Horus.

we, pour marquer la domination & la vertu des Aftres; & le traducteur de cet Ouvrage fait dire à l'Auteur que cette collection eft ainfi intitulée, parce que c'eft la Reine de fes Ouvrages. Cette verfion eft imprimée à Lipfich en 1638. & à Francfort en 1681. Le Traducteur dit que le manufcrit avoit été apporté en Italie, fous l'Empire de Manuel, l'an 1168. de Jesus-Chrift, le Titre grec porte: Livres Cyranides de fympathies &antipathies naturelles ; & dans quelques manuscrits, il eft ajoûté, qu'il eft tiré des Obfervations de Coïran, Roi de Perfe, & du livre des Elemens d'Harpocration d'Alexandrie. Il y eft traité des vertus magiques & medicinales, des pierres précieuses, des herbes, des oifeaux, des. poiffons, & des autres animaux.

Synefius, Zozime, Olympiodore, citent les livres chymiques d'Hermés; & l'on a un livre intitulé, Les fecrets de la pierre Philofophale, en fept chapitres, fous fon nom; mais l'Auteur eft beaucoup plus recent, puis qu'il cite les Philofophes Grecs & Arabes, & entre autre Avicene. Cet Ouvrage, & quantité d'autres livres de même nature, ne méritent pas qu'on en faffe mention. De tout ce que nous avons dit, il eft aifé de conclure que tous les Ouvrages qui portent le nom de Mercure Trifmegifte font fuppofez, & beaucoup plus recens que le temps où l'on fuppofe qu'ont vêcu les Mercures d'Egypte

HoRus de Samos eft mis par Tatien au nombre des Ecrivains qui ont precedé Homere: Ce nom eft Egyptien, & a été donné au Soleil, ou à Apollon. Dion Chryfoftome cite les oniro

critiques d'Horus ; & Pline, l. 3o. c. 15. loüc le remede d'Horus, Roi des Affyriens, pour empêcher l'yvreffe. On a deux livres d'hieroglyphiques des Egyptiens, publiez fous le nom d'Horus, ou d'Apollon le Niliaque, imprimez en grec par Alde-Manuce en 1505.comme traduits du grec par Philippe ; mais cette traduction est l'Ouvrage de quelque nouveau Grec. Suidas fait mention d'un Grammairien d'Alexandrie, qui vivoit fous le Regne de l'Empereur Theodofe, qui s'appelloit Hore Apollon; mais il ne dit point qu'il ait écrit fur les hieroglyphiques des Egyptiens. Photius qui fait mention de ce dernier, Code 274. dit qu'il avoit compofé quelque chofe fur Alexandrie, & des poëmes : l'Ouvrage dont nous parlons eft une fiction de quelque Grec, qui ne méritoit pas que plufieurs habiles gens fe donnaffent la peine de le traduire, & de le commenter comme ils ont fait.

Tatien fait mention d'un ISATIS, entre Ifatis les Ecrivains plus anciens qu'Homere; mais il n'en eft parlé dans aucun autre Auteur : ce qui a fait croire à quelques-uns qu'il falloit lire Ifis, pour Ifatis. Ifis étoit la mere d'Horus, & elle avoit inftruit fon fils des sciences qu'elle avoit apprifes d'Hermés. Platon dans le 2o. livre des Loix, parle des chanfons, ou plûtôt des airs d'Ifis, qui étoient en ufage dans l'Egypte.

Mane

MANETHON, ou Manethos d'Egypte inftruit dans les Lettres Grecques, a écrit auffi thon Sel'hiftoire des Egyptiens, & l'a tirée, à ce qu'il bennite. dit, des écrits de Mercure, & des autres anciens mémoires confervez dans les archives des Temples. Il avoit compofé cet Ouvrage four le Re

Τ

n

gne, & par l'ordre de Ptolomée Philadelphe, comme il paroît par l'Epître dédicatoire, dont le commencement fe trouve dans la chronique grecque d'Eufebe, qui nous apprend que Manethos étoit Grand-Prêtre, & Secretaire, ou Bibliothequaire auaris des archives facrées iser dur de l'Egypte ; Sebennite de nation, » & d'Heriopole. Eufebe rapporte que Manethon avoit écrit fort au long en grec l'histoire entiere de l'Egypte, & en particulier, ce qui regarde la Theologie de cette Nation, tant dans fon Ouvrage facré, que dans les autres commentaires. Il faut peut-être lire, tirée, tant des livres facrez, que d'autres commentaires; car on ne lit point que Manethon ait compofé d'autreOuvrage que cette Hiftoire, qui étoit divifée en trois parties. La premiere contenoit l'hiftoire des Dieux; la feconde celle des Princes, ou des Rois d'Egypte, & demi-Dieux; & la troifiéme des 31. Dynafties, qui finiffent à Nectanebus, dernier Roi d'Egypte, qui a regné 14. ans avant la conquête d'Alexandre. Ces 31. Dynafties fe trouvent dans les extraits d'Africanus, rapportez dans la chronique d'Eufebe, & par Georges Sincelle; mais on n'y a que les noms de ces Princes, & les années de leurs Regnes, qui compofent en tout 5355. ans ; & il ne faut pas s'imaginer que ces Princes fe foient fuccedé les uns les autres. Ce font des fuites des Princes de differentes contrées de l'Egypte, dont les Regnes concourent enfemble. Il y a des Princes de Thinnis, de Diofpole, de Thebes, de Memphis, &c. Jofephe qui avoit lû l'hiftoire de Manethon, dit que cet Ecrivain l'avoit tirée, comme il le dit

lui-même, des livres facrez de fa Nation; & qu'il reprend fouvent Herodote, comme aïant avancé plufieurs chofes fauffes touchant l'histoire Egyptienne, qu'il ne favoit pas. Il en rapporte dans le premier livre contre Apion, un long fragment tiré du fecond livre, qui s'accorde avec les 18. & 19. Dynasties des Rois Diofpolitains, que nous avons dans la chronique d'Eufebe, & dans Sincelle ; & un autre qui concerne les Juifs, plein de fables, que Jofephe réfute dans ce premier livre, en faifant voir que cet Auteur eft tombé en contradiction. Porphyre dans fon 2. livre de l'abftinence des animaux, rapporte auffi un paffage de Manethon, tiré de fon hiftoire, qu'il appelle le livre de l'antiquité & de la pieté, où cet Hiftorien dit qu'Amofis abolit à Heliopole, la coûtume de facrifier des hommes. Plutarque fait mention de Manethon dans fon livre d'Ifis & d'Ofiris; & cet Auteur eft allegué par Theophile d'Antioche, dans le 3. livre à Autolycus, & par Tertullien dans fon apologetique, c. 19. Il ne faut pas confondre avec ce Manethon un autre Auteur du même nom, Prêtre Mendefien, thon Menqui avoit écrit, au rapport de Suidas, un traité defien. de la maniere de faire le noi ou l'encens, dont fe fervoient les Sacrificateurs Egyptiens.Il eft parlé de cet Auteur dans le livre d'Ifis & d'Ofiris,de Plutarque, dans Galien, & dans le fecond livre de S. Jerôme, contre Jovinien. Celui-ci eft peutêtre le même qui eft cité par Laërce: il eft difficile de favoir lequel des deux Elien veut indiquer dans fon livre de la nature des animaux, chap. 16. où il dit que Manethon

Mane

Chroni

que des

Egyptiens

Eratof

thene.

Egyptien,homme d'une excellente fageffe, a écrit que ceux qui prennent du lait de cochon, font fujers à avoir la teigne & la lepre.

L'ancienne chronique anonyme des Egyptiens rapportée par Sincelle, ne paroît être qu'un extrait de l'hiftoire de Manethon, & ne contient que les noms & le temps du Regne des Princes des Dynasties.

Eratofthene Cyrenéen, appellé à Alexandrie par Ptolomée Evergete, & prepofé à la Bibliotheque d'Alexandrie, fit par l'ordre de ce Prince l'histoire des Rois Thebains d'Egypte qu'il tira des mémoires des Egyptiens,& traduifit en grec. On a dans George Sincelle la lifte de trente-huit Rois Thebains, tirée d'Eratofthene,depuis Menés jufqu'à Amuthatis.Ces Rois avoient été omis par Manethon; Apollodore & Africanus les avoient inferez dans leurs chroniques, d'où Sincelle les a tirez.

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Hecatée y a un HECATE'E qui avoit écrit l'hiftoire Abderite. d'Egypte. Ce n'eft pas le Milefien, mais l'Abderite, qui avoit été élévé avec Alexandre, & qui demeura auprés de Ptolomée Lagus comme Jofephe, le marque dans fon premier livre contre Apion. Diodore de Sicile dans le premier livre de fon hiftoire parle de cet Hecatée, & de fon hiftoire d'Egypte : Cela n'eft pas seulement rapporté, dit-il, par les Prêtres d'Egypte, comme tiré des livres facrez; mais auffi plufieurs Grecs qui ont composé l'histoire d'Egypte du temps de Ptolomée Lagus (du nombre desquels eft Hecatée) s'accordent avec ce que nous avons dit. Ælien dans le livre 1. de la nature des animaux chap. r. remarque qu'Hecatée l'Abderite avoit compofé