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AN. 1239.

Matth. Parif.

p. 463.

1239. 1240.

Ja p. 88.

&

quoi il fe déclare heretique. Le pape conclut en défendant à tous les prélats, les feigneurs & les fidelles d'Allemagne de donner aucun fecours à Frideric; ordonnant aux deux commiffaires de faire executer cette défense, en excommuniant les contrevenans. La / feconde lettre datée du vingt-troifiéme de Novembre n'eft que la repetition de la même défense, & un ordre réïteré pour l'execution.

Mais les prélats d'Allemagne furent peu touchez Alb. Stad. an. de ces menaces: ils prierent le pape de ne les point contraindre à publier fes cenfures contre l'empereur; & de fonger au contraire à faire la paix avec lui, pour appaiser le scandale excité dans l'église. Bertold patriarche d'Aquilée eut fi peu d'égard aux cenfures du pape, qu'il communiqua avec l'empereur Frideric en toutes manieres, aux divins offices, au baifer & à ap. Ughel.to. la table. Le pape lui en fit de grands reproches par fa lettre du dix-neuviéme de Decembre 1239. lui of frant toutefois l'abfolution de l'excommunication qu'il avoit encouruë, pourvû qu'il vînt au plûtôt en fa prefence. Et je vous accorde, dit-il, cette grace en confideration de Bela roi de Hongrie & de Coloman fon frere vos neveux. Bertold étoit fils du duc de Moravie & frere de Gertrude reine de Hongrie mere du roi Bela IV. & de fainte Elifabeth. Sainte Heduige reine de Pologne étoit encore fœur de Bertold.

XIII. ep. 74. ap. Rain. n. 36.

Les chevaliers Teutoniques prirent auffi le parti de Frideric; & le pape les menaça s'ils y perfiftoient, de revoquer tous leurs privileges. Il étoit revenu d'Anagni à Rome dés le mois de Novembre ; & le dixhuitiéme du même mois jour de l'octave S. Martin,

il

confirma l'excommunication contre Frideric; & excommunia de nouveau Hents fon fils naturel, qui au mois de Septembre precedent s'étoit emparé de la marche d'Ancone, car le pape prétendoit qu'elle appartenoit à l'églife.

f

AN.1239%

Ric. S. Germ

P. 1033.

XXXIII.

Ricard S.

Rain. n. 34.

n. 1. 2. 3. c

Sup. liv. LXXIX. n. 638

L'empereur Frideric étant cependant en Toscane, celebra à Pise la fête de Noël avec grande folemnité, Fr. Elie dé& affifta aux divins offices dans la grande églife, fans Pofé la feconde avoir égard à l'interdit prononcé par le pape contre Germ. les lieux où il fe trouveroit. Là vint le trouver frere Vita Greg. ap. Elie déposé depuis peu du generalat des freres Mineurs. Dés l'année 1236. il avoit été rétabli dans cette vading. 1236. charge à la place de Jean Parent, qui ceda au parti Le plus fort, & fe retira humblement aprés avoir gouverné l'ordre pendant fix ans. Elie fuivant toujours fon ancienne conduite travailloit à introduire le relâchement fous prétexte de prudence ; & foûtenoit qu'il y avoit trés-peu de perfones capables de fuivre les traces de S. François. Il avoit un grand parti, & les puiffances ecclefiaftiques & feculieres le favori foient à caufe de fon habileté dans les affaires & de fa politeffe. Mais les zelateurs de l'obfervance lui refiftoient courageusement aïant à leur tête un Alleman nommé frere Cefaire de Spire, homme docte &

vertueux.

Ils s'adrefferent d'abord à Elie qui les écouta pai fiblement & les paya de belles paroles; mais il alla cependant trouver le pape, & lui dit: Nous avons quelques freres fimples & ignorans, qui ne laissent pas d'être en grande eftime, même au dehors, parce qu'ils ont été difciples & compagnons de S. François, ils font attachez à leurs fentimens, & comme s'ils n'aTome XVII. Ef

"

AN. 1239.

voient point de fuperieur, ils vont de côté & d'autre
enfeignant des pratiques fingulieres au préjudice de
la religion. J'ai crû être obligé en confcience d'en
avertir vôtre sainteté. Le pape ainfi prévenu donna
à frere Elie un ample pouvoir de reprimer ces fédi-
tieux. Elie qui ne demandoit autre chose étant reve-
nu à Affise commença à perfecuter les Cesariens; ainsi
nommoit-il ceux qui lui étoient opposez. Il en exila
plufieurs, il en mit plufieurs en prifon, entre autres
frere Cefaire avec les fers au piez & aux mains: Enfui-
te il lui ôta les fers, mais il demeura enfermé pendant
les deux années entieres de 1237. & 1238. Au commen-
.cement de
la
1239. trouvant porte de fa prison ouver-
te, il fortit pour se promener un peu par un grand
froid. Celui qui le gardoit étoit un frere lai brutal ̧
qui croïant qu'il vouloit s'enfuir, courut fur lui avec
un bâton, & l'en frappa fi rudement à la tête qu'il en
mourut fur la place.

Sup. liv.

LXXX. 2. 20.

Ric. S. Germ. p. 1033.

Le pape aïant appris cet accident, & voïant qu'Elie l'avoit trompé, convoqua à Rome un chapitre general de tous les miniftres provinciaux, qui fut tenu le lendemain de la Pentecôte feiziéme de Mai. Le pape y dépofa Elie pour la feconde fois, & ordonna d'élire en fa prefence un autre general. On élut frere Albert de Pise provincial d'Angleterre, & le pape confirma l'élection; mais Albert mourut au bout de trois mois & demi, vers la N. Dame de Septembre. A la Touffains on élût à fa place Haimon de Feversham Anglois, un des deux qui avoient été envoïez vers Germain patriarche Grec de CP. Elie conceut un tel dépit de fe voir dépofé, qu'il alla trouver l'empereur Frideric & s'attacha à lui. Il décrioit

Matth. Parif.

l'église Romaine comme pleine d'ufure, de fimonie AN.1239. & d'avarice. Il difoit, que le pape entreprenoit fur les droits de l'empire, & ne fongeoit qu'à amasser de p. 465. l'argent par divers artifices: au lieu d'emploïer les prieres, les proceffions & les jeûnes pour le délivrer d'opreffion. Il accufoit le pape de détourner l'argent deftiné pour le secours de la terre fainte: de fceller des bulles fecretement dans fa chambre, fans la participation des cardinaux, & de donner à ses nonces des bulles fcellées en blanc, pour les remplir à leur gré. Il le chargeoit de plufieurs autres cas énormes; c'eft pourquoi le pape l'excommunia..

Cependant l'ordre des freres Mineurs acquit un fujet confiderable Adolfe comte de Hollace, qui em- Alb. stad. braffa leur inftitut à Hambourg le jour de S. Hipolyte Chr.12391 famedi treiziéme d'Août 1239. laiffant trois fils en bas âge fous la tutele du duc Abel de Danemarc fon gendre. Adolfe avoit fervi avec honneur auprés de l'empe-reur Frideric,& gouverné heureusement fon état.Cinq ans aprés étant allé à Rome il obtint difpense du pape, pour être promû à tous les ordres, apparemment parce qu'il avoit porté les armes. La lettre du penitencier est du vingt-deuxième d'Avril 1244. Adolfe vécut quatorze ans depuis fon entrée en religion.

Id. 1244.

XXXIV.

rine d

Ceorgieus.

p. Rain. n. 24

Le pape Gregoire envoïa fept freres Prescheurs à Rufude reine des Georgiens & à David fon fils leur Lettre à la roi, avec une lettre où il s'excufe de ce qu'il n'envoïc pas une armée pour les fecourir contre les Tartares, comme ils s'y étoient attendus. Car, dit-il, nous avons ordonné de défaire les Sarrafins de Syrie qui font entre nous & vous ; & nous combattons encore fans ceffe en Italie & en Efpagne pour la défense de la foi

la

chrétienne; ce qui fait que nous n'avons pû fuffire à AN.1240. vous donner du fecours. Et comme pour l'obtenir cette princeffe témoignoit fe vouloir réunir à l'église Romaine, le pape infifte fortement fur la neceffité de reconnoître une seule église affemblée fous un feul chef. Mais il repete fouvent que c'eft à S. Pierre feul que J. C. a donné la conduite de fon troupeau & les clefs du ciel. En quoi, ajoûte-t-il, nous ne prétendons pas ôter l'honneur qui eft dû à nos freres les évêques, que S. Pierre & fes fucceffeurs ont appellez à une partie de follicitude; & nous ne doutons point qu'ils ne foient les vicaires de Dieu & du faint fiege. Par là il femble dire que les évêques tiennent leur pouvoir immediatement du pape, fuivant l'opinion de quelques theologiens du même tems. La lettre eft du treiziéme Janvier 1240. Cette reine Ruffude doit être la même que Ruffutude qui avoit écrit au pape Honorius quinze ou feize ans auparavant ; & je ne trouve point que ce commerce de lettres avec les papes ait eu de fuite. Auffi avons-nous vû par plufieurs exemples, que ces offres de réunion à l'église Romaine de la part des Chrétiens Orientaux n'avoient pour motif que leur interêt temporel.

Sup liv.

LXXIX. n. I.

XXXV.

Autre apolo

reur.

Ric. ibid.

Matth. ibid.

L'empereur Frideric avançant toûjours vers Rome gie de l'empe- fut receu à Foligni au mois de Fevrier 1240. enfuite à Viterbe, d'où il écrivit au roi d'Angleterre une grande lettre, pour justifier fa conduite & la guerre qu'il faifoit au pape. Il réprend tous les fujets de plainte qu'il prétend avoir contre lui, jufques à l'excommunication prononcée l'année précedente, puis il ajoûte: Comme ce procedé nous paroiffoit injufte, nous envoyâmes des ambaffadeurs aux cardinaux

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