Imágenes de páginas
PDF
EPUB

nic. Spanheim,

hoc anno.

ad Naucler.

dépêcha promptement vers tous les princes de l'emAN. 1507. pire, & vers les villes Hanfeatiques, avec ordre de fe Trithem, in chro- trouver à Conftance où il avoit convoqué une diete, & où après leur avoir reprenfenté parla lecture des brefs Bafel. in addit. qu'il avoit reçus du pape, l'importance de se mainteBizard. lib. 18. nır contre le roi très chrétien dans la poffeffion de leurs anciens établiffemens en Italie, & de s'oppofer à l'ambition des François; il les fit réfoudre à une union fi generale de toutes leurs forces, qu'il y avoit lieu d'efperer de l'effort unanime que l'Allemagne alloit faire, qu'elle domineroit à ce coup toutes les puiffances du monde, & qu'enfin l'Italie retourneroit bientôt fous le joug legitime de ses anciens maîtres. Jamais on ne vit plus de promptitude dans le corps Germanique pour affembler une armée, jamais plus d'animofité contre la France. Le difcours de Maximilien à Conftance fit mettre fur pied en trèspeu de temps une armée nombreuse; elle étoit prête à s'avancer vers l'Italie par le Tirol, lorfqu'on appric que Louis XII. avoit licencié les troupes.

CXXXIII.

de France & du

roi catholique à

Savonne.

Guicciardin. l. 7.

hift. de Louis XII.

Le roi Ferdinand qui étoit alors à Naples envoïa Entrevue du roi féliciter le roi de France de fa victoire, le priant de trouver bon qu'il lui rendit vifite avec la reine fa femme, & de lui marquer le lieu, où il voudroit la Jean d'Auton recevoir. Louis marqua la ville de Savonne. Là ces deux rois eurent une longue conference, à laquelle ils appellerent Palavicin légat du pape, & prirent enfemble la réfolution de faire la guerre aux Venitiens. Le cardinal d'Amboife fut auffi prefent à cette conference, qui fut réïterée plufieurs fois. Delà le roi se rendit à Lion, & Ferdinand en Espagne. Comme on veut toujours deviner les intentions & les deffeins des rois, on répandit dans le public, que Ferdinand

CXXXIV,

Sujet de cette enErevûe entre les deux rois.

(

Ferdinand y avoit paru fort irrité contre le pape, de ce qu'il lui avoit refufé l'inveftiture du roïaume de AN. 1507. Naples, & que les deux rois avoient pris des mesures pour faire dépofer un pape élû par des voïes fi peu canoniques, & que Ferdinand même avoit dit,qu'il ne tiendroit qu'à la France, que cela fe fît en plein concile, & qu'on en tînt un general auquel il promettoit. d'envoïer tous les prélats d'Efpagne & des deux Siciies, & qu'il répondoit de leurs fuffrages en faveur du cardinal d'Amboise.

CXXXV.

gue la regence des Païs-Bas.

Voiez les memoires de du Bellay

Varillas éducation des princes.

Daniel bist de

4.p.264.

Maximilien penfoit toujours aux Païs - Bas: car pour la Caftille fur laquelle il avoit eu des vûës, il l'empereur brieut été inutile d'y penfer depuis que Ferdinand y avoit été nommé. Mais il croïoit qu'on ne pouvoit lui refufer l'administration des Païs - Bas pendant la & de Brantome. minorité de son petit-fils Charles. Les Flamands n'en vouloient point; mais il leur falloit quelque prétexte plaufible pour lui donner l'exclufion. Ils en France, to. s. in avoient un dans ce que l'archiduc Philippe avoit ordonné par fon teftament, que le roi de France seroit curateur de fon fils, & ce fut celui-là que les Flamands fuivirent en partie. Ils dirent donc que Charles duc de Luxembourg étant feudataire de la France en qualité de comte de Flandre, d'Artois & de Charolois, Louis XII. dans la conteftation prefente devoit être juge; il y en a cependant qui prétendent qu'il n'étoit pas dit un mot du roi de France dans le testament de Philippe.

Quoi qu'il en foit, Louis fe chargea de la tutelle du prince Charles, & lui donna pour gouverneur du confentement des états du païs, Guillaume de Croy feigneur de Chiéyres; malgré les remontrances de Tome XXIV.

Eeee

CXXXVI. Louis XII. fe charge de la tutel

le

de Charles de priere des Fla

Luxembourg à la

mands.

fon confeil. Quelques-uns difent que ce ne fut pas A N. 1507. Guillaume de Croy qu'on nomma d'abord gouverneur de Charles d'Autriche; mais Charles de Croy prince de Chimay coufin de ce Guillaume, & que celui-ci ne le fut qu'en 1509. par la démiffion du premier, dans le temps que Marguerire d'Autriche CXXXVII. gouvernoit les Païs - Bas fous l'autorité de Maxiverneur des Pais- milien, à qui les Flamands en défererent l'administration, foit par leur legereté naturelle, ou par quelque mécontentement qu'ils eurent contre Louis XII.

Maximilien gou

Bas.

CXXXVIII. L'empereur va en

nitiens lui refufent le paffage.

[ocr errors]

Quoique le prompt retour de ce prince eut diffipé Italie, & les Ve- tous les ombrages dont le pape s'étoit fervi pour donner de la jaloufie à l'empereur; celui-ci néanmoins étant déja en marche avec une armée de huit mille chevaux & de vingt-deux mille hommes de pied continua fa route, alleguant pour changer la premiere idée de fon voïage, qu'il n'entroit en Italie qu'en prince pacifique, & feulement à dessein d'aller recevoir la couronne des mains du pape, fuivant l'ancienne coutume de fes prédeceffeurs dans l'empire. Les Venitiens qui penetroient plus avant, ne fe laifferent pas féduire par ces belles apparences. L'empereur leur fit demander par fes ambaffadeurs la liberté de paffer, & leur fit propofer une ligue offenfive contre la France. Mais les Venitiens refuferent abfolument ce paffage; ils dirent que pour aller recevoir une couronne qu'on fçavoit que le pape ne refuseroit pas, il n'étoit pas neceffaire de se faire accompagner par une armée de plus de trente mille hommes. Ils furent d'ailleurs portez à ce refus par les ambassadeurs de France, qui reprefenterent

C

que

s'ils ac

que la paix de l'Italie en dépendoit, &
cordoient le paffage à l'empereur, le roi Louis ne
pourroit fe difpenfer de venir lui-même en Italie
avec toutes les forces pour s'oppofer à Maximilien.
Ce refus irrita fi fort l'empereur que dans le moment
même il prit la résolution de s'en venger.
Cependant fon armée ne fit pas de grands pro-
grès. Les Suiffes lui manquerent, parce qu'il n'y
avoit point d'argent comptant pour eux; les princes
d'Italie fe difpenferent de lui fournir les fommes
promises; le pape lui refufa la difpofition de cent
mille ducats levez en Allemagne pour les frais de la
guerre contre les Turcs; & il ne toucha que fix mil-
le ducats des Siennois. Il ne laiffa pas d'avancer vers
l'Italie après avoir envoïé quelques troupes du côté
de la Bourgogne & de la Savoye. Louis XII. ne man-
qua pas de renforcer fon armée qui étoit dans le du-
ché de Milan; celui qui en étoit gouverneur se faifit
d'Arone fur le lac majeur. L'Alviane qui comman-
doit les troupes Venitiennes vint dans le Frioul,& Pe-
tiliane garda les paffages des frontieres du Trentin.
Enfin Trivulce avec cinq cens hommes d'armes &
cinq mille fantaffins s'avança jufqu'à Verone pour
feconder les Venitiens. Toutes ces mefures déter-
minerent l'empereur à s'arrêter à Genes pour fur-
prendre cette ville à la faveur de quelques intelli-
gences qu'il y avoit. Mais fon entreprise aïant échoué,
il ne penfa plus qu'a venir fondre fur les états de la
république de Venife.

[blocks in formation]

CXL.
Ferdinand roi

catholique arr.ve

Le roi catholique après une navigation fort heureufe débarqua à Valence, où il ne fit que paffer, & fe rendit en diligence dans la Caftille. Tous les grands vinrent au devant de lui, & le conduifirent comme Hip.lib.29.

Ecce ij

en Castille.
Mariana hift.

[ocr errors]

en triomphe à Burgos, où il reprit la regence du AN. 1507. roïaume avec de fi grands applaudiffemens de tous

CXLI.

les ordres, qu'il oublia la honte avec laquelle on l'avoit forcé de la quitter deux ans auparavant. Il ne se vengea de perfonne, il conserva à ceux mêmes qui s'étoient le plus hautement declarez contre lui, tous les avantages dont ils étoient en possession; & par une conduite fi moderée, il s'acquit l'estime & la confiance de tout le monde. Il n'y eut que Manucl qui aima mieux quitter les grands établissemens qu'il avoit en Caftille, & fe retirer dans les Païs-Bas auprès de l'archiduc Charles, que de dépendre de Ferdinand qu'il n'aimoit pas. L'archevêque de ToL'archevêque de lede eut beaucoup de part dans la faveur du prince. cardinal avec trois Le chapeau de cardinal faisant alors, comme il fait encore aujourd'hui, le comble des vœux de ceux qui occupent des dignitez ecclefiaftiques, le roi cathoParif. de Graffis, lique le lui procura; & fa fainteté en l'accordant, l'accompagna d'un bref des plus obligeans pour l'archevêque, qui reçut le chapeau des mains du nonce; & comme il n'avoit point de titre, il prit celui de cardinal d'Espagne. On trouve cependant dans la lifte des cardinaux, qu'il prit le titre de fainte Sabine.

Tolede eft fait

autres.

Alvar. Gomez de
Vita Ximen.

p.346.

Raynald.hoc ann.

22. 24.

Jean d'Auton

Le dix-feptiéme de Mai, le pape nomma encore hijf.de Louis XII. trois cardinaux François. Le premier, Jean de la TriFrizonGall purp. moüille archevêque d'Auch, avec le titre de faint

Martin aux Monts. Il ne conferva pas long - temps cette dignité. Il mourut environ un mois après, & fut enterré dans l'églife collegiale de Notre-Dame de Thouars. Le fecond, René de Prie, évêque de Baïcux, puis de Limoges, avec le titre de fainte Lucie; foutenu du crédit de fon coufin germain le cardinal

« AnteriorContinuar »