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AN. 1238.

hift.CP.liv.

Du Cange.

III. 2. 26.

Baudouin de Courtenai heritier de l'empire étoit en
Flandres occupé à retirer les terres de son patrimoine
& à mandier du fecours pour foûtenir fon empire
chancelant. Plufieurs feigneurs des plus qualifiez de
France s'étoient déja croisez à ce deffein, fuivant les 24.
preffantes exhortations du pape ; & c'étoit autant de
perdu pour la croisade de la terre sainte.

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XI. ep. 351.

ap. Rain.

n.

4.p. 409.

Pierre de Dreux duc de Bretagne manda au pape qu'il s'étoit croisé avec deux mille chevaliers & dix mille hommes de pied pour le fecours de l'empire de CP. & qu'il fe préparoit pour le paffage de la S.Jean 1238. Mais le pape averti qu'il y avoit déja beaucoup de troupes foudoïées à CP. lui manda d'y mener 1238.2. feulement quinze cens chevaliers & fix mille hommes de pied. La lettre eft du treiziéme de Janvier Duchesne.ta 1238. La vraïe raison de cette réduction eft que CP. extrêmement refferrée par les Grecs manquoit de vivres, en forte que ceux qui y étoient renfermez defertoient de jour en jour. Cependant le pape envoïa en Romanie Philippe un de fes clercs, pour obliger tous les ecclefiaftiques des provinces de Patras, de Corinthe, de Thebes & d'Athenes à donner la troifiéme partie de leurs revenus & de leurs meubles pour cette guerre, qui les regardoit de fi prés; & il exhorta le comte de Cephalonie & de Zacynte à fournir de fon côté des vivres & des troupes. La lettre eft du dix-huitiéme de Janvier ; & le vingt-quatriéme x11. ep. 311 de Novembre, il écrivit au roi S. Louis de faire confentir les prélats de fon roïaume à une levée fur le clergé du trentiéme de leur revenu pendant trois ans, pour le fecours de CP. Il en écrivit autant au roi d'Angleterre.

Tome XVII.

Y

1.

ep. 3. 9.ap

Rain. n. 4.,

R. n. 23.

AN. 1238.

xr. ep. 373.R. 2.7.

conc. Lat. IV.

c. 3.

Sup. liv.

LXXVII.2.47.

X.

Lettre du R.

au pape. ap. Rain.

1238. n. 12.

Afan roi de Bulgarie aïant quitté l'alliance des Latins pour se joindre aux Grecs, le pape Gregoire écrivit à Bela IV.roi de Hongrie une lettre, où il dit en substance: Le perfide Asan qui s'est retiré de l'unité de l'église, reçoit & protege des heretiques dans son roïaume, que l'on dit en être tout rempli. C'étoit principalement des Manichéens qui de Bulgarie s'étoient répandus par toute l'Europe, en forte que ce roïaume étoit comme leur patrie. C'eft pourquoi, continuë le pape, nous avons mandé aux archevêques de Strigonie & de Colocza, à l'évêque de Perouse nôtre legat & à tous les évêques de Hongrie, de prêcher la croifade contre Afan & fon ro'ïaume, avec l'indulgence de la terre fainte; & comme la pièté des rois doit principalement éclater par leur zele contre les ennemis de la foi, nous vous conjurons de vous élever & vous armer contre cette nation perverse : nous vous promettons de la part de Dieu, à vous & à tous ceux qui vous fuivront en cette expedition, indulgen ce pleniere, & nous expofons ce roïaume à être conquis par vous & par les autres catholiques, comme il a été ordonné au concile general. La lettre eft du vingt-septiéme de Janvier.

Bela roi de Hongrie répondit au pape Gregoire de Hongrie quatre mois aprés, difant en fubftance: Suivant vos avertiffemens nous avons puiffamment exhorté l'empereur Grec Vatace de se foûmettre au S. fiege; & nous efperions y réüffir, quand nous avons receu par l'évêque de Perouse vôtre legat la lettre, par laquelle vous nous preffez d'attaquer Afan comme schismatique, quoique nous foïons liez avec lui par amitié & par alliance; car il a un fils de nôtre fœur qui doit

être fon heritier, & nous eft foûmis comme un fujet. Vatace auffi a fait épouser à fon fils nôtre niéce, il eft frere de la reine nôtre époufe, & nous eft fort uni: or il se croira attaqué en la perfonne d'Afan. Toutefois pour vous témoigner nôtre devotion envers le faint fiege, nous entreprendrons de lui soûmettre la Bulgarie pour le fpirituel & à nous pour le temporel, fi vous voulez bien nous accorder les articles fui

vans.

AN. 1238.

n. 8.

Nous demandons que la legation de Bulgarie ne foit donnée qu'à nous, en forte que nous ayons le pouvoir de borner les diocefes & les paroiffes, & en ce premier établissement de mettre des évêques par le confeil des prélats & des hommes de pieté, puifque toutes ces prérogatives ont été accordées à S. Eftiene Sup. 1. LVIIH nôtre predeceffeur. Nôtre principale raison pour les demander eft que fi nous entrons en Bulgarie avec un legat du S. fiege, tous les habitans croiront que c'eft à l'église Romaine & non pas à nous que nous les voulons foûmettre, même pour le temporel. Ce qu'ils ont tellement en horreur, que plufieurs qui fe rendroient à nous fans combat, fe défendroient jufques à la mort pour l'éviter; car ils nous reprochent fouvent & aux autres Chrétiens, que nous fommes efclaves de l'église Romaine.

De plus il y a vers la Bulgarie un païs nommé Zemram qui eft repeuplé aprés avoir été long-tems defert, mais fans être encore attribué à aucun diocefe: nous vous demandons le pouvoir de l'affigner à tel évêché qu'il nous plaira. Ce païs femble être celui de Szreim, qui eft l'ancienne Sirmium. La lettre continuë: Nous demandons auffi qu'il nous foit

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AN. 1238.

Fil. ep. 211.
212. &c. ap.

Rain. 2.17.
Gap. Vading

3.4.

XI. Lettres du pape pour la

Rain. 1238.

2.31.

permis de faire porter la croix devant nous en cette guerre: qu'on publie en Hongrie & dans les païs voifins excommunication contre ceux qui voudroient nous attaquer où nous être infidelles pendant cette expedition de Bulgarie; & qu'il ne foit accordé à per fone de l'attaquer fans nôtre permiffion. Enfin nous vous prions de revoquer toutes les conftitutions de l'évêque de Palestrine vôtre legat, quant à la peine d'excommunication, qui s'étend fi loin, que presque toute la Hongrie, petits & grands, & les prélats même l'ont encouruë, ou l'encourent tous les jours inévitablement. Non que nous doutions de la vertu de ce legat, mais il ne connoiffoit pas l'état de la Hongrie. La lettre eft du feptiéme de Juin 1238.

Le pape par la fienne du neuvième d'Août accor da feulement au roi de Hongrie de choifir pour legat celui qu'il voudroit des évêques de fon roïaume. Il donna en même tems aux principaux des freres Prefcheurs & des freres Mineurs dans la province de Strigonie la faculté de commuer les vœux de tous les croifez du roïaume, de prêcher la croisade contre les Bulgares, & de publier l'excommunication contre ceux qui attaqueroient le roïaume de Hongrie pendant cette guerre.

Les chevaliers de l'hôpital de S. Jean de Jerufalem s'étoient laiffé fuborner par l'empereur Grec Vatace, terre fainte. qui leur avoit donné des terres & des revenus pour le fervir contre les Latins; & d'ailleurs ils s'abandonnoient à toutes fortes de crimes. Le pape Gregoire en aïant receu des plaintes, écrivit ainsi au maître de l'hôpital : Nous avons appris avec douleur que vous retenez dans vos terres fous certaines conditions des

21. ep.449.

femmes perduës, avec lefquelles vous vivez dans le defordre; que vous poffedez du bien en propre; que vous prenez la défense de ceux qui embraffent vôtre confrairie, moïennant une retribution annuelle; & retirez chez vous des voleurs, des meurtriers, des pelerins & des heretiques. Vous n'avez pas honte de donner du fecours d'armes & de chevaux à Vatace ennemi de Dieu & de l'église contre les Latins. Vous diminuez vos aumônes ordinaires, vous changez les testamens de ceux qui meurent dans vôtre hôpital, non sans soupçon de fausseté, & vous ne fouffrez pas que les malades qui y font fe confeffent fans vôtre permiffion à d'autres prêtres qu'à ceux de vôtre ordre ou à ceux qui font à vos gages. On dit même que plufieurs de vos freres font fufpects d'herefie. Le pape les exhorte à fe corriger dans trois mois, finon il donne ordre à l'archevêque de Tyr de les reformer. La lettre eft du treiziéme de Mars 1238.

AN. 1238

R. n. 33

Quelques jours auparavant le pape avoit mandé au r. ep. 441. patriarche de Jerufalem & à fes fuffragans, d'empêcher que les homicides volontaires ne joüiffent de l'immunité ecclefiaftique, en se refugiant aux lieux appartenans aux religieux, fi ce n'étoit les maifons conventuelles ou les églifes. Ce qui regarde principalement les maifons des trois ordres de chevaliers Templiers, Hofpitaliers & Teutoniques. Il ordonne auffi au patriarche, d'empêcher que les chanoines du faint Sepulcre n'abufaffent le peuple, en disant que le feu y defcendoit du ciel la veille de Pâques, & montrant pour de l'argent de l'argent un lieu où ils prétendoient que J. C. avoit été emprisonné. Les Grecs fchifmatiques

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