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Les chroniques Islandoises font mention de plufieurs éruptions de feu en différens endroits pendant l'espace de 800 ans. Il eft difficile de concilier avec ces chroniques l'affertion de Horrebow, qui, ayant été dans le pays, dit que les éruptions n'ont eu lieu que rarement & en très-peu d'endroits (e).

La vue feule de l'Iflande fuffit pour se faire une idée de l'horrible ravage que le feu y a

(a) Egg. Ol. p. 626. (b) Ibid. page 776.

(c) Ibid. page 869.

(d) La plupart de ces éruptions font citées dans le Traité fur les Volcans en Islande, par Jacobæus.

(e) Narration d'Islande, par Jacobsson, p. 24, 31,

fait. Les montagnes n'offrent prefque par-tout que de la lave & de la tuffe, & les plaines qui rempliffent les intervalles font couvertes de hraun, (chaînes de lave) qui cependant en beaucoup d'endroits font cachées fous terre. Les relations que nous avons d'ailleurs de plufieurs de ces éruptions de feu, nous apprennent que les ravages en ont été plus ou moins confidérables, mais que plus fouvent des diftricts entiers de pays en ont reffenti les funeftes effets.

Je paffe ici fous filence les dommages qu'ont foufferts les habitans par les cendres que vomiffoient les volcans. Il y a eu des pays de trente

à

quarante lieues de long, où les prairies ont été couvertes de cendres à plus d'un pied de hauteur (a). Cette pluie de cendres faifoit le plus grand mal aux beftiaux, dont quelques-uns s'en font reffentis par la perte des dents, & d'autres font tombés morts de befoin par le manque de pâturage. On trouvoit des pierres ponces dans leur foie & dans leurs inteftins. Je ne ferai mention que de quelques endroits du voifinage des volcans, que la violence du feu a entièrement détruits. Ces ravages proviennent

(a) Hecla, 1300, 1340, 1625.

en partie des violens tremblemens de terre, qui communément annoncent une éruption prochaine. Ils font auffi occafionnés quelquefois par d'abondantes inondations des eaux provenant des montagnes de glaces qui fe fondent dans les environs, ou par la grande quantité de cendres & de pierres enflammées vomies par les volcans, ou enfin par des torrens de matières brûlantes que ces volcans rendent par différentes ouvertures.

En 1311, on compta près de Roeidekamb, onze habitations ou fermes qui furent détruites; & un pareil nombre près de Trolledyndr en 1359. Il y en eut foixante & dix qui, en 1366, fubirent le même fort près de Lillehered. Deux furent détruites par l'Hecla en 1374, & fept en 1390. En 1436, il y eut dix-huit habitations qui, en un jour, furent enfevelies fous leurs ruines. En 1660, près de Myrdals Jokul, cinq de ces fermes; & en 1693, à peu près autant furent abîmées près de Hecla. En 1727, il y eut pour le moins fix cents moutons & cent cinquante chevaux qui périrent dans l'inon-' dation, ou qui furent écrasés par les glaçons. Plufieurs habitations, près de Krafle, furent réduites en cendres en 1728. Myvatn, grand lac d'eau douce, fut féché dans cette même

année. Les torrens des matières enflammées qui fortoient de la montagne, continuèrent à couler pendant plufieurs années dans ce lac, & formèrent un hraun de quatre lieues de long fur une & demie de large. Le Kattlegiaa détruifit, en 1755, fix paroiffes entières ; & la dernière éruption de l'Hecla, (1766) fit un grand dégât dans le pays à plufieurs lieues au nord-eft.

pas

Il n'eft donc pas douteux que le feu agit en Islande avec autant & peut-être plus de violence qu'il ne le fait dans le Véfuve, l'Etna, & d'autres volcans. Cependant je ne vois fur quoi peut être fondée l'opinion de ceux qui prétendent qu'il y a une communication entre les volcans d'Iflande & ceux d'Italie. On pourroit auffi bien en admettre une entre le Kattlegiaa & le Teneriffe, entre le Krafle & Lima.

Avant de quitter ce fujet, je dois citer un fait rapporté, tant par Eggert Olafsen (a), que par Jacobffon (b). A la dernière éruption de Kattlegiaa, (1755) il partit du milieu des flammes un météore semblable à un éclair, qui perça d'outre en outre les roches qui fe trou

(a) Pages 761 & 762. (b) Pages 87 & 88.

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