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que rien ne

raine non feulement dans les Academies, & parmi les Sçavans, mais auffi pour tout le monde. On eft tellement convaincu que vous ne pouvez eftimer que ce qui eft véritablement eftimable, vous peut plaire qui ne doive plaire, que l'on peut compter fur la réuffite d'un Ouvrage, quand vous témoignez qu'il ne vous eft pas def agreable, en permettant que vôtre. nom paroiffe à la tête. C'est ce nom firefpectable à tous les Gens de Lettres, à tous les Sçavans, qui lui feul peut mettre un Livre à couvert des traits de la plus noire envie & de la plus maligne critique. Quelles graces n'ai-je donc pas à vous rendre, MONSEIGNEUR, de ce que vous m'avez accordé la permiffion de faire paroître celui-ci fous vos

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aufpices, aprés m'avoir affuré que vous en approuviez le deffein & L'execution. Perfonne n'est plus capable, que vous l'êtes, de faire connoître l'utilité de l'ancienne Hiftoire; de faire fentir les beaute naturelles qui fe trouvent dans les Hiftoriens, de mettre dans un jour excellent leurs fublimes pensées; de ranger les faits dans leur ordre naturel, de débrouiller le cabos prefque impénétrable de la Chronologie des premiers temps. L'Auteur s'eftimeroit tres-heureux, s'il pouvoit efperer que vous voulusfiez bien, comme vous avez coûtume de faire dans les Academies, tracer en de mots avec vôtre éloquence votre facilité ordinaires, une vive image de ce qu'il peut avoir écrit la-deffus de plus folide e de

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plus utile. Mais il n'eft pas affez bardi pour entreprendre d'interrompre vos importantes occupations, Je contente de l'honneur que vous lui faites de me permettre de vous offrir fon Ouvrage, en vous affurant que je fuis avec un tres-profond respect,

MONSEIGNEUR,

Vôtre tres-humble, & tres-obéiffant, ferviteur, PIERRE GIFFART.

AVERTISSEMENT.

L n'eft pas neceffaire de parler ici de l'utilité des Bibliotheques, après que le Public a reçû fi favorablement celles qui ont paru depuis quelques années, & particulierement la Bibliotheque des Auteurs Ecclefiaftiques. On entreprend de donner celle des Hiftoriens fur le même plan; on a lieu d'efperer qu'elle ne fera pas moins bien reçûë, & qu'elle ne fouffrira pas tant de contradictions: elle convient à plus de monde, & le. fujet en eft plus agreable. Elle ne reprefentera pas feulement la Vie des Hiftoriens, & le Catalogue de leurs Ouvrages, elle entrera dans le détail des Hiftoires, & en contiendra l'Abregé enforte que l'on y pourra voir en racourci, non-feulement l'Hiftoire Generale; mais encore les Relations particulieres & differentes des Historiens, ce qui n'a point été fait jufqu'à prefent. Suidas dans fon Dictionaire, parle

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des Hiftoriens & de leurs Ouvrages; Voffius a depuis recueilli avec fon exac titude ordinaire, les noms, la vie, & les titres des Ouvrages des Hiftoriens, Grecs & Latins; mais aucun Bibliothequaire n'a entrepris de faire l'extrait & l'Abregé des Hiftoriens. C'est neanmoins la plus importante, la plus utile, & la plus agreable partie d'une Bibliotheque, & le devoir le plus effentiel d'un Bibliothequaire. Car il ne lui fuffit pas de bien ranger des Livres d'en faire voir les dehors & les titres d'apprendre quels en font les Auteurs, quand & comment ils ont vêcu; il doit encore les ouvrir, pour ainsi dire, ap-. prendre aux autres ce qu'ils contien nent, en faire remarquer les plus beaux endroits, & le profit qu'on en peut tirer, foit pour les Sciences & les Arts foit pour la vie civile & politique. C'eft principalement ce qu'on tâchera d'ajoû ter dans cette Bibliotheque, à ce que Voffius & les autres Bibliographes ont dit des Hiftoiens Grecs & Latins; & l'on continuëra fur la même idée à par. ler des Hiftoriens Anciens & Modernes, des autres Nations. Par ce moïen l'on

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