Tu perceras des cœurs la noire iniquité : malheurs, Par un excès d'amour, tu répandis des pleurs ; Tu Ét tous les morts fortir du fein de leurs tombeaux, Attendre pour jamais, ou les biens ou les maux, Que répondrai - je, hélas ! à ce Dieu de vengeance, Moi qui depuis long-tems, & l'outrage & l'a fenfe? Ah! Seigneur, que ton bras fur moi foit fuf pandu, Qu'envain le fang d'un Dieu ne foit pas répandu: Quelles graces, hélas! ne dois-je pas te rendre! Dans un âge avancé tu veux encore m'attendre ; De tes bontés, Seigneur, daigne me prévenir, Pour ne plus t'offenfer dans le tems à venir. Arrache de mon cœur cette indigne femence D'envie & de foupçon, de tiédeur, de ven geance; Doux Jefus, bonté feule, en qui j'ofe efpérer, Je détefte mon crime, & je vais le pleurer: Non, je n'attendrai pas ce jour fi plein d'allarmes, Où l'on ne répandra que d'inutiles larmes, Pendant mon trifte exil, afflige-moi, Seigneur, Afin de m'épargner au jour de ta fureur. STANCES.. Les huit félicités du vrai Philofophe. 1741. HEUREUX celui qui retiré du monde, Et de fes plaifirs dégoûté N'afpire qu'au bonheur fuprême D'un feul ami tendre & fincére Goûte l'ineftimable prix ! Heureux celui qui cherchant l'art utile De commander aux paffions, Que pour apprendre à bien mourir ! STANCES. Imitation de l'onziéme Ode du fecond livre d'Horace, par Monfieur Fourneaux, Curé de Saint Brice, 1713. Eheu! fugaces, Poftume, Poftume. C 'EST envain que des destinées, Le tems qui court avec vîtesse, En vain par mille facrifices, Nous fatiguons les immortels : L'infléxible Dieu du Ténare Hélas! le plus rare mérite, De tous ces Palais magnifiques Vains monuments de notre orgueil ; De ces lambris, de ces portiques, Rien ne nous fuit dans le cercueil.. Ces tréfors que notre vieilleffe Sous cent clefs aura renfermés, Rempliront bientôt d'allégreffe Tous nos héritiers affamés. Ils béniront le Ciel propice, De ce qu'au gré de leurs défirs Nous aurons, par notre avarice Pris foin d'affurer leurs plaifirs. Jouiffons donc, nion cher Postume, Des jours qu'on daigne nous laiffer Et que le plaifir les confume, Puifqu'ils doivent firât passer. STANCES. Seconde traduction de l'Ode d'Horace: Eheu! fugaces Postume, Postume, par Charuel d'Antrain, 1742. STANCES IRRÉGULIÈRES. Eheu! fugaces, Poftume,&c. POSTU OSTUME, ah! cher Postume, avec quelle De nos ans paffagers fuit le rapide cours! Non fi trecenis, &c. Vainement, par le facrifice : De cent & cent taureaux offerts, Il attend le tribut affreux Scilicet omnibus, &c. Nous la pafferons tous du Styx l'onde fatale; Monarques & bergers, nous la pafferons rous Nous verrons Titius, Geryon & Tentale, Gémiffants fous le poids du céleste courroux, |