fils de l'Empereur. LEON, MARCENE, } Miniftres d'Etat. LEONCE, Envoyé des Bulgares auprés de l'Empereur. EUDOXE, Gouvernante d'Irene. NARCE'E, Confidente d'Irene. MARTIAN, Confident d'Andronic. ASPAR, Officiers des Gardes de GELAS, l'Empereur. CRISPE, Officier de l'Empereur. GARDES. La Scene eft à Conftantinople, autrefois Bisance, dans le Palais de l'Empereur. 147 ANDRONIC, TRAGEDIE. ACTE PREMIER. **** SCENE PREMIER E. MARCENE, CRISPE. MARCENE. Uoi, malgré nos chagrins & no- Leon, dis-tu, demande à parler à A moi Me dis-tu vrai Puis-je le Oui, Seigneur, & bientôt il doit fe rendre ici. MARCEN E. Eft-il quelque interêt affez fort fur fon ame, Pour contraindre un moment le courroux qui l'enflâme ? Après que fi long-tems foigneux à m'offenfer, Me vange affez des maux qu'il a voulu me faire. Je l'attendrai pourtant; & pour être éclairci Des fentimens fecrets d'un homme.... CRISPE. Le voici. SCENE I L MARCENE, LEON, CRISPE. LEON. Ue l'on nous laiffe feuls. Seigneur, puis-je Q prétendre Crifpe fe retire & l'on continue. Qu'avec tranquillité vous daignerez m'entendre; Et que de vos foupçons interrompant le cours, Vous pourrez fans contrainte écouter mes dif cours? MARCENE. Je ne puis vous celer ma furprife fecrette : Mais dans quelque embarras où ce difcours me jette, Parlez, ne craignez rien, en vous ouvrant à moi; Je le jure, Seigneur, fiez-vous à ma foi. LEON. 11fuffit, ce ferment a diffipé ma crainte, |