Simmia

Salamine. Agapenor chef des Arcadiens, aïant auffi été porté en Chypre, y bâtit la ville de Paphos. Pirrhus fils d'Achille, ne retourna point en Theffalie; mais s'établit dans l'Epire, où il bâtit Ephyre. Les avantures des autres font moins celebres & moins connuës; ainsi cette guerre ne fut guere moins funefte à ceux qui l'avoient entreprise, qu'aux vaincus.

Les chefs des Troïens voïant leur Roïaume ruïné, prirent auffi leur parti, & allérent s'établir en differens païs éloignez, comme on le dit d'Enée & d'Antenor, qui vinrent s'éta blir en Italie. Les Phrygiens & les Lydiens. voifins de la Troade, s'en emparérent & s'y établirent. Voilà ce que nous avons de plus hiftorique touchant la guerre de Troïe.

S. XI.

Des Hiftoriens qui ont fleuri depuis la pre-
miere olympiade jufqu'au Regne
de Cyrus.

DEPUIS la guerre de Troïe jufqu'au com

mencement des Olympiades, il n'est parlé dans l'antiquité de prefque aucun Histo

rien.

Le plus ancien de ceux qui ont fleuri vers le tems des Olympiades, eft SIM MIAS, natif de Samos & originaire de Rhodes, qui vivoit fuivant Suidas, 406. ans après la guerre de Troïe. Il avoit écrit les antiquitez des Samiens,

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Tzetzes rapporte treize vers tirez de fon Poëme intitulé, Apollon. Ces vers font fur des hommes qui avoient des têtes de chien. Il y a un autre Simmias Grammairien de Rhodes, cité par Strabon dans fon quatorziéme livre. Peu de tems après fleurit E U M ELUS de Eumelusà Corinthe, qui eft placé à la troifiéme Olympiade dans la Chronique de S. Jerôme, & qui a vêcu jufqu'à la derniere année de la neuviéme, fuivant la même Chronique, & S. Cyrille dans fes livres contre Julien. Il avoit fait un ouvrage intitulé, la Profodie à Delphes, dont Paufanias rapporte quelques vers. Il y avoit auffi fous fon nom une hiftoire de Corinthe, citée en ces termes par Paufanias au commencement de fes Corinthiaques. Eumelus fils « d'Amphylite, de la race, de ceux qu'on appelle Bacchiades, a fait à ce qu'on dit des vers fur « l'hiftoire de Corinthe (fi toutefois cet ouvra- « ge eft d'Eumelus.) Il y avoit écrit qu'Ephyre fille de l'Ocean, étoit la premiere qui s'étoit « établie dans ce païs ; c'est pourquoi Tzetzes « l'appelle un Poëte-Hiftorien dans fon Commentaire fur Lycophron, où il rapporte quelques-uns de fes vers. On lui attribuoit encore la Titanomachie, dont il eft parlé dans Athenée, 1. 7. Celui, dit-il, qui eft Auteur de la Titanomachie, foit que ce foit Eumelus de Corinthe, Artinus, ou quelque autre, dit dans le fecond livre. On le croïoit auffi Auteur de la Bugonie & de l'Europie, dont il eft fait mention dans la Chronique d'Eusebe à l'an 250. Eumele Poëte qui a compofe la Bugonie & l'Europie, & Ardlinus qui a fait l'Ethiopide & la Perfide de l'Ilion,

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font connus. La Bugonie eft citée par Varron,
dans le fecond livre de Re ruftica, c. 5. Prenez
courage, dit-il, je ne vous fatisferai pas moins que
celui qui a fait la Bugonie. C'étoit un ouvrage
fur les Abeilles, que les Grecs appellent Buno
& Beques. L'Europie ou l' Europe, comme l'ap-
pelle Paufanias, étoit un ouvrage fur Europe.
fille d'Agenor, ou fur l'Europe partie du mon-
de, qu'Euripide & Sophocle appellent Euro-
pie. Saint Clement d'Alexandrie rapporte deux
vers de l'Europie Il dit encore qu'Eumelus &
Arcufilaus Hiftoriographes ont mis en profe,
& ordonné comme de leur chef les livres
d'Hefiode.

EPIMENIDE de Crete fut appellé à Athe-. nes dans l'Olympiade XLVI. pour expier la ville d'Athenes du crime commis dans le meurtre de ceux de la faction de Cylon : voici de quelle maniere on dit qu'il l'expia, & qu'il calma la pefte qui ravageoit la ville d'Athenes, Il fit conduire des brebis blanches & noires dans l'Areopage, & les laiffà aller de là librement, ordonnant à ceux qui les fuivoient de les immoler chacune dans l'endroit où elles fe repoferoient, au Dieu du lieu. C'eft ce que dit ce-. lui qui a fait la vie d'Epimenide, & qui rapporte une lettre qu'il écrivit à Solon dans le tems que Pififtrate étoit le maître d'Athenes. Il fait auffi le catalogue de fes écrits, qui font, la Genealogie des Curetes & des Corybantes, & la Theogonie qui contenoit cinq mille verfets L'appareil des vaiffeaux d'Argos, & le voïage par mer de Jafon à Colchos, en 6500. vers. Des Sacrifices & de la République des

Cretois en profe, avec une lettre à Solon: trois mille vers fur Rhadamante & Minos: un livre des expiations en vers, dont Euftathe & Suidas font mention ; & un livre des Réponses ou des Oracles, d'où Saint Jerôme & Socrate croïent qu'eft tiré la fentence contre les Cretois citez par Saint Paul. Athenée fait mention d'une hiftoire Thelilhianique, que quelquesuns ne diftinguent pas de l'hiftoire des Corybantes, que l'on appelloit Thellides. Cet Auteur eft renommé chez les Anciens. Platon, Ariftote, Plutarque, Paufanias, Suidas le citent avec éloge, & Laerce en a fait la vie que l'on peut confulter.

Vers le même tems floriffoit BIO N de Pro- Bion conefe, qui fut contemporain de Pherecide, comme nous l'apprenons de Laërce dans la vie de Bion, où il dit que l'on avoit deux livres fous fon nom. Il avoit copié les titres, ou fait des abregez des ouvrages de Cadmus de Milet, comme Saint Clement d'Alexandrie le témoigne dans le fixiéme livre des Stromates. Ce même Auteur rapporte quelques-unes de fes Apophtegmes.

BIAS de Prienes, l'un des fept Sages, avoit Bias. fait un Poëme de l'lonie, comme nous l'apprenons de Laërce, qui dit qu'il a vêcu fous le Roi Haliatte, c'eft-à-dire qu'il a été contemporain de Pherecide & d'Epimenide.

ANACHARSIS Scythe de nation, con- Anachar temporain de Solon, vint à Athenes dans l'O- fis. lympiade XLVII. fuivant Laërce, qui nous affure qu'outre quatre-vingt vers qu'il avoit compofez fur la guerre, il avoit encore écrit les

loix des Scythes, & des chofes qu'il avoit trou vées utiles pour la vie frugale chez les Grecs. C'est une espece d'hiftoire.

Archeti En ce même tems ARCHE TIME de Syracufe fleuriffoit. Il avoit donné le récit de la conference de Thalès & des Sages à Cypfele, à laquelle il difoit qu'il avoit été prefent, comme Laerce le témoigne dans la vie de Thalès I eft different d'Archetime Auteur des Arcadiques.

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Polzele. On croit que POLYZELE Meffenien, a fleuri vers la L. Olympiade; car on tient qu'il étoit pere d'Ibicus Poëte Lyrique, qui a fleuri dans le tems que Craefus regnoit en Lydie, & Polycrate dans l'lfle de Samos, vers l'Olympiade Lv. où Suidas le place.

Mimner

Vers le même tems fleuriffoit MIM NERME, né dans l'Olympiade xxxv111. Paufanias dit qu'il avoit fait des Elegies fur le combat des Smyrnéens, contre Gigès & les Lydiens, qui s'étoit donné avant fon tems; car Gygès étoit bifareul d'Haliatte grand-pere de Cræfus.

Je crois qu'il faut auffi rapporter à ce tems Pberecide. PH ERECIDE Philofophe & Hiftorien. Le nom de Pherecide eft fort connu entre les Philofophes & les Hiftoriens: mais on prétend qu'il y a eu plufieurs Pherecides; que le Philofophe eft different de l'Hiftorien, & même qu'il y en a deux Hiftoriens. C'est ce qu'il nous

faut examiner.

PHERECIDE le Philofophe, étoit de l'Ile de Syros, l'une des Cyclades, comme Strabon, Apulée, Hefychius & Suidas en conviennent: on lit dans Eustathe, qu'il étoit de