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ceaux de leurs écrits dans les Sagas imprimées & dans des manuscrits (a).

Les Sagas, ou ouvrages hiftoriques des Iflandois, font encore plus eftimés que leur poéfie. On a écrit beaucoup fur leur utilité, & fur le degré de croyance qu'ils méritent dans l'hiftoire du nord. Quelqués - uns les regardent comme des annales fûres & authentiques de l'histoire de nos ancêtres ; & d'autres les condamnent comme des fables abfurdes, & les rejettent dans la claffe des contes de vieilles femmes; tels que l'hiftoire du chevalier Finke, de Fortunatus & de Sigfrid le cornu. Il eft certain que les uns & les autres peuvent être dans l'erreur (b). Il faut lire ces productions avec précaution, & s'en feryir avec difcernement; & alors l'utilité de ces hiftoires devient d'autant plus grande, qu'elles font prefque les feules fources de l'ancienne hiftoire du nord. En effet, il y en a plufieurs qui font écrites avec beaucoup de goût

(a) Finn. Hift. Eccl. Ifl. tom. I, p. 216.

(b) On ne peut révoquer en doute qu'il n'y ait plufieurs Sagas qui font remplis des plus grandes ab furdités. Torfaus dans fes Antiquités, page 23, en convient expreffément, & fait voir qu'il y en a qui contiennent quantité de fables.

& de critique. Les Scheda d'Are Frode furent compofées vers l'an 1122. Ce font les plus anciennes annales Islandoifes que nous ayons (a). Ces Scheda, les écrits de Sturlefon (b), de

(a) On en a une édition in-4°. imprimée à Skallholt, en 1688, & une autre qui a paru à Oxford, en 1696. En 1716, Chriftophe Wormius en a fait une in-8°; mais elle eft incomplète; en 1733, il en a paru à Copenhague une nouvelle édition in - 4o, avec la traduction & les notes d'André Bussaus.

(b) On n'a point encore une bonne édition des ouvrages de Sturlefon. La meilleure que nous en ayons eft celle que Peringfckoeld a donnée en 1697, en 2 vol. in-folio, fous le titre de Heymes Kringla. Voici les traductions qui en ont été faites, mais qui s'écartent bien fouvent de l'original. 1o. Une traduction Danoise, par Jon. Martenfon, Copenhague 1594, in-8°, (ce n'eft qu'un extrait de Sturlefon). 2°. Une traduction en vers latins, par Halward Gunnarson, Rostock, 1606. 3°. Une traduction Danoife, par Peter Claufen, Copenhague, 1633, in-4°. 4°. Une traduction Suédoife, par Jonas Rugman, Wifingsberg, 1670, in-folio. 5o. Une traduction allemande, par Chriftophe Steinkuhl, 1685; & enfin une in-4°, qui a paru à Copenhague en 1757.

On travaille actuellement, à Copenhague, à une nouvelle édition des Œuvres de Sturlefon, avec la traduction & les notes de Jon Olson, Islandois. C'est ap

Gunlaug,

Gunlaug, d'Odd & d'autres ne perdront jamais rien de leur prix (a). Je n'ai rien trouvé dans ces écrivains qui mérite moins de foi que les hiftoires de Tacite & de Tite-Live. Si on allègue que ces deux hiftoriens, qui fervirent de modèle dans tous les temps, ont puisé dans de bonnes fources, je répondrai que de pareilles fources n'ont pas non plus manqué aux Hiftoriens Iflandois. Sturlefon ne nous cache point celles où il a puifé. C'eft dans les annales d'Are Frode

paremment l'édition qui a été promise dans la préface de Krifinis Saga. Le prince Frédéric a donné trois cents rixdales pour fubvenir aux frais de cette édition.

(a) Il eft à remarquer que les veftiges de l'ancienne langue fuédoife, surpassent de beaucoup en ancienneté tout ce que la France & l'Allemagne, ainfi que la plupart des nations Européennes, peuvent produire en ce genre; & les Historiens qui ont écrit en langue fuédoise, sont auffi beaucoup plus anciens. (Ceux qui font cités dans la traduction allemande, n'ont écrit qu'en latin). Ville-Hardouin a écrit en françois, & Are en islandois. Are eft mort en 1148. La plupart de fes ouvrages fe trouvent dans les bibliothèques de Suède. L'auteur du Dictionnaire de la langue Romance affure dans la préface, p. 42, que Ville-Hardouin est le premier historien François que nous ayons; il a fini en 1207 fon Histoire de la conquête de Constanti¬ nople par les François & les Vénitiens.

L

de Thiodolfr, du Landfedgatal, ( table généa logique), & dans les poëmes compofés à l'honneur des princes du temps. Si en outre on confidère que les Iflandois avoient particulièrement à cœur de conferver la mémoire de leurs ancêtres, & fi l'on fe rappelle que leur occupation favorite dans les fociétés & les affemblées, étoit de réciter des vers & des Sagas, & que les principaux d'entre eux avoient, comme les Grecs, des anagnoftes ou lecteurs qui leur étoient attachés; enfin, lorsqu'on voit par le contenu & la comparaison de ces écrits, que les auteurs n'ont été nullement portés à raconter des faits incertains ou merveilleux, il feroit injufte de leur refufer la croyance qu'ils méritent, & que l'on accorde, fans balancer, à d'autres écrivains du même genre.

La plus grande partie des poëmes & des Sagas ont été compofés dans les XIo, XII, XIIIe & XIV. fiècles. Quelques-uns on paru imprimés. J'ai un catalogue des Sagas Iflandoifes que le hasard m'a procuré. Il eft vrai qu'il s'en faut de beaucoup qu'elles foient toutes du même mérite; mais je crois toujours vous faire plaifir de vous communiquer ce catalogue, qui prouvera combien les Iflandois étoient animés du defir de s'inftruire, & avec quel zèle ils y travaillèrent.

CATALOGUE des anciennes Sagas, ou Anecdotes hiftoriques des Iflandois.

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Agatha Helga, S. Aeda- Antonii (S.) S.

blotoku.

'Amuraths, S.
Agalandus Kongs Thattur

og Jarmund Sonar Hans. Agnars, S. og Arna Bodvarfonar Flockur.

Akurnefinga, S.

Alafleks, S.

Alfe Kongs, S. (b)

Apollonii Tyrii, S.
Argenis, S.

Arons Hjorleifsonar, S.
Arna Biskups, S. Thor-

laksonar. Armans, S.

Artus Kongs og Kappa

Hanns, S.

Albans, Vigvaldsonar, S. Afmundar huna Kongs, S.

Afgrims Thattur.

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(a) Se trouve dans Bjoener, Nordiske Kampedater, c'està-dire, actions héroïques du nord.

(b) Idem.

(c) Idem.

(d) Jean Fred. Peringfchoeld l'a publiée avec des traductions

fuédoife & latine. Stockholm, en 1772, in-fol.

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