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& de vous communiquer mes foibles lumieres fur les Artifices.

La jolie falle de Comédie que vous avez, dans votre Terre, & qui vous fert fouvent à jouer de petites pieces entre vous, dont j'ai quelquefois été spectateur, est bien propre à vous affermir encore dans votre réfo lution; car rien n'eft plus amufant & plus flatteur que de donner après une Comédie, le fpectacle d'un petit feu d'Artifice, furtout lorsqu'on l'a fait foi-même.

Je ne vous entretiendrai pas par régle de géométrie, parce que vous n'êtes pas encore affez, verfé dans cette fcience; & que quand même vous la pofféderiez, je n'entrepren drois pas de vous parler géométriquement, fur - tout après certains Auteurs qui ont traité de la Pyrothecnie avec tant de lu mieres; comme Frefier, par exemple, qui y a excellé, & dans l'ouvrage moderne duquel, comme un bon guide, & le feul que j'aie jamais fuivi, j'ai puifé le peu de connoiffance que j'ai des Artifices. Lorsque vous en aurez vous-même acquis, vous pourrez le confulter, & vous y reconnoîtrez d'autant plus aifément les principes que je vous donnerai, que je me propofe de vous les développer par écrit, article par article, & d'y joindre les queftions que vous me ferez, quand nous travaillerons ensemble,

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Je me bornerai feulement à vous faire opérer d'après la pratique que j'ai des feux d'Artifice; pratique garantie par des épreuves certaines & fans nombre, & que nous répéterons ensemble par des pieces de votre façon, afin que vous puiffiez exécuter seul la fête que vous vous proposez de donner pour le mariage de Mademoiselle votre fœur. Et comme je vous connois beaucoup de patience & d'adreffe, je ne doute pas que vous ne foyez fous peu de tems, en état de faire à M. votre père une surprise auffi agréable qu'inattendue, en lui donnant un petit feu d'Artifice, fortí de vos mains feules.

S'il m'eft poffible, j'aurai l'honneur de vous aller voir, & de paffer quelques jours avec vous. En attendant que j'aie cet avantage, faites agréer, je vous prie, mon refpectueux attachement à toute votre famille, & foyez perfuadé que perfonne n'eft plus fincérement que moi,

MONSIEUR,

Votre très-humble & obéif

A... 12 Juillet 1774;

fant Serviteur, G......

POST-SCRIPTUM

SERVANT DE PRÉFACE.

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COMME le Traité des Feux d'Artifices de Frefier n'eft pas à la portée de tout le monde, puisqu'il n'a écrit, ainfi qu'il le dit page 97, « que pour quelques Gens de » Lettres, curieux de cet art, en qui il fuppofe plus de connoiffances qu'aux « fimples ouvriers fans étude »; j'ai imaginé de rédiger le Mémoire suivant par Dialogues, dans lefquels j'ai évité toutes démonftrations géométriques, afin de me mettre à la portée du jeune homme pour lequel je l'ai fait.

Ce Mémoire n'auroit jamais paru, fi une Brochure in-8°. intitulée l'Art de compofer & faire les fufées volantes & non volantes, qui m'eft par hafard tombée depuis peu entre les mains, quoique plubliée en 1775, contenoit affez de détails & de pratique, pour pouvoir inftruire des Artifices.

Nous avons cherché, dit l'Auteur de cette Brochure, page 2, les moyens de fimplifier la maniere de faire les principales pieces, & les plus curieufes qui compofent

les feux d'Artifices. Nous croyons y être parvenus, &c. mais fans vouloir analyser cet Ouvrage, ni entrer en difcuffion avec l'Auteur, qu'il me permette feulement de lui demander la clef de fon échelle, afin de pouvoir trouver les proportions des moules des fufées volantes, & des baguettes pour les charger.

Je ne vois pas fur cette échelle, les proportions que je dois donner à ces moules & baguettes, puifqu'elle n'a de gradations que fix divifions, qui n'ont aucune détermination de pouces ni de lignes. Cependant l'Auteur dit, page, lorsqu'on a ce moule & les baguettes préparées fuivant les proportions marquées dans la planche, & qu'on leur donnera fuivant l'échelle, il faut, &c. Comment puis je donc avec une telle mefure, faire faire des moules, des baguettes & des broches ?

Je trouve à la vérité, pages 14 & 15, la hauteur des moules relativement à la dénomination de certaines fufées volantes, mais je vois en même tems que la citation de leur poids eft fauffe; & comme cette hauteur ne me donne pas le diametre extérieur & intérieur de ces fufées, ni celui du trou de ces moules, il m'eft impoffible de pouvoir mouler les unes, & de faire exécuter les autres, quoique j'aie fous les yeux un

'Art, qui annonce, page 2, que d'après fon expofe, on ne trouvera ni difficultés ni embarras à faire ce que l'on defirera, & même à exécuter des chofes neuves en ce genre. Mais comment y parviendrai-je, puifque je fuis arrêté dès le premier pas ?

N'en déplaise encore à l'Auteur, où a-til vu que le feu de la chaffe d'une fufée volante, fe communique au corps de la fufée? Il le dit cependant, page 9, en ces termes: afin que quand on viendra à mettre le feu à ce que l'on appelle la chaffe, qui eft T'espace laiffe au-deffus, & qui doit être rempli d'une autre compofition, il puiffe facilement fe communiquer au corps de la fufée.

On fuppofe trop de connoiffances à l'Auteur, pour lui imputer une faute de cette nature, que l'on veut bien regarder comme faute d'impreffion; mais il ne devoit pas la laiffer paffer: elle n'en induit pas moins en erreur ceux qui ne connoiffent pas l'effet que doit produire une fufée volante, pour jetter fa garniture; parce qu'il fuit de ce raifonnement, que la fufée doit brûler lä derniere, & prendre feu par la tête: on le met au contraire à fa gorge, & il fe communique dans le pot, quand la compofition eft confumée, & il enflamme & pouffe dehors la garniture, au moyen de la chaffe.