LETTRE Amateur de la Pyrothecnie, laquelle & crm 5-2 z-z4 9749 MONSIEUR, DI 3-28-40 Le beau feu d'Artifice que vous avez eu fait part de ma ré- vj fortes de divertissemens, a beaucoup apa prouvé mon goût pour les Artifices. Permettez-moi donc, Monsieur, d'avoir recours à vous pour m'instruire dans un art que je desire fi fort de connoître. D'ailleurs le mariage de ma fæpur ainée, qui est décidé pour le printems prochain, avec M. le Marquis de ... Colonel au Régiment de ... Dragons, & pour lequel je ferois bien charmé d'être en état , avec votre secours, de pouvoir donner un impromptu brillant , me fait espérer que vous ne vous refuferez pas , lorsque nous serons de retour à la Ville pour y passer l'hiver, à me donner des leçons qui me conduiront certainement au but que je me propose. J'ai tout lieu de l'attendre de vous , par l'attachement que vous avez toujours mar, qué pour notre maison. Je n'ai cependant pas affez d'amour propre & de vanité pour me flatter de réussir du premier coup; & je m'attends à avoir quelques épreuves à faire, avant de pouvoir bien exécuter une fusée ; mais avec de la patience & de la bonne volonté, j'espere y parvenir. Ainsi, vous trouverez en moi un disciple très-docile , & empresfé à suivre tout ce que vous lui prescrirez. Vous me permettrez seulement de vous faire des questions, lorsque la moindre chose m'ar rétera; & persuadé que vous accédez dèsa-présent à ma demande, j'ai l'honneur d'être avec une reconnoissance anticipée, mais plus vive & plus durable que vos feux d'Artifice, Je fuis, on ne peut plus, sensible aux politesses que vous me témoignez par l'honneur de votre lettre, au sujet du bouquet d'Artifice que j'ai pris la liberté d'offrir à M. le Marquis ; mais je ne m'attendois pas que vous exigeriez de moi une chose à laquelle je suis si peu propre; car ce n'est pas une petite affaire que de m'ériger en maître dans un art que je possede fi peu. D'ailleurs mon état ne me permet pas de me livrer toujours à cette forte d'amusement, dont je ne m'occupe , ainsi que vous ne l'ignorez pas, Monsieur , que dans mes momens de loisir. Cependant je suis trop attaché à votre respe&table famille, par l'estime dont elle veut bien m'honorer, pour avoir rien à vous refuser;& je n'aurai pas de plus grand plaisir que celui de passer l'hiver avec vous, |